Théorie saussurienne
Le langage humain est un phénomène très complexe. Aucune étude superficielle n’est susceptible d’appréhender les éléments qui régissent son fonctionnement aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Il est défini dans le Dictionnaire de linguistique (Dubois & al, 2002) comme suit : « Le langage est la capacité, spécifique à l’espèce humaine, de communiquer au moyen d’un système de signes vocaux (ou langue) mettant en jeu une technique corporelle complexe et supposant l’existence d’une fonction symbolique et centres corticaux génétiquement spécialisés ». A partir de définition, nous pouvons considérer le phénomène langagier de l’être humain, dans sa primauté sur les autres types de langages, et surtout sa particularité au niveau de son fonctionnement et l’ensemble de ses manifestations. A cela s’ajoute son impact majeur sur les activités de l’homme. Cette complexité du langage constitue, depuis longtemps, un sujet d’analyses et de recherches, même si les écoles et les théories, le concernant, se succèdent. Cependant, c’est au XXème siècle qu’une nouvelle tendance va s’imposer avec une méthode plus descriptive constituant ainsi, l’élément déclencheur de la linguistique moderne. Cette dernière est développée par le linguiste genevois Ferdinand de Saussure, à partir des cours donnés à l’université de Genève entre 1906 et 1916. Ce travail de Saussure donne lieu au structuralisme, un mouvement de pensées qui étudie un système plutôt que les éléments qui composent. Par ailleurs, il faut noter que cette étude saussurienne va marquer la transition entre l’analyse diachronique (histoire) et l’analyse synchronique (post historique). En réalité, les études linguistiques antérieures à celles de Ferdinand de Saussure étaient de formes historiques et comparatives. C’est pour cette raison que l’analyse en synchronie va marquer une étape décisive dans la perception contemporaine de la langue. Aussi, Ferdinand de Saussure, dans ses études, se propose-t-il de donner la primauté à la langue au détriment du langage. A cet effet, il analyse un certain nombre de rapports, partant du langage jusqu’au signe linguistique.
Langue/parole
Dans les différents aspects du langage de façon générale, il faut délimiter un terrain d’étude. C’est pour cela que la langue est maintenant considérée comme l’objet d’étude de la linguistique. Le langage est cette faculté, cette aptitude à communiquer avec un système de signes. Chez l’être humain il se matérialise par la langue et son actualisation qui est la parole. La langue, comme le comme le dit Alain POLGUERE, « est notre outil de communication privilégié. Chaque langue est un système de signes conventionnels et de règles de combinaisons de ces signes, qui forment un tout complexe et structuré ». Cette définition met en évidence deux points importants. Tout d’abord, comme le souligne l’expression « outil privilégié », la langue n’est pas le seul outil que nous utilisons pour communiquer (geste de la main, expressions faciales, gestes et faits avec l’ensemble du corps…) En plus, nous sommes entourés de machines ou d’objets qui ont été construits, programmés pour servir de moyen de communication, de transmettre l’information. La deuxième caractéristique de la définition relate le fait que la langue est un système de signes et de règles. Donc, ce n’est un simple répertoire d’éléments autonomes servant à communiquer. Et, si ces éléments dit signes sont conventionnels, cela conduit à appréhender que chaque production langagière suit des normes, un ensemble de lois régissant notre façon de dire. Cependant, ces lois ne sont pas innées. Elles doivent être apprises et comprises pour tout bon locuteur de la langue. En définitive, malgré la grande variété de modes de communication, les langues occupent une place privilégiée. Aussi, importe-t-il de souligner que les langues ne forment pas un système « inerte », figé pour toujours dans le temps. Elles naissent, évoluent et meurent. Cela veut dire que de nouveaux éléments linguistiques apparaissent tandis que d’autres perdent leur statut usuel. La parole, elle, est l’actualisation de la langue. Elle donne lieu à des événements linguistiques au cours desquels un locuteur s’adresse à un allocutaire. Elle n’est pas la langue elle-même, mais constitue un aspect concret de celle-ci. Ainsi, pouvons-nous dire encore que la parole est la mise en œuvre des règles régissant le système de signes linguistiques qui servent à transmettre des informations, c’est-à-dire les manifestations de la langue dans les échanges langagiers entre au moins deux individus. A partir de là, nous admettons deux éléments cruciaux entrent en jeu dans la parole : le lexique et la grammaire. Le lexique renvoie à l’ensemble des mots qu’une langue possède alors que la grammaire, elle, constitue l’ensemble des règles qui combinent les mots de la langue pour former des phrases.
LEXICOLOGIE/LEXICOGRAPHIE
Dans l’Introduction à la lexicologie explicative et combinatoire, Igor A. Mel Chuck et ses collaborateurs la comparent avec la lexicographie en ces termes : « traditionnellement, on oppose la lexicologie à la lexicographie comme suit : la lexicologie est une discipline théorique qui a pour objet l’étude générale du lexique, alors la lexicographie est une discipline appliquée qui a pour objet l’élaboration des dictionnaires ; la lexicographie doit faire siens et utiliser, en pratique, les résultats théoriques dégagés par la lexicologie ». Cette comparaison souligne en quelque sorte le but, mais surtout le lien qu’entretiennent ces deux ensembles. Ils ont un rapport d’interdépendance. Juste que la différence se situe au niveau des résultats obtenus (un dictionnaire pour la lexicographie) et des critères mis en œuvre dans l’étude, ceux de la lexicographie sont plus concrets.
LE VOCABLE
Le vocable est aussi une unité lexicale. Alain POLGUERE le définit comme un regroupement de lexies qui sont associées au même signifiant et qui leurs sens évidents. Et chacune de ces lexies est appelée « acception ». En effet, quand un vocable contient plus d’une lexie, il reçoit la propriété de polysémie : vocable monosémique (pour un seul sens) et vocable polysémique (pour plusieurs sens). Par exemple, quand on prend le vocable « faute », il peut avoir plusieurs sens dont :
-[« action de toucher le ballon par la main »]
-[« action de s’acharner irrégulièrement sur un joueur adverse »]
En plus, il faut noter que le vocable se distingue de la lexie par son emploi dans un discours donné. C’est donc la matérialisation d’une lexie dans une production verbale ou orale.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRES METHODOLOGIQUE ET THEORIQUE
CHAPITRE 1 : CADRE METHODOLOGIQUE
I. PROBLEMATIQUE
1) CONTEXTE
2) JUSTIFICATION
3) QUESTIONS DE RECHERCHE
4) OBJECTIFS
5) HYPOTHESES
II. LA REVUE DE LA LITTERATURE
1) OUVRAGE
2) MEMOIRES
3) ARTICLE
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE
I. THEORIE SAUSSURIENNE
4) SYNCHRONIE/DIACHRONIE
5) LANGUE/PAROLE
II. LE SIGNE LINGUISTIQUE
6) LE CARACTERE ARBITRAIRE DU SIGNE LINGUISTIQUE
7) LE CARACTERE FIGE DU SIGNE LINGUISTIQUE
8) LE CARACTERE LINEAIRE DU SIGNE LINGUISTIQUE
III. APPROCHE THEORIQUE
DEUXIEME PARTIE : CADRE CONCEPTUEL
CHAPITRE 3 : LA LEXICOLOGIE
I. DEFINITION
1) LEXICOLOGIE/LEXICOGRAPHIE
2) LEXICOLOGIE/SEMANTIQUE
3) LEXICOLOGIE/MORPHOLOGIE
4) LEXICCOLOGIE/SYNTAXE
II. ETUDES DES NOTIONS FONDAMENTALES
5) LE MOT
6) LE MOT-FORME
7) LA LEXIE
8) LE LEXEME
9) LE PHRASEME OU LOCUTION
10) LE VOCABLE
11) LE LEXIQUE
12) LE VOCABULAIRE
13) LE CHAMP LEXICAL
A) LA NOTION DE CHAMP
B) LE CHAMP LEXICAL
14) LE DICTIONNAIRE
15) LE GLOSSAIRE
CHAPITRE 4 : LA MORPHOLOGIE
III. DEFINITION
IV. LES NOTIONS FONDAMENTALES
16) LE MORPHEME
17) LE MORPHE
18) L’ALLOMORPHE
V. LES PROCEDES DE FORMATION MORPHOLOGIQUES
19) LA DERIVATION OU L’AFFIXATION
A) LA PREFIXATION
B) LA SUFFIXATION
C) LA DERIVATION INVERSE
D) LA DERIVATION PARASYNTHETIQUE
20) LA COMPOSITION
E) LA COMPOSITION « POPULAIRE »
G) LES MOTS VALISES
21) L’ABBREVIATION
H) LA CONTRACTION
I) LA TRONCATION
J) LA SIGLAISON
22) L’EMPRUNT
23) LA LEXICALISATION
CHAPITRE 5 : LA SEMANTIQUE
VI. DEFINITION
VII. LES NOTIONS FONDAMENTALES
24) LE SEME
25) LE CHAMP SEMANTIQUE
26) LE SENS LEXICAL
VIII. LES PROCEDES DE FORMATION DE TYPES SEMANTIQUES
27) L’EPONYMIE
28) LA METAPHORE
29) LA PERIPHRASE
30) LA CONNOTATION
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION ET ETUDES DU CORPUS
CHAPITRE 6 : PRESENTATION DU CORPUS
I. CONSTITUTION DU CORPUS
1) L’OBSERVATEUR
2) LE STADES
3) LE RECORD
II. EXTRAIT DU CORPUS
CHAPITRE 7 : ETUDE DU CORPUS
III. LES RELATIONS LEXICALES
4) L’HYPERONYMIE ET L’HYPONYMIE
5) LA SYNONYMIE
6) L’ANTONYMIE
7) L’HOMONYMIE
8) LA POLYSEMIE
IV. PARTICULARITES DU CHAMP LEXICAL DE FOOTBALL AU SENEGAL
9) L’ASPECT CULTUREL
10) L’ASPECT GEOGRAPHIQUE
11) L’ASPECT SOCIOLINGUISTIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet