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Réseau hydrographique
Le réseau hydrographique est important dans la vie humaine et aussi pour la recherche des substances minérales alluvionnaires. Il est dense dans le Sud-Est de l’Ile et tous les grands cours d’eau prennent leur source dans la zone forestière de la falaise. Ils sont torrentiels dans leur cours supérieur, calmes dans leur cours moyen avant de s’étaler largement dans la zone côtière. Ils se jettent dans l’Océan par des estuaires deltaïques, changeants, multiples et obstrués une partie de l’année par des apports de sable. Nous énumérons les principaux cours d’eau du Nord au Sud :
– La Mananjary : Elle prend naissance à l’Est-Sud-Est de Fandriana vers 1500m d’altitude. Elle coule suivant une direction générale Nord-Sud, parallèle à la Schistosité des roches cristallines qu’elle traverse. Quelques parties de son cours présentent une direction Nord-Ouest-Sud-Est correspondant au réseau de failles parallèles que l’on trouve jusqu’à la latitude de Vohipeno et qui caractérise le tracé du réseau hydrographique de la région. Les affluents rive droite de la Mananjary ont des cours pratiquement parallèles et orientés suivant la direction générale Nord-Ouest – Sud-Est.
A la hauteur d’Ifanadiana, la Mananjary bifurque vers l’Est. Sa pente longitudinale diminue et est de l’ordre de 1m/km jusqu’à la mer qu’elle atteint à quelques kilomètres au Sud de Mananjary.
Le profil en long de la Mananjary est assez régulier pour une rivière de versant Est. On rencontre quelques chutes dans la région d’Ambodimanga. Celle d’Antsidra avait été retenue en vue d’un aménagement hydro-électrique. Même sur les affluents, les possibilités énergétiques sont importantes : La chute de l’Ivonana à Fatihita est celle qui présente le plus d’intérêt. Elle a déjà été étudiée en vue de l’exploitation de mines de nickel.
La Mananjary qui naît à 100 km environ de la côte, parcourt 212 km avant d’atteindre la mer. La surface de son bassin versant est égale à 6780 km2.
– Le Namorona : Il présente un bassin versant étroit et allongé de 2150km2 orienté Ouest-Est. Cette rivière a un profil en long très accentué, dans la traversée de la falaise, où une chute de 250m a été reconnue pour l’installation d’une centrale électrique. La longueur de Namorona est de 103 km.
– Le Faraony : Il prend sa source dans la falaise orientale, à l’Est de Fianarantsoa et coule suivant des directions qui sont alternativement Nord-Ouest/Sud-Est et Nord-Sud. Il draine un bassin de 2695 km2 avec une longueur totale de 150 km.
– La Mananano : Elle prend naissance dans la forêt de Belemoka, descend du Nord au Sud jusqu’au bac de Vinanitelo (Route Sahasinaka –Bekatra), puis longe la route d’Anivorano avant de se perdre dans le marais d’Ambila de plus de 8000 ha.
– La Manakara : Elle intéresse la plaine de Mahady et son estuaire forme la rade foraine du port de Manakara.
– La Matitanana : La Matitanana et ses affluents la Sandrananta, sur la rive gauche et la Rianaña sur la rive droite, prennent leur source dans la zone forestière et montagneuse de la falaise à l’Est d’Ikongo et d’Ankarimbelo. Ces cours d’eau débutent par une série de chutes et de rapides, puis s’étalent largement dans la zone côtière (plaine de Vohipeno) avant de se jeter dans l’Océan Indien par des estuaires multiples d’un vaste delta dont les possibilités rizicoles sont grandes. Son bassin versant s’étend sur 4395 km2.
– La Manapatrana : Elle descend de l’Andringotra, draine les régions d’Ivohibe et de Vondrozo, puis, grossie des eaux de la Manambataka venue de la forêt de Maroteza ; elle prend une ampleur considérable dans la plaine d’Anosivelo au Nord de Farafangana et se jette dans l’Océan Indien devant cette ville par une embouchure instable.
La Manambato : Elle draine la région Sud-Ouest de Farafangana et vient confondre son embouchure avec celle de la Manampatrana. Ses eaux alimentent les besoins de la ville de Farafangana.
La Mananara : Elle est formée par la jonction, en amont du seuil de Soakibany, des trois rivières Menarahaka, Itomampy et Ionaivo.
Les longueurs respectives depuis les sources de l’Ionaivo, de l’Itomampy, de la Menarahaka sont les suivantes : 418 km, 295 km et 284 km. Ceci donnerait donc l’Ionaivo comme branche-mère de la Mananara. En prenant le Soakibany, sa longueur est de 323 km.
Si on considère que les sources des différentes rivières constituant la Mananara se trouvent toutes à environ 50 km du littoral, on voit ici l’influence énorme du relief sur le tracé du réseau hydrographique. Le bassin de la Mananara est certainement le plus caractéristique à ce point de vue : Les rivières parcourent des distances 8 fois supérieures à celles qui séparent leurs sources de la mer.
L’Ionaivo prend naissance sur les contreforts Nord du massif de Beampingaratra vers 1500 m d’Altitude, sur les pentes Nord du Trafonomby (1959 m). Il coule en direction générale Sud-Nord jusqu’à Ranotsara.
Après une dizaine de kilomètres parcourus, entre Ranotsara et Ranotsarabe, en direction Nord-Est, l’Ionaivo fait un nouveau coude à 90° qui fait couler, dans la plaine de Ranotsara, avec le Sud-Est jusqu’au confluent avec l’Itomampy. De ce point, jusqu’à sa rencontre avec la Menarahaka, l’Ionaivo coule vers le Nord.
L’Itomampy prend sa source près de l’Ionaivo à 40 km de la mer, près du massif du Vohilafy (1812m) à 1600m d’altitude. Elle se dirige vers le Nord jusqu’à la rencontre avec l’Ionaivo. Son cours présente une pente assez-forte jusqu’à 60 km de la source. La pente diminue ensuite et est de l’ordre de 1,30m par km jusqu’au seuil de Soakibany.
La Menarahaka prend sa source dans le massif de l’Andringitra, vers 2000m d’altitude.
Elle longe la bordure Sud de ce massif et se dirige carrément vers l’Ouest jusqu’à Sakalalina.
De Sakalalina au confluent avec la Sahambano, elle coule vers le Sud-Ouest, puis sa direction devient Nord-Est/Sud-Est dans la plaine de Ranotsara. Avant de rejoindre l’Ionaivo, la Menarahaka coule sur une dizaine de kilomètres vers le Sud, dans la même vallée que l’Ionaivo, mais en sens inverse.
La Mananara s’échappe vers l’Est en direction du seuil du Soakibany et vers la mer qu’elle atteint dans la région de Vangaindrano. Après Soakibany, la pente est de l’ordre de 10m/km jusqu’à 36 km de l’embouchure. La surface du bassin versant drainé par la Mananara est égale à 16760 km2. En amont du seuil de Soakibany, elle est de 14.160 km2.
Démographie
Effectif – Age – Sexes
Afin d’avoir une meilleure idée du nombre total de la population, un recensement de la population par Fivondronana de 1993 jusqu’à 1999. (Cf. n°1 en annexe 1) a été fait.
La densité démographique de cette région est élevée (47) dans les zones côtières et faible (23) dans le pays forestier. Cependant, l’ensemble tourne autour du taux d’accroissement de la population Malgache qui est de 2,5% environ.
Dans la partie Sud-Est de Madagascar, la tranche d’âges la plus dominante est inférieure à 20 ans. Autrement dit, il s’agit d’une population jeune mais inactive et encore prise en charge par la famille. Cela signifie que la population locale est composée en majorité d’enfants dépendants en général des parents.
Le troisième âge, c’est-à-dire les vieillards occupent une place moins restreinte. La raison de cette situation paraît multiple, mais limitons-nous à mettre l’accent sur un manque évident de subvention étatique ou non soit aussi par manque d’appui familial.
Le sexe féminin domine la région. L’histoire de cette différentiation entre sexe masculin et sexe féminin est surtout liée au mouvement nationaliste de 1947 où la majorité des hommes se sont engagés dans lutte de libération de cette région.
Mouvement migratoire
Etant cosmopolite, cette région s’apprête à accueillir les immigrants tant nationaux qu’internationaux. En effet, le flux migratoire est assez important.
A propos des immigrants, presque toutes les ethnies Malgaches se rencontrent localement. Aussi, la communauté étrangère forme une lobby tels que les chinois, Indopakistanais, Français.
Quant à l’emigration , des groupes de personnes quitent le SUD-EST pour des raisons diverses ici comme ailleurs. Il s’agit d’une émigration temporaire, saisonnière vers les greniers à riz de Madagascar (Ex-SOMALAC à AMBATONDRAZAKA , FIFABE à MAROVOAY , transaction des bœufs dans le Moyen- Ouest , Ambalavao, Mahitsy…) ; long durée dans la partie Nord et Nord-Est pour la plantation et l’exploitation des produits de rente : vanille ,banane, girofle, canne à sucre…
Etant des propriétaires terriens, la majorité des autochtones est sédentarisée dans cette partie de l’île .
Agriculture
L’agriculture reste à la base de la vie économique de la région. La population s’efforce de cultiver, d’une part, le riz qui constitue sa principale nourriture et, d’autre part, des cultures d’exportation telles que le café, le poivre et le girofle. Actuellement, la culture d’exportation est souvent mal entretenue et non renouvelée. Elle est pratiquée sur des petites plantations villageoises, à part les quelques grandes et moyennes plantations.
• Le riz
Son système rizicole pratiqué permet de distinguer deux récoltes par an : Le « vary hosy » (riz de 1ère saison) et le « Vatomandry » (riz de 2ème saison).
Le calendrier cultural se décrit de la manière suivante :
Pour le riz de la première saison, le semis en pépinière débute au mois de juin et juillet en vue de repiquer les jeunes pousses au mois d’août et septembre. La récolte a lieu aux mois de décembre et janvier.
Pour le riz de la deuxième saison, le semis en pépinière commence aux mois de septembre, octobre et novembre au plus tard. Le repiquage se fait de novembre à janvier. Le récolte a lieu à partir du mois d’Avril (voir Tableau n°2, annexe n°1).
Malgré ces deux récoltes par an, la production ne suffit pas aux besoins de la population locale du fait que la mise en valeur est familiale, c’est à dire la superficie cultivée est restreinte et que la technique culturale est archaïque . Ce déséquilibre est essentiellement conséquent à l’accroissement rapide de la population, l’insuffisance de surfaces cultivées, l’épuisement des sols et la diminution de rendement d’année en année.
Le tableau consigné en annexe 1, n°3 montre la répartition par Fivondronana de ces superficies en hectare entre 1994 et 1997 ainsi que la production de paddy en tonne.
Nosy-Varika, Mananjary, Manakara et Farafangana disposent des plus grandes superficies en 1994. En 1997, on a assisté à une légère baisse des superficies cultivées avec une proportion d’environ 14% dans l’ensemble.
Plusieurs raisons peuvent être apportées pour expliquer cette situation mais bornons-nous à mettre l’accent sur l’insuffisance des matériels de mise en valeur ou intrants agricoles ainsi que le fréquent passage de cyclones tropicaux dans cette région qui décourage les paysans dans leur activité.
Au niveau de la production en paddy, la majorité des Fivondronana produisent plus de 15.000 tonnes par an à l’exception de Midongy-Atsimo, Befotaka et Vohipeno. En1997, cette quantité a diminué d’environ 11%. A noter qu’un certain nombre de Fivondronana ont enregistré une légère hausse de production en 1995 et en 1996.
• Le Café
La caféiculture est acclimatée dans cette région voire endémique. Le Sud-Est Malgache tient le record dans cette plantation où elle assure la moitié de la production de toute l’île.
Les espèces les plus cultivées sont le Robusta et l’Arabica. Ces deux espèces offrent une production appréciable chaque année. Cependant, elles sont victimes de vieillissement car leur introduction à Madagascar date le début de la période coloniale, c’est-à-dire au début de 20ème siècle.
D’autre part, pour la superficie, en 1994, Mananjary, Manakara et Farafangana étaient des zones les plus actives dans la plantation du café. Cette motivation a continué jusqu’à 1997. Les autres Fivondronana sont moins actifs dans cette mise en valeur malgré l’augmentation progressive des surfaces cultivées d’une année à l’autre. Cette augmentation est environ 15%.
Ainsi pour la production, elle est en moyenne, à peu près 500 kg par hectare. On assiste à l’existence d’une fluctuation annuelle sur la quantité du café récolté. En majorité, la production du café a diminué de 21% entre 1994 et 1997. Cette diminution est due au vieillissement du caféier ainsi que le manque d’entretien de la part des paysans locaux. De plus, le changement d’intempéries et le fréquent passage cyclonique dégradent d’une année à l’autre la production du café.
A priori, les cultures d’exportation, notamment le café, se heurtent au double problème de l’évacuation depuis les zones productrices de l’intérieur et de l’écoulement de la production sur le marché extérieur. Ce dernier entraîne la fluctuation du prix du café non maîtrisable car en 1994, le kilo coûtait 10 000 Fmg alors qu’en 2000, il a chuté 3 000 Fmg.
• Le girofle
Le girofle s’adapte aussi dans cette région, en occurrence à Vangaindrano et à Manakara aussi bien qu’à Mananjary. Ce produit est très recherché par les exportateurs depuis 1998 et gagne une place importante dans la vie quotidienne de la population. Cependant, les paysans du Sud – Est ne s’adonnent pas pleinement dans la mise en valeur du giroflier.
Le tableau consigné en annexe1 n°5 illustre la situation de la superficie et de la production de girofle par Fivondronana.
De ce tableau, on s’aperçoit que la superficie occupée par le giroflier a augmenté entre 1994 et 1997 avec une proportion de 4% environ.
Quant à la production, Farafangana et Vangaindrano ont enregistré une légère baisse d’environ 4%. Ceci a été dû au manque des techniques culturales et le passage des cyclones.
Le précambrien
Le précambrien se présente sous forme d’une succession de bandes longitudinales de lithologie différentes qui sont, d’Est en Ouest en général. (Cf. carte n°2).
Le groupe de la Masora
Entre Mananjary et Nosy-Varika (Vatomandry), la zone côtière laisse apparaître, sous les coulées volcaniques crétacées, une bande large de 10 à 20 km constituant le massif Masora-Maha du nom des rivières qui les traversent. La série de la Masora touche la partie Nord-Ouest du Fivondronana de Nosy-Varika qui est constituée par des couches orthognéissiques et granitiques et est recouverte par une série de la Maha. La série de Vohilava rattachée à la série de la Maha sera traitée à part, vue son large développement.
Selon certains géologues [A. LENOBLE (1939) ; H. De la ROCHE, 1952-53 ; O. DOTTIN, 1959 ; M. BERTUCAT, 1963, 1964) …], la dénomination de chaque série est différente. Dans la description qui va suivre, nous distinguons un terme inférieur ou série de la Masora comprenant les migmatites plagioclasiques de M. BERTUCAT puis un terme supérieur, par raison de priorité, qui porte le nom de série de la Maha et qui comprend les couches d’Ambodilafa et de la Maha, recoupées par les oligoclasites quartzitiques.
La série de la Masora
La série de la Masora apparaît dans la partie Nord-Ouest de Nosy-Varika, un ensemble bien développé qui constitue les migmatites plagioclasiques de M. BERTUCAT.
Les orthogneiss plagioclasiques
Ces roches ont été décrites par M. BERTUCAT (1963) sous la dénomination de migmatites plagioclasiques, terme que nous ne conserverons pas étant donné qu’elles sont absolument dépourvues des minéraux les plus caractéristiques de la migmatisation, à savoir le microcline.
D’après cet auteur, le fond de ces formations se présente avec un aspect particulier sous forme d’une roche leucocrate à mesocrate d’apparence migmatitique dont la composition moyenne est celle d’une granodiorite ou d’une tonalité. Elle rappelle par son aspect les migmatites granitoïdes courantes avec lesquelles on peut facilement les confondre. On ne trouve qu’exceptionnellement des faciès rubanés et quelquefois des faciès œillés sous forme d’amphibolites œillées. Lorsque ces migmatites tendent vers le faciès dioritique, elles deviennent plus hétérogènes et on rencontre parfois une succession de bancs plus ou moins boudinés, alternativement clairs et sombres avec des septums d’amphibolites ou pyroxénites. Localement, l’aspect migmatitique disparaît, souvent il n’est d’ailleurs pas apparent à l’échelle de l’échantillon, mais uniquement à celle de l’affleurement. Dans ces passages homogènes, on trouve des roches grenues peu ou pas orientées, leucocrates ou mesocrates.
Les termes leucocrates à oligoclase prédominent (60 à 65%) renfermant 10 à 15% de quartz, 10% de hornblende, 10% de biotite. Les termes tonalitiques plus mesocrates renferment des andesines, quartz, hornblende, biotite avec sphene fréquent et parfois abondant. Un fait important, caractéristique de toutes ces roches est la présence constante d’épidote dans les feldspaths qui accusent d’ailleurs généralement une coloration verdâtre ainsi que des résidus de pyroxène. Nous avons donc ici une série de roches éruptives granodioritiques et tonalitiques qui a été orthogneissifiée dans un cycle ancien puis affecté ultérieurement par une retromorphose.
La série de la Maha
La série de la Maha affleure dans les zones de Mananjary et Nosy-Varika c’est à dire la partie Nord du Sud-Est Malgache où un mouvement tournant la fait disparaître sous les coulées volcaniques. Elle présente des variations de faciès du Nord au Sud dont deux coupures stratigraphiquement équivalentes touchent la zone étudiée :
Les couches d’Ambodilafa
Ces couches, également superposées à la série de la Masora , apparaissent en synclinal sur les migmatites plagioclasiques entre la Masora et le Sakaleona dans la région d’Ambodilafa. Pétrographiquement, elles sont constituées par des micaschistes chargés de disthène et de grenats par d’abondantes bandes d’amphibolites schisteuses quartzo-feldspathiques ou feldspathiques à gros grenats. Son fond d’amphiboloschistes est souvent très quartzitique, d’amphibolites parfois avec épidote et de micaschistes à disthène. Les quartzites y sont beaucoup plus réduites en bancs métriques avec ou sans fuschite. Les lentilles vertes ultrabasiques sont très nombreuses.
Les couches de la Maha
Ces couches, qui tirent leur nom de la rivière Maha, s’étendent entre le Sakaleona et le Mananjary. On ne reconnaît pas leur substratum masqué par les coulées volcaniques mais on peut, par continuité, déduire qu’il se rapporte à la série de la Masora. Les couches de la Maha sont caractérisées par l’association des séricitoschistes et de chloritoschistes, par un modelé d’érosion spécial et par un style tectonique particulier de schistes plissotés avec de nombreux plissements courts et confus, variation rapide des directions, cisaillements, mylonites.
Les séricitoschistes prédominent largement avec un faciès de schistes satinés fréquemment coloré en noir par des inclusions charbonneuses et s’effritent en fines lamelles plus ou moins courbées. A l’affleurement, ils sont presque toujours ondulés ou chiffonnés et renferment des lentilles ou veines discontinues de quartz où la tourmaline est fréquente avec rutile et parfois épidote. Les chloritoschistes ont une distribution irrégulière. Accidentels et en bancs métriques dans le bassin de la Maha, ils sont bien développés dans le bassin de Fanantara avec bancs décamétriques. Leur texture est variable, tantôt schisteuse, tantôt compacte et ils passent souvent à des steatites. Il y a aussi des schistes quartzeux avec proportion égale de séricite et de chlorite ainsi que des talcschistes plus ou moins pyrites. Les séricitoschistes renferment fréquemment des bancs mylonitisés, laminés et plissotés.
Les oligoclasolites quartziques
Elles présentent un type particulier de roches strictement localisées. De tonalité grise ou gris-verdâtre, leur structure grenue est très différente de celle de granites régionaux avec une majorité d’éléments équidimentionnels juxtaposés ou à peine imbriqués. Elles sont affectées d’une forte cataclase et de déformations avec pullulation de minéraux de néoformations : épidote, damourite, chlorite.
Dans la région comprise entre le Sakaleona et le Mananjary, les oligoclasites sont particulièrement représentées formant en particulier le massif boisé de l’Andranobetokana et la zone de Marosangy en fenêtre sous de vallées en dessous la couverture schisteuse dans laquelle elles pénètrent parfois en petites apophyses avec métamorphisme de contact marqué par des cornéennes et par l’apparition de minéraux accessoires anormaux (scapolites caleite, pyroxène, amphibole). Ailleurs, elles renferment des enclaves de schistes, taleschistes et stéatites. Ces caractères leur assignent une origine plutonique et non métasomatique.
Les roches ultrabasiques : Plusieurs petites lentilles de roches ultrabasiques s’intercalent dans les schistes de la série de la Maha. Elles sont assez nombreuses dans les environs de Marofototra et se manifestent par la présence de boules résiduelles dans les argiles latéritiques. Les roches sont transformées en serpentines ou en soapstones et tiennent une très faible teneur en nickel.
la série de Vohilava
La série de Vohilava débute au Nord en encadrant la partie méridionale du massif granitoïde de Befody et se poursuit au Sud juste vers Manakara où un mouvement tournant le fait disparaître sous les coulées basaltiques côtières. Elle est bordée à l’Est par les couches de la Maha, à l’Ouest par les couches de l’Ampasary.
H. de la ROCHE (1953) définit la série de Vohilava comme essentiellement constituée par de gneiss et de micaschistes à muscovite, biotite, sillimanite, avec un certain nombre de faciès secondaires silicieux, calciques et magnésiens. Par son degré de métamorphisme elle se sépare bien des schistes d’épizone de la Maha et des migmatites de l’Ampasary.
La muscovite est commune, rarement seule mais non plus tout à fait absente des faciès à biotite. Le disthène et la sillimanite abondent dans certains niveaux. Le grenat est fréquent. L’actonite, la trémolite, l’anthrophyllite caractérisent les niveaux magnésiens. La série renferme des granites stratoîdes et des corps granitiques microcliniques, lenticulaires, concordants.
a. Les amphibolites et pyroxemites à microcline. A côté des amphibolites, H. de la ROCHE a décrit des roches curieuses à microline et minéraux calciques qualifiées au début de migmatites à pyroxène et qu’il a séparé en deux groupes. Le premier, à faciès amphibolique qui se trouve dans la zone orientale de la série, haute Maha, moyenne sahandrambo. Le second à faciès pyroxéniques lit par lit ou granitoïde qui est constitué de roches relativement claires.
b. Les granites : La série de Vohilava renferme de nombreux granites en massifs lenticulaires ou en feuillets stratoïdes qui présentent des caractéristiques particulières par rapport aux autres granites régionaux. En effet, ils ne sont jamais associés à des migmatiques granitoïdes ou à des migmatites et leurs plagioclases ne montrent pas les phénomènes d’altération qui affectent les granites de la grande falaise.
c. Les roches ultrabasiques : Les roches ultrabasiques forment de petites lentilles dans la série de Vohilava. Elles sont souvent altérées et en voie de transformation en soapstones.
Le groupe du Manampotsy
Le groupe graphiteux de Manampotsy apparaît dans le centre-Nord du Sud-Est Malgache ; par les couches de l’Ampasary où le graphite s’amenuise.
Les couches de l’Ampasary
Elles tirent leur nom de la rivière Ampasary affluent Nord du Mananjary, qui fut autrefois célèbre par sa production aurifère. Constituant un synclinorium subméridien à plis serrés déversés vers l’Est ; les couches reposent au Nord-Est sur les migmatites granitoïdes de Befody, au Sud-Est sur la série de Vohilava et, à l’Ouest, sur les migmatites du groupe du Mangoro.
Les couches de l’Ampasary sont essentiellement constituées par de gneiss et de migmatites. La richesse en graphite s’amenuise considérablement et, excepté quelques bancs localisés, ce minéral ne se trouve qu’à l’état dispersé dans des gneiss à biotite, sillimanite et grenat et dans des quartzites à sillimanites. Une bande graphiteuse encore assez riche part d’Ankerana – sur –Sakaleona et se poursuit le long de haut Ampasy. Il faut citer aussi la bande de Betampona traversant l’Ampasary (Khondalite) et la bande d’Ambodihara à l’Ouest du massif granitique et la bande d’Ambodihara à l’Ouest du massif granitique de Somony (gneiss à sillimanite).
Les migmatites sont hétérogènes avec des faciès rubanés, des bancs granitoïdes à amphibole et biotite, des feuillets de granites stratoïdes et des bancs pyroxéniques à microcline. On trouve encore des quartzites à sillimanite avec ou sans grenat, des grenatites. Les amphibolites, feldspathiques ou non, sont communes mais peu épaisses.
Les ultrabasites de l’Ampasary
Les ultrabasites, en lentilles d’allongement décamétrique à hectométrique sont surtout constituées de pyroxenolites ; les péridotites sont beaucoup plus rares. Ces lentilles sont surtout abondantes dans le secteur de l’Ampasary. On les trouve ailleurs, mais beaucoup plus dispersées. Les péridotites forment des gisements complexes, associées à des pyroxénotites forment des gisements complexes, associées à des pyroxénolites et à des orthoampibolites.
Les ultrabasites nickélifères de l’Ampasary sont constituiées essentiellement par un péridot magnésien (foresterite) associé en proposition variable à un pyroxène orthorhombique : enstatite, bronzite ou hypersthène. Ces roches ont une tendance monominérale marquée avec des dunites, enstatitolites, bronzititolites qui sont relativement plus fréquentes que les harzburgites. Ce sont des roches à grands éléments, les pyroxènes atteignant couramment 3 à 4 cm. L’olivine est largement grenue.
Toutes les structures sont déversées vers l’Est et il semble bien que les péridotites nickelifères sont limitées aux structures synclinales à plis serrés. Les zones anticlinales sont d’avantage migmatisés et on n’y trouve que des bancs d’épaisseur maximale décamétrique de pyroxénolites très transformées dont le faciès habituel est une roche à grands cristaux d’hypersthène ou de bronzite à bords diffus noyés dans un agrégat de petits cristaux de horneblende. Les péridotites nickelifères, en particulier les dinites sont bordées par des pyroxénolites massives à enstatites.
Le groupe du Mangoro
Le groupe du Mangoro occupe une grande place dans le Sud-Est Malgache par la série d’Ifanadiana au Nord et la série de Vondrozo au Sud.
La série d’Ifanadiana
La série d’Ifanadiana prolonge la série du Mangoro et passe au Sud à la série de Vondrozo. Le changement de faciès avec le Mangoro se marque par une migmatisation générale, la disparition progressive des gneiss plagioclasiques, la rareté des charnockites. Les granites et migmatites granitoïdes forment quelques massifs stratoïdes très subordonnés.
Les migmatites, de composition microclino-plagioclasique, à bioitite et amphibole ont un faciès homogène, rubané, lit-par-lit. Dans les lits quartzo-feldspathiques, quartz, microcline, oligoclase sont associés en proportion variable avec myrmékite souvent abondante. Le microcline est également présent dans les lits micacés ou amphiboliques. Ces migmatites constituent un ensemble extrêmement monotone. Le grenat est parfois fréquent, en particulier dans une large bande à l’Est d’Ambohimanga du Sud. La sillimanite apparaît très sporadiquement, la cordiérite n’est signalée qu’en un point au Nord-Ouest d’Ifanadiana. Le graphite est présent dans de rares couches très localisées. Les migmatites renferment quelques bancs peu importants de roches diverses. Ce sont des amphibolites feldspathiques, grenatifères ou non, des gneiss plagioclasiques à amphibole, quelques niveaux à sillimanite ou grenat, des quartzites à magnétite.
Les massifs granitiques de quelque importance sont localisés dans la zone de la falaise au Nord d’Ifanadiana. Associés à des migmatites granitoïdes, ils ont des contours diffus. On y trouve aussi de granodiorites mésocrates à melanocrates à texture grenue, riche en biotite avec ou sans amphibole et pyroxène, caractérisées par leur faciès charnockitique. Au sud du parallèle d’Ifanadiana ou ne trouve plus que des feuillets de granite stratoïde.
Les granites sont monzonitiques, équigranulaires, à grain moyen avec très exceptionnellement des faciès porphyroides (Antoetra, Nord-Ouest d’Ifanadiana). Ils présentent une orientation due à l’alignement des paillettes de biotite et renferment : quartz, microcline ou perthite associés à de l’oligoclase (20-30% An). L’oligoclase est corrodé par le microcline avec de la myrméckite au contact. La biotite est le principal minéral accessoire. Tous ces granites ont, en outre, un caractère particulier : C’est le haut degré d’altération du plagioclase, quelle que soit la fraîcheur de la roche, qui se marque par un pailletage de damourite et par des traînées de petites plages de calcite. La biotite est en partie transformée en chlorite et s’accompagne de muscovite secondaire. Il y a parfois de l’amphibole. Le sphène est commun ainsi que l’apatite. L’orthite est rare. Il n’y a pas d’épidote.
La tectonique de la série d’Ifanadiana est caractérisée par une extrême régularité des pendages et des directions sans aucun indice permettant de séparer des structures anticlinales ou synclinales. Les migmatites sont très redressées dans la région Est d’Ifanadiana (50-70°C). Les pendages vont en décroissant lorsqu’on rencontre la falaise dont le sommet est constitué par de couches subhorizontales.
La série de Vondrozo
Comme la série d’Ifanadiana à laquelle elle succède latéralement, la série de Vondrozo est essentiellement migmatitique mais beaucoup moins monotone par suite des variations de ces roches, la présence d’intercalations diverses et la reprise des charockites. Les migmatites, à biotite, amphibole, pyroxène montrent un faciès lit par-lit dominant. Localement mais assez fréquent, une granitisation plus poussée a formé des migmatites oeillées et d’autres à faciès nébulitique ou granitoïde et des granites en gros massifs stratoïdes concordants ou en feuillets d’épaisseur variable. Au milieu des migmatites se trouvent des quartzites, amphibolites, pyroxenites, charnockites, très rares gneiss. Les quartzites à magnétite sont très fréquentes et viennent des roches particulières, des éclogites et des pyroxenites à hypersthène dérivées d’anciennes norites.
Les associations minérales des migmatites comprennent : quartz, microcline, perthite, myrmékite, oligoclase, biotite, hornblende, pyroxène (augite ou diopside), parfois sillimanite, épidote, minéral. Les migmatites à biotite et amphibole sont les plus fréquentes. Les migmatites à pyroxène ont un faciès homogène, non rubané, parfois charnockitique. Les migmatites nébulitique couvrent de vastes surfaces sur la feuille Ifaniria ; elles sont très homogènes et s’altèrent facilement en boules. La foliation y est très variable avec de nombreux plis synmigmatiques et dispersion en un nuage des lits de biotite. La structure est poecilitique ; il y a généralement un peu de muscovite. On trouve aussi quelques migmatites granitoïdes à orthite.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie 1 : APERCU GENERAL DE LA REGION SUD-EST DE MADAGASCAR
1.1. Contextes administratif et géographique
1.1.1. Situation administrative
1.1.2. Localisation géographique
1.2. Cadre physique
1.2.1. Tableau synoptique
1.2.2. Réseau hydrographique
1.3. Démographie générale
1.3.1. Effectif – Age – Sexes
1.3.2. Mouvement migratoire
1.4. Agriculture
1.5. Elevage
1.6. Pêche
1.7. Industrie et artisanat
1.8. Flore
1.9. Situation environnementale
Partie 2 GÉOLOGIE DU SUD-EST
2.1. Le précambrien
2.1.1. Le groupe de la Masora
2.1.1.1. La série de la Masora
2.1.1.2. La série de la Maha
a. Les couches d’Ambodilafa
b. Les couches de la Maha
2.1.1.3. Les oligoclasolites quartziques
2.1.1.4. La série de Vohilava
2.1.2. Le groupe de Manampotsy
2.1.2.1. Les couches de l’Ampasary
2.1.2.2. Les ultrabasites de l’Ampasary
2.1.3. Le groupe du Mangoro
2.1.3.1. La série d’Ifanadiana
2.1.3.2. La série de Vondrozo
2.1.4. La série de Tolongoina
2.2. Le volcanisme crétacé
2.2.1. Les laves acides
2.2.2. Les laves basiques
2.2.3. Le complexe intruisif granito-Syénitique de la Manama et son cortège filonien
2.2.3.1. Le massif de la Manama
2.2.3.2. Le cortège filonien d’Ankarimbelo
2.3. Les formations sédimentaires
2.3.1. Les crétacés intrabasaltiques
2.3.2. Le maestrichtien marin
2.3.3. Le continental post-crétacé
2.3.4. Les formations recentes
Partie 3 CONTEXTE DES ACTIVITÉS MINIERES
3.1. Les localisations des gisements
3.1.1. L’or
3.1.2. Le corindon
3.1.3. Le quartz
3.1.4. La cassitérite
3.1.5. Le nickel
3.1.6. La bauxite
3.1.7. Les monazite – ilmenite – zircon
3.1.8. Le graphite
3.1.9. Les pegmatites et ses minéraux associés
3.1.10. Les produits réfractaires : sillimanite et disthène
3.2. La situation contextuelle des activités minières
3.2.1. Typologie des permis miniers
3.2.2. Répartition des permis miniers
3.2.3. Périmètres et substances occupées par les permissionnaires
3.2.3.1. Périmètres occupés par les permissionnaires
3.2.3.2. Substances envisagées par les permissionnaires
3.3. La production
3.3.1. Historique
3.3.2. Situation actuelle
3.3.2.1. Or
3.3.2.2. Pierres précieuses
3.3.2.3. Pierres fines
3.4. Les techniques de production
3.4.1. Les techniques de production de l’or
3.4.2. La méthode d’exploitation des minéraux liés aux pegmatites.
Partie 4 ANALYSE CRITIQUE DES PETITES MINES ET RECOMMANDATIONS
4.1. Analyse critique des petites mines
4.1.1. Technique d’exploitation
4.1.2. Economie
4.1.3. Politique économique minière
4.1.4. Social
4.2. Environnement minier
4.3. Recommandations et solutions proposées
4.3.1. Cas général
4.3.1.1.Application de la juridiction
4.3.1.2. Aspect technique
4.3.1.3. Législation de l’infraction
4.3.1.4. Apports pécuniaires
4.3.1.5. Augmentation de la productivité
4.3.1.6. Exportation des produits miniers
4.3.2. Cas des appuis aux petits exploitants
4.3.2.1. Le plan législatif
4.3.2.2. Le domaine technique
4.3.2.3. Sur la commercialisation
4.3.2.4. Partenaire
4.3.2.5. Infrastructure
4.3.3. Attribution des exploitants
4.3.3.1. Dynamisme
4.3.3.2. Optimisation de la recherche minière
4.3.3.3. Dimensionnement de l’exploitation
4.3.3.4. Vente des produits et cadre concurrentiels
4.4. Récapitulation
CONCLUSION GENERALE
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