LE CHIEN ET LA RAGE
NOTION SUR LE CHIEN
Historique du chien
Le chien « Canis lupus familiaris » est un mammifère domestique. Il appartient à la famille des canidés. Ses ancêtres les plus probables seraient le Chacal Doré et le Loup Nordique. La grande affection de chien pour l’homme s’exprime par son immense bonne volonté à s’intégrer dans notre société (Alain et Estelle B. 2002). Le taux de chien par personne est variable selon les pays, à N’Djamena capitale du Tchad, elle est de 0,03 par personne (R. Mindekem. 2005) nettement inférieur à celui en France où le ratio est de 1/7 ou encore en Amérique Latine, en Asie ou d’autres pays africains qui présentent 1 chien pour 8 à 12 personnes (Sarradin 1986).
La domestication des chiens
La domestication désigne l’état dans lequel la reproduction, les soins et l’alimentation des animaux sont contrôlés plus ou moins étroitement par l’humain. Le terme domestication est utilisé à partir du moment où il s’agit d’un groupe d’animaux contrôlés et croisés. La sélection a alors pour objectif l’obtention d’une race adaptée à l’élevage. (Wikipédia domestication 2008). Les hommes ont commencé à domestiquer les chiens en 15000 avant Jésus Christ (Vigne 2004). Le chien se serait rapproché des campements des hommes, attiré par les déchets et les os abandonnés à leur proximité. Au fil des siècles, la domestication s’est perfectionnée par une sélection rigoureuse et continue des animaux les plus sociables et susceptibles d’aider l’homme dans ses tâches quotidiennes. Des croisements et des sélections de chiens ont contribué à la multiplicité des races existantes et à leur spécialisation dans des activités de plus en plus diverses. Grâce au dressage, au climat, à la génétique naturelle ou artificielle, les races se sont développées. Il en existe aujourd’hui plus de 400 races de chiens (Wikipédia chien 2008). La domestication est non seulement une modification des caractères physiques d’une espèce, mais aussi de son comportement. (Lefèvre 1974).
Origine du coton de Tuléar à Madagascar
L’origine de chien à Madagascar est mal connue, On a connu seulement quelques histoires de « coton de Tuléar », avant cette race, il y avait le « hunting dog of Morondava ». Le « Coton de Tuléar » est un descendant de chien Européen appelé « Barbet ». Comme pour beaucoup de races, la « recette » ou la composition exacte des gênes, le dosage et le croisement des chiens qui ont « produit » le Coton de Tuléar sont incertains. D’après l’histoire, il est arrivé à Madagascar vers le XVIème siècle, la date de l’installation des Européens dans l’île de Madagascar. La France et Madagascar ont eu au cours des siècles écoulés une longue histoire commune qui dure encore par la présence d’expatriés français sur le sol malgache. Ces Français de Madagascar ont largement contribué à la popularisation de ce petit chien blanc, à la fourrure cotonneuse caractéristique. A tel point que l’une de ses appellations était le « chien des Français » et il devient une race locale depuis 1974.
Le chien domestique
Dans le langage courant, l’expression animale domestique est souvent employée dans le sens restreint d’animal de compagnie. Après la domestication des chiens, ils sont fortement dépendants de l’homme pour la nourriture et pour l’abri.
L’alimentation des chiens
Comme pour tout animal domestique, le chien aussi a besoin de l’eau permanente et suffisante. Chez le chien, deux tiers environs de son alimentation devraient être constituée des viandes. On a deux possibilités pour alimenter le chien : soit on lui nourrit avec des aliments traditionnels ou ménagère soit avec des aliments industriels, humide en boite ou sèche en croquette. (Wikipédia Alimentation). Les aliments du commerce font l’objet de contrôles et sont donc adaptés aux différentes races. Toutefois, il est possible de composer soi-même un repas équilibré et adapté aux besoins d’un animal. Pour cela, il est judicieux de demander conseil à un vétérinaire. (Wikipédia chien .2008). Les propriétaires sont souvent tentés de donner des os à leurs compagnons mais il faut savoir que certains d’entre eux sont pointus ou friables : et peuvent causer des lésions lors de l’ingestion. (Wikipédia chien. 2008).
La santé et vaccination des chiens
Les chiens de compagnie sont surveillés et référencés, afin d’assurer leur santé et leur protection. La vermifugation et la vaccination font partie du suivi médical des animaux, qui possèdent des papiers ou de carnet de santé mis à jour lors des visites chez le vétérinaire. Ces « formalités », importantes pour la santé du chien, le sont aussi lorsqu’il s’agit de le faire voyager. Les obligations varient d’un pays à l’autre, mais la rage reste en général une maladie grave pour laquelle le vaccin est requis. (Wikipédia chien). Les vermifuges délivrés par les vétérinaires visent à éliminer les parasites internes dont les chiens pourraient être porteurs et victimes. Le brossage, en particulier pour les chiens à poil long, permet d’éliminer les poils morts. Il permet aussi de repérer la présence éventuelle de parasites externes, tels que les tiques ou les puces. Un chien en bonne santé possède une truffe humide, des yeux, des oreilles, et un arrière-train propres. L’haleine ne doit pas être nauséabonde et le poil doit être propre et soyeux. La température « normale » du chien oscille entre 38° et 39° C, en fonction de la race et de l’activité. Son rythme cardiaque est d’environ 90 à 120 pulsations par minute, pour environ 20 mouvements respiratoires dans ce temps. Comme tous les animaux, le changement de comportement, ainsi que tous ces paramètres physiologiques signent la présence de maladie chez le chien.
Les principales maladies infectieuses chez le chien sont la maladie du Carré, la maladie de Rubarth, la leptospirose, la parvovirose et la rage. Ces maladies peuvent faire l’objet de vaccination, et nécessitent une prise en charge par un vétérinaire. Le chien malade ne pouvait pas clairement s’exprimer, c’est au propriétaire de prêter attention aux éventuels symptômes, manifestations et comportements inhabituels de son compagnon. Si l’animal perd l’appétit et l’envie de jouer, une surveillance sera nécessaire. S’il y a apparition des symptômes tels que : fièvre, vomissements, inflammations ou chutes de poils, le chien doit être présenté à un vétérinaire, qui saura conseiller le maître et soigner le chien.
Le comportement des chiens
Le comportement peut prendre différentes formes : la menace, la fuite, le combat, le retrait, une attitude d’apaisement ou de soumission et l’agression. Parmi eux, l’agression constitue, du fait de sa fréquence et de la gravité de sa conséquence, le problème comportemental majeur chez le chien. Elle peut être provoquée par la peur, par les prédateurs, l’agression de protection et l’agression provoquée par la douleur et la punition. Toutes ces formes d’agressivités peuvent s’évoluer par apprentissage. (Giffroy J.M. 1994). Il faut tout de même rester conscient qu’un animal reste un animal, avec sa part d’instinct et de prédateur. Le chien a le droit à la santé et à la protection, comme tout animal domestique, ce qui implique que son maître ait des devoirs envers lui.
La reproduction chez les chiens
La chienne est en chaleur deux fois par an. Toutefois, ce rythme n’est qu’une moyenne, les chaleurs pouvant se produire selon les races entre 5 et 9 mois d’intervalle. La gestation dure entre 59 et 63 jours. L’alimentation sera modifiée le deuxième mois, sur les conseils d’un spécialiste. Quelques jours avant la mise basse, qui dure en moyenne 10 heures, la femelle prépare un endroit et s’agite. Le vétérinaire doit être prévenu, afin d’être disponible en cas de complication. Lors de la mise-bas, la chienne s’occupe des chiots au fur et à mesure de leur arrivée, coupant le cordon ombilical et mangeant le placenta : ceci est normal et nécessaire à la lactation. Les portées peuvent être nombreuses, suivant la race, allant de 2 à 12 chiots. Il est souvent difficile de placer chacun des nouveau-nés, c’est pourquoi la stérilisation est recommandée.
Rôle et place du chien dans la société
S’il varie avec les facteurs sociaux et culturels de chaque pays, le rôle du chien est le gardienage dans les pays tropicaux, en particulier dans les grandes villes où les vols sont fréquents. Ces animaux sont pour la plupart bien nourris et ne sortent pas de l’enceinte de la maison. Le chien a été domestiqué plusieurs millénaires avant toutes les autres espèces. La place qu’il s’occupe auprès de l’espèce humaine a fait un cas particulier parmi les espèces domestiquées. On l’utilise d’abord pour sa qualité de chasseur et de gardien. (Wikipédia chien 2008).
Malheureusement, le niveau économique des populations ne permet pas toujours au maître de nourrir son chien correctement et celui-ci est parfois amené à quitter le domicile de son maître pour chercher sa pitance. S’il vient de tomber malade ou s’il se révèle de mauvais gardien, le chien est en général abandonné : il est plus économique de prendre un nouveau chien que de soigner un animal malade ou conserver un animal inutile. Parfois, ce sont des raisons culturelles ou de superstition qui pousse un propriétaire à se débarrasser de son chien. Ces animaux abandonnés viennent alors grossir la population des chiens errants.
Les chiens errants vivent en commensaux de l’homme car ils trouvent auprès de lui l’essentiel de leur nourriture sur les décharges publiques ou dans les poubelles. Ils vivent en général en groupes et aux époques de reproduction, ce sont de véritables meutes qui se rassemblent. Ces animaux n’appartiennent à personne et peuvent être considérés comme sauvage. (Akakpo .1983). C’est essentiellement dans cette population que s’entretient semble-t-il le virus rabique. C’est pourquoi que le chien, reconnu comme l’animal avec lequel l’homme a le plus de complicité, reste une source de maladie grave comme la rage.
GENERALITES SUR LA RAGE
Histoire de la rage dans le monde
La rage faite partie de l’une des maladies les plus anciennes que le monde ait connues. Jusqu’au 19ème siècle, la connaissance sur la rage demeurait très limitée et se basait sur la croyance et la superstition. ((Blancou J. et al. 2004). Elle est aussi l’une de la cause de la fondation de l’Institut Pasteur de Madagascar à part de la variole. (Yoland R . 2007). En 1885, Pasteur a pratiqué le premier vaccin antirabique sur un jeune garçon de 9 ans appelé Joseph Meister mordu cruellement par un chien enragé. Ultérieurement, nombreux travaux dans le domaine du diagnostic, du traitement, de l’épidémiologie, dans la connaissance de la structure du virus, de l’immunologie et de la pathologie sont mis en évidence.
La date exacte de l’introduction du virus à Madagascar est inconnue.
En 1896, la publication du rapport «Médical Mission work in Madagascar by a Professional» par Pearse, relate des cas de rage humaine. On y raconte aussi quelques cas de traitements empiriques à base de plantes, et de cautérisation par le rouge. (Coulanges, Rakotonirina – Randriambeloma. 1982). En 1900, les personnes traitées à l’IPM étaient au nombre de 5, en 1901 de 81, et en 1902 au nombre de 180 (Coulanges, Rakotonirina-Randriambeloma. 1982). En 1939, on a procédé à la décentralisation des centres de traitement dans les six provinces, un centre par district. Jusqu’en 1980, le nombre de centre de traitement dans l’île était 46, et à partir de 1997 ce nombre monte à110. En 1957, le laboratoire centrale de l’élevage à Madagascar a commencé la fabrication de vaccin type Flury L.E.P et en produisait annuellement environ 2810 doses jusqu’en 1980. Entre 1959 à 1980, l’effectif des chiens vaccinés était de 59029 têtes. Actuellement, c’est l’IMVAVET qui assure la fabrication de ce vaccin.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : LE CHIEN ET LA RAGE
1. NOTION SUR LE CHIEN
1.1. Historique du chien
1.1.1. La domestication des chiens
1.1.2. Origine du coton de Tuléar à Madagascar
1.2. Le chien domestique
1.2.1. L’alimentation des chiens
1.2.2. La santé et vaccination des chiens
1.2.3. Le comportement des chiens
1.2.4. La reproduction chez les chiens
1.3. Rôle et place du chien dans la société
2. GENERALITE SUR LA RAGE
2.1. Histoire de la rage dans le monde
2.2. Définition
2.3. Importance de la rage
2.4. Epidémiologie
2.4.1. Etiologie
2.4.2. Répartition géographique
2.4.3. Prévalence de la rage à Madagascar
2.4.4. Cycle épidémiologique
2.4.5. Mode de transmission
2.5. Description de la maladie
2.5.1. Pathogénie
2.5.2. Immunologie
2.5.3. Les symptômes
2.5.4. Diagnostic
2.5.5. Traitement et prophylaxie
Deuxième partie : METHODOLOGIE
1.Type d’étude
2. Période d’étude
3. Populations d’études
3.1. Calcul de taille d’échantillon
3.1.1. La population canine
3.1.2. La population humaine
3.1.3. Les autorités locales dans le fokontany
3.2. Mode d’échantillonnage
3.3. Sites d’études
3.3.1. Le deuxième arrondissement
3.3.2. Le troisième arrondissement
3.4. Critère d’inclusion et d’exclusion
4. Réalisation de l’enquête
4.1. La réalisation de l’enquête
4.2. Les questionnaires
4.2.1. Définition des chiens errants et des chiens à propriétaire
4.2.2. Définition de l’âge de chien
4.2.3. Les différentes types des maisons
4.2.4. Les différents types des clôtures
5. Saisie et analyses des données
Troisième partie : RESULTATS
1. Description de la population d’enquête
2. Description de la population canine dans le lieu d’enquête
2.1. Chiens à propriétaire
2.2. Description des chiens errants
3. Description de la morsure
.3.1. Description des personnes mordues
.3.2. Description des chiens mordeurs
4. Description de l’activité de lutte contre la rage effectuée par les fokontany pendant l’enquête dans les deux arrondissements
4.1. La décanisation
4.2. Autre activité pour la lutte contre la rage
4.3. Les difficultés rencontrées pendant la décanisation
Quatrème partie : DISCUSSION- SUGGESTION
CONCLUSION