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Caractéristiques socio-économiques
La population malgache est estimée en 2011 à 20 696 070 habitants avec une croissance démographique moyenne de l’ordre de 2,7% par an et se repartit ainsi: 20,3% résident en milieu urbain et 79,7% en milieu rural ; elle se caractérise en une population jeune car plus de 20% de la population sont âgés de moins de 5ans et plus de 40% ont 15ans ou moins.
On a estimé que chaque année, le nombre de la population malgache ne cesse d’augmenter ; on a aussi remarqué une répartition inégale de la population au niveau des Régions : la région la plus peuplée est Analamanga et celui la moins peuplée Betsiboka.
De plus, 56,5% de la population vivent dans la pauvreté extrême c’est à dire qui n’a même pas la possibilité d’accéder au panier alimentaire minimal fournissant 2133 kcal/jour et évaluée à 328162 Ar/an ; en outre, 8% de la population souffre d’insécurité alimentaire chronique alors qu’environ un ménage sur deux connaît une insécurité alimentaire temporaire ou saisonnière ; la dégradation du pouvoir d’achat des ménages se trouve largement à la base de l’insécurité alimentaire qui s’accentue terriblement à cause des fléaux naturels et des problèmes environnementaux notamment la désertification dans le grand sud ou encore les effets vulnérables causées par le passage des cyclones , les criquets , etc.
D’après ce tableau, on a rendu compte que la pauvreté est une situation qui s’accroche au quotidien de la majorité des malgaches depuis des années et que même s’il y en a une petite évolution au mieux, celui-ci ne reste pas longtemps, c’est juste passager. Et cela est toujours vrai jusque là où le pays vit une crise totale affectant tous les secteurs de développement et aggravant de pire en pire la situation ; pour Madagascar donc, la lutte contre la pauvreté est un grand défi à relever.
Pour le secteur économique, l’économie de Madagascar demeure largement agricole. En 2010, les emplois du secteur primaire comprenant l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture représentent environ 80% de l’ensemble des emplois crées.
« Evaluation environnementale stratégique du futur Plan d’action de Madagascar pour les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture »
Malheureusement, le secteur en question n’affecte pas en terme de rente le PIB national et sur le plan économique, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde et se trouve au 151èmerang4 en terme de développement humain sur 181 pays du monde.
Le secteur agricole de Madagascar
Généralité sur le secteur agricole malgache
La particularité du secteur agricole malgache est qu’il emploie plus de 80% de la population alors qu’il ne contribue en moyenne que le tiers du PIB de la grande île. Les régions de Madagascar ont leur spécificité en matière de productions agricoles et de ce fait, une grande diversité agricole s’est opérée sur toute l’île dont une diversité de productions végétales, une large gamme de productions animales et de pêches.
La riziculture est la plus pratiquée dans toute l’île à l’exception de la région sèche du sud et du sud-ouest et constitue la principale source de revenu des ménages agricoles en raison de 48% du total des revenus agricoles générés ; ce qui s’explique par le fait que le riz est l’aliment de base des malgaches. Dès fois, il existe des produits de substitution au riz comme le manioc, la patate ou encore le maïs qu’on peut cultiver pour subvenir au besoin pendant la période de raréfaction du riz en l’occurrence la période de soudure. En fait, seul 11,7% des ménages agricoles pratiquent la monoculture et les restes sont tournés vers la polyculture soit environ 88%.
Figure 5: La riziculture, la plus pratiquée
(Source : Auteur)
Le mode de culture utilisé par le bon nombre d’agriculteurs reste traditionnel ou le « ady gasy » et peu intensif avec un rendement très faible ; équipé de petits matériels comme la bêche traditionnelle qui constitue le principal instrument de labour, le travail des champs est indécent et pénible. L’utilisation d’équipement agricole mécanique ne s’observe que dans les moyennes et grandes exploitations. De même pour l’utilisation des semences améliorées et les engrais : les semences de bonne qualité ainsi que les engrais chimiques sont très chers dont les petits exploitants agricoles n’ont pas suffisamment des moyens d’en acheter, c’est pourquoi, ils préfèrent utiliser les produits de leur propre variété ou se faire échanger des variétés entre eux pour obtenir des semences et comme engrais, ils utilisent les croques de leur bétails et animaux élevées.
En outre, les petits exploitants agricoles (superficie de moins de 1,5 ha) constituent une majorité de 70% des ménages agricoles. Les moyens exploitants (superficie économique allant de 1,5 ha à 4 ha) représentent tout de même une proportion non négligeable de l’ordre de 23%. Les grands exploitants ne constituent que 4,8% de l’ensemble des ménages agricoles. Au niveau national, la superficie économique moyenne exploitée par ménage est de 1,4 ha, tandis que la superficie économique médiane est de 1 ha.
Quand à l’utilisation de la production agricole, l’autoconsommation occupe le premier rang en ce qui concerne les produits alimentaires de base comme le riz, le manioc, le maïs et la patate ; la vente de ces produits ne constitue que 25% de son utilisation.
De même pour les cultures industrielles comme l’arachide et la canne à sucre, même si la vente atteint 45%, l’autoconsommation reste significative. Cependant, ce n’est pas le cas pour les cultures de rente car la quasi-totalité des produits de ces cultures est destinée à la vente surtout à l’exportation. En fait, l’agriculture de subsistance se caractérise généralement l’agriculture à Madagascar, ce qui justifie la pauvreté des malgaches.
Les engagements de Madagascar en matière agricole
Tout d’abord, Madagascar est membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au sein de laquelle est adoptée plusieurs engagements internationaux liés à l’agriculture et l’alimentation dont on peut citer entre autre l’engagement international sur les ressources phytogénétiques de 1983 qui est le premier accord international portant sur le besoin des pays développés d’accéder aux ressources phytogénétiques et le souhait des pays en développement d’un partage plus équitable des avantages : il constitue un cadre non contraignant. Mais l’adoption du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture (TIRPAA)5 en 2001 est une grande chose pour la gestion et l’utilisation des RPGAA sur le plan mondial et que Madagascar ratifie et à présent, le Point Focal National du Traité envisage l’élaboration des mesures d’application.
Ensuite l’intégration du pays dans des Organisations internationales à vocation régionale comme le Marché commun de l’Afrique austral et orientale ou (COMESA)6 qui a pour objectif de créer une union douanière ; la Commission de l’Océan Indien (COI)7 ;…et mondiale comme l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)8 lui permet d’accéder à une ouverture commerciale des produits d’exportation y compris les produits agricoles et puis l’amélioration de la qualité de ces produits suivant les normes institués internationalement.
5Adopté par la Conférence de la FAO en 2001 et entré en vigueur en 2004 après avoir été ratifié par quarante pays ; le TIRPAA a comme objectifs la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture ainsi que le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation en harmonie avec la Convention sur la diversité biologique, pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire.
De plus, il entretient des relations avec des Etats (c’est le cas par exemple de l’accord bilatéral entre le Norvège et Madagascar en matière d’agriculture et d’élevage par la création d’un centre d’amélioration et de collection des semences) ou avec des Coopérations d’Etats comme l’Union Européenne par l’attribution des faveurs commerciales comme l’exemption des droits de douane sur les produits exportés par les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP),…
En outre, des partenaires financiers et techniques étrangers sont installés à Madagascar dont on cite entre autre le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) qui soutient financièrement les petits projets de développement du secteur agricole ; l’Agence française de développement (AFD) qui finance des projets comme la mise en valeur des périmètres irrigués, etc. Et quand au Centre International pour la Recherche et le Développement Agricole (CIRAD), il octroie des assistances techniques dans la promotion du développement du secteur agricole à Madagascar.
Enfin, Madagascar s’engage à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont l’objectif premier consiste à la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim et à travers le Plan d’action de Madagascar (MAP), le pays essaie d’assurer la réalisation de ces objectifs ; pourtant, le résultat est faible et presque inaperçu. De même, il est partie à des différents déclarations et accords internationaux liés à l’agriculture dont la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) , le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la CDB,.. A cet effet, plusieurs politiques stratégiques et programmes nationaux y afférents sont mises en place dont le Programme Bassin Versant Périmètre Irrigué ou le projet BV/PI qui promeut spécialement l’utilisation des variétés améliorées de riz et mène de la recherche sur ces ressources, ou encore l’adoption d’orientations générales sur les filières agricoles.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE INTRODUCTIVE : « MADAGASCAR ET SON SECTEUR AGRICOLE »
I-Apérçu général sur Madagascar
I-1- CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
I-2-CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
II-Le secteur agricole de Madagascar
II-1-GENERALITE SUR LE SECTEUR AGRICOLE MALGACHE
II-2- LES ENGAGEMENTS DE MADAGASCAR EN MATIERE AGRICOLE
PARTIE PREMIERE : « LE CHOIX DE L’EES POUR L’EVALUATION DU FUTUR PLAN D’ACTION NATIONAL POUR LES RPGAA »
I-Présentation globale de l’outil
I-1-L’EES EN THEORIE
I-1-1-définition
I-1-2- les principes de base
I-1-3-les objectifs recherchés
I-1-4- Ses particularités (l’EES versus l’ EIE)
I-2-L’EES EN PRATIQUE A MADAGASCAR
I-2-1-les expériences nationales
I-2-2- prise en compte des expériences étrangères
II- le Plan d’action national pour les RPGAA et la nécessite d’en faire une EES
II-1-L’OBJET DU PLAN
II-1-1- Les RPGAA
II-1-2- gestion des RPGAA
II-1-3- utilisation durable des RPGAA
II-2-JUSTIFICATION DU PLAN
II-3-APPRECIATION DE L’EES POUR L’EVALUATION DU PLAN
II-3-1-le Plan fait partie intégrante des champs d’application de l’EES
II-3-2-La nature particulière de l’objet du Plan
II-3-3-pour la durabilité du Plan et de ses effets, ses objectifs
II-3-4-pour le développement durable du pays et de sa population en général
DEUXIEME PARTIE : LES DEMARCHES A LA REALISATION DE L’EES PROPREMENT DITE
I-Exploration préliminaire
I-1- ANALYSE DU FUTUR PLAN D’ACTION NATIONAL POUR LES RPGAA
I-1-1-Ses objectifs
I-1-2-Les effets directs et indirects de sa mise en oeuvre
I-1-3- les éventuelles incidences environnementales du futur Plan
I-2-ANALYSE DES PARTIES PRENANTES
I-2-1- Description des parties prenantes et leur rôle
I-2-2-les intérêts des parties prenantes mise en cause dans la mise en oeuvre du Plan
II- Cadrage de l’étude
II-1- PRESENTATION ET ANALYSE DES SCENARIOS PROBABLES ET POSSIBLES
II-1-1-Conservation et gestion in situ
II-1-2-Conservation ex situ
II-1-3-Utilisation durable
II-1-4- Le renforcement durable des capacités institutionnelles et humaines
II-2- LES ALTERNATIVES PAR RAPPORT AU CONTEXTE NATIONAL
II-2-1-multiplication de la conservation in situ des espèces sauvages par le système de création des aires protégées
II-2-2- système de renforcement des capacités des agriculteurs en matière de conservation et d’amélioration des RPGAA
II-2-3- promouvoir la sensibilisation des parties prenantes des RPGAA
II-2-4-amelioration ou adoption des systèmes d’approvisionnement en semences plus satisfaisants
II-2-5- le renforcement et l’amélioration du système d’information taxonomique pour le recensement et l’inventaire des RPGAA
II-3- Description des moments idéaux pour faire intervenir les parties prenantes ainsi que les questions probables qu’on leur soumet
TROISIEME PARTIE : LE RAPPORT D’EES
I-L’état des RPGAA et de l’ environnement
I-1- ETAT DES RPGAA SELON LE DEUXIEME RAPPORT NATIONAL SUR LES RPGAA (JANVIER 2009)
I-2-SYNTHESE DE L’EXTRAIT DU RAPPORT DE LA BANQUE MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR (AVRIL 2013)
I-2-1-les problèmes environnementaux à Madagascar
1-2-2- quelques chiffres
II- Brève présentation et contenu du Plan d’action objet de l’évaluation
III- identification et évaluation des impacts environnementaux
IV- : les mesures d’atténuations des impacts négatifs potentiels
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
ANNEXES
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