Le coût des aménagements dans le bassin versant

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Les caractéristiques globales du sol

La majorité du bassin versant est caractérisée par la présence d’un potentiel agricole limité (Annexe 10). En effet, le site présente de bonnes réserves en eau, pouvant satisfaire les besoins de toutes les cultures avec une hauteur d’eau retenue dans le sol comprise entre 174 à 150 mm (Annexe 12). Cependant, cette zone présente également une hydromorphie temporaire entre 40 et 80 cm de profondeur sur son ensemble (Annexe 13). Ce surplus d’eau empêchant le développement des cultures, des drains permettant d’évacuer l’eau en excès ont été mis en place, particulièrement sur la zone à l’amont du cours d’eau où la densité de surfaces cultivées est plus élevée.
Toutefois,la quasi-totalité de notre zone d’étude est caractérisée par une texture de sol limoneuse à limono-sableuse (Annexe 11). Ceci implique une terre très battante qui constitue un sol relativement tassé, ce qui induit une difficulté de pénétration de l’eau sur la zone étudiée et donc une tendance au ruissellement. Ainsi, de manière générale, les sols de notre bassin versant possèdent une structure fragile liée à leur état calcique et organique. En somme, les sols présentent une sensibilité face à l’érosion que nous présenterons dans la partie suivante. Nous pouvons supposer que cette sensibilité face à l’érosion pourrait être à l’origine d’une augmentation de la charge solide au sein du cours d’eau.
A partir de ces observations, nous pouvons supposer que l’érosion ainsi que l’agriculture et le drainage participent au rejet de particules dans le cours d’eau. Cet apport supplémentaire pourrait être à l’origine du colmatage et de l’envasement que nous avons pu observer sur le terrain, hypothèse qui est appuyée par d’autres travaux de recherche réalisés par Foucher et al. en 2014, 2015 et 2016. Ceci pourrait induire une anoxie du milieu et donc expliquer en partie la pauvreté en biodiversité sur le site.

Limites

L’échelle de la carte au 1/50 000ème, par rapport à la superficie de notre bassin versant, ne permet pas d’avoir une grande précision sur les sols présents sur notre site.

Erosion

Le calcul de l’érosion des sols par Systèmes d’Information Géographique repose sur quatre facteurs du bassin versant mis en relation : occupation du sol, topographie, pédologie et aléa climatique de la zone étudiée. Ensuite, chaque facteur est représenté par une ou plusieurs variables.

Méthode et calculs :

La méthode de travail du rapport de O.Cerdan et al. de 2015 a été utilisée et appliquée à l’échelle du bassin versant du Rainsserand et non à celle du bassin versant Loire Bretagne. Le modèle d’érosion Verseau est utilisé.
➢ Etape 1 : Calcul du taux de couverture du sol par saison Données de base : Registre Parcellaire Graphique (RPG) pour les années 2010, 2011 et 2012 et Corine Land Cover (CLC) du bassin versant du Rainsserand.
La première étape a consisté à séparer par saisons les données des RPG de chaque année puis à les fusionner avec le CLC. En effet le RPG ne recense que les types de cultures agricoles avec précision tandis que le CLC recense à une échelle générale tous les grands types de couverts du sol, sans distinction des types de cultures. Effectuer une fusion de ces deux couches nous donnera donc une couverture du sol totale avec un bon niveau de précision.
➢ Etape 2 : Calcul de la topographie.
Données de base : Modèle Numérique de Terrain (MNT) du bassin versant du Rainsserand La seconde étape a été de combiner les données de pente avec celles des aires drainées (toutes les deux issues du MNT) pour obtenir une classe de pente. Le but est d’obtenir une valeur numérique unique pour chaque intervalle de pente et aire drainée.
➢ Etape 3 : Calcul de la battance et érodabilité par la carte pédologique.
Données de base : Carte des sols de la région Centre, Boutin J-D., Chevalier S.,1999 Par la carte pédologique nous avons des informations sur les différents couverts de sol et leur texture. Le but ici a été de les coder, comme pour les valeurs de pente, pour obtenir des classes numériques uniques correspondant à chaque sol et texture. La classe de sol et sa texture nous renseignent respectivement sur son érodibilité et sa battance.
➢ Etape 4 : Le facteur climat: Données de base : cartes « facteur climatique sur le bassin versant Loire-Bretagne » issue du rapport de O.Cerdan et al. réalisées à partir de la base de données météorologiques SAFRAN de MétéoFrance.
Pour cette étape, le facteur climatique de la région du bassin versant de la Manse a été observé sur les cartes réalisées dans le rapport pour les quatre saisons. Il en a été déduit, pour notre zone, que le facteur climatique est égal à Q2 (faible) pour les saisons Hiver Printemps et Été et égal à Q3 (moyen) pour l’Automne. Cela représente le cumul des pluies et leur intensité pour chaque saison et ainsi nous informe sur l’érosivité des pluies. Les pluies sont donc faiblement érosives toute l’année sauf en automne où l’indice d’érosivité devient moyen.
➢ Etape 5 : classe d’érosion finale: Données de base : couverture du sol par saison, facteur pente, battance du sol, érodibilité et facteur climatique.
La dernière étape consiste à créer un arbre final combinant toutes les variables ci-dessus suivant différentes conditions décrites dans le rapport de O.Cerdan et al. de 2015 afin d’obtenir un code nous renseignant sur l’aléa érosif du bassin versant. Ce qui nous renseignera donc sur l’importance de l’aléa (nul à très faible, faible à moyen ou fort à très fort).

Résultats obtenus à l’échelle du bassin versant du Rainsserand

Une fois les différentes classes de variables obtenues, il a été observé qu’il n’y avait pas toutes les valeurs possibles pour chaque variable. En effet, le bassin versant du Rainsserand étant drastiquement plus petit que celui de Loire-Bretagne il est normal de n’avoir qu’un petit échantillon de valeurs possibles. Cela a permis de diminuer la taille de l’arbre de décision final en ne prenant que les possibilités nous intéressant.

Modèle Numérique de Terrain

L’altitude du bassin versant a été étudiée à partir de la réalisation d’un Modèle Numérique de Terrain (Figure 21). Ses altitudes sont comprises entre 90,8 et 121,09 mètres pour une moyenne de 114,4 mètres. Les plus basses se trouvent vers l’exutoire du bassin versant tandis que les plus élevées sont situées au Nord-Est et Sud-Est, à ses extrémités. De manière générale l’altitude décroit progressivement en se rapprochant des cours d’eau. La différence d’altitude étant de 30 mètres seulement il est supposé que le bassin versant est sur une zone relativement plane, ce qui va être vérifié avec une étude des pentes.

Etude des pentes

A propos des pentes il est constaté, à l’inverse des altitudes, qu’elles sont peu élevées dans la partie Nord-Est du bassin versant et plus importantes au Sud (Figure 22). La pente maximale est de 16,1% et se situe autour de la partie basse du Rainsserand. Il est observable que la couleur vert foncé domine (correspondant à des pentes allant de 0 % à 4 %). Les couleurs jaunes et les rouges sont beaucoup moins représentées. En effet la moyenne des pentes est de 1,20 % avec un faible écart type entre les différentes valeurs. Cela confirme bien l’hypothèse précédente quant à la faible inclinaison du bassin versant.
Concernant le cours d’eau du Rainsserand en lui-même, les pentes sont plus importantes sur la rive droite que la rive gauche. En amont de la confluence avec le Houteau, les pentes restent faibles puis s’accentuent pour être comprises entre 6 et 10 % en aval. En se rapprochant vers la Manse elles sont comprises entre 6 et 12 % pour s’accentuer et atteindre les valeurs maximales (12 à 16%) sur les 600 derniers mètres du Rainsserand. Cela renseigne que les pentes maximales correspondent majoritairement à l’inclinaison des berges qui encadrent le cours d’eau. En majorité vers l’aval, où les valeurs d’écoulement sont plus importantes et où l’on suppose que l’érosion des berges est plus forte.

Obstacles à l’écoulement

Sur la Figure 22 il y a la présence d’un obstacle à l’écoulement. C’est le Seuil de « la Guilleraie ». Il crée une chute d’eau inférieure à 50 cm, et a été aménagé en 2014 afin de faciliter la circulation des poissons et des sédiments. A présent la continuité piscicole et sédimentaire a été rétablie. Il ne reste sur place qu’une partie de ce dernier de manière à conserver la « mémoire » de cet ancien élément du patrimoine communal.
Lors des sorties sur le terrain il a également été identifié des buses sur l’amont du Rainsserand qui peuvent avoir une influence sur la continuité écologique et sédimentaire. Néanmoins elles ne sont pas référencées en tant qu’obstacles à l’écoulement sur les données recensant les obstacles à l’écoulement (Eau France 2017).
Il a également été cartographié les ouvrages permettant le franchissement du cours d’eau. Il a été pris en compte les ouvrages situés sur les routes et chemins. Ces ouvrages prennent en compte les ponts, les passerelles piétonnes ou encore les buses passant sous une route. Il n’a pas été répertorié les buses se trouvant dans les champs et nous n’avions pas les données et ne connaissions pas leur position exacte.
Ces ouvrages modifient souvent le fond du cours d’eau (fond lisse) et peuvent ou non modifier la pente comme il sera démontré dans la partie suivante. De plus ils peuvent avoir un impact sur la continuité écologique et sédimentaire bien qu’ils ne soient pas répertoriés en tant qu’obstacles à l’écoulement.

Profils longitudinaux

Les profils longitudinaux ont été réalisés avec le MNT ayant une précision de 2 mètres par 25 mètres. Cette précision n’est pas la plus adaptée pour réaliser des profils longitudinaux sur des cours d’eau de cette taille ce qui explique l’allure très saccadée des profils.
L’étude du profil longitudinal d’un cours d’eau permet de caractériser la pente du cours d’eau et la présence d’obstacles sur son lit.

Analyse des zones tampons linéaires du bassin versant du Rainsserand

La figure 29 répertorie les haies et les bandes enherbée du bassin versant afin d’étudier les zones tampons. Cette carte a été photo interprétée à partir d’orthophotographie de 2014 (IGN, 2014, BD Ortho, département 37, précision 5m) et 2017 (IGN, 2017, Orthophotographie, France, précision 50cm).
Au total, le bassin versant cumule 17,7 kilomètres de haies. Concernant les bandes enherbées, il y en a approximativement 161 000 m² sur le bassin versant, soit 1,9% du bassin versant total. Cependant leur position, apporte une information plus exploitable (Figure 29). Les haies sont principalement localisées au Nord et à l’Ouest du bassin versant. Elles sont souvent situées le long des fossés, des routes ou entre les champs et de manière plus ou moins parallèle à la pente ; ce qui ne permet pas une optimisation des fonctions de ces zones tampons. En effet, il est préférable que les haies soient implantées perpendiculairement à la pente afin de réduire au maximum les vitesses d’écoulement et de freiner les eaux de ruissellement (L’Agriculteur Normand).
De manière générale les bandes enherbées sont situées de part et d’autre des différents axes routiers et non entre les différentes parcelles cultivées. La plus large bande sur la carte correspond aux bandes enherbées de la départementale D760 tandis que les autres correspondent souvent aux différentes routes, chemins ou sentiers traversant les champs. Néanmoins, sur certaines portions le Rainsserand et le Houteau sont ceinturés par ces bandes enherbées qui limitent les apports des champs au cours d’eau.
La partie aval du bassin versant est la zone où il y a le moins de haies. Il y a toutefois la présence de bandes enherbées perpendiculaire à la pente ainsi qu’une forêt pouvant intercepter les ruissellements. Sur la partie médiane du Rainsserand, après la jonction avec la départementale D760, il y a la présence de bandes enherbées étroites entre le cours d’eau et les champs cultivés avec quelques zones boisées. Tandis qu’à l’ouest, lorsqu’on s’éloigne du cours d’eau, il n’y a qu’une fine bande enherbée traversant de grandes parcelles cultivées, cette bande enherbée peu importante est sujette au passage d’engin agricoles qui limitent voire annulent l’effet désiré de cette bande. Il y a également peu de haies ce qui rend cette zone vulnérable aux ruissellements, aux pollutions et à l’érosion des sols. A l’est, entre le Rainsserand et la départementale il y a présence uniquement de bandes enherbées étroites, ce qui semble peu par rapport à la surface cultivée (ici du maïs, culture gourmande en éléments fertilisants). Le même constat est fait pour la partie amont du Houteau où une seule bande enherbée protège le cours d’eau. Cet espace est représenté par la zone sensible n°1 sur la figure 30. Cette carte reprend les éléments linéaires de la figure 29 en y ajoutant les zones jugées sensibles aux ruissellements et activités humaines.

Le patrimoine archéologique et historique : les cavités souterraines naturelles et le bâti troglodytique

Le plateau de Sainte-Maure-de-Touraine fut entaillé par l’action érosive de la Manse et de nombreux affleurements présents à proximité témoignent de cette celle-ci. La présence de tuffeau apparent fut très tôt exploitée par l’Homme puisqu’en effet, les nombreuses cavités naturelles présentent dans le périmètre direct de notre cours d’eau (deux cavités) ou sur la commune de St-Maure de Touraine, Sepmes ou encore Bossée ont constitué les premières formes d’habitat d’autrefois.
Bien que cette forme de bâti puisse constituer éventuellement un risque anthropique (effondrement, perte de valeur), elle fut conservée au point de constituer aujourd’hui un élément traditionnel et patrimonial du paysage tourangeau qui contribue à la richesse et à l’intérêt de la vallée et mérite à ce titre d’être préservé.
La figure 34 présente de petits patrimoines troglodytiques typiques : à droite, une habitation troglodyte sur le hameau du coteau à Sepmes et à gauche « Les Bergeaudries », un ensemble d’habitations sur le coteau est de la vallée de Souvre sur la commune de St-Maure de Touraine. La cave de ce dernier est composée de deux pièces et contient un pressoir et des niches creusées avec une grande précision.

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Table des matières

1. Introduction
2. Première partie : Diagnostic du bassin versant
2.1. Caractérisation physique du cours d’eau et du bassin versant
2.1.1. Localisation
2.1.2. Le cours d’eau
2.1.3. Géologie, pédologie, hydrochimie
2.1.4. Erosion
2.1.5. Topographie
2.2. Occupation du sol et paysage
2.2.1. Occupation du sol
2.2.2. Occupation du sol en 1950
2.2.3. Paysage
2.3. Patrimoine culturel et naturel
2.3.1. Patrimoine culturel
2.3.2. Patrimoine naturel
2.4. Les usages et conflits d’usages du bassin versant
2.4.1. Population et usage domestique
2.5. Les acteurs et la gestion du cours d‘eau et du bassin versant
2.6. Synthèse de l’état des lieux des pressions sur l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin versant
2.7. Diagnostic
2.7.1. Atouts et contraintes / Opportunités et menaces
3. Deuxième partie : enjeux, objectifs et préconisations
3.1. Enjeux et objectifs
3.2. Mesures d’aménagement de l’espace – fiches action
3.2.1. Travail sur la sensibilisation des agriculteurs
3.2.2. Mise en place de zones humides artificielles
3.2.3. Création de bandes enherbées
3.2.4. Création d’une haie
3.2.5. Continuité écologique du corridor
3.3. Le coût des aménagements dans le bassin versant
3.3.1. Les bandes enherbées
3.3.2. La haie
3.3.3. Les zones tampons humides artificielles
4. Conclusion Générale
5. Bilan personnel
6. Comparaison entre les deux sous bassins versant
7. Bibliographie .

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