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Critères de choix d’investissement
Comme on le précise dans Anals of the «Constantin Brancusi » University Targu Jiu, p.121, les critères du choix de l’investissement reposent tous sur un principe commun : l’actualisation.
Ses principaux critères étant :
La durée (le délai) de récupération du capital investi ou DRCI : c’est la durée au bout de laquelle le cumul des recettes nettes d’exploitation ou flux nets de trésorerie est égal au montant des capitaux investis.
Le flux net de trésorerie actualisé ou valeur actuelle nette ou VAN : la technique de l’actualisation permet d’évaluer aujourd’hui l’équivalent d’un flux monétaire futur à l’aide d’un taux qui tient compte de l’inflation et du risque encouru par l’investisseur. Ainsi, un investissement est rentable si la valeur actuelle nette des flux nets ou recettes nettes d’exploitation est positive.
L’indice de profitabilité ou IP : exprime le rapport entre les flux nets de trésorerie actualisés et le montant de l’investissement.
le taux interne de rentabilité ou TRI : c’est le taux d’actualisation pour lequel la somme des flux nets de trésorerie est égale au montant de l’investissement et la VAN est égale à zéro
Investir consiste à contribuer à la production que ce soit à travers l’éducation ou les infrastructures. Il peut prendre une finalité individuelle ou collective. Il est donc important de parler des facteurs de production et de la notion de productivité par rapport à l’investissement immatériel relatif à notre thème.
Facteurs de production affectant la productivité
« La distribution et le niveau d’instruction participent à la fonction de production et affectent le niveau et la croissance du rendement (…) la distribution de l’éducation a également des effets notables sur la capacité de la croissance à réduire la pauvreté ». Un niveau d’instruction est donc nécessaire pour produire, dans un but précis d’augmenter le rendement réduisant ainsi la pauvreté. [ Thomas V., Doulami M., Dharishwear, Kaufman D., Kishar N., Lopez R., Wang Y., « Qualité de la croissance », (2002, p.71)]
De plus Delas J.P., « L’économie contemporaine, révolution industrielle, croissance et crise, production », (1995, p.160) nous affirme que la croissance repose sur l’augmentation quantitative et qualitative des moyens de production. Comme nous le savons, les moyens de production sont avant formés en général par le capital et le travail. Mais d’autres facteurs comme la technologie peuvent encore influencer sur la production.
En passant par de nouveaux investissements, la productivité pourra ainsi augmenté soit par le capital soit par le travail ou même la technologie. Ce qui nous pousse à savoir un peu plus sur le capital humain dans notre étude.
Le capital humain : un concept particulier
Duthil G., « Economie du travail et des ressources humaines », (2004, p.66) affirme que le capital humain peut être considéré comme l’ensemble des capacités productives d’un individu provenant de l’acquisition préalable de connaissances générales ou spécifiques ainsi que l’expérience passée notamment sur des systèmes de production.
En effet, le capital humain est l’ensemble des compétences, qualifications et autres capacités possédés par un individu à des fins productives ; il est de ce fait immatériel et parfaitement hétérogène entre les individus.
Poulain E., « Le capital humain, d’une conception substantielle à un modèle représentationnel », (2001, p.96) a formulé l’idée de base que l’éducation est un investissement (pour les individus et la société) qui accroit la productivité de ceux qui la reçoivent et crée, par-là, une élévation de leur rémunération (…) les différences de salaires observées renvoient donc nécessairement à des différences de productivité (inobservables) qui, elles-mêmes, découlent (par hypothèse) de différences dans l’accumulation du capital humain.
Si on résume, le capital humain est composé de l’éducation, de la formation initiale et continue i.e. les connaissances théoriques et pratiques acquis, de l’investissement en santé, du changement de lieu du travail engendrant un accroissement des compétences et expériences, mais également des coûts collectives (santé, éducation) ou individuelles (le temps passé à se cultiver).
La question qui se pose est que quelles sont les diverses implications que cette théorie du capital humain pourrait générer ?
La théorie du capital humain et ses implications
Duthil G., (2004, p.67) évoque trois hypothèses fondamentales spécifiant le cadre d’analyse de la théorie du capital humain :
Tout investissement en capital humain accroît les capacités productives de l’individu qu’il effectue.
Tout investissement en capital humain implique un coût ;
La demande d’éducation est fonction des besoins de l’entreprise sa fonction de régulation laissant ainsi au marché.
La théorie du capital humain tente alors d’apporter une explication à la fois à la croissance et à la disparité des salaires. L’éducation procure également des gains sociaux, supérieurs aux gains privés dans la théorie de Becker. Cette externalité positive justifie l’intervention de l’État du moins dans la prise en charge du système éducatif. Le capital humain passant par l’éducation procure divers implications que l’on doit analyser :
Duthil G., (2004, p.67) explique que les individus investissent en eux même l’éducation, la rentabilité de l’investissement réside dans l’inégalité des rémunérations donc c’est une analyse explicative de la dispersion des salaires.
Il cite également que les coûts d’acquisition de la formation se devront d’être compensés par la rémunération future escomptée, l’inégalité des rémunérations correspond à la différence de capital humain.
Ainsi, il existe un triple lien entre la formation, les connaissances acquises et la qualification de l’individu. En effet, les connaissances acquises lors des formations auront des impacts sur la qualification de l’individu lui-même.
Duthil G., (2004, p.67) affirme l’idée que la théorie de la croissance endogène insiste spécialement sur le fait que l’accumulation des connaissances individuelles est à l’origine de la croissance dans l’économie. En effet, des études effectuées par l’OCDE concernant le capital humain ont mis aussi en évidence l’impact du capital humain sur tous les aspects du bien-être.
Comme nous l’avons aperçu précédemment, chaque individu est propriétaire d’un certain nombre de compétences qu’il valorise en les vendant sur le marché de travail. Cette vision n’épuise pas l’analyse des processus de détermination du salaire individuel sur le marché du travail, mais elle est très puissante lorsqu’il s’agit des processus globaux et de long terme. Dans ce schéma, l’éducation est un investissement dont l’individu attend un certain retour. Il est alors naturel de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays occidentaux à un allongement de la durée moyenne de la scolarité est une cause non négligeable de la croissance.
Foray D., « L’économie de la connaissance », (2000, p.36), évoque l’existence d’une corrélation entre l’élévation du capital humain et la réduction des inégalités de revenu, l’amélioration de la santé, le recul de la délinquance, et la participation à la vie publique.
Duthil G., (2004, p.68) cite Lucas en 1988 insistant sur le point que « la croissance du capital humain accélère donc la croissance économique ».
Cependant la croissance du capital humain peut être envisagé de deux façons : la mise en oeuvre de facteurs de production de capital humain est nécessaire pour une croissance intentionnelle; le travail sert donc à produire des biens de consommation ou intensifier le capital humain1; et la qualité de travail dans chaque secteur d’activité progresse avec la quantité de travail employé dans les différents secteurs montre l’existence d’une croissance par apprentissage ou accidentelle. L’instruction et la formation joue un rôle sur les bases de la croissance économique selon le modèle de Lucas, expliquant les différentes croissances entre pays selon les niveaux de capital humain mais également entre les secteurs. Plus le niveau de capital humain est fort plus la croissance sectorielle sera fort.
Bon nombres d’implications sont émis dans cette partie de notre devoir, la théorie du capital humain implique beaucoup de choses mais où se limite-t-elle ?
La valeur du capital humain
Guellec D., Ralle P., « Les Nouvelles théories de la croissance » (2003, p.39) annonce que le capital humain a un impact positif sur deux niveaux en matière économique:
Au niveau microéconomique (l’individu), on mesure le taux de rendement des investissements en formation sur le revenu du travail et donc la rémunération (détention de diplôme est corrélée à la hiérarchie des revenus)
Au niveau macroéconomique, le taux de rendement social mesure l’impact des investissements en formation sur la croissance et l’ensemble de la société.
Le capital peut s’accumuler car il s’agit de stock, c’est pour cela Feher M., « s’apprécier, ou les aspirations du capital humain », (2007, p.16) cite que « le dispositif subjectif correspondant au capital humain définit chacun de nous comme un stock de compétences innées et acquises, prodiguées et conquises, actuelles et potentiels ou mieux encore comme un stock de compétences soucieux de s’apprécier, ou si on préfère de conjurer sa dépréciation (…) il y a pour ainsi dire bien des manières et bien des raisons de s’apprécier et de se déprécier». Ainsi, un individu est en mesure de travailler parce qu’il dispose de capacités productives liées à sa personne, en talents et en connaissances.
De plus on peut affirmer que les capacités productives sont un stock capable d’engendrer des biens et services dans le présent et dans le futur une fois qu’elles sont mises à contribution dans un processus productif et donc peut s’analyser comme étant un capital.
Comme toute rémunération du travail qui peut être assimilée à la rémunération du capital, les individus calculent donc le taux de rendement de leur investissement successif à partir des salaires qu’ils peuvent percevoir et calculent en conséquence leur politique d’investissement optimal.
Ce qui nous pousse à connaitre dans cette partie de notre devoir l’investissement en capital humain ainsi que les théories qui s’y rattachent.
La théorie du capital humain selon Gary Becker (1964)
Poulain E., (2001, p.92) note qu’il est opportun de préciser que « la théorie du capital humain consiste à imputer les différences des salaires versées par les entreprises à des différences dans la productivité des salariés, différences qui découlent elles-mêmes de différences dans les « quantités » du facteur de production capital humain accumulés par les salariés au moyen d’investissement en capital humain ».
En d’autres termes, la théorie du capital humain est une théorie tendant à expliquer la différence des salaires par les différences de capital humain qu’offrent les salariés, i.e. par les différences de leurs aptitudes innées et acquises lors de l’éducation, de la formation, ou même venant de la société auquel l’individu est originaire et bien d’autres facteurs…
Becker G., néoclassique, et prix Nobel 1992, posait les hypothèses de la relation entre le capital humain et salaire comme étant les suivantes : la première étant l’augmentation du capital humain engendre l’accroissement de la productivité du travail et la seconde étant la rémunération des salaires étant égale à sa productivité marginale et l’investissement en capital humain a comme conséquence la croissance du taux de salaire.
En effet, Logossah Kinvi D.A., « Capital humain et croissance économique : une revue de la littérature », (1994, p.18) affirme que l’hypothèse fondamentale de la théorie du capital humain est que l’éducation est un investissement (pour les individus et les sociétés) qui accroit la productivité de ceux qui la reçoivent et crée, par-là, une élévation de leurs rémunérations.
La première causalité de cette relation résulte de ce que la formation, qu’elle soit générale ou spécifique à une tâche, ou une entreprise (Becker, 1964), affecte positivement la productivité des individus en améliorant leurs compétences et connaissances générales en leur procurant des qualifications directement ou potentiellement applicables au processus de production. L’homme devient ainsi le support d’un capital et la production (y) le résultant de la combinaison de trois facteurs :
le capital physique (K)
le travail non qualifié (L)
le capital humain (KH)
d’où y = y ( K, L, KH )
La deuxième causalité constituant l’hypothèse centrale de la théorie du capital humain (la liaison positive productivité-gain), elle résulte du cadre néoclassique de l’analyse : les marchés des biens et du travail étant concurrentiels, l’équilibre de la firme et la maximisation de son profit requièrent que les facteurs de production soient rémunérés à leur productivité marginale.
De cela découlent au moins trois observations à savoir : les travailleurs ayant la même productivité marginale sont rémunérés nécessairement au même taux, les travailleurs les plus productifs sont les mieux payés, les travailleurs les mieux éduqués sont généralement les mieux payés.
Selon Becker G. (1957) « ce qui définit l’économie n’est pas le caractère marchand du problème à traiter, mais sa nature : toute question qui se pose est un problème d’allocations de ressources et de choix dans le cadre d’une situation de rareté caractérisée par l’affrontement de finalités concurrentes relevé de l’économie et peut être traité par l’analyse économique (…) sur la base de ce programme de recherche, il reformule la théorie du consommateur. Il assimile ce dernier à un producteur ».
Il cite également « pour acquérir l’ensemble de ces capacités productrices, un individu rationnel investit en capital humain grâce à l’éducation qu’il accumule lorsqu’il se forme. Ainsi, l’action de consommation engendre une production de plaisirs proportionnelle au niveau de capital humain acquis, activité qui prend du temps et demande des efforts qui dépassent de beaucoup le montant de l’achat».
Bernier B. et Simon Y., « Initiation à la macroéconomie », (2001, p.330) note que pour Becker G., la théorie du capital humain permet d’aborder sous un même angle les consommations usuelles (nourritures, vêtement, loisirs…) mais aussi les valeurs personnelles qui déterminent les comportements humains (amour, hostilité, altruisme…). L’individu est comparable à une entreprise qui utilise des ressources rares (travail salarié et domestique, connaissances) et investi dans ce but pour produire des biens et services sur la base d’un calcul économique prenant en compte les prix relatifs, le coût du temps et le gain du résultat de la production.
Becker a ainsi pour la première fois clairement lié la relation entre le capital humain à un revenu monétaire et l’investissement éducatif rentable continue tant qu’il est estimé rentable. La causalité productivité-gain est très vulnérable : en effet, on peut se demander ce qui adviendra de cette liaison si le marché du travail, comme on peut raisonnablement le supposer, n’est pas concurrentiel. De plus, comme nous le savons le capital humain est incorporé à la personne, il se distingue du capital non humain, c’est ce qui nous pousse à voir les hypothèses de filtre.
Les limites de la théorie de capital humain et ses critiques
L’enchaînement causal éducation-productivité-gain (et croissance) est contestés donnant ainsi jour à des théories rivales. Ces critiques vont indiquer que le niveau d’éducation n’est qu’un simple indicateur de niveau de qualification. En effet, le système éducatif exerce conjointement deux fonctions : la certification et l’enseignement.
Logossah Kinvi D.A., (1994, p.24) affirme nécessaire de montrer que l’hypothèse du filtre, encore dénommée « effet parchemin », comporte trois variantes : le modèle de la discrimination statistique, le modèle du signalement et le modèle de la « queue pour l’emploi ». Nous allons essayer de comprendre un par un ces différentes variantes de l’hypothèse de filtre.
Le modèle de la discrimination statistique (Phelps 1972).
Ce modèle présenté par Phelps (1972) et destiné initialement à expliquer les différences de gain entre race et sexe, a été ensuite étendu à l’analyse économique de l’éducation.
Logossah Kinvi D.A., (1994, p.24) explique que le modèle de la discrimination statistique se résume comme de la façon suivante : si les employeurs croient que les travailleurs les plus éduqués sont les plus productifs5 et si ces employeurs opèrent dans un univers incertain, où l’information sur la productivité potentielle des futurs employés est coûteuse, alors ils réserveront aux travailleurs les plus formés les emplois les mieux rémunérés en supposant tout simplement qu’ils sont productifs et ce, d’autant plus que l’information sur le niveau d’éducation s’obtient sans coût.
Ainsi face à une information imparfaite quant aux caractéristiques productives des candidats à l’embauche, les employeurs les sélectionnaient en s’appuyant sur des indicateurs statistiques (niveau d’éducation formelle, de capital humain spécifique accumulé…) supposés reflétés les performances moyennes de leurs catégories de référence.
De la sorte, le niveau de rémunération des travailleurs serait non le résultat d’une productivité effective mais reflèterait une discrimination opérée par les employeurs sur la base du niveau d’éducation utilisé comme filtre.
Le modèle de signalement (Spence 1973, 1974 et Arrow 1973).
Ce modèle dû à Spence et Arrow postule une corrélation positive entre qualification et productivité, entre capacités intellectuelles et rendement de l’éducation ; et avance que les travailleurs les plus éduqués devraient être les mieux rémunérés même si, en soi, l’éducation n’accroît pas la productivité.
Logossah Kinvi D.A., (1994, p.25) explique que le modèle de signalement statistique se résume comme de la façon suivante : les employeurs ignorant initialement les capacités productives des futurs employés usent d’un certain nombre de critères pour les sélectionner : des indices (race, sexe, nationalité), des signaux (niveau et type de formation) et leur propre expérience. Alors les individus connaissant les préférences des employeurs peuvent déterminer la formation optimale à recevoir afin de signaler le mieux à ces derniers.
Charlot Olivier, « Education et chômage dans les modèles d’appariement : une revue de littérature», (2005, p.97) évoque que dans la théorie du signal, les individus investissent en éducation pour tenter de mettre en évidence leur productivité intrinsèque. Dans la mesure où les individus les plus productifs disposent des coûts d’éducation les plus faibles, ils investissent en éducation, non pas pour accroitre leur productivité mais pour tenter de mettre en évidence leurs compétences. Il est possible que les individus surinvestissent dans cette activité de signal, dans la mesure où cet investissement ne génère pas de surcroit de productivité du point de vue social mais seulement des coûts dont la finalité est de mettre en évidence une capacité productive inné.
La théorie du signal est distincte à la théorie du capital mais ne le contredit pas. En effet, on peut résumer que l’éducation n’est qu’un moyen de savoir et de connaitre les individus mais on peut aussi penser que le système éducatif remplit simultanément la fonction de transmettre les connaissances et celle de sélectionner les aptitudes. De ce fait, les théories du capital humain et du signal peuvent être considérées comme complémentaire.
Le modèle de la « queue pour l’emploi » (Thurow 1972).
Ce modèle présenté par Thurow (1972) repose sur l’idée que les fondements de la productivité résident dans le degré d’adaptation des travailleurs à l’organisation de l’entreprise (façon dont les tâches sont structurées, les niveaux de responsabilité, les possibilités de promotion…), au poste de travail qu’ils occupent (intensité du capital) ainsi que dans l’importance (et le type) de la formation spécifique offerte par les employeurs et, fondamentalement, dans les capacités des travailleurs à assimiler les formations proposées. Pour mes employeurs, le niveau d’éducation des futurs employés est un signe de ces capacités, dont ils usent pour les sélectionner.
Logossah Kinvi D.A, (1994, p.25) explique que le modèle de la « queue pour l’emploi » se résume comme de la façon suivante : les travailleurs potentiels forment une queue aux premiers rangs de laquelle figurent les plus éduqués, le recrutement à partir du marché externe s’effectuant en fonction du niveau d’éducation des candidats (…) de cette analyse ressort plusieurs enseignements. Il apparait plus intéressant pour les entreprises de promouvoir un travailleur déjà dans l’entreprise que de recruter un nouveau sur le marché externe, le premier étant plus productif. Ensuite, la formation initiale ne se révèle pas intrinsèquement qualifiante6 mais apparait comme un simple indicateur de qualification, conférant aux individus beaucoup plus la capacité d’assimiler la formation spécifique à la tâche. Ainsi les travailleurs les plus éduqués initialement continueront, toutes choses égales par ailleurs, à accumuler plus de capital humain, à demeurer à la tête de la queue, ou à y maintenir leur position, et enfin à savoir les productivités ainsi que les gains les plus élevés.
Les trois variantes reposent sur l’idée commune que l’éducation n’est qu’un simple indicateur du niveau de qualification, donc un « parchemin » que les employeurs utilisent pour sélectionner les candidats à l’embauche. Ainsi, contrairement à l’hypothèse traditionnelle du capital humain, l’éducation formelle ne constitue pas une mesure fiable du niveau de qualification et donc de productivité et de gain et l’analyse filtre contredirait fondamentalement la théorie orthodoxe du capital humain et se poserait en théorie rivale.
Le concept de capital humain de Schultz, source d’une croissance économique
La théorie du capital humain présentée a contribué à expliquer d’une part la croissance économique, d’autre part la formation et la distribution des rémunérations individuelles.
Normand Romuald, « La formation tout au long de la vie et son double contribution à une critique de l’économie politique de l’efficacité dans l’éducation », (2004, p.106) cite « Schultz considérait que la théorie économique pouvait mesurer l’investissement et la rentabilité en éducation. A partir d’une étude aux USA couvrant la période 1900-1956, il montrait qu’il existait un facteur résiduel autre que le travail et le capital pour expliquer la croissance économique : l’amélioration de la qualité de l’éducation et de la recherche».
Schultz précisent que les individus peuvent améliorer leur productivité par des actes volontaire d’investissements. En effet, après la seconde Guerre Mondiale, Schultz s’intéresse au redressement économique spectaculaire de l’Allemagne qu’il explique par la puissance de travail, la connaissance et la volonté inébranlable de la population pour s’en sortir.
L’ensemble de ces facteurs explicatifs sont identifiées par Schultz comme étant semblables à un capital car il rapporte un rendement. Il les baptise « capital humain » et montre qu’ils sont à l’origine de la croissance économique conduisant T. W. Schultz à étudier les problèmes du tiers monde.
Il souligne le rôle de l’éducation et de la formation dans le développement des économies agricoles. Comme l’écrit T. Schultz, « Investment in Human capital » (1971, p.75) il y a des investissements en capital humain qui visent le bien être futur de l’individu dans des formes qui ne correspondent pas à des gains monétaires (earnings).
Logossah Kinvi D.A., (1994, p.20) donne une explication de l’impact global de l’éducation sur la croissance économique, cet impact a fait l’objet de travaux pionniers d’évaluation où Schultz (1961) effectuait les premiers calculs.
Considérons une fonction de production agrégée (Y) dont les arguments sont le capital (K), le travail (L) et le capital humain (ED) : Y = f ( K , L , ED ).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. REVUE LITTERATURE
I. Généralités
1. Définitions
2. Sortes d’investissements
3. Critères de choix d’investissement
4. Facteurs de production affectant la productivité
5. Le capital humain : un concept particulier
6. La théorie du capital humain et ses implications
7. Les limites de la théorie du capital humain
8. Economie de l’éducation
9. Histoire de pensée économique de l’économie de l’éducation
Les origines : Adam SMITH
Le XIXème siècle avec peu d’avancées
La première moitié du XXème siècle
II. Les théories sur le capital humain
1. La valeur du capital humain
a. La théorie du capital humain selon Gary Becker (1964)
b. Les limites de la théorie de capital humain et ses critiques
Le modèle de la discrimination statistique (Phelps 1972)
Le modèle de signalement (Spence 1973, 1974 et Arrow 1973)
Le modèle de la « queue pour l’emploi » (Thurow 1972)
c. Le concept de capital humain de Schultz, source d’une croissance économique
2. Le salaire et accumulation de capital humain au cours du cycle de la vie
a. Le modèle de Ben Porath (1967)
b. La fonction de gain de Mincer (1974)
3. Le capital humain et la croissance économique
a. La croissance : endogène ou exogène ?
b. Caractéristiques de la croissance endogène
c. Le modèle de Lucas et Romer : croissance endogène et développement humain
d. Les innovations, progrès technologiques et les concepts d’externalités intégrés dans le modèle de croissance endogène
4. Valeur et élaboration du capital humain
a. Valeur du capital humain
b. Formation du capital humain
5. Les théories y afférents sur les salaires
a. La théorie de différences compensatrices
Fonctionnement du mécanisme concurrentiel
La théorie du capital humain de Becker
La théorie hédonique des salaires de Rosen
b. La théorie de différences compensatrices et ses dépassements
La discrimination
La théorie du salaire efficience
L’exercice du pouvoir de négociation
6. Place et importance de l’éducation
PARTIE II. ANALYSE ET PERSPECTIVE DU SYSTEME EDUCATIF MALGACHE
I. Les faits actuels et états des lieux sur l’éducation à Madagascar
1. Les problèmes rencontrés dans le secteur de l’éducation à Madagascar
a. Niveau d’instruction de la population des ménages : hommes et femmes
b. Niveau de fréquentation scolaire
Taux de fréquentation scolaire par âge
Indicateurs du niveau de fréquentation scolaire
2. Econométrie sur quelques données du le capital humain malgache
a. Rappel de la problématique
b. Equation du modèle
c. Description des bases de données
Capital humain
Taux de change
Consommation publique
Inflation
Taux de croissance démographique
Investissement total
Ouverture commerciale
Source de données
d. Tests économétriques et interprétations des résultats
e. Recommandations de politiques économiques et éducatives
3. Madagascar : un manque de dépenses sur les services sociaux : éducation, santé
II. Performance et efficacite du systeme educatif malgache
1. Structure du système éducatif malgache
2. Administration et gestion du système d’éducation
3. Bilan du secteur d’éducation de base
a. Des progrès quantitatifs importants
b. Les enfants entrent à l’école jusqu’à un âge tardif
c. Indice globale d’efficacité interne
4. Politique educative appliquée à Madagascar
a. Amélioration de la Gestion de l’Education à Madagascar (AGEMAD)
Généralités
Objectifs et actions
Acteurs
Outils
b. Education Pour Tous (EPT)
Généralités
Buts
Défis
5. Les blocages de l’efficacité d’une politique éducative appliquée
a. Un calendrier scolaire inadéquat
b. Le temps pour rejoindre l’école
c. Difficultés et obstacles de mis en oeuvre
III. Prevision, prospective et perspective au niveau du primaire
1. La configuration du système éducatif de base malgache
a. La poursuite des tendances actuelles
b. Le désastre suivi du pays en péril
c. L’adoption de réformes vigoureuses
2. Quelques estimations suivants le scenario 1
a. Taux d’alphabétisation de Madagascar d’ici 2015
b. Indicateurs globaux de l’éducation fondamentale du premier cycle d’ici 2015
3. Perspectives d’éventuelles politiques éducatives
a. Des modèles de réformes à transposer
L’Afrique
Méditerranée
L’Asie
Amérique Latine
b. Perspectives de la réforme et ambition pour l’avenir
Nouveau système d’éducation primaire
Compétences linguistiques renforcées
Ressources financières
Suivi des élèves et parents
Education et développement économique
Enseignants du 1er cycle primaire
c. Portées et limites
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES – REVUES ECONOMIQUES
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