Depuis les années 70-80, le monde a été marqué par la crise économique. Plus particulièrement dans le continent africain, ces décennies ont été marquées par une forte administration par le FMI et la Banque Mondiale. Aussi dans les années 70, le secteur informel a commencé à prendre de l’ampleur au point de concurrencer à son avantage, le secteur formel. Depuis la période coloniale, les agents économiques arrivaient à soustraire leur production de l’impôt dit « impôt de capitation » . Entre les années 50 et 80, l’Afrique s’est distinguée par un boom démographique inversement proportionnel à la croissance économique. Avec un revenu per capita inférieur à 1000 dollars, ces pays n’ont pas moins franchi le cap de 24% de croissance démographique par an. Au cours de la même période, la population urbaine s’élevait au rythme de 6% par an et celle des villes périphériques de 10% alors que l’accroissement des emplois offerts dans le secteur formel ou secteur moderne ne représentait que 2%. Très vite, la demande d’emplois est apparue supérieure à l’offre.
Le concept de secteur informel
Le concept du secteur informel a son propre historique et sa propre origine. Il faut donc, mettre dans cette première section cet historique et cette origine de l’informel pour que nous puissions avoir l’idée et la connaissance nécessaire de l’émergence de ce secteur informel urbain. Comme le dit DESCARTES R., « Les notions primitives sont comme des originaux sur le patron desquelles nous formons toutes nos autres connaissances ».
Historique
Durant les années 50, de nombreux migrants des pays du Tiers-Monde quittent la campagne pour s’établir dans le centre urbain. Les premiers signes d’une informatisation apparaissent. Pour le tenant de la théorie de la mondialisation, ces migrants de la campagne seront, tôt ou tard, intégrés au secteur capitaliste moderne. Les adeptes du point de vue marxiste affirment que la masse des ruraux constitue « une armée industrielle de réserve » qui sera absorbée par le « formel » et procurera des ouvriers salariés à l’industrie.
Gaspard B. MUHEME(1995) estime qu’entre 1960 et 1972, les approches du secteur informel rejoignent l’expression d’un « chômage déguisé » .Ce concept englobe l’ensemble des petits commerces, artisans et petites exploitations familiales ou sociétaires. Jusqu’au milieu des années 80, l’économie informelle se définit comme un secteur parallèle au secteur informel. Il existe alors deux manières d’analyser l’informel. La première associe la pauvreté à l’informalité, centrée sur le ménage et précise que les ressources des familles proviennent à la fois de l’économie formelle et de l’économie informelle. La seconde est centrée sur l’unité de production.
A partir des années 80, les politiques d’ajustement structurel font croître le taux de chômage dans les pays en développement et, par conséquent, un bon nombre d’activités informelles urbain. Après avoir apprêté l’historique de l’économie informelle, comment décrire alors son origine ?
Origine
La notion du secteur informel a été citée pour la première fois par Keith William HART en 1971 à la conférence sur le chômage urbaine en Afrique (Institute of Development Studies, University of Sussex). Après, le BIT reprend le terme secteur informel en 1972 dans son rapport sur le Kenya . La notion servait à relater les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible mais les activités n’étaient ni reconnues ni enregistrées, ni protégées ni réglementées par le pouvoir public. En langage courant, ce terme est utilisé de deux manières. La première, pour désigner des activités illicites ou illégales d’un individu agissant dans un but d’évasion fiscale ou de contournement de la législation. La seconde se réfère tout simplement aux petites entreprises qui ont recours à des modes de production et de gestion peu sophistiqués et fonctionne sans statut légal.
Parfois, on utilise le terme secteur non structuré pour désigner le secteur informel. Dans certains livres ou débats, certains auteurs utilisent également les termes « économie nonofficielle » (Archambault E.et Greffe X., 1984) , « économie souterraine » (Prix Nobels : Lewis W.L. 1979 , Becker G. 1992 et Sen A.1998) ou encore « économie parallèle » ou « secteur de subsistance » quoique leur terminologie ne soit nécessairement équivalente. Vus l’origine et l’historique de la notion du secteur informel, comment l’éclaircir alors ?
Les définitions du secteur informel
Il existe une grande confusion à propos du secteur informel. C’est pourquoi nous allons avancer différentes définitions concernant ce sujet dans cette deuxième section. Nous allons alors voir la définition du secteur informel ou économie informelle selon HART Keith William, selon le BIT, puis la définition donnée par le dictionnaire français Larousse, ainsi que celle de l’INSTAT, et enfin la définition selon la 15ème CIST.
Secteur informel ou économie informelle
Selon K. Hart
K. Hart en 1973 définit l’économie informelle comme les actes ou l’ensemble des actes économiques marchands échappant à la norme légale en matière fiscale, sociale, juridique ou d’enregistrement statistique (Numéro Statistique). L’économie informelle se définit par rapport à l’économie officielle et moderne qui assure aujourd’hui, dans les pays économiquement développés, l’essentiel de la production des biens et des services.
Selon le BIT
L’expression mentionnée « secteur informel » (ou « secteur non structuré ») vient du Bureau International du Travail. En effet selon le BIT, le secteur informel désigne l’ensemble des petites entreprises individuelles non capitalistes où se développent les activités créatrices de revenu. Cette définition repose sur les critères suivants :
➤ Facilité d’accès;
➤ Utilisations par les entreprises des ressources locales;
➤ Technologies à forte intensité de main d’œuvre;
➤ Propriété familiale des entreprises;
➤ Petites échelle des opérations;
➤ Marchés de concurrence non réglementés; et
➤ Qualification acquise hors du système scolaire officiel.
Selon le dictionnaire Larousse
Selon Larousse, «secteur informel est ce qui n’obéit pas à des règles déterminées c’est-à-dire qui ne possède pas un caractère officiel ».
Selon l’INSTAT
La définition du secteur informel adoptée à Madagascar (selon l’INSTAT) est « l’ensemble des unités de production non constitués en société, qui ne possède pas de numéro statistique (n° Stat) et/ou ne tiennent pas de comptabilité écrite formelle», c’est-à-dire de comptabilité ayant une valeur administrative au sens de la contribution directe. Aussi, en général, on désigne par « secteur informel » toute la partie de l’économie qui n’est pas (ou peu) réglementée par des normes légales ou contractuelles. Cependant, dans la réalité, la séparation entre les deux secteurs n’est pas nette: il y a beaucoup d’interpénétration et de va-et-vient entre les secteurs formel et informel, au gré de la conjoncture économique.
Définition selon la 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail(CIST)
Il convient en premier lieu de souligner que la CIST relate le secteur informel comme un sous-secteur du secteur ménage (entreprise non enregistrée appartenant au ménage). Deuxièmement, la définition de la CIST sur le secteur informel exclut les activités illégales et la production agricole. En outre, la distinction entre activités primaire et secondaire d’une entreprise est dans la pratique difficile à faire.
Ainsi, la CIST a considéré le secteur informel comme un ensemble d’unité de production qui, selon, les définitions et classifications contenues dans le SCN des Nations Unies, font partie du secteur institutionnel des ménages en tant qu’entreprise individuel . Il s’agit donc des unités de production individuelle appartenant à des ménages et comprenant les entreprisses informelles dirigées en association avec des membres du même ménage ou du ménage différent, et peuvent employer des travailleurs familiaux collaborant avec l’entreprise familiale et des salariés de manière occasionnelle.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : L’APPROCHE THEORIQUE DU SECTEUR INFORMEL
Chapitre 1: GENERALITES SUR LE SECTEUR INFORMEL
Section 1. Le concept de secteur informel
Section 2. Les définitions du secteur informel
Section 3. Les différentes formes du secteur informel urbain
Section 4. Les acteurs et les sources de financement du secteur informel
Chapitre 2: THEORISATION DU SECTEUR INFORMEL
Section 1. Le secteur informel comme condition de survie
Section 2. Secteur informel et capitalisme
PARTIE 2 : LE SECTEUR INFORMEL DANS LA CAPITALE DE MADAGASCAR : CAS DU PETIT COMMERCE
Chapitre 1: SECTEUR INFORMEL ET PETIT COMMERCE
Section 1. Commerce de rue, commerce informel ou commerce ambulant : une ou plusieurs réalités ?
Section 2. Adaptation du commerce informel aux dynamiques urbains
Section 3. Relations sociales et mode de vie des acteurs du petit commerce
Chapitre 2: PETIT COMMERCE DANS LES RUES D’ANTANANARIVO
Section 1. Caractéristiques de l’individu exerçant
Section 2. Cause(s) de l’activité informelle considérée
Section 3. Source de financement de l’activité informelle
Section 4. Caractéristiques de l’activité
Section 4. Sources de revenu
Section 5. Aspiration de la personne enquêtée
CONCLUSION