LE CATHOLICISME, RELIGION HEGEMONIQUE DU PAYS BASQUE EN FRANCE
Il faut d’abord mesurer l’intensité de la pratique religieuse catholique de la population du Pays basque, avant d’essayer d’en comprendre le contenu.
Il faut ensuite, bien sûr s’intéresser au clergé du Pays basque.
Une pratique massive, qui frise l’unanimité dans le monde rural
La célèbre carte religieuse de la France rurale établie au milieu du XXème siècle par Fernand Boulard avec le concours de Gabriel Le Bras, distingue trois types de territoires : pays chrétiens, pays indifférents à tradition chrétienne et pays de mission (une version de cette carte identifie aussi les territoires où l’on trouve des protestants, ce qui veut donc dire qu’il faut évidemment entendre « catholique », derrière le vocable « chrétien », ainsi que les zones urbaines).
Un pays chrétien y est défini par une pratique religieuse de la communion pascale et d’assistance habituelle à la messe dominicale supérieure à 45% des adultes de 21 ans et plus.
Le diocèse de Bayonne appartient à cette catégorie.
Cependant ce taux recouvre des différences qui peuvent être considérables à l’intérieur d’un territoire défini comme « pays chrétien » et l’enquête diocésaine de 1909 fait apparaître que les taux de pratique sont bien supérieurs dans la partie bascophone du diocèse de Bayonne, dont beaucoup de communes rurales frisent l’unanimité, à de rares exceptions près.
Cette enquête comporte un grand nombre de questions concernant la pratique religieuse.
Nous nous sommes bornés à étudier les réponses à deux seulement de ces questions : « combien d’hommes dans votre paroisse manquent constamment à la messe le dimanche ? » et « combien d’hommes environ assistent régulièrement à la messe le dimanche ? ».
Remarquons tout d’abord que les questions ne portent pas sur la fréquentation de la messe dominicale par les femmes et les hommes, mais sur l’assiduité de ces derniers uniquement.
C’est que, d’évidence, pour les rédacteurs du questionnaire, il n’y a pas de question concernant la pratique des femmes : elle va de soi, elle est, en ce temps-là unanime : aucun commentaire, aucune observation ne révèle, dans les réponses, le moindre absentéisme féminin dans la population bascophone. L’enjeu, semble être, comme le montrent d’autres questions, la pratique masculine.
Or, dans la plupart des paroisses du Pays basque, à l’exception notable de celles du littoral, cette pratique est massive, impressionnante, quasi-unanime en fait.
Ce qui est d’ailleurs le plus intéressant, ce sont les motivations des quelques abstentions, telles que l’évêché demande aux curés de les interpréter, et qui dessinent, en creux, la physionomie de ces communautés villageoises qui apparaissent extrêmement compactes.
Les absentéistes, peu nombreux, que l’on peut facilement compter, dans ces villages où l’anonymat n’existe pas, ce sont d’abord les fonctionnaires, gendarmes, douaniers, instituteurs et aussi un juge de paix, comme l’indique le curé d’Irissary.
Parfois, comme cela est signalé aux Aldudes, les absentéistes peuvent être des retraités de la fonction publique. On peut supposer dans ce cas que ce sont des convictions intimes qui guident le comportement, alors que, pour les agents publics en activité, les motivations sont sans doute plus ambigües : conviction pour les uns, crainte de mécontenter la hiérarchie pour d’autres, peu de temps après l’affaire des fiches.
Mais quelques fonctionnaires peuvent aussi être des pratiquants, telle l’institutrice publique que nous avons déjà vue, aux Aldudes « accompagne[r] et surveille[r] les enfants à l’église » ou celle de Gréciette, signalée comme catholique par le curé, ou encore l’instituteur d’Ainhice-Mongelos qui assiste à la messe dominicale avec toute sa famille.
Leurs conjoints peuvent parfois être des pratiquants assidus comme les épouses de douaniers, à Lasse, dont le prêtre indique que certaines fréquentent l’église.
Les absentéistes ce sont aussi quelques éléments très spécifiques de la population, signalés dans quelques paroisses seulement et que l’on est tenté de qualifier d’allogènes, même si rien ne permet de dire que les personnes ne comprennent pas du tout la langue basque. Ce qui compte ici, c’est qu’il sont perçus (par le curé au minimum et probablement par une bonne partie de la population villageoise) comme des éléments extérieurs à la communauté, tout comme les fonctionnaires, d’ailleurs.
On donnera comme exemple les « Bohémiens », population en marge, signalée à Aïncille, Garindein, St-Jean-le-Vieux, « deux Béarnais » seuls absentéistes repérés par le curé d’ArrauteCharritte, « quelques Espagnols négligents » à Gotein-Libarrenx.
Lorsque l’on s’approche des marches du Pays basque, et des villages de langue d’oc, la pratique dominicale semble diminuer quelque peu comme à Bidache ou Came. Mais comme ce n’est pas le cas de Labastide-Clairence par exemple, il paraît donc difficile d’en tirer une conclusion opératoire.
Toujours à l’intérieur des terres, la paroisse de Mauléon-Licharre, à l’extrémité orientale du Pays basque, fait donc figure d’exception : les 4/5èmes des fidèles masculins sont, selon le curé, des pratiquants intermittents, « surtout dans la classe ouvrière », vouée à la fabrication d’espadrilles.
Mais, s’empresse-t-il de préciser « tous y viennent parfois ».
Plus diverse est la situation des communes littorales. La population y est sensiblement plus nombreuse et par conséquent, plus difficile à dénombrer.
La religion des Basques, empreinte de pragmatisme
JM de Barandiaran (dont on rappellera qu’il est un membre du clergé catholique, en même temps qu’un scientifique, dont les spécialités sont l’ethnographie et la paléontologie) établit, dans une conférence donnée en 1945, un lien entre la religiosité des Basques et la place qu’occupe la maison dans leur conception du monde et leur organisation juridique telle qu’elle apparaît « en los tiempos forales (à l’époque des fueros) », soit pour la France, avant la Révolution de 1789.
Dans cette conception, la maison (notion incluant le foncier) dispose d’une véritable personnalité morale et juridique, titulaire de droits et de devoirs, exercés par le groupe familial qui l’occupe, dont les efforts visent à en préserver l’intégrité et la transmission de génération en génération au sein du même groupe, comme nous l’avons déjà noté.
C’est la maison (« Etxea ») – la Maison, devrait-on écrire, qui détient le droit de vote au sein des assemblées forales.
J.M de Barandiaran évoque ensuite la continuité qui existe entre la Maison et l’église paroissiale, manifestée notamment par l’identification d’un chemin spécifique entre l’une et l’autre (elizabide), d’un lieu réservé dans l’église au groupe familial occupant ( jarleku), qui est parfois aussi l’emplacement de la sépulture familiale.
Rappelant quelques vestiges de croyances et rites pré-chrétiens liés à la Maison et parvenus jusqu’à l’époque contemporaine, il considère que le christianisme a intégré un très ancien culte domestique pré-chrétien, autrefois rendu au sein même de la Maison.
Ecoutons maintenant Pierre Lhande, décrivant l’organisation domestique du paysan basque et les rites qu’il pratique.
Il rapporte que le signe de croix accompagne ou inaugure nombre d’actes de la vie quotidienne tels que le premier coup de faux dans la moisson, la première tranche coupée dans un pain, le premier éclair ou coup de tonnerre d’un orage.
FRANÇOIS-MARIE GIEURE, L’INTEGRALISME CATHOLIQUE EN ACTION FACE AUX NOMBREUSES TEMPÊTES TRAVERSÉES PAR L’EGLISE PENDANT LE PREMIER TIERS DU XXÈME SIÈCLE
Lorsqu’est promulguée la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905, l’évêché de Bayonne est vacant depuis le décès de Mgr Jauffret, en juin 1902. La personnalité sacrée le 25 février 1906 pour le remplacer, au sein de la première promotion d’évêques français nommés par Pie X après le vote de la loi de séparation, mérite l’attention.
Un pédagogue doublé d’un « communicant »
François-Xavier-Marie-Jules Gieure (qui signe François-Marie) est l’ancien vicaire général du diocèse limitrophe d’Aire et Dax, soit le premier collaborateur et le bras droit de son évêque. La scolarité de ce Landais au collège de Dax est suffisamment remarquable pour qu’il soit jugé digne d’intégrer le prestigieux séminaire St-Sulpice de Paris, où seuls sont admis les élèves les plus brillants . Il y suit les cours de théologie, et, à Issy, ceux de philosophie scolastique. F.M Gieure, en dépit d’évidentes qualités intellectuelles, n’a pas suivi d’études universitaires, ce qui ne lui aurait « pas donné le goût pour les nouveautés intellectuelles » et l’aurait donc davantage prédisposé à l’autorité qu’au dialogue, notamment dans sa gestion de la crise moderniste à Bayonne.
Tout comme son tempérament, qu’il reconnaissait lui-même « âpre, inégal, fier, quelquefois insolent ».
En observant le parcours de F.M Gieure durant les 31 années qui séparent son ordination de son arrivée à Bayonne, on est frappé de ce que 28 d’entre elles sont consacrées à des fonctions d’enseignement ou de direction d’établissement d’enseignement : professeur de littérature et d’histoire à l’Institut scolaire des Ursulines de St-Sever durant 14 ans, professeur d’histoire ecclésiastique, puis supérieur du grand séminaire d’Aire/Adour pendant les 14 années suivantes.
La sauvegarde de la langue passe par la mobilisation des Basques eux-mêmes
A l’issue de ce constat, J. Hiriart-Urruty conclut que les Basques ne peuvent compter que sur eux mêmes, les meilleurs des « érudits bascophiles étrangers … étant les premiers à nous dire qu’ils ne peuvent rien ou presque rien pour nous aider à conserver notre langue ». Selon le rapporteur, il convient d’abord que le basque soit parlé, sans honte et sans crainte de susciter des réactions hostiles, dans la vie quotidienne au Pays basque.
Il accorde une grande importance à l’action des associations locales de défense de la langue basque, dont il souhaite l’action « plus réelle et moins intermittente », en dehors des « heures de revue, de parade et de banquet » .
Il pointe la nécessité de maintenir coûte que coûte la transmission familiale de la langue basque, en tant que langue maternelle : « Basques, voulez-vous conserver votre langue ? Gardez-lui sous vos toits, dans vos foyers, depuis la chaumière jusqu’au château, sa juste place : la place d’honneur » La survie du basque passe par l’étude de la langue, que le clergé doit promouvoir au sein même de son système de formation
Selon J. Hiriart-Urruty, il convient « à la pratique,[de] joindre l’étude [car] quelle illusion … qu’on possède sa langue natale, sans avoir besoin de l’étudier !… Tant qu’on ne l’étudiera pas dans les classes, raison de plus pour l’étudier ailleurs … de quoi tenir au moins quelques notions de vocabulaire, de morphologie et de syntaxe ».
LE CLERGE AUTOCHTONE, INTELLECTUEL ORGANIQUE DU PAYS BASQUE TRADITIONNEL
Il faut à présent envisager les modes d’intervention de cet acteur essentiel qu’est le clergé séculier du Pays basque en France, ce clergé bascophone qui fournit aussi bien les membres du clergé paroissial que des enseignants, mais qui participe aussi de la fonction hiérarchique, si l’on songe à des hommes comme Jean Saint-Pierre ou à Clément Mathieu, collaborateurs de Mgr Gieure, et euxmêmes futurs évêques.
Car le clergé basque, et notamment le clergé paroissial, joue un rôle considérable auprès de la population du Pays basque. Mieux formé depuis l’ouverture du petit séminaire de Larressorre, dans le deuxième tiers du XVIIIème siècle, il constitue, selon la formule frappante de J.E Jacob, une « élite ethnique incontestée » de la culture basque (« unchallenged ethnic elite »).
Nous examinerons successivement l’appareil de formation du clergé basque, son rôle auprès de la population dans la pratique religieuse quotidienne, son importance dans la production culturelle en langue basque, avant d’essayer de caractériser le rapport de ce clergé à la société du Pays basque en France.
L’appareil de formation : les séminaires. Larressorre, Belloc, Ustaritz, fabriques d’une élite basque Le petit séminaire : de Larressorre à Ustaritz, en passant par Belloc Le petit séminaire est créé 1733 par un prêtre bascophone, Jean Daguerre, dans la commune de Larressorre, à quelques kilomètres de Bayonne.
Destiné, dès l’origine à accroître le niveau de formation des séminaristes et laïcs, de toutes conditions sociales, originaires du Pays basque en France, il connaît une longue période de fermeture, après sa vente comme Bien national (1792-1820).
Après sa réouverture vers le milieu du XIXème siècle, l’offre d’éducation y paraît très consistante : latin, grec, français, histoire, géographie, mathématique, philosophie, langues modernes (espagnol, anglais, italien, et, parfois, allemand), sciences physique et naturelles, mais aussi archéologie, cosmographie et agronomie.
Elle n’inclut pas, semble-t-il, d’apprentissage ou d’étude de la langue basque.
En décembre 1906, dès lors que les associations cultuelles qui auraient eu, en application de la loi de séparation, à gérer les biens utilisés par l’Eglise, n’ont pas été mises en place, l’établissement est expulsé : l’expulsion mobilise les forces armées en appui des autorités civiles pour surmonter la résistance d’une centaine de paroissiens, des enseignants et des élèves. Mgr Gieure organisa alors le transfert du petit séminaire vers l’abbaye bénédictine de Belloc, près de Bayonne, dont les moines venaient eux-mêmes d’être expulsés, en janvier 1907.
Cette expulsion fut suivie « par la radicalisation du discours contre la République qui contre tout espoir ne permettra jamais le retour tant attendu ».
Louis Barthou, président du Conseil général des Basses-Pyrénées de 1904 à 1934, et l’un des grands notables de la IIIème république, au sein de l’Alliance démocratique, laïque et libérale, fut particulièrement vilipendé pour ne pas avoir honoré la promesse de retour à Larressorre qu’il aurait faite au lendemain de la Grande guerre (on peut penser que ce Béarnais, né à Oloron-Sainte Marie, une ville jouxtant la commune bascophone la plus orientale du département, ne connaissait pourtant pas trop mal ses Basques).
Un ancien éléve de Belloc qui s’exprime dans le Bulletin de l’association des anciens élèves en 1956-57 estime y avoir reçu un appréciable bagage, dans lequel coexistaient notamment «l’amour de la France par l’histoire et la littérature [et] l’amour du Pays basque, par sa langue et ses traditions».
Cette intéressante notation est à rapprocher de la relation qu’établissait Jean Hiriart-Urruty entre la grande et la petite patrie, dans son rapport sur la langue basque devant le congrès diocésain de 1909.
Le petit séminaire fut transféré à Ustaritz en 1926, dans de nouveaux bâtiments construits à l’initiative de Mgr Gieure.
Le clergé basque, un intellectuel collectif gramscien ?
La formule saisissante (“élite ethnique”), utilisée par J.E Jacob , nous paraît à la réflexion moins pertinente pour caractériser le clergé bascophone du début du XXème siècle que la réflexion théorique élaborée par Antonio Gramsci.
Cet ephémère chef du jeune Parti communiste italien des années 20 du XXème siècle fut aussi un intellectuel d’envergure, qui a notamment cherché à analyser dans son oeuvre le rôle des intellectuels dans la société. Réfléchissant aux conditions du passage au socialisme dans les sociétés occidentales, qu’il pressentait très différentes de celles de la prise du pouvoir par les bolcheviks en Russie, il fut amené à mettre en évidence le rôle d’une couche sociale spécifique, celle des intellectuels, dans l’histoire des sociétés humaines.
Ce rôle, c’est, selon lui, d’assurer l’articulation entre superstructure, qu’il définit comme la combinaison de la société civile et de la société politique, et infrastructure, qui est le mode de production, dans ses dimensions économique et sociale ; infrastructure et superstructure constituant, à une époque donnée, un “bloc historique”.
Il emploie pour nommer ce rôle la formule d’”intellectuel organique”.
Dans ce rôle, cette couche sociale, qui représente aussi bien celle dont elle est issue que, pour reprendre la terminologie gramscienne, la “couche fondamentale” (par exemple, l’aristocratie dans le bloc historique médiéval) dispose, selon Gramsci d’une autonomie réelle.
Un enseignement élémentaire catholique très présent dans l’éducation des filles, moins chez les garçons
Parmi les établissements existant dans le diocèse de Bayonne avant l’interdiction des congrégations, 15 avaient été créés par les Frères des écoles chrétiennes, destinés aux garçons, et 114 par la congrégation des Filles de la Croix, pour les filles. L’enquête de 1909 montre qu’une quarantaine de paroisses du Pays basque comportent encore des écoles catholiques malgré l’interdiction, très majoritairement des écoles de filles.
On peut dire que ces dernières proposent une alternative à l’école publique dans nombre de communes, et exercent une véritable concurrence, car leurs effectifs sont comparables à ceux de l’enseignement public et souvent nettement supérieurs, d’après les curés : c’est le cas à Ayherre, Bardos, Cambo, Espelette, Guiche, Hasparren, Labastide-Clairence, Lahonce, Urt, St-Palais, StPierre-d’Irube, Sare.
Le Labourd semble d’ailleurs en pointe dans cette scolarisation catholique des filles, par rapport à la Soule et la Basse-Navarre, même si à St-Martin d’Arberoue, selon le prêtre, aucune fille ne fréquente l’école publique.
Un village frontalier en territoire espagnol, Urdax, abrite des congrégations réfugiées de France, d’où elles accueillent des élèves, filles et garçons venus d’Ainhoa, en France.
Dans l’enquête ne sont répertoriées que moins d’une dizaine d’écoles de garçons catholiques, situées dans des chefs-lieux de canton, sauf celle de St-Jean-le-Vieux.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
I. LA LANGUE BASQUE, MASSIVEMENT PRATIQUEE , MAIS FRAGILISEE PAR LES BOULEVERSEMENTS DE L’ORDRE DES CHOSES
Une pratique largement répandue, mais davantage dans le Pays basque intérieur que sur le littoral, en voie d’urbanisation rapide
Une société qui change, notamment sous l’effet de fort mouvements migratoires
Une langue soumise au « bilinguisme inégalitaire »
II. LE CATHOLICISME, RELIGION HEGEMONIQUE DU PAYS BASQUE EN FRANCE
Une pratique massive, qui frise l’unanimité dans le monde rural
Le protestantisme échoue à s’implanter au Pays basque, malgré la proximité du Béarn « huguenot »
La religion des Basques, empreinte de pragmatisme
Une population solidement encadrée par un clergé autochtone nombreux
III. FRANÇOIS-MARIE GIEURE, L’INTEGRALISME CATHOLIQUE EN ACTION FACE
AUX NOMBREUSES TEMPÊTES TRAVERSÉES PAR L’EGLISE PENDANT LE PREMIER TIERS DU XXÈME SIÈCLE
Un pédagogue doublé d’un « communicant »
L’Eglise et la République, deux universalismes antagonistes
Avant 1914, la priorité pour le diocèse de Bayonne : pallier les conséquences de la loi de Séparation
Pour préparer la « revue des troupes chrétiennes », le questionnaire de 1909
Le diagnostic linguistique de Jean Hiriart-Urruty
La guerre : la réintégration dans la République à la faveur de l’Union sacrée
Après 1918, la prise de conscience de l’ébranlement d’un monde
Un évêché régionaliste
IV. LE CLERGE AUTOCHTONE, INTELLECTUEL ORGANIQUE DU PAYS BASQUE TRADITIONNEL
L’appareil de formation : les séminaires. Belloc, Ustaritz, fabrique d’une élite intellectuelle basque
La prédication, le catéchisme, la direction de conscience
Une (Re)naissance culturelle basque ? Le rôle de l’Eglise dans la presse et la production littéraire en langue basque, la linguistique et la bascologie
Le clergé basque, un intellectuel collectif gramscien ?
V. LA TRANSMISSION DE LA LANGUE BASQUE AU SEIN DE L’ENSEIGNEMENT
CATHOLIQUE, UNE PERSPECTIVE AMBITIEUSE QUI ACHOPPE SUR DES RESSOURCES TROP LIMITEES
L’enseignement, préoccupation centrale de Mgr Gieure
Un enseignement élémentaire catholique très présent dans l’éducation des filles, moins chez les garçons
Un enseignement catholique dispensé en français pour des raisons structurelles, qui ne peut survivre, après 1905, que grâce à la présence des congréganistes « sécularisés »
Recruter et former des instituteurs bascophones ? Les « études régionales » de Mgr Gieure
L’obstacle majeur au recrutement : la faible attractivité de la carrière d’enseignant
catholique
CONCLUSION
SOURCES & BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES