Depuis l’année 2009, Madagascar est entré dans une crise politique, entrainant une crise économique. Le contexte actuel est que le pays peine à se sortir de cette mauvaise posture jusqu’à aujourd’hui, alors que le degré d’instabilité sociale et d’insécurité a atteint un seuil sans antécédent. Les répercussions de cette instabilité se font ressentir de plus en plus, de telle sorte que les détournements d’argents, les abus de confiance et voire même les braquages gagnent de l’ampleur d’une manière exponentielle au niveau des entreprises. Plus personne n’est, actuellement, à l’abri de ces malversations. Cependant, les entités à forts flux d’argents liquides sont les plus visées, comme le cas des sociétés de distribution de carburants, les stations services.
Le fait est que Madagascar reste un des pays où la distribution de produits pétroliers ou la gérance de stations services demeure une activité logistique qui a un impact économique majeur. En effet, de ces dernières dépendent l’activité de la plupart des entreprises. Nous pouvons compter à ce jour plus de 280 stations services dans tout Madagascar. De plus, l’activité de distribution de carburants joue un rôle important dans la sécurité et la bonne marche d’autres activités et des autres secteurs d’activité. Cependant, d’après nos recherches, beaucoup de stations services se trouvent dans une situation financière délicate et d’autres même dans l’intention de déposer leurs bilans. Aussi, dans cet ordre d’idées, il a été jugé utile voire nécessaire d’orienter le choix du cadre de ce présent mémoire vers la gérance d’une station service. Nous nous sommes donc logiquement dirigés vers la société leader dans ce domaine, notamment Jovenna Madagascar S.A, qui détient actuellement 81 stations services dans tout le pays. Ce sont donc les raisons pour lesquelles nous avons focalisé nos recherches sur les stations services, en particulier, celle de Jovenna Manangareza, située à Toamasina.
Pourtant, la réalité contradictoire est qu’il appartient à chaque entité économique d’appréhender son environnement de travail, ainsi que de prendre connaissance des risques qu’encoure la société afin de prendre les mesures y afférentes. Cette gestion des risques s’insère, justement, dans le cadre du contrôle interne qui est défini comme l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.
Cadre de l’étude
Avec le plus grand réseau de distribution de produits pétroliers, Jovenna détient le plus grand nombre de stations services à Madagascar, notamment 81 stations services sur les 280 existantes. Nous nous sommes donc orientés vers l’une d’elles, à savoir la station service Jovenna Manangareza à Toamasina. Le gérant ainsi que tous les membres de son équipe nous ont bien accueilli et se sont montrés très coopératifs tout au long de la période de notre stage. Le stage d’intégration auprès de cette station service a duré 05 mois et demi, allant du 12 janvier 2015 au 23 juin 2015. Une période durant laquelle nous avons eu largement le temps de prendre connaissance de la société et de son environnement, de comprendre et d’apprendre le travail de gérance de station service, et d’observer et d’analyser son système de contrôle interne, objet de ce présent mémoire. Dans cette première section, il convient de prendre connaissance de la station Manangareza, mais avant cela, il serait opportun de bien connaître la société Jovenna Madagascar S.A, à laquelle la station est rattachée.
Jovenna Madagascar (Siege)
Jovenna Madagascar est une filiale de la compagnie pétrolière Jovenna internationale. Cette dernière est elle-même filiale du groupe Extrade et siège en Afrique du Sud.
Identité
JOVENNA Madagascar est une société pétrolière dont l’objet social est la distribution et la commercialisation de produits pétroliers, de lubrifiants et de gaz sur le territoire Malagasy. Il s’agit d’une filiale de la société Jovenna Internationale. C’est une société anonyme (SA) au capital de 32 866 338 000 Ariary. En tant qu’entreprise commerciale, elle est inscrite au Registre du Commerce sous le N° 1999B00760.
En 16ans donc, elle détient la place de leader avec ses 81 stations-services sur tout le territoire malgache. Parmi les sociétés pétrolières présentes à Madagascar, c’est celle qui dispose du plus grand réseau de stations-services. En ce qui concerne ses concurrentes, elles sont au nombre de trois (03), il s’agit de TOTAL, GALANA ainsi que SHELL.
Historique de Jovenna Madagascar
Les années 90 marquent un tournant pour les entreprises étatiques qui ont rencontré des difficultés. L’Etat a dû procéder à la privatisation de certaines de ces dernières. En 1996, la SOLIMA a été inscrite sur la liste des 45 premières entreprises publiques à privatiser. La privatisation de celle-ci s’insère dans un processus global dans le but d’aboutir à l’ouverture le marché des Hydrocarbures à Madagascar à des opérateurs privés. En 1999, la SOLIMA a été privatisée et scindée en plusieurs lots d’entreprises interdépendants pour la distribution, la logistique, la raffinerie et l’aviation. A partir de cette date, le secteur pétrolier s’est trouvé libéralisé et le risque de monopole a été évité. La concurrence entre les entreprises nouvellement créées est apparue.
La répartition des lots de sociétés s’est faite comme suit :
La distribution (lot N°1): Une cinquantaine de stations services ont été assignées à chaque repreneur (JOVENNA, Shell, Total, Galana).
La logistique (lot N°2): Sa gestion a été confiée à la société Logistique pétrolière S.A. qui a comme actionnaire l’Etat, SOCAMAD, TOTAL et SHELL.
L’aviation (lot N°3): La totalité du marché a été offerte à TOTAL.
La raffinerie (lot N°4): Elle est détenue par GALANA. Mais depuis août 2004, la direction de Galana Raffinerie Terminal (GRT) a décidé de cesser les activités de la raffinerie. Ainsi, l’activité principale de GRT est axée sur le seul caractère de « terminal ».
A la fin de cette privatisation et de cette libéralisation du domaine pétrolier par l’Etat malagasy en 1999, la JOVENNA MADAGASCAR S.A a été créée à Antananarivo Madagascar l’an 2000. Elle se vit confié un lot de cinquante deux (52) stations services et commence ses activités le 01 octobre 2000. Elle est représentée dans les cinq chefs lieux de province par des directeurs régionaux et aussi dans les villes d’Antsirabe, d’Ambatondrazaka, de Tolagnaro, Maintirano, Ambanja, Vohémar, Antalaha, Nosy Be et Sainte Marie, Fort Dauphin. Voilà l’historique global de la société Jovenna Madagascar. Voyons à présent sa structure organisationnelle.
Structure de Jovenna Madagascar
Sur le plan hiérarchique, sous l’ordre du Conseil d’Administration, le Directeur Général se trouve au sommet de l’organigramme et juridiquement, il représente la société. L’instance dirigeante de la JOVENNA MADAGASCAR comprend sept (07) directions, sous la tutelle de la Direction Générale, qui sont : la Direction Financière, la Direction Administrative, la Direction Commerciale, la Direction Logistique, la Direction Technique, la Direction Des Systèmes d’Information, et la Direction de la normalisation et du Contrôle de Gestion. Chaque Direction est divisée en départements et les départements en services.
En ce qui concerne les stations services, elles constituent chacune une société à part entière, liée à Jovenna Madagascar par un contrat d’exploitation . En d’autres termes, chaque station service cautionne donc à Jovenna Madagascar l’infrastructure et ses clients. Elles sont sous le chaperonnage du Département Réseau. Voilà ce qui concerne la présentation de Jovenna Madagascar. Parlons à présent de la station service Jovenna Manangareza, le cadre particulier de nos travaux de recherche, avec son identité, son historique ainsi que l’explication des ses activités et sa structure organisationnelle.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I. MATERIELS ET METHODES
CHAPITRE 1. MATERIELS
Section 1. Cadre de l’étude
Section 2. Outils théoriques
Section 3. Documents et logiciels de traitement
CHAPITRE 2. METHODES
Section 1. Démarche de collecte des données
Section 2. Démarches de vérification des hypothèses
Section 3 : Limites de l’étude et difficultés rencontrées
PARTIE II. RESULTATS
CHAPITRE 1. SYSTEME DE CONTROLE INTERNE DE LA STATION
Section 1. Distinction des fonctions assumées par poste de travail
Section 2. Déroulement du processus de travail
CHAPITRE 2. PERFORMANCE DE LA STATION SERVICE
Section 1. Axe « résultats financiers »
Section 2. Axes « processus interne », « ressources humaines » et « clients »
CHAPITRE 3. GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
Section 1. Dissociation entre la propriété et la gestion
Section 2. Rapports de la direction avec les parties prenantes
PARTIE III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE 1. DISCUSSIONS
Section 1. Évaluation du système de contrôle interne en place
Section 2. Études de la performance de la station service
Section 3. Appréciation de la gouvernance de l’entreprise
CHAPITRE 2. RECOMMANDATIONS
Section 1. Solutions proposées concernant le cycle « achats »
Section 2. Solutions proposées concernant le cycle « stocks »
Section 3. Solutions proposées concernant le cycle « ventes »
CONCLUSION GENERALE