Le climat des affaires dans les trios pays du Maghreb
Introduction générale
La plupart des pays en voie de développement, se trouvent confrontés aux problèmes du financement de leur activité économique. Ces pays manifestent des besoins énormes en matière de capitaux (domestiques ou étrangers, publics ou privés) pour à la fois financer le déficit commercial de la balance des paiements et pour combler l’écart entre l’épargne et l’investissement nécessaires au développement. Dans la mesure où les recours aux crédits internationaux sont pour la plupart dans ces pays limités par le niveau de leur endettement, l’IDE (investissement direct étranger) se pressente comme un substitut non générateur de dette. En effet, avec la crise des années 1980, l’IDE n’a cessé d’attirer l’attention des décideurs, ces derniers ont abandonné complètement la thèse hostile à l’IDE. En effet, durant les années 1960 et 1970, l’IDE était regardé avec beaucoup de méfiance et de suspicion. Pour des raisons d’ordre politique, plusieurs pays considéraient l’IDE comme une menace réelle et un facteur de dominance pouvant porter atteinte à la souveraineté nationale. Mais de nos jours, la plupart des pays rivalisent afin de proposer un environnement attractif (code des investissements incitatif, libéralisation interne et externe, politique de privatisation, politiques économiques et conditions de production les plus attractives…). On peut même dire que l’effet positif de l’IDE sur la croissance économique ne fait plus de doute car plusieurs organismes internationaux et des économistes considèrent l’IDE comme une sorte de remède miracle pour les « problèmes chroniques » des pays en voie de développement, car l’intérêt porté à l’IDE dans ces pays est justifié par de nombreuses attentes: l’IDE est synonyme d’un apport en capitaux, en expertise, en technologie, c’est aussi une ouverture sur les marché internationaux, il fournit également des emplois et peut contribuer à la hausse de la productivité et à l’amélioration des capacités locales de gestion. Il est alors important que les pays Magrébins tels que l’Algérie, la Tunisie et le Maroc améliorent leur environnement politique, économique et juridique pour pouvoir attirer les IDE sur leur territoire.
Cadre conceptuel et théorique des IDE
Cette section sera consacrée à la présentation des IDE sous différentes angles, sa définition, ses formes ainsi qu’à leurs conséquences, Et leurs déterminants.
Définition de l’IDE Plusieurs définitions ont été attribuées aux IDE, nous pouvons retenir les suivantes :
. Selon la définition donnée par le FMI « l’investissement direct étranger est effectué dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activité sur le territoire d’une économie autre que celle de l’investissement, le but de ce dernier étant d’avoir un pouvoir effectif dans la gestion ».
. Selon l’INSEE, les IDE sont « des investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidante d’une autre économie et d’exercer, dans le cadre d’une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion. Les investissements directs comprennent non seulement l’opération initiale qui établit la relation entre les deux unités, mais également toutes les opérations en capital ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés. Un IDE peut donc prendre diverses formes: création d’une entreprise à l’étranger, rachat ou prise de participation (acquisition d’au moins 10 % du capital social) dans une entreprise étrangère, réinvestissement des bénéfices par la filiale ».
. Pour l’OCDE l’IDE est » une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt et une influence significative dans la gestion d’une entité dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital.3
. Selon la commission européenne l’IDE c’est » La mise en place ou l’acquisition d’actifs générateurs des revenus dans un pays étranger et, sur lesquels, l’entreprise qui investit à un contrôle « .
. Pour Karl P. Sauvant et Padma Mallampally (spécialistes des sociétés transnationales à la CNUCED) L’IDE, est l’investissement réalisé à l’étranger par des sociétés transnationales ou multinationales en vue d’acquérir des actifs et de gérer des activités de production sur place.
. Pour Richard E. Caves, l’investissement direct représente un mouvement de capital, mais le préteur transfère des ressources et prend le contrôle du projet. L’essentiel de l’investissement direct passe par les firmes multinationales (FMN), définies comme des entreprises qui gèrent des unités de productions dans plus d’un pays.6 Ces deux dernières définitions de l’IDE mettent l’accent sur le fait que les FMN sont des éléments clés de l’IDE.-Pour Josette Peyrard une firme multinationale est un ensemble de sociétés de différentes nationalités, juridiquement autonomes, contrôlées par une société mère ou société holding.7 -Selon Cowling et Sugden « Une FMN permet de coordonner la production depuis un centre stratégique de prise de décision lorsque l’entreprise est amenée à dépasser ses barrières nationales ».8 -Weekly et Aggarwal définissent les FMN comme « un groupe d’unités commerciales établies dans différents pays et dont les actions sont coordonnées par un centre de contrôle de gestion qui prend les décisions en fonction des opportunités et des objectif globaux de bénéfices.9
Les formes d’IDE A la libéralisation économique et aux progrès technologiques qu’a connus l’économie mondiale, l’IDE s’est diversifié dans sa forme. Il peut incarner la forme de création de filiales, d’achat d’entreprise ou de constitution de coentreprise (joint-ventures), c’est-à-dire de filiales communes de groupes distincts, ou de société indépendantes financées par plusieurs firmes qui en sont actionnaire. Les modes d’implantation des investisseurs internationaux sur le territoire mondial sont divers :
. La licence C’est une nouvelle voie d’accès à l’internalisation. La licence est un contrat entre deux entreprise, celle délivrant la licence et celle recevant la licence. L’entreprise qui délivre autorise celle qui reçoit à utiliser sa propriété intellectuelle pour une durée donnée contre le paiement. La propriété intellectuelle de l’entreprise délivrant la licence est constituée des actifs intangibles comme le savoir-faire technique, les marques, les droits de reproduction etc.
. La sous-traitance Ce type d’investissement a pour principal mérite de permettre à l’entreprise étrangère de bénéficier d’avantage de faible cout local de production sans prendre elle-même le risque financier de l’investissement.En effet, dans ce mode d’implantation, un groupe peut répartir le risque de production entre les fournisseurs et leurs usines en s’implantant dans différents pays et, lorsque les couts de production deviennent élevés dans un pays, la firme cherche d’autres sous-traitants.
. La concession de réseaux publics La concession de réseaux publics consiste à recourir aux entreprises étrangères pour gérer les réseaux publics d’infrastructures. C’est le cas d’une personne publique qui confie à une personne privée le soin de gérer un service publique sous des contraintes fixées contractuellement et en moyennant une rémunération prélevée sur les usagers.
. Les fusions-acquisitions Les fusions-acquisitions indiquent les opérations de croissances externes par les quelles une entreprise prend le contrôle d’une autre entreprise en acquérant au moins 50% du capital.
. Les joint-ventures Les joint-ventures ou la coentreprise s’est un accord par lequel deux entreprise ou plus détiennent dans le capital d’une entreprise sur laquelle elles possèdent tout ou un certain degré de contrôle. En d’autre terme ,c’est le fait qu’une entreprise créée en commun avec une entreprise étrangère ou une société mixte située à l’étranger détienne le capital dans des proportions voisines (de 50/50 à 60/40).Cette forme d’investissement permet parfois au gouvernement du pays hôte de bénéficier de la technologie, des compétences et d’autre actif d’une entreprise étrangère sans perdre entièrement son droit de propriété et son pouvoir de contrôle.
Les conséquences des IDE L’IDE est devenu une source importante de financement extérieur privé pour les pays en développement. A la différence des autres grands types de flux de capitaux privée extérieurs, il est motivé principalement par la perspective des profits à long terme que les investisseurs espèrent réaliser dans des activités de production qu’ils gèrent directement. Les prêts bancaires étrangers et les investissements de portefeuille, au contraire, ne servent pas à financer des activités gérées par les banques ou les investisseurs, souvent à la recherche de profits à court terme, qui sont sensibles à une variété de facteurs (taux d’intérêt, par exemple), et enclins à un comportement grégaire, le comportement des flux de prêts bancaires et d’investissements de portefeuille, d’une part, et des flux d’IDE, d’autre part, à destination des pays d’Asie touchés par la tourmente financière de 1997 fait ressortir cette différence, cette année-là, les flux d’IDE vers les cinq pays les plus affectés sont restés positifs et n’ont que légèrement baissé pour l’ensemble du groupe, alors que les flux de prêts bancaires et d’investissements de portefeuille chutaient abruptement voire devenaient négatifs. L’IDE représente un investissement dans des installations de production, et il est bien plus important, encore pour les pays en développement, non seulement il augmente les capitaux disponibles et la formation de capital, mais surtout, il sert de conduit au transfert des technologies de production, des compétences, des capacités d’innovations et des pratiques d’organisations et de gestion, et offre aux installations locales l’accès à des réseaux internationaux de commercialisation. Les entreprises qui font partie des systèmes transnationaux (société mères et filiales), ou qui leur sont directement liées par les accords autres que de participation, sont les premières bénéficiaires, mais ces actifs peuvent également être transférés à des firmes du marché intérieur et à tous l’économie des pays hôtes si l’environnement s’y prête. Plus les liens d’approvisionnement et de distribution entre filiales étrangères et firmes nationales sont denses, et plus ces dernières savant tirer parti des retombées (c’est-à-dire des effets indirects) de la présence et de la concurrence des firmes étrangères, plus les attributs de l’IDE qui améliorent la production et la compétitivité tendront à se répondre.
Les déterminants des IDE Plusieurs classifications des déterminants des IDE ont été proposées. Toutefois, pour mieux les cerner, il convient de les regrouper en deux grandes classes selon les liens qu’ils entretiennent avec l’action publique ou économique. Ainsi, nous distinguerons :
les déterminants d’ordre économique ;
les déterminants d’ordre institutionnel.
. Les déterminants d’ordre économique Les déterminants les plus importants pour l’implantation de l’IDE sont les considérations économiques, qui se manifestent de façon considérable dès qu’un cadre propice à l’IDE est en place. Ainsi distingue-t-on les déterminants qui ont trait aux ressources ou actifs disponibles sur place ; ceux qui sont liées à la taille des marchés des biens et des services ; et ceux liées aux avantages de coût de production. Les déterminants ayant traits aux ressources disponibles dans les pays d’accueil concernent principalement les facteurs directement liés à la production tels que : la recherche des matières premières, une main-d’œuvre non qualifiée abondante et bon marché ; maind’œuvre qualifiée, actifs technologiques, innovants et autres actifs créés…
-La recherche de matière première Les PVD étant relativement plus doté en matière première que les pays développés, ces derniers se déplacent donc vers les PVD à recherche des inputs pour leurs firmes. Les pays en développements doivent donc mettre en valeur leur stock de matière première disponible en vue d’attirer les investisseurs.
-Le coût et la qualité de la main-d’œuvre Le coût de la main-d’œuvre est un déterminant important des IDE dans la mesure où beaucoup d’entreprises se délocalisent pour tirer profit de la disponibilité des facteurs de production, notamment du coût faible du facteur travail dans les PVD. Le faible coût de la main-d’œuvre constitue donc un facteur clef d’attraction des IDE. Cependant, les entreprises ne tiennent pas seulement compte du coût des facteurs de production mais également de leur qualité. En effet, les multinationales recherchent de plus en plus de la main d’œuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces entreprises s’intéressent d’avantage à la production de biens intensifs en capital et en technologie. Ainsi, une maind’œuvre à coût bas et de bonne qualité permet d’accroître à la fois la productivité et le rendement des IDE.
-Le développement des infrastructures Lorsque sur un territoire, l’infrastructure de base est développée, le coût de l’investissement est faible ainsi que son coût d’exploitation ; ce qui augmente le rendement de l’investissement et donc stimule l’IDE. Là où cette infrastructure manque, l’entreprise est obligée par exemple de construire elle-même les routes pour acheminer son produit ; ce qui augmente le coût de l’investissement. Le manque d’infrastructure de base ne permet pas aussi souvent à l’entreprise d’utiliser des techniques modernes de production, par exemple celles qui sont grandes consommatrices d’électricité dans un pays où celle-ci est rare.
-La recherche des marchés Elle constitue également un important déterminant des IDE du fait que les FMN (firmes multinationales) se délocalisent le plus souvent vers des pays offrant une forte demande par exemple la taille du marché, le revenu par habitant qui est des paramètres importants pour la demande car un revenu par habitant élevé contribue à une demande potentielle forte. Les PVD doivent donc s’efforcer à améliorer les niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration visant à améliorer la demande. De même la croissance des marchés, l’accès aux marchés régionaux et mondiaux, les préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure des marchés constituent également d’autres déterminants importants entrants dans les incitations des investisseurs à la recherche des marchés potentiels.
. Les déterminants d’ordre institutionnel Les pays en développement ont entrepris, depuis une décennie environ, de libéraliser leurs politiques nationales afin de créer un cadre réglementaire accueillant pour l’IDE en assouplissant le régime applicable à l’entrée sur le marché et aux participations étrangères, et en améliorant le traitement accordé aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s’il est interdit ou fortement entravé, l’IDE ne se produit pas. Toutefois, les changements de politique ont un effet asymétrique sur l’implantation de l’IDE. Ceux qui visent une plus grande ouverture permettent aux entreprises de s’établir en un endroit donné, mais ne garantissent pas leur venue. En revanche, ceux qui tendent à réduire l’ouverture (nationalisations ou fermeture du marché, par exemple) réduisent à coup sûr l’IDE. De ce fait, nous pouvons cités les déterminants suivants comme agissant de façon considérable dans l’attraction des IDE.
-Cadre de politique économique Les pays en développement doivent se lancer dans des politiques de libéralisation de leurs politiques nationales afin de créer un cadre réglementaire accueillant pour l’IDE en assouplissant le régime applicable à l’entrée sur le marché et aux participations étrangères, et en améliorant le traitement accordé aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s’il est interdit ou fortement entravé, l’IDE n’aura pas lieu de se déplacera vers un autre pays qui impose moins de restriction.
-La stabilité politique et sociale Cette dernière constitue le plus souvent un des déterminants visé par les investisseurs, ces derniers se sentent rassurer d’investir dans des environnements économiques stables et promoteurs. Étant toutefois donnée les situations d’instabilités politiques et sociales qui prônent dans les PVD, la situation est loin d’être satisfaisante en matière d’attraction d’IDE. Car investir dans un pays instable avec un risque pays élevé n’est pas assez rassurant d’où une forte nécessité d’amélioration des cadres politiques et sociaux est nécessaire dans les PVD. Lucas (1990) pense que l’instabilité politique est une préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en développement. Cette instabilité se manifeste souvent par la confiscation des biens, la dislocation des structures de production, le changement dans la gestion macroéconomique et surtout l’environnement réglementaire13. Le degré d’ouverture commerciale du pays d’accueil : beaucoup d’IDE cherchant à exploiter l’avantage de localisation – en termes de coût de production bas, qualité de la maind’œuvre, développement des infrastructures, … en produisant dans un pays d’accueil en vue de l’exportation des biens produits vers des pays étrangers. Pour cela, il convient que le pays d’accueil soit ouvert au commerce international. Dès lors, le niveau d’ouverture commerciale du pays a un effet positif sur l’afflux des IDE.
Le rapport entre IDE et croissance économique
On prétend souvent que l’IDE est un ingrédient à une croissance économique solide et au développement, notamment parce que l’essence même du développement économique réside dans le transfert rapide et efficace et l’adoption des meilleures pratiques d’un pays à l’autre, l’investissement étranger direct est particulièrement bien adopté à ce transfert et à sa transformation en croissance globale, notamment en exploitant au mieux le capital humain39. On sait désormais que pour entrainer la réduction de la pauvreté, la croissance est un facteur nécessaire, la théorie offre des prévisions conflictuelles concernant les effets de l’IDE sur la croissance, en effet, l’IDE peut jouer des différentes façons sur le processus global de développement40. D’abord, c’est une source d’accumulation des capitaux aussi bien physique qu’humains, étant donné que les projets d’IDE sont soigneusement conçus, ils entrainent la croissance et contribuent à créer des emplois, stimulant ainsi l’emploi, cet effet sur l’emploi signifie que l’IDE peut contribuer aux ODM en réduisant la pauvreté liée aux revenus, ensuite, ces revenus dont l’état a besoin peuvent servir à finances des infrastructures et services lies aux ODM, ainsi, les bénéfices de ces revenus sont directs et indirects. Les aspects directs concernent les impôts sur les sociétés versés à l’état par les entreprises elles même, ainsi, que les revenus issus de l’IDE dans le secteur des ressources naturelles, l’aspect indirect est lié à l’augmentation de la croissance économique lorsqu’ elle entraine une amélioration de l’assiette fiscale global. Comment l’IDE affecte-t-il donc la croissance ? Si le rapport positif entre l’IDE et la croissance n’est pas accepté sans une certaine ambiguïté, les études macroéconomiques révèlent que l’IDE a un rôle positif, surtout dans certains environnements donnés. La documentation existante identifie trois voies principales pouvant être empruntées par l’IDE en vue de promouvoir la croissance économique. La première est la libération des contraints de l’épargne national à travers les flux de capitaux étrangers, dans ce cas, les investissements directs étrangers augmentant les faibles taux d’épargne nationaux grâce au processus d’accumulation des capitaux.
En deuxième lieu, l’IDE est la principale voie d’accès du transfert de technologie. Ce transfert ainsi que les retombées technologiques entraient une amélioration de la productivité et une exportation des ressources plus performant, qui conduisent à la croissance, troisièmes, l’IDE entraine une augmentation des exportations résultant de capacités accrues et d’une plus grande concurrence dans la production nationale, selon la théorie récente sur la croissance, la croissance économique à long terme peut s’expliquer par la combinaison des sources de croissance, ce sont les hausses d’apports (de main d’œuvre et de capital) et la productivité totale qui reflètent les progrès technologiques et autres améliorations de performance dans l’exploitation des ressources. Dans ce cadre de croissance « endogène» l’IDE peut contribuer de manière significative à ces trois composantes de la croissance. L’IDE augmente le stock de capital national et renforce l’accumulation du capital humain tout en accélérant les progrès technologiques dans les pays hôtes, les impacts les plus directes et significatifs de l’IDE sont observés dans deux domaines principaux l’accumulation de capitaux d’investissement et la croissance de la productivité totale des pays bénéficiaires.
Les flux d’IDE en Algérie
Le processus de transition d’un système économique centralisé à une économie de marché a imposé au gouvernement algérien dès le début des années 1990 une politique de réformes structurelles qui ont rendu possible le rétablissement des équilibres macroéconomiques et la libéralisation de l’économie. Ces réformes ont permis d’améliorer certaines performances en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB) et le développement d’un secteur privé plus dynamique, entraînant par conséquent un plus grand flux d’investissement direct étranger (IDE).Les investissements étrangers en Algérie ont suivi une évolution réduite depuis son indépendance et jusque à 1994, l’Algérie reflète l’importance des IDE dans le secteur des hydrocarbures, suite à la décision prise par l’Algérie en 1971 d’ouvrir cette industrie aux capitaux étrangers ; ceux-ci ont été massivement investis dans le raffinage, l’exploration, la production et le transport des hydrocarbures.
-Durant les années 80 Les d’IDE étaient quasi-absents durant cette période, ce qui explique par la dégradation de la situation économique, augmentation du chômage, réduction de l’activité etc.2Les divers gouvernements de cette période, sont réticents à toute intervention étrangère, ont en outre remis en cause le plan VALYD (valorisation des hydrocarbures) qui prévoyait un programme ambitieux d’investissement. Cette remise en cause a conduit à un quasi-arrêt des investissements car les nouveaux IDE dans le secteur des hydrocarbures, Sans être formellement interdits, n’ont pas été suffisamment encouragés.
-Durant la période (1995-2003) Cette période est marquée par le premier accord de rééchelonnement de la datte en 1994, des efforts considérables ont alors été entrepris pour améliorer le climat des affaires dans le cadre du programme d’ajustement structurel imposé par le FMI. Les IDE ont connu une expansion non négligeable, à la suite des signaux positifs envoyés et par les autorités algériennes. En 2001 les autorités algériennes lancent le programme de soutien à la relance économique (PSRE), par ailleurs, l’Etat algérien a pris des dispositions pour offrir un certaine nombre de garantie aux investisseurs, c’est ainsi que de nombreuses conventions multilatérales et bilatérales en matière d’investissement ont été ratifiée avec d’autre pays (voire annexes 1-2)3. A partir de 2002, l’Algérie est classé premier pays hôte d’IDE au Maghreb et troisième en Afrique.
-la période (2004-2009) Après trois années consécutives de baisse, les flux mondiaux d’IDE en 2004 ont sensiblement augmenté pour atteindre 880 millions de dollars en 2004 contre 634 en 2003. La reprise des IDE en 2004 s’explique par l’accélération de la croissance mondiale, l’accroissement des bénéfices, la hausse des valeurs mobilières, la multiplication des fusionsacquisitions internationales, et la poursuite de la libéralisation et de l’amélioration du climat des affaires.5 L’Algérie a été le premier pays bénéficiaire en IDE dans la région MED, en effet en 2008, ils ont atteint 2593 millions de dollars.
-Durant la période (2009 à nos jours) Selon le rapport mondial 2011 sur les IDE de la CNUCED, l’Algérie est parmi les dix premiers pays d’accueil africains des IDE en 2010, mais a marqué un recul en termes de montant des investissements. Les IDE engagés se sont établis à 2264 millions de dollars en2010 contre 2746 millions de dollars en 2009. Sur cette base l’Algérie est classée en 8ème position en 2009. Selon des statistiques l’ANDI, au 1 er semestre 2013, l’Algérie a enregistré 31 projets d’investissement impliquant les étrangers, pour un montant global de 1691 millions de dollars, ces projets devraient générer 7385 emplois6 Les flux d’IDE ont connu durant la période 2002-2013 des fluctuations remarquables : faible durant la période 2002-2007, mais importantes durant la période 2008-2011.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 : IDE, institutions et croissance économique
Introduction
1. Cadre conceptuel et théorique des IDE
2. Institution, investissement et développement
3. Le lien entre IDE et croissance économique
Conclusion
Chapitre 2 : les IDE dans les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)
Introduction
1. Evolution des flux et stocks des IDE dans les trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc)
2. Répartition des IDE par secteur d’activité
3. Les effets des IDE sur l’économie algérienne, marocaine, et tunisienne
Conclusion
Chapitre 3 : IDE et croissance économique : une approche comparatiste (Algérie, Maroc et Tunisie)
Introduction
1. Le climat des affaires dans les trios pays du Maghreb
2. La situation économique
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des tableaux
Liste des figures
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