Le concept de qualité de vie (QdV)

Le concept de qualité de vie (QdV) est complexe et sa définition est différente de celle de la santé qui est « non seulement l’absence d’infirmité ou de maladie, mais un complet état de bien-être physique, mental et social » pour paraphraser la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). La QdV pourrait se définir comme l’ensemble des satisfactions ou insatisfactions éprouvées par un sujet à propos de sa vie en général. Il s’agit d’un concept à la fois global et individuel qui implique une autoévaluation.

La QdV représente un champ nouveau d’appréciation de la santé et de ses conséquences. Elle se situe en dehors de l’observation des signes et des symptômes et a donné lieu au développement de nouveaux indicateurs.(43) Enrichir nos traditionnelles mesures cliniques, physiologiques ou biologiques par des mesures caractérisant la façon dont est ressentie, par le patient, l’action médicale est devenu une nécessité. L’évaluation de la qualité de vie est une mesure composée de trois niveaux de bien-être : physique, mental et social.(21) Elle utilise des échelles de mesure établies depuis une vingtaine d’années.(18) Ces échelles de mesure sont utilisées dans plusieurs spécialités médico-chirurgicales telles que la rhumatologie : l’arthrose (15) ; l’oncologie(38) : cancer du sein(45), traitement des cancers(53), cancers broncho-pulmonaires(16) ; la neurologie : les névralgies chroniques(70), les polynévrites diabétiques(37) ; l’urologie (64) : le cancer de la prostate (62) ; la chirurgie cardio-vasculaire : artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs(56) ; la cardiologie : l’infarctus du myocarde(17) ; l’endocrinologie : le diabète (1) ; la néphrologie : l’insuffisance rénale chronique.

A l’heure actuelle, il n’existe pas à notre connaissance, d’étude portant sur la qualité de vie (QdV) au cours de l’hyperthyroïdie qui est une élévation durable du taux des hormones thyroïdiennes libres plasmatiques, responsable de manifestations cliniques regroupées sous le terme de thyrotoxicose.(5, 58) Le développement des techniques de dosage de la TSHus et des hormones thyroïdiennes d’une part et les progrès thérapeutiques d’autre part ont permis une amélioration du pronostic de cette pathologie.(22) Il devient donc intéressant d’étudier l’impact de l’hyperthyroïdie sur le vécu des patients qui en souffrent. C’est pourquoi il nous a paru opportun de réaliser cette étude chez les sénégalais adultes porteurs d’une hyperthyroïdie périphérique en utilisant le Short Form-36 (SF-36) et le Nottingham Health Profile (NHP) qui sont des instruments de mesure génériques. Le SF-36 et le NHP font partie des instruments de mesure les plus utilisés dans la littérature.

Le SF-36 est un questionnaire de statut sanitaire largement utilisé. Il est composé de 36 questions. Il explore huit domaines : activités physiques, limitations dues à l’état physique, douleurs corporelles, santé générale, vitalité, vie sociale, limitations dues à l’état psychologique et santé mentale. Il inclut aussi une rubrique unique qui fournit un changement de santé. (31) Le NHP est une échelle de 38 questions explorant six domaines : énergie, douleurs, réactions émotionnelles, sommeil, isolement social et aptitude physique/mobilité. Chaque question est une assertion écrite à la première personne du singulier et au présent.

HYPERTHYROIDIE

DEFINITON

L’hyperthyroïdie est l’élévation durable du taux des hormones thyroïdiennes libres plasmatiques. Elle est responsable de manifestations cliniques regroupées sous le terme de thyrotoxicose. La sémiologie clinique de la thyrotoxicose peut être complète et sévère ou à l’opposé paucisymptomatique et trompeuse. Quoiqu’il en soit, elle constitue le tronc commun de toutes les hyperthyroïdies, les diverses étiologies en cause modulant les tableaux clinique et para clinique.

RAPPEL

Anatomie

Anatomie descriptive

Le corps thyroïde est une glande impaire médiane, située à la face antérieure et latérale du cou dans la région sous-hyoïdienne. Il est plaqué sous le larynx et la partie supérieure de la trachée qu’il enserre comme un fer à cheval dans un double plan sagittal et horizontal. Le corps thyroïde normal a une coloration rose tirant sur le rouge plutôt clair, une consistance molle, dépressive et friable, une surface apparemment lisse, en réalité légèrement mamelonnée, parfois rompue par des sillons, voire des encoches, surtout à la jonction de l’isthme et des lobes latéraux. Son volume est sujet à de nombreuses variations individuelles et en fonction de l’âge. Son poids normal est de 25 à 30g avec des extrêmes allant de 10 à 60g. Dans 65% des cas environ chez l’adulte, les lobes latéraux sont réunis par un isthme large et mince donnant à l’ensemble un aspect en H. Mais il arrive que l’isthme soit plus court, haut et épais. A l’inverse, dans le type dit fœtal, les lobes latéraux s’accolent en V sur la ligne médiane, sans isthme individualisé. Enfin, l’isthme peut manquer, remplacé par un tractus conjonctif. Quel que soit l’aspect, le lobe droit est souvent plus volumineux que le gauche. Les particularités morphologiques rendent compte de l’asymétrie de l’image obtenue en scintigraphie thyroïdienne, notamment de la possibilité d’un « trou isthmique », sans signification pathologique.

Rapport avec le larynx et la trachée

L’examen clinique trouve des conditions différentes avec la situation du corps du thyroïde par rapport au larynx et à la trachée. En position basse, les lobes latéraux se moulent en tenaille sur les faces antérieure et latérale de la trachée ; l’isthme répond aux troisième et quatrième anneaux. Sur un cou en rectitude, la moitié inférieure de la glande est masquée par les articulations sternoclaviculaires et le manubrium sternal : un nodule polaire inférieur peut échapper à l’examen.

Moins souvent le corps thyroïde est en position haute : l’isthme masque les deux premiers anneaux et une partie du cartilage cricoïde, les lobes sont plaqués contre le larynx. Dans la majorité des cas, la position est moyenne : l’isthme en regard des deuxième et troisième anneaux, libérant le premier, lobes répondant pour moitié à la trachée, pour moitié au larynx : dans cette éventualité, les pôles supérieurs, le droit souvent plus haut que le gauche, affleurent le bord postérieur du cartilage thyroïdien, l’inférieur répond au cinquième, voire au sixième anneau trachéal sur la tête en hyper extension. Ainsi, en position normale, et selon cette situation, la partie inférieure du corps thyroïde est-elle masquée par la saillie des tendons d’insertion des muscles sterno-cléidomastoïdiens, le manubrium et les articulations. En revanche, la tête étant en extension, le corps thyroïde s’éloigne simultanément du menton et du manubrium sternal, son relief devient visible, surtout en cas d’hypertrophie. Mais cette facilité d’examen et d’exposition dépend de la souplesse du rachis cervical. La mobilité du corps thyroïde avec les mouvements de déglutition, signe caractéristique des tumeurs et hypertrophies thyroïdiennes, signe la solidarité des connexions qui unissent le corps thyroïde à la trachée, cette dernière étant elle-même solidaire de l’œsophage.

Vascularisation

La vascularisation artérielle du corps thyroïde est une des plus importantes de l’économie : trois fois celle du cerveau, six fois celle du rein. Elle est assurée par les deux artères thyroïdiennes supérieures, les deux artères thyroïdiennes inférieures, une artère thyroïdienne accessoire, grêle et inconstante.

Ces artères sont coudées, flexueuses, constituant ainsi une réserve d’allongement qu’impose la mobilité du corps thyroïde au cours des mouvements de déglutition et les balancements de la tête et du cou. Cette disposition facilite l’extériorisation de la glande au cours des exérèses chirurgicales. Les veines thyroïdiennes forment à la surface du corps thyroïde le plexus thyroïdien. Ce plexus fait de veines irrégulières, sinueuses sur la convexité de la glande, très développé et fragile dans les goitres, est plus tenu, serré à la face postérieure de l’isthme. Les troncs collecteurs lymphatiques sont satellites des veines thyroïdiennes.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
A- HYPERTHYROÏDIE
1° Définition
2° Rappel
2-1 Anatomie
2-2 Physiologie
3° Syndrome de thyrotoxicose
4° Hormonologie
5° Anticorps antithyroïdiens
6° Imagerie médicale
7° Formes étiologiques
8° Traitement
9° En résumé
B- QUALITE DE VIE
1° Définitions
2° Intérêt
3° Historique
3-1 Données fondamentales
3-2 Qualité de vie
4° Concept de qualité de vie liée à la santé
5° Instruments de mesure
5-1 Typologie
5-2 Propriétés
5-3 Quelques différentes échelles non spécifiques
6° En résumé
DEUXIEME PARTIE
A- PATIENTS ET METHODES
1° Cadre d’étude
2° Patients
3° Type d’étude
4° Période d’étude
5° Critères d’inclusion
6° Critères d’exclusion
7° Méthodologie
B- RESULTATS
1° Données sociodémographiques
1-1 Répartition selon l’âge
1-2 Répartition selon le sexe
1-3 Répartition selon l’origine géographique
1-4 Répartition selon la profession
1-5 Répartition selon le statut matrimonial
1-6 Répartition selon le nombre d’enfants
2° Données cliniques
2-1 Mode de début de la maladie
2-2 Durée d’évolution de la maladie
2-3 Facteurs déclenchants
2-4 Formes étiologiques
2-5 Caractéristiques de la maladie de basedow
3° Exploitation des réponses du SF-36
3-1 Santé perçue
3-2 Evolution de l’état de santé
3-3 Activités physiques
3-4 Limitations liées à l’activité physique
3-5 Limitations liées à l’état psychique
3-6 Vie et relation avec les autres
3-7 Douleurs physiques
3-8 Vitalité
3-9 Santé psychique
4° Exploitation des réponses du NHP
4-1 Energie
4-2 Douleur
4-3 Réactions émotionnelles
4-4 Sommeil
4-5 Isolement social
4-6 Aptitude physique/Mobilité
C- COMMENTAIRES
1° Epidémiologie et Clinique
2° Dans le domaine de la santé perçue
3° Dans le domaine psychologique et les réactions émotionnelles
4° Dans le domaine physique
5° Dans le domaine social
6° Dans le domaine de la douleur
7° Dans le domaine de la vitalité
8° Dans le domaine du sommeil
9° En résumé
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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