Définition des concepts
1. Travail : le travail désigne l’effort physique ou intellectuel qui doit être accompli pour faire quelque chose ou obtenir un résultat recherché.
2. Emploi : un emploi en économie consiste à utiliser des personnes actives de la population à des activités. C’est un contrat passé entre deux parties, l’employeur et le salarié, pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par l’exercice d’une profession. Au niveau macroéconomique, l’emploi représente l’ensemble du travail fourni au sein d’une économie nationale par l’ensemble de la population active qui n’est pas au chômage.
3. Chômeur: selon la définition du BIT (bureau international de travail), un chômeur est une personne dépourvue d’emploi (sans emploi), disponible pour en occuper, et cherche effectivement du travail rémunéré. Cela s’explique qu’un chômeur est une personne sans emploi, qui peut travailler et qui veut travailler, qui ne trouve pas du travail mais en cherchant un travail.
4. Chômage: c’est la situation d’une personne sans emploi à cause de l’arrêt volontaire ou involontaire du contrat de travail.
5. Mesure du chômage:
On mesure le chômage par le taux de chômage qui est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active:
Taux de chômage= le nombre de chômeurs/ population active*100
La population active: elle comprend les personnes âgées de 15 ans et plus qui ont des emplois et celles qui n’en ont pas et souhaiteraient en avoir un travail.
Population active= actifs + chômeurs
La population inactive: elle comprend les enfants, les femmes au foyer et les étudiants. Donc la population totale regroupe la population active et la population inactive.
Population totale= population active + population inactive
Taux d’activité: c’est le rapport entre la population active et la population totale. La population totale comprend les adultes et les enfants. Les adultes sont composées actifs et des inactifs. On appelle inactif les personnes qui ne travaillent pas et qui ne cherchent pas de l’emploi. Les actifs sont les travailleurs et les chômeurs, les personnes qui ont du travail rémunéré et ceux qui n’ont pas d’emploi mais qui en ont besoins.
Les différentes manières de vivre le chômage
La façon de vivre le chômage dépend de plusieurs variables sociales: l’âge, le sexe et l’appartenance sociale:
L’âge: le rapport au travail et le réseau des relations sociales sont différents selon l’âge. Les jeunes n’ont pas le même rapport au travail que ceux qui se situent à un moment de leur vie où le travail permet de définir un statut social affirmé et qui ont construit leur vie sociale sur des relations de travail.
Le sexe: on peut avancer l’hypothèse que le rapport au travail est différent pour les hommes et les femmes. Le rôle de ces dernières dans la famille peut leur permettre de vivre différemment la perte de leur emploi.
L’appartenance sociale: cette variable est définie par plusieurs éléments: le revenu, le niveau culturel et profession.
Explication
Les classiques ou les libéraux ont expliqué le chômage par le fonctionnement du marché de travail. Selon eux, l’offre de travail comprend les chômeurs et la demande de travail comprend les entreprises. Quand l’offre est supérieure à la demande, il y a une baisse de salaire qui va déclencher des comportements rationnels des agents économiques qui sont: Les demandeurs de travail (entreprises) augmenteront leur demande puisque le travailleur sera moins cher. Certains offreurs (les jeunes chômeurs) qui peuvent continuer leurs études et certaines femmes qui préféreront rester au foyer plutôt que gagner un salaire aussi faible, se retireront du marché de travail faisant baisser l’offre de travail. Donc, l’offre baisse pendant que le demande augmente provoquant le rééquilibrage du marché, quand l’offre est égale à la demande, il y a fin du chômage. S’il reste encore des chômeurs, ce sont alors des chômeurs volontaires qui ont refusé de travailler pour un salaire qu’ils trouvaient trop faible.
Intervention de l’Etat
Pour les keynésiens, il faut agir sur la demande effective (demande de bien de consommation+ demande de bien de production) et provoquer son augmentation pour produire un cercle vertueux. Il faut donc que l’Etat intervienne car les chômeurs contrairement à ce que prétendent les libéraux ne sont pas des chômeurs volontaires mais bien en contraire des chômeurs involontaires: ils n’ont pas de travail parce que la production anticipée par l’entrepreneur ne nécessite pas d’embauche. Le problème est en effet dû à une sous-consommation. John Meynard Keynes n’a jamais cessé de souligner que le libre jeu du chômage, des marchés et de la concurrence ne conduit pas forcement à une situation économique satisfaisant (voir par exemple l’article » The end of laissez-faire » publié en 1926). Les conceptions keynésiennes de la politique économique sont fondées sur ce principe. Elles se distinguent cependant des autres doctrines favorables à l’intervention de l’Etat, car elles insistent plus particulièrement sur les politiques conjoncturelles dont la vocation et d’agir sur les détérminants de court termes du chômage. Le keynésiannisme définit que le chômage de masse est essentiellement un chômage involontaire (les chômeurs serait prêt à travailler pour un salaire inférieur ou égal au salaire actuellement versé à ceux qui ont un emploi). Sa critique se fonde sur deux idées principales:
On ne peut pas assimiler le marché de travail à celui des autres biens, de telle sorte que le salaire n’a pas le rôle régulateur traditionnellement attribué aux prix.
La détermination du niveau de l’emploi s’explique par un enchainement partant du marché des biens parce que les entreprises décident du niveau de l’emploi d’abord et avant tout à partir de la demande de produits qu’elles peuvent anticiper.
L’emploi doit s’annualiser comme un élément de l’économie globale, chômage se forme sur le marché des biens et services et dépend du niveau de la demande effective.
Le chômage est involontaire : toute baisse de salaire, au lieu de favoriser l’emploi, engendre du chômage puisqu’elle conduit à la baisse de la demande effective. Ce tableau explique qu’il existe plusieurs sortes des déséquilibres sur le marché des biens et services et sur le marché de travail : soit l’offre est supérieure à la demande sur les deux marchés ; les travailleurs sont rationnés mais les offreurs des biens aussi puisque la demande est insuffisante ( « chômage keynésien ») ; soit l’offre est supérieure à la demande sur le marché de travail et la demande supérieure à l’offre sur le marché de biens services où les consommateurs rationnés(« chômage classique »). Le premier cas nécessite une politique de relance de la demande, et le second une politique de restauration de la rentabilité des entreprises.
Le taux de chômage à Madagascar
Le taux de chômage désigne le rapport du nombre des chômeurs à la population actuel. Il permet d’apprécier le volume de la demande d’emploi non satisfaite sur le marché de travail . « Le chômage des jeunes repart à la hausse en 2016 après plusieurs années d’amélioration ». C’est ce qu’on peut dire dans le rapport de 2016 portant sur « l’emploi Et les questions sociales dans le monde de 2016: tendance des jeunes » de l’OIT ou organisation Internationale du travail. Un rapport alarmant qui relate la vie actuelle des jeunes aussi bien dans le monde qu’à Madagascar. Pour le cas de la grande île, il y a un rapport, celui de l’enquête sur la transition des jeunes sur la vie active (ETVA) qui annonce que 69% des jeunes sont des travailleurs non réguliers, 55% des jeunes sont des travailleurs familiaux (surtout les filles). Le même rapport a ajouté qu’il faut en moyenne 4 ans pour les jeunes malgaches pour effectuer la transition vers un emploi stable. Et Que seulement 15% de ces jeunes ont pu transiter version cet emploi stable. Le BIT (bureau international de travail) informe de manière officielle que près de 4 millions de la population active est au chômage à Madagascar. Mais la réalité dépasse le chiffre officiel. A peine 4% des employés disposent de travail formel, digne et respectant les normes internationales. C’est le secteur agricole qui occupe la grande majorité de la population active. Entre 400 000 et 500 000 jeunes arrivent sur le marché de travail chaque année mais rien n’est prévu pour eux, ce qui va forcément gonfler les rangs des chômeurs.
Education
Pour assurer un développement harmonieux, un pays doit disposer d’une population alphabétisé et d’un personnel qualifié. L’éducation est donc à la base de tout processus de développement économique, social culturel. Un autre résultat d’une enquête portant sur l’ETVA mené par le BIT à Madagascar en partenariat avec l’INSTAT a été présenté à cette occasion. 14% des jeunes ne sont pas scolarisés et près de 70% des jeunes ne dépassent pas le niveau primaire. Ainsi contraints par le faible revenu du ménage et par l’accès limité à l’éducation, beaucoup de jeunes sont confrontés au chômage. Selon le rapport de l’OIT » Emploi et questions sociales dans le monde 2016: tendances pour les jeunes », le chômage des jeunes séparent à la hausse en 2016 auprès plusieurs années d’amélioration pour un taux de 13%. A part le chômage, la qualité de l’emploi, notamment dans les pays en développement, demeure un problème majeur pour les jeunes. Selon les données de l’EPM 2010, 93.6% des individus âgés de15 ans et plus de la région Analamanga sont alphabétisés au sens qu’ils savent lire, écrire et faire des calculs arithmétiques simples. Ce taux dépasse largement celui du niveau national avec une différence 22.2%. La remarque est la même avec la même avec les sous-groupes tels que les Urbain et les ruraux, les hommes et les femmes. Par conséquent, il n’existe pas de disparité entre le taux d’alphabétisation des hommes et des femmes, du milieu urbain et du milieu rural. Pour ce qui est le niveau d’instruction de la population, un individu de la région sur six est classé sans instruction, 60.8% y possèdent le niveau primaire et 16.3% le niveau secondaire. Seuls 7.4% de ceux qui sont âgés de 4 ans Et plus possèdent le diplôme de baccalauréat ou ont fréquenté un établissement d’enseignement supérieur. Ce dernier taux est de 2.1% au niveau national. Le diplôme est un indicateur de la possibilité de s’adapter et de la volonté de réussir. Il n’est donc pas surprenant que les employeurs préfèrent embaucher soit des gens éduqués soit des personnes plus âgées avec beaucoup d’expérience. Il est sûr que les diplômes accordent une certaine protection face au chômage. Cela s’explique par deux raisons : en premier les gens éduqués ont accumulé un capital humain qui est nécessaire pour le besoins des entreprises actuelles à cause du développement et de l’intellectualisation du travail ; ensuite les travailleurs diplômes peuvent avoir des taches pour lesquelles ils sont surqualifiés et par la suite, ils font concurrence aux non diplômes. Le diplôme est un indicateur que les gens sont capables de s’adapter et qu’ils apprennent les nouvelles informations plus facilement.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE
Section 1 : définition des concepts
Section 2: les différentes formes de chômages et les causes des chômages
1. Les formes
2. Les causes
Section 3: les effets sociaux du chômage
A. LA PRECARISATION DES CONDITIONS DE VIE
1. Appauvrissement de la population
2. Modification de la relation sociale
B. PERTE D’IDENTITE SOCIALE
1. Les différentes manières de vivre le chômage
2. Typologie des expériences vécues de chômage
CHAPITRE II: LE CHOMAGE SELON DEUX COURANTS DE PENSEES
Section 1: chômage classique
1. Explication
2. Solution libérale au chômage
Section 2: le chômage keynésien
1. Contestation de la théorie libérale
2. Intervention de l’Etat
PARTIE II: LES CONSÉQENCES SOCIALES DU CHÔMAGE A MADAGASCAR
CHAPITRE I: LES PROBLÈMES LIÉS AU CHÔMAGE A MADAGASCAR
Section 1: le taux de chômage à Madagascar
Section 2 : taux d’activité
Section 3: répartition par classe d’âges et par sexe de la population active
Section 4: éducation
Chapitre II : BAISSE DE NIVEAU DE VIE DE LA POPULATION
Section 1: perte de logement
Section 2: conséquence sur l’éducation des enfants
Section 3: délinquances
Chapitre III:POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE
Section I: Politique de l’emploi
Section II: Entrepreneuriat : moyen de résorption de chômage
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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