LE CHEF ET SON ORCHESTRE

LE CHEF ET SON ORCHESTRE

Historiographie

Le rรดle actuel du chef d’orchestre possรจde une histoire riche que nous nous . devons de rรฉsumer dans le cadre du prรฉsent projet de recherche, afin de situer la place de ce dernier. En somme, nous ne pouvons situer l’importance littรฉraire de cette fonction que tout rรฉcemment. En effet, elle n’est rรฉellement ร  l’avant-scรจne que depuis le 1ge siรจcle. Avant cette รฉpoque, la coordination de l’orchestre (que nous qualifierions aujourd’hui d’orchestre de chambre) revenait au musicien assurant la basse continue au clavecin ou ร  l’orgue, par exemple. Ce rรดle pouvait รชtre รฉgalement attribuรฉ au premier violon que l’on dรฉsignait comme konzertmeister; chef d’orchestre (Lorceay, 1978, pp. 8- 9). Notons รฉgalement que l’actuel bรขton du chef d’orchestre n’a pas toujours รฉtรฉ comme aujourd’hui. En rรฉsumรฉ, disons seulement qu’il est nรฉ ร  la suite d’une ยซ anecdote fataleยป vรฉcue par ยซle crรฉateur de l’opรฉra en France ยป, Jean-Baptiste Lully (Arma & Tiรฉnot, 1947; Lorceay, 1978). Ce prolifique collaborateur de Moliรจre a en effet perdu la vie en dirigeant la bande des 24 violons de Louis XIV. ร€ l’รฉpoque, soit en 1687, le chef d’orchestre battait littรฉralement la mesure ร  l’aide d’une grande canne ressemblant ร  celle des tambours-majors d’aujourd’hui. TI lui fallait donc frapper le plancher pour donner le tempo aux musiciens de l’ensemble. Lully s’est alors blessรฉ au pied avec la ยซcanneยป en question. La blessure รฉtant si grave que la gangrรจne s’y est installรฉe et n’a pas รฉtรฉ soignรฉe comme il se devait.

Ensuite, nous nous reportons dans la deuxiรจme moitiรฉ du 18e siรจcle et dรฉbut du 1ge oรน le premier violon prit son rรดle de chef d’orchestre de faรงon un peu plus marquรฉe, tel qu’expliquรฉ plus haut. Le problรจme รฉtait liรฉ ร  la concentration dont le violoniste devait avoir. En effet, ce dernier รฉtait moins concentrรฉ en assumant cette fonction et ses gestes dรฉrangeaient l’exรฉcution de sa partition. TI pouvait arriver que le ยซ clavier ยป, soit le claveciniste de l’orchestre assume รฉgalement ce rรดle. Nous parlons alors de la basse continue de l’ensemble. Cependant, contrairement au violoniste qui รฉtait debout, le claveciniste en question รฉtait assis, par consรฉquent pas assez visible pour les autres membres de l’orchestre. ยซ Avec la disparition de la basse continue, la voie conduisant aux chefs d’orchestre modernes รฉtait toute tracรฉeยป (Ardley et al., 1978, p. 128). N<?us remarquons que le nom de Johann Stamitz (1717 – 1757) est associรฉ ร  ce terme de ยซchef d’orchestreยป (Ardley, et al., 1978). Ce dernier, violoniste et compositeur originaire d’Autriche, a amenรฉ le rรดle de chef d’orchestre surtout dans l’exรฉcution de ses compositions (Arma & Tiรฉnot, 1947). Cependant, c’est Han von Bรผlow (1830 – 1894) qui a utilisรฉ la baguette d’aujourd’hui pour la premiรจre fois. En effet, ce musicien allemand s’est in!)pirรฉ de la technique รฉlaborรฉe par Stamitz en y ajoutant le bรขton que nous connaissons aujourd’hui. Notons que Bรผlow a รฉtรฉ le premier chef de la Philharmonique de Berlin ร  la fin des annรฉes 1800 (Ardley, et al., 1978; Arma & Tiรฉnot, 1947).

Selon Lorceay (1978), c’est ยซ[Richard] Wagner (1813-1883) qui, par son exemple et son enseignement, porte au tout premier plan la personnalitรฉ du chef ยป (Lorceay, 1978, p. 9). Soulignons รฉgalement que les compositeurs Gustav Mahler et Richard Strauss ont รฉgalement servi de modรจles aux grands chefs d’aujourd’hui. La technique de base est la mรชme de par le monde. Le premier temps de la mesure s’indique d’un mouvement vers le bas avec la main droite qui tient la baguette. Le dernier temps, qui est un temps ‘faible contrairement au premier, se montre par un mouvement vers le haut. Les temps intermรฉdiaires, quant ร  eux, sont indiquรฉs par des mouvements latรฉraux. Par exemple, dans une mesure de quatre temps, nous aurons le premier temps en bas (soit au niveau de la ceinture), le deuxiรจme ร  gauche, le troisiรจme ร  droite et le quatriรจme en haut. Tout cela avec la main droite. La main gauche, quant ร  elle, sert ร  donner des indications plus subjectives telles que l’intensitรฉ du son, ou mรชme des indications pour des sections particuliรจres (Hunsberger & Ernst, 1992). TI va sans dire que les chefs se servent de tout leur corps pour passer leur message et faire valoir leur interprรฉtation de l’oeuvre en question. Si une chose n’a pas changรฉ au fil du temps dans le rรดle du chef d’orchestre, c’est bien celle de vouloir rendre justice au compositeur de l’oeuvre qu’il interprรจtera avec ses musiciens (Deldevez, 1998; Green & Malko, 1985; Hunsberger & Ernst, 1992; McElheran, 1989; Rudolf, 1950).

L’esthรฉsique Cette fois, Molino emprunte ce terme de Valรฉry (1945) qui jadis, ร  voulu รฉviter toute confusion avec le terme ยซ esthรฉtique ยป. Ce terme vient du grec <iicr911<nร‡ signifiant la facultรฉ de percevoir. Nattiez rรฉsume donc que ยซ la jouissance, la contemplation ou la lecture de l’oeuvre, ainsi que les approches scientifiques et analytiques de la musique sont situรฉes defacto du cรดtรฉ de l’esthรฉsique ยป (Nattiez, 1975, p. 52). TI en est donc de la mรฉthode en elle-mรชme. Nous notons lร  un point ร  prรฉciser. En effet, nous pourrions dire que, finalement, l’ interprรฉtation de l’oeuvre en soit et tout le travail du chef d’orchestre se situe uniquement du cรดtรฉ de l’esthรฉsique. Cependant, cette faรงon de voir induit que nous tenons compte du processus complet de la ยซfabricationยป d’une oeuvre musicale.

C’est-ร -dire de l’inspiration du compositeur ร  la production devant public lors d’un concert. Aussi, comme nous nous concentrons uniquement sur le travail du chef d’orchestre, nous soulignons que le chef est un artiste en soi et que, tout comme le compositeur, il doit รชtre inspirรฉ par une oeuvre afin de la travailler avec les musiciens qu’il dirige et tout cela dans le but de produire un concert devant public. Par consรฉquent, nous considรฉrons que le travail de chef d’orchestre peut se situer de part et d’autre du schรฉma illustrant la tripartition de Jean Molino. Concernant le prรฉsent projet de recherche, nous devons mentionner que nous ne nous concentrerons que sur le travail de chef d’orchestre, sans tenir compte de la rรฉception de l’auditeur. Par consรฉquent, toujours en nous basant sur ce modรจle de tripartition, nous devons alors replacer les รฉlรฉments constituant notre analyse. Ce faisant, nous nous permettons de dรฉtailler ce modรจle basรฉ sur le prรฉcรฉdent (fig. 2.) :

figure 3 nous permet de visualiser ce que nous avons prรฉcรฉdemment dรฉcrit. Par le fait mรชme, nous replaรงons ici les รฉlรฉments reliรฉes ร  la transmission des infonnations que l’oeuvre possรจde, par l’intermรฉdiaire d’un chef d’orchestre aux musiciens de l’orchestre. Dans le contexte qui nous intรฉresse, nous sommes ร  mรชme de constater, selon la figure 3, que la poiรฉtique est un prรฉalable au travail du chef d’orchestre et que l’esthรฉsique, reprรฉsente la relation qui s’รฉtablit entre les musiciens et le directeur musical. Umberto Eco souligne d’ailleurs: Une oeuvre d’art est d’un cรดtรฉ un objet dont on peut retrouver la fonne originelle, telle qu’elle a รฉtรฉ conรงue par l’auteur, ร  travers la configuration des effets qu’elle produit sur l’intelligence et la sensibilitรฉ du consommateur: ainsi l’auteur crรฉe-t-il une fonne achevรฉe afin qu’elle soit goรปtรฉe et comprise telle qu’il l’a voulue. Mais d’un autre cรดtรฉ, en rรฉagissant ร  la constellation de stimuli, en essayant d’apercevoir et de comprendre leurs relations, chaque consommateur exerce une sensibilitรฉ personnelle, une culture dรฉtenninรฉe, des goรปts, des tendances, des prรฉjugรฉs qui orientent sa jouissance dans une perspective qui lui est propre. (Eco, 1965, p. 17) Eco (1965) illustre ici que mรชme la personne qui n’est pas l’auteur lui-mรชme, participe ร  l’ oeuvre de ce dernier; telle chef d’orchestre ayant une oeuvre de Beethoven, Mahler, Sibelius ou Hardelle dont il lit la partition et en dรฉduit une interprรฉtation. ร‰co (1965) ajoute qu’une oeuvre est ยซesthรฉtiquement valableยป lorsqu’elle peut รชtre comprise sous divรจrses perspectives. Selon lui, ยซtoute oeuvre d’art alors, mรชme qu’elle est fonne achevรฉe et close dans sa perfection d’organisme exactement calibrรฉ, est ouverte au moins en ce qu’elle peut รชtre interprรฉtรฉe de diffรฉrentes faรงonsยป (Eco, 1965, p.17).

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Table des matiรจres

SOMMAlRE
LISTE DES T ABLEA UX
LISTE DES FIGURES
REMER ClEMENTS
INTRODUCTION
PROBLEMA TIQUE
HISTORIOGRAPHIE
POSITIONNEMENT
PRร‰SENTATION
Relation ยซ P ยป – ยซ C ยป
Relation ยซ C ยป -ยซ 0 ยป
QUESTION DE RECHERCHE
CADRE THEORIQUE
ApPROCHES THร‰ORIQUES ET Dร‰FINITIONS
Niveau neutre
La poiรฉtique
L’esthรฉsique
Signe, reprรฉsantamen et Sรฉmiosis ad infinitum (CS. Peirce)
METHODOLOGIE
P ARTICIP ANT(E)S
COLLECTE D’INFORMATIONS
L’ENTREVUE SEMI-DIRIGร‰E
CADRE ร‰THIQUE
RESULTA TS
PROFILS
LE CHEF ET SON ORCHESTRE
Le travail prรฉalable
Les rรฉpรฉtitions
L’รฉmotion musicale
Les obstacles
Bilatรฉralitรฉ et rรฉtroaction
RELATION TRlADIQUE (P-C-O)
L’INTERPRร‰TATION EST SUBJECTIVE
LE CHEF COMMUNICATEUR
L’Hร‰RITAGE INTELLECTUEL
DISCUSSION
OBJECTIFS
GUIDES THร‰ORIQUES
Tripartition de Molino
Sรฉmiotique de Peirce .,
Une oeuvre inachevรฉe
MODรˆLE THร‰ORIQUE
ApPLICATIONS ET OPร‰RATIONNALISATION
CRITIQUES
CONCLUSI0N

REFEREN CES

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