Le CECRL: base commune pour l’enseignement/apprentissage d’une langue
L’enseignement/apprentissage des langues connaît un grand changement depuis une dizaine d’années avec l’arrivée du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues ainsi que la perspective actionnelle.
La définition
Le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues est le fruit de plusieurs années de recherche linguistique menée par de experts des Etats membres du Conseil de l’Europe. Tout d’abord, qu’est-ce que le Conseil de l’Europe ? Il s’agit d’une organisation européenne qui promeut les droits de l’homme des Etats membres. « Le Conseil de l’Europe est la principale organisation de défense des droits de l’homme du continent » . Il est à noter que c’est une organisation distincte de l’Union Européenne même si les vingt-sept Etats membres de celle-ci sont également membres du Conseil de l’Europe. Au total, ce dernier comprend quarante sept Etats membres. Il a été créé par le traité de Londres du 5 mai 1949, signé par dix Etats (Belgique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, PaysBas, Royaume-Uni, Suède). Cette organisation apparaît comme l’organisation des Etats attachés à la démocratie et au pluralisme politique. Comme il s’agit de « parvenir à une plus grande unité parmi ses membres »
ses objectifs principaux se résument en cinq points. Le Conseil a pour but de défendre les droits de l’Homme et la prééminence du droit, de rechercher des solutions aux problèmes de société, de développer la stabilité démocratique et de favoriser la prise de conscience et la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe et de sa diversité .
Publié en 2001, le CECRL offre une base européenne pour l’enseignement des langues. Il constitue une approche totalement nouvelle qui a pour but de repenser les objectifs et les méthodes d’enseignement des langues et, surtout, « il fournit une base commune pour la conception de programmes, de diplômes et de certificats » . En ce sens, il est susceptible de favoriser la mobilité éducative et professionnelle.
Les objectifs du CECRL
Le Cadre est un outil conçu pour répondre à l’objectif général du Conseil de l’Europe qui est de parvenir à une plus grande unité parmi les membres et d’atteindre ce but par l’adoption d’une démarche commune dans le domaine culturel. L’objectif est d’abord politique : « mettre en place la stabilité européenne en luttant contre la xénophobie » et veiller au bon fonctionnement de la démocratie. Les langues et les cultures peuvent y contribuer pour une meilleure connaissance d’autrui.
On passe d’une maîtrise presque totale d’une ou plusieurs langues à une interaction entre différentes langues, quel que soit le niveau de maîtrise de ces dernières. D’où le fait que c’est « un outil de promotion du plurilinguisme » . Le Cadre constitue une base commune pour les langues que ce soit au niveau des diplômes ou des cours eux-mêmes. « L’étalonnage qu’il fournit permet d’élaborer des référentiels cohérents dans chaque langue et pour chaque niveau commun de l’échelle et aide les enseignants, les élèves, les concepteurs de cours, les organismes de certification à coordonner leurs efforts et à situer leurs productions les unes par rapport aux autres» .
Les « nouveautés » apportées par le Cadre
Parler de « nouveautés » dans ce chapitre est nécessaire parce que le Cadre regroupe : compétences, activités langagières, niveau commun et perspective actionnelle sous une même plateforme bien que chacun d’eux existait déjà avant le CECRL.
Les compétences d’après le Cadre
Le CECRL met en place les compétences générales individuelles (savoir, savoir faire, savoir-être) et la compétence communicative qui est constituée des composantes linguistiques, sociolinguistique et pragmatique.
Le savoir de l’apprenant se traduit par exemple par la connaissance des droits des locataires d’une maison. Le savoir-faire c’est que l’apprenant en tant que locataire sait déposer une plainte. Dans un manuel, il est attendu des apprenants un jeu de rôle entre le locataire et le propriétaire d’une maison pour bien illustrer la dernière compétence générale individuelle qui est le savoir-être.
La maîtrise de la composante linguistique consiste à maîtriser les compétences des soussystèmes de la langue : compétences grammaticale, phonétique, orthographique et lexicale. « La composante linguistique concerne la phonétique, l’orthographe, la morphologie, la syntaxe, le vocabulaire et les éléments sémantiques d’une langue » . Pour avoir une compétence linguistique, il faut être capable d’interpréter et d’appliquer les règles du code. La compétence grammaticale de l’utilisateur se vérifie par exemple par la maîtrise de la formation de l’imparfait et de l’utilisation de ce temps à l’occasion d’un compte rendu de ses dernières vacances. Pour les compétences phonétique et orthographique, il s’agit d’une mise en relation de la phonie et la graphie d’un son final.
Ci-après un exemple tiré de Echo A1 pour illustrer en quoi consiste les compétences phonétique ainsi que orthographique.
Les activités indexées dans le CECRL
La compétence communicative d’un apprenant est mise en œuvre à travers des activités langagières. « Elles peuvent relever de la réception, de la production, de l’interaction et de la médiation » . Ces types d’activité peuvent se présenter soit à l’oral ou à l’écrit soit les deux en même temps.
La réception et la production (orale ou écrite) sont incontournables dans l’interaction. De par la compréhension du contenu d’un cours, en passant par la consultation d’un document, l’apprenant met en œuvre la réception. L’activité de production se traduit par exemple par des présentations ou des exposés oraux. Dans l’interaction, il faut au moins deux acteurs, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Participer à un débat est déjà une forme d’interaction. Les activités orales ou écrites de médiation permettent de donner à quelqu’un une (re)formulation d’un texte auquel cette personne n’a pas accès. Un résumé illustre bien cette dernière activité .
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Table des matières
Introduction générale
Partie I : LES NOTIONS CLES DE LA RECHERCHE
Chapitre 1 : La dimension interculturelle
I. De la didactique des langues à la didactique des langues-cultures
II. La notion de culture
III. La place de la culture dans l’acquisition de la compétence communicative
IV. Un essai de définition de l’interculturalité
V. L’approche interculturelle dans une classe de langue
Chapitre 2 : Le CECRL comme base commune pour l’enseignement /apprentissage d’une langue
I. La définition
II. Les objectifs
III. Les « nouveautés » apportées par le Cadre
Chapitre 3 : Les outils numériques dans la classe de langue
I. L’historique de l’enseignement/apprentissage d’une langue
II. Les TICE « un nouveau souffle » dans l’enseignement/apprentissage d’une langue
Partie II : L’EXPERIMENTATION AVEC LES ETUDIANTS EPS1 DE NIVEAU A1
Chapitre 1 : Les étudiants au CREF
I. Un apprentissage du français autrement avec le CREF
II. Les outils mobilisés
III. La description du public cible
Chapitre 2 : Les étapes de l’expérimentation
I. La simulation via un document sonore
II. La grille d’évaluation
III. La biographie langagière
IV. Les séances de renforcement via des exercices
V. Le bilan
Partie III : DES SUGGESTIONS ET DES PISTES POUR UN MEILLEUR ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DE LA DIMENSION INTERCULTURELLE
Chapitre 1 : Les recommandations
I. Les limites de la méthode de français Echo
II. Les recommandations au niveau des séances d’enseignement/apprentissage au CREF
Chapitre 2 : Prolongement de la réflexion par l’utilisation de supports complémentaires à la méthode de français Echo
Conclusion générale