LE COMPORTEMENT DU CHIEN ADULTE

LE COMPORTEMENT DU CHIEN ADULTE

 Mise en évidence de variations génétiques des comportements
 Variation entre races et entre individus

On admet depuis le début de la sélection artificielle qu’ « il y a des races spécialisées pour un service qui bénéficient d’une aptitude héréditaire » (Dechambre, cité par Denis, 1997), le dressage ayant pour objet de développer les dispositions naturelles des individus. Ces aptitudes héréditaires sont le résultat d’une sélection plus ou moins empirique mais exercée depuis longtemps. (Denis 1997).Dans le domaine de la variation interraciale, il nous apparaît nécessaire de faire une présentation générale des travaux de Scott et Fuller (présentation qui sera détaillée dans la deuxième partie de ce travail). En 1945 débuta un des projets sur la génétique du comportement canin qui aura le plus d’influence par la suite, au Jackson Memorial Laboratory, dans l’état du Maine. L’objectif de Scott et Fuller, ainsi que de leurs collaborateurs, était de comparer différentes races de chien dans des conditions similaires de sorte que toute différence puisse être imputable à la génétique, par le contrôle des variables de l’environnement. L’importance des différences raciales était supposée refléter le rôle que la génétique pouvait jouer dans le comportement du chien. (Mackenzie et al. 1986) Scott et Fuller (1965) ont ainsi réalisé des études comparatives très complètes sur les tendances comportementales de 5 races pures : Cocker spaniel, Beagle, Berger des Shetland, Basenji et Fox terrier à poil dur. De nombreux caractères comportementaux élémentaires ont été testés au cours d’épreuves standardisées ; ils ont permis d’étudier 3 domaines : l’émotivité, l’aptitude à l’obéissance et au dressage, l’aptitude à résoudre des problèmes (détour, labyrinthe, par exemple). Les chiens ont été testés au cours de leur première année à des âges déterminés selon le comportement étudié. Dans le domaine de l’émotivité, les différences entre les races sont hautement significatives et la variation résiduelle intraraciale est telle que les auteurs pensent « qu’il serait possible de sélectionner des Cockers spaniels en quelques générations pour produire des descendants semblables à des Terriers ou des Beagles – au moins en ce qui concerne des traits singuliers ». Dans le domaine de l’aptitude au dressage, les tests montrent une grande spécificité raciale des réponses qui mènent au succès. Dans le domaine de la résolution de problèmes, la plupart des tests montrent clairement des différences entre races, mais les auteurs soulignent l’importance de l’expérience acquise au fil des tests, des réactions individuelles à la suite d’un échec, des interactions entre individu ou race et éléments composant l’environnement du test. Ils terminent en posant le problème de la mesure de « l’intelligence » des races, constatant notamment que les 4 races de chasse ont de meilleurs résultats que la race de berger pourtant sélectionnée à l’origine pour réaliser des tâches complexes sur troupeau : l’explication tiendrait à une plus grande motivation des premières pour les épreuves à récompense par une friandise, cependant que la dernière « donne l’impression d’attendre de quelqu’un qu’il lui dise ce qu’il faut faire ». (Courreau, soutenance à venir)
On peut toutefois signaler qu’au sein de chaque race subsiste une grande variabilité: – celle-ci peut s’observer par exemple dans les races où existent une sélection « beauté » et une sélection « travail » qui ne concerne pas les mêmes animaux. – elle s’observe aussi entre individus : même dans les lignées réputées pour leurs aptitudes, il arrive que certains sujets soient médiocres. La variation intra-race concerne également le maintien d’une diversité potentielle des aptitudes : il devrait être possible, par sélection, d’orienter peu à peu n’importe quelle race vers des fonctions très différentes de ce pour quoi elle est réputée. Nombre d’auteurs soulignent que, mis à part les populations devenues très consanguines, la variation demeure telle qu’il est possible d’y parvenir rapidement.

Efficacité de la sélection
Selon Burns et Fraser, cités par Denis 1997, 3 travaux rigoureux et ayant fait l’objet de publication, ont montré la preuve de l’efficacité de la sélection sur les comportements : – sélection du Berger allemand, en vue de diverses utilisations; le chien était testé sur ses aptitudes et entraîné ensuite pour le travail auquel il paraissait le plus apte (Humphrey et Warner, cités par Denis 1997) – sélection du Border collie sur l’aptitude à la garde des troupeaux (Kelley, cité par Denis 1997) – sélection du Berger allemand et du Labrador sur la fonction de guide d’aveugle (Pfaffenberger, cité par Denis 1997) : le pourcentage de chiens terminant avec succès le dressage est passé de 9% en 1946 à 90% en 1958, démontrant donc l’existence d’une composante génétique du comportement.

Expériences de croisement
Scott et Fuller (1965) ont réalisé des investigations particulièrement approfondies en milieu contrôlé sur des chiens Cocker spaniel (race de chasse très sélectionnée) et Basenji (race primitive africaine) ainsi que sur leurs produits métis pour étudier des caractères comportementaux élémentaires issus du comportement agonistique (toujours présent dans les conditions de chenil et de laboratoire, à l’inverse du comportement d’investigation), tels que « réactions à la manipulation » ou « acceptation de la laisse » ou « tendance à la morsure de jeu ». A la suite d’analyses de variance, les auteurs concluent que, lorsqu’il y a des différences significatives, l’hérédité des caractères s’explique souvent avec un modèle à un ou deux gènes seulement. Ils considèrent cependant qu’un contrôle polygènique puisse intervenir pour expliquer les différences individuelles et entre lignées. Ginsburg, cité par Denis (1997), conclut de ces travaux :  » il existe une extraordinaire variation génétique concernant pratiquement n’importe quel élément de la morphologie, ces variations étant susceptibles de se rassembler selon presque toutes les combinaisons que l’on peut imaginer. Des variations similaires sont mises en évidence pour ce qui a trait aux comportements.  » Il existe donc suffisamment de preuves d’un déterminisme génétique du comportement du chien.

Déterminisme génétique des comportements

Scott et Fuller se sont refusés à considérer le caractère dans sa globalité et à ne retenir qu’un seul terme pour le définir. Ils ont procédé, chez l’adulte principalement, à de multiples tests visant à analyser finement un « profil psychologique » des animaux. Leur contribution essentielle à l’hérédité du comportement est sans doute d’avoir démontré que, pour un test donné, les différences de réactions entre les races et les individus traduisent des différences de motivation et d’émotivité. On se rapproche alors, au travers de la motivation et de l’émotivité, des mécanismes physiologiques et donc on tend à travailler avec des paramètres dont l’héritabilité augmente. (Mackenzie et al., 1986).
L’héritabilité se définit comme le pourcentage de variations phénotypiques qui est d’origine génétique. Plus l’héritabilité est élevée, plus la précision de la sélection est élevée et plus la réponse à la sélection est élevée. Nous allons, au travers plusieurs exemples, montrer quelle est la part du déterminisme génétique dans certains comportements, en l’illustrant par l’héritabilité de ces comportements.

L’aptitude aux performances sportives

Une étude a été menée sur les paramètres génétiques et les effets du milieu caractérisant les aptitudes de chien de défense du Berger Belge (Courreau et Langlois, 2003). Les données utilisées proviennent de la Société Centrale Canine (S.C.C.). Ce sont, d’une part, les résultats des concours de chien de défense (concours en ring, règlement français), d’autre part, les données généalogiques du Livre des Origines Français (L.O.F.). Les compétiteurs étaient des Berges belges, au nombre de 2427, répartis en 3 des quatre variétés (malinois, tervueren, groenendael). Les concours comptent de 6 à 19 épreuves qui, certaines demandant les mêmes aptitudes, ont été regroupées entre elles à la suite d’une analyse en composantes principales. Les premiers regroupements ont permis de mettre en place 5 aptitudes générales : au saut, à la suite, au rapport, à l’attaque, à la garde. Des regroupements encore plus importants ont permis de définir 3 grandes aptitudes générales: aptitude générale à l’obéissance, aptitude générale au mordant, aptitude générale à réussir en concours. Tous les effets des facteurs d’élevage (mère, éleveur, dresseur) qui ont pu avoir une influence sur l’animal, sont regroupés dans un effet d’environnement permanent, supposé aléatoire. Ces facteurs d’élevage sont supposés avoir marqué physiquement et psychologiquement le chien. Les calculs effectués ont permis d’obtenir la répétabilité et l’héritabilité des aptitudes générales. La répétabilité r représente la corrélation entre les performances d’un chien au cours des différents concours. Elle comprend l’effet génétique additif et l’effet de l’environnement permanent. Le tableau 1 présente les résultats de cette étude. La mesure de la performance est supposée égale au score du chien dans le concours donné (score attribué à un chien en fonction de son résultat dans un concours et fixé par des tables statistiques), additionné de la valeur de référence du concours qui reflète le niveau de la concurrence. La valeur de référence du concours est obtenue en faisant la moyenne des valeurs des chiens participant au concours. La valeur d’un chien est estimée par la moyenne de ses performances réalisées dans tous les concours auxquels il a participé

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Situation matrimoniale et nombre d’enfants

Étudiant en université, dans une école supérieur ou d’ingénieur, et que vous cherchez des ressources pédagogiques entièrement gratuites, il est jamais trop tard pour commencer à apprendre et consulter une liste des projets proposées cette année, vous trouverez ici des centaines de rapports pfe spécialement conçu pour vous aider à rédiger votre rapport de stage, vous prouvez les télécharger librement en divers formats (DOC, RAR, PDF).. Tout ce que vous devez faire est de télécharger le pfe et ouvrir le fichier PDF ou DOC. Ce rapport complet, pour aider les autres étudiants dans leurs propres travaux, est classé dans la catégorie Le comportement allélomimétique où vous pouvez trouver aussi quelques autres mémoires de fin d’études similaires.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. GENERALITES SUR LE COMPORTEMENT DU CHIEN
A. LES ETAPES DU DEVELOPPEMENT COMPORTEMENTAL
1. La période néo-natale
2. La période de transition
3. La période de socialisation
4 La période juvénile
B. LE COMPORTEMENT DU CHIEN ADULTE
1. Le comportement sexuel
2. Le comportement d’élimination
3. Le comportement « epimeletic »
4. Le comportement « et-epimeletic »
5. Le comportement alimentaire
6. Le comportement de recherche de confort
7. Le comportement allélomimétique
8. Le comportement agonistique
9. Le comportement d’investigation
C. GENETIQUE ET COMPORTEMENT
1. Mise en évidence de variations génétiques des comportements
1.1 Variation entre races et entre individus
1.2 Efficacité de la sélection
1.3 Expériences de croisement
2. Déterminisme génétique des comportements
2.1 L’aptitude aux performances sportives
2.2 L’aptitude aux fonctions complexes
D. SCHEMA GENERAL DE SELECTION SUR L’APTITUDE AU TRAVAIL
1. Une définition précise des caractères à sélectionner
2. Une appréciation objective des performances accomplies
3. Des épreuves révélatrices permettant la sélection
E. L’INFLUENCE DE L’ENVIRONNEMENT SUR LE COMPORTEMENT
II. TENDANCES COMPORTEMENTALES DES TERRIERS
A. ORIGINE ET SELECTION DES TERRIERS
1. Histoire des terriers
2. L’aptitude au travail : la chasse et les épreuves de sélection sous terre
2.1 Le terrier artificiel
2.1.1 Le terrier artificiel- la bête de chasse
2.1.2 Les épreuves de sélection
2.2 Le terrier naturel
2.2.1 Epreuves de déterrage au terrier naturel
2.2.2 Les épreuves
B. DISTINCTION COMPORTEMENTALE ENTRE LES TERRIERS ET LES AUTRES RACES
1. Différences comportementales évaluables au cours de la période de socialisation, étude de Scott et Füller (1965)
1.1 Le comportement d’évitement ou d’échappement
1.2 Le comportement agressif
1.3 L’investigation sociale et l’attraction
1.4 Le développement du remuement de la queue
2. Le développement des relations sociales : le test de dominance
C. LES DIFFERENCES GENETIQUES ENTRE LES RACES A L’AGE ADULTE, ETUDE DE SCOTT ET FULLER, 
1. Analyse des différences génétiques
1.1 Le système de stanines, Guilford 1950
1.2 Analyse de la variance
2. La réactivité émotionnelle
2.1 Organisation du test
2.2 Réactions comportementales ou non, enregistrées
2.2.1 Effets de l’âge
2.2.2 Comparaison entre races
3. Les expériences de dressage
3.1 Le dressage par la punition
3.1.1 Le calme
3.1.2 Le dressage à la laisse
3.1.3 Le test d’obéissance
3.1.4 Comparaison finale des races suite au dressage par la punition
3.2 Le dressage par la récompense
3.2.1 Le test d’orientation vers un but
3.2.2 Le dressage au rapport
3.2.3 Le test d’habileté motrice
4. Evaluation des interactions sociales entre des chiens de races différentes
D. ETUDES COMPARATIVES DES CARACTERISTIQUES COMPORTEMENTALES DES TERRIERS AVEC LES AUTRES RACES
1. Classification comportementale des races de chien par Hart et Hart (1985)
2. Classification des races : étude menée en Grande-Bretagne par Bradshaw et Goodwin, 1996
III. TENDANCES PATHOLOGIQUES OU INDESIRABLES CHEZ LES TERRIERS
A. APPRECIATION DES TROUBLES COMPORTEMENTAUX : DIAGNOSTIC ET CLASSIFICATION
1. L’hypothèse diagnostique par l’anamnèse
2. Classification des troubles du comportement
B. ETUDES RETROSPECTIVES DE CAS DE TROUBLES COMPORTEMENTAUX
1. Appréciation des troubles comportementaux du chien par les propriétaires
2. Appréciation des troubles comportementaux dans diverses races de chiens au travers d’études menées en clinique vétérinaire
2.1 Etude de Blackshaw, menée en Australie en 1988
2.2 Etude de Landsberg, menée au Canada (1991)
2.3 Etude menée au Danemark, par Lund, Agger et Vestrergaard (1996)
C. LES TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS CHEZ LES TERRIERS
1. Définition
2. Description du trouble
3. Relevé d’une étude rétrospective menée en Australie par Blackshaw, Sutton et Boyhan (1994)
4. Origine des Troubles Obsessionnels Compulsifs
5. Traitement des Troubles Obsessionnels Compulsifs
5.1 Thérapie comportementale
5.2 Thérapie médicamenteuse
D. LE SYNDROME DISSOCIATIF CHEZ LE CHIEN
1. Description
2. Epidémiologie
3. Evolution
4. Diagnostic
5. Traitement
E. DYSTHYMIE UNIPOLAIRE ET BIPOLAIRE DE L’ADULTE
1. Description
2 2. Epidémiologie
3. Evolution
4. Diagnostic
4.1 Les dysthymies unipolaires
4.2 Les dysthymies bipolaires
5. Traitement
F. L’AGRESSIVITE CHEZ LES TERRIERS
1. Définition de l’agressivité et classification des différentes formes d’agression chez le chien
1.1 Définition
1.2 Classification
1.3 Echelles d’évaluation de l’agressivité
2. Perception des races agressives par les vétérinaires de Nouvelle-Zélande
3. Implications des races de Terriers dans les cas de morsures chez les humains, dans différents pays
4. Implications des races de Terriers dans les cas d’agressivité intraspécifique
4.1 Etude de cas d’agressions entre chiens aux Etats-Uni
4.2 Etude de cas d’agression intraspécifique en Allemagne : chiens agresseurs et chiens victimes
4.3 Définition et traitements de l’agression intraspécifique
5. Illustration de l’agression de dominance par une étude menée en Australie
5.1 Données recueillies à la fin des années 1980
5.2 Répartition raciale des différents types d’agression
5.3 Définition et traitement de l’agression de dominance
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *