LE CHRISTIANISME ET L’OMBRE
LA THEORIE PSYCHIQUE
L’inconscient
Jung entre à l’hôpital psychiatrique de Zurich, le burghbzli, en 1900, comme assistant de recherche. C’est le début de sa carrière de psychiatre. Entre 1904-1905, il fonde un laboratoire de psychopathologie inauguré par son patron de l’époque, Eugen Bleuer, où il travaille sur des expériences d’associations verbales. Le déroulement de cette expérience consiste à demander à un sujet de réagir à certains mots-clés en prononçant le premier mot qui lui vient spontanément à l’esprit. Sur le plan de la forme, l’évaluation des réponses porte sur les temps de réaction, les effets physiologiques, les gestes, les expressions non verbales. Une réaction retardée ou perturbée est l’indication d’un degré de sensibilité par rapport au complexe. En ce qui concerne le contenu, on retiendra les associations d’idées faites par le sujet. Certaines peuvent s’avérer fausses ou déroutantes· selon le traumatisme vécu.
Même si le sujet n’en est pas conscient, il porte en lui des émotions qui, vraisemblablement, l’influencent. C’est là l’indice de ce que Jung appelle des complexes. Cette découverte est la résultante du test des associations élaboré entre 1904-1905. 32 C.G. Jung, L’homme à la découverte de son âme,Le complexe se définit comme un noyau psychique auquel s’associent différentes idées ou représentations chargées émotionnellement. Dans le langage courant, ce sont nos infériorités, nos lapsus, nos erreurs de jugement, nos confusions de souvenirs, en somme, tout ce qui contrecarre l’effort d’adaptation consciente. Le complexe possède une autonomie et une .énergie propres de sorte qu’il attire, par associations, toutes sortes de fantasmes ou de souvenirs que déclenche le mot inducteur. Si le complexe ne parvient pas à s’intégrer à la conscience, il en résulte une dissociation névrotique.
Les complexes, selon Jung, sont des contenus psychiques qui se sont séparés de la conscience et qui mènent une vie autonome : «une existence indépendante dans la sphère obscure de l’âme, d’où ils peuvent à tout moment, entraver ou favoriser, des activités conscientes. » .
Le complexe manifeste une désunion, quelque chose de conflictuel, de non assimilé par la conscience, mais aussi des possibili tés nouvelles de développement. En somme, la charge énergétique et affecti ve du complexe entraînera un comportement favorable ou non selon l’état de conscience. Le complexe désigne: «ce qu’il y a d’inaccompli dans l’individu ( … ) donc indubitablement le point faible dans tous les sens du terme. » .
Généralement, il apparaît à la suite d’un choc émotionnel ou d’une situation traumatisante provoquant une 33 C.G. Jung, Problèmes de l’âme moderne,scission psychique. En définitive, il est l’obstacle empêchant un individu de devenir pleinement ce qu’il est. L’émotion ressentie lorsqu’un complexe fait irruption semble exclusivement personnelle mais l’expérience évoluant, l’observation démontre, comme nous le verrons au prochain chapitre, que les complexes ne sont pas variables à l’infini. Ils appartiennent à des catégories bien déterminées. On retrouve fréquemment, dans le langage courant, le complexe d’infériorité, le complexe père et mère, le complexe d’angoisse et de puissance. Ainsi, le fait d’ identifier aisément des types de complexes amène Jung à reconnaître que . ceux-ci reposent également sur des fondements typiques, soit des dispositions émotionnelles ou des instincts.
Les contenus de l’inconscient personnel sont alors acquis au cours de la vie d’un individu mais ne sont pas différents des .contenus de l’inconscient collectif, soit de l’ensemble des archétypes. Ils apparaissent chacun dans un contexte physique, psychique et social bien particulier. L’ hérédité d’ un individu, son tempérament et l’environnement dans lequel il vit, révèle sa manière personnelle de se greffer à la vie collective. À force d’investiguer ces formations inconscientes personnelles, Jung en arrivera à l’ hypothèse des archétypes mais cela n’enlève rien au fait que la rencontre avec les contenus collectifs passent par une expérience intime.
Le moi, ses fonctions et ses attitudes
Au cours de ce survol concernant la théorie psychique, nous devons comprendre que le moi est interprété par Jung comme le sujet de la conscience. Il est aussi un complexe psychique. Il donne à la personnalité ce sentiment d’unité et de constance. Le moi permet notre adaptation au monde. Il révèle notre façon de percevoir nos rapports avec le monde extérieur. Jung déclare au sujet de la conscience, dans ses rapport avec le monde extérieur, lors d’une conférence prononcée en 1934 : «Etre conscient, c’est percevoir et reconnaître le monde extérieur ainsi que soi même dans ses relations avec ce monde extérieur. » Cependant, ce regard se traduit différemment d’un individu à l’autre. Jung en est frappé en constatant l’opposition des théories de Freud et Adler qui lui paraissent également valables. Il décide alors d’enquêter sur ces différences pour découvrir que depuis la plus haute Antiquité, on a tenté d’établir des types psychologiques chez les humains. Selon les observations du psychiatre décrites et publiées en 1921, la conscience de l’homme se donne dans une structure quaternaire. Les individus s’adaptent au monde selon quatre fonctions fondamentales.
Étant donné que le but de l’individuation porte sur la réconciliation des opposés, la connaissance de la typologie C.G. Jung, L’homme à la découverte de son âme, C.G. Jung, Psychologie de l’inconscient,s’avère importante au thérapeute mécanismes compensatoires en jeu. pour connaître les Deux fonctions d’orientation de la conscience se donnent d’abord par la pensée et le sentiment. Celles-ci sont dites rationnelles puisqu’elles posent des jugements. La pensée est définie comme un jugement puisqu’elle établit un ordre rationnel sur les choses. Elle rend compte d’une logique entre les objets. Le sentiment qu’éprouve un individu est aussi un jugement. Celui-ci fixe une hiérarchie de valeurs rationnelles. Selon l’ordre donné, il évalue ce qui est agréable ou non, ce qui est important ou non, ce qui est plaisant ou non. S’ajoutent deux autres fonctions: la sensation et l’intuition. Elles sont dites irrationnelles parce qu’elles s’exercent de manière spontanée sans analyse préalable. Par les sens, le type sensation est en rapport direct avec les faits du monde extérieur et intérieur. Ce qui s’imprègne en lui ne passe pas par le filtre de la rationalité. La même chose vaut pour le type intuitif qui semble comprendre le monde qui l’entoure par une perception directe, issue de l’inconscient, concernant l’inclination des choses ou leur potentialité. On peut succinctement définir ces orientations du moi conscient sur les phénomènes de la façon suivante : « La sensation c’est-à-dire la perception sensorielle dit que quelque chose existe, la pensée nous révèle ce que c’est, le sentiment dit si c’est agréable ou non, et l’intuition pressent d’où cela vient et où cela tend. » .
Au fil du temps, chacun d’entre nous développe et utilise davantage certaines fonctions, deux d’entre elles ou même trois, mais la quatrième, dans la plupart des cas, demeure largement inconsciente. Cette dernière désigne la fonction inférieure en opposition à la fonction dite principale qui elle, est, plus différenciée ou consciente. Par le jeu des oppositions ou des complémentarités, les fonctions témoignent du dynamisme de la psyché.
Soulignons, en terminant, qu’à ces quatre fonctions se superpose une dualité d’attitudes fondamentales par le phénomène de l’extraversion et de l’introversion. La conscience du premier est tournée vers l’objet ou le monde extérieur. Le second privilégie le sujet ou le monde intérieur. Ainsi, en combinant l’ extraveresion et l’introversion avec les quatre fonctions, nous obtenons huit types d’orientation: le type pensée, sentiment, sensation, sentiment, intuition : extraverti; et le sensation, intuition: introverti. type pensée, La typologie jungienne témoigne d’un jeu d’oppositions. Dès qu’une orientation de la conscience se campe dans un type d’orientation quelconque, son opposé, détaché du moi, est laissé dans l’ombre. Cette fonction inférieure suscitera sera, par une réaction co~pensatoire de l’inconscient.
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Table des matières
1e partie DIEU ET L’ HOMME
l L’ÉPISTÉMOLOGIE
a) L’empirisme
b) La théorie psychique – L’ inconscient – Le moi : ses fonctions et ses attitudes – La relation entre le moi et le Soi – L’anima et l’animus
c) L’inné et l’acquis
d) Jung et le behaviorisme
e) Conclusion
II L’INDIVIDUATION
a) La connaissance de soi
b) L’expérience chamanique
c) L’objectivité psychique
d) La fonction transcendante
e) Conclusion
III LE PARCOURS DE JUNG DEPUIS L’ENFANCE
a) De l’enfance aux années de collège
b) La thèse de médecine
c) La psychopathologie: -névrose et psychose -mystique ou psychotique
d) Conclusion
IV LE DIEU DE JUNG
a) La transcendance b) L’immanence c) Théologiens, philosophes et psychologues
2e partie DIEU ET LE MAL
l L’ORIENT ET L’OMBRE
a) Le taoïsme et Jung
b) L’hindouisme et Jung
c) Le bouddhisme et Jung
d) Conclusion
II LE CHRISTIANISME ET L’OMBRE
a) Le développement psychologique de l’histoire religieuse occidentale b) L’immanence du divin selon Jung c) Le monothéisme et Jung ct) La participation de l’homme: -Dieu et l’homme: une approche introvertie -Dieu et la nature : une approche extravertie
– La synchronicité et la psychologie – La synchronicité et l’Orient – La synchronicité et l’Occident – L’archétype de l’Unité – Ordre apriori et acausal – Jung est-il panthéiste?
e) L’ombre
3e partie LE DIEU MYSTIQUE
l L’INDIVIDUATION
a) L’individuation et la vision mystique
b) L’individuation et la liberté
c) L’individuation et la connaissance de soi
CONCLUSION l
Dieu est-il immanent ou transcendant?
CONCLUSION II
Dieu est-il au-delà du bien et du mal?
CONCLUSION III
Dieu est-il celui de l’expérience mystique?
L’éternité nous habite La vie individuelle n’est qu’une manifestation de la vie La valeur de l’expérience L’action a pour source le divin La voie est individuelle La connaissance de Soi Vivre au présent
BIBLIOGRAPHIE
COMM~NTATEURS ET AUTRES
CAHIERS JUNGIENS DE PSYCHANALYSE
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