Une histoire de chapelle et de seigneurs
Alexandre GUILMETH, รฉnumรฉrant les diffรฉrentes communes du canton de Longueville en 1842, commence par ยซ Le Catelier-Pelletot ยป, en raison du rattachement de Pelletot ร celle du Catelier en 1824, dont elle forme dรฉsormais un hameau, et si ce nom sโest effacรฉ ensuite derriรจre celui du Catelier, lโancienne commune nโen a pas dรฉmรฉritรฉ pour autant, car lโhistoire du Catelier est surtout connue pour celle des seigneurs de Pelletot. (Site de lโEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, historique du Catelier, in le site des cartes de Cassini).
LโAbbรฉ COCHET, que nous avons dรฉjร citรฉ, nous indique :
ยซ Quant ร Pelletot, il possรฉdait, en 1439, une รฉglise dรฉdiรฉe ร Saint Laurent. A peu de distance de cette รฉglise, on voit une motte, entourรฉe dโun fossรฉ. On a dรฉcouvert sur le sommet de cette motte des traces de constructions ยป et ยซ devant lโรฉglise est un tertre ou motte circulaire en terre. La tradition prรฉtend que ce tertre fut surmontรฉ dโune forteresse. Cela est trรจs possible ; mais ce qui est plus certain encore, cโest quโautour de cette motte et dans les environs, on a rencontrรฉ des tuiles, des briques, des poteries et des monnaies antiques ยป.
Si Pelletot montrait encore en 1800, prรจs de lโรฉglise, ยซ son vieux chรขteau [ร ] lโenceinte carrรฉe flanquรฉe de tours rondes terminรฉes en pointe, ses fossรฉs.. remplis dโeau et son pont [qui] se dressait sur trois piles /..les douves fรฉodales [avaient] รฉtรฉ comblรฉes par les dรฉbris des tourelles, [et] les รฉpaisses murailles [qui] se dressaient sur le tertre du donjon [accusaient] les destinรฉes militaires de ce vieux castel ยป.
Aujourdโhui tout a quasiment disparu.
Ne subsistent que quelques vestiges rongรฉs par le vent et la pluie, au-delร de la haie qui entoure la chapelle de Pelletot, et dont tรฉmoignent les deux photographies suivantes.
Lโรฉdifice religieux de Pelletot est improprement appelรฉ ยซ chapelle ยป, car il sโagit dโune vรฉritable รฉglise, avec ses fonds baptismaux. Dรฉdiรฉe ร Saint-Laurent, elle nโest accessible au public quโune fois par an, pour une messe le dimanche le plus proche de la Saint Laurent (qui se situe le 10 aoรปt), et nous avons eu le privilรจge de bรฉnรฉficier dโune visite guidรฉe grรขce ร la bienveillance dโun ancien รฉdile de la commune, qui nous en a ouvert les portes et commentรฉ lโarchitecture et lโhistoire.
Construite aux XIe et XIIe siรจcles elle a fait lโobjet au fil du temps de modifications, telles que sa porte cintrรฉe au sud remplacรฉe par un portail ร lโouest au XVIIIe siรจcle, en mรชme temps quโun agrandissement des fenรชtres.
La contre table en plรขtre moulรฉ date elle, du XVIIe siรจcle. Elle est caractรฉristique du rรจgne de Louis XIV, avec ses colonnes corinthiennes torses entourรฉes de rosiers. La Vierge au serpent y est en fronton tandis que Saint Laurent se trouve en bas, et que les armes des seigneurs sont gravรฉes dans cette sculpture.
La cloche de cette รฉglise date de 1651. Baptisรฉe sous le pape Innocent X, Charlotte porte lโinscription suivante :
ยซ Me CHARLES PEVREL CHEVALIER DE MONTEROLLIER PELLETOT DV NEVBOSC DE S AVBIN DE BOSC-MESNIL CROPVUS ET AVTRES LIEUX ET DAME CHARLOTTE DE NOVVEAV FEMME DV DICT SEIGR LOVISE DE ST OVEN FEMME DE FEV MONSIEUR DE FOVILLE MR GILBERT CVRE DE CE LIEV ROVGET VICAIRE DV DIT LIEV BARBIER TRESORIER ยป
Diffรฉrents bulletins de la Commission des Antiquitรฉs de la Seine-Infรฉrieure, dans le dernier quart du XIXe siรจcle, puis au dรฉbut du XXe, alertent sur lโรฉtat de dรฉlabrement de cette รฉglise, certains faisant รฉtat de la pauvretรฉ de la commune, comme on peut le lire dans le tome X du bulletin de cette commission, couvrant les annรฉes 1894 ร 1896.Le curรฉ et le maire alertent le spรฉcialistes sur le danger que reprรฉsente ร leurs yeux le fait que les dalles soient couchรฉes, en raison du mauvais รฉtat des couvertures, et sollicitent un ยซ secours de 300 fr. avec lequel [le curรฉ] sโengage ร lever ces dalles, ร les fixer contre les murs du choeur et ร faire les rรฉparations indispensables ร la couverture du choeur ยป.
La population de la commune รฉtait par ailleurs attachรฉe ร cet รฉdifice, en raison du trรจs frรฉquentรฉ pรจlerinage de Saint Laurent.
Monsieur Le Verdier, conseiller gรฉnรฉral et membre de plusieurs sociรฉtรฉs savantes, soutint cette requรชte, insistant sur le fait que cette รฉglise nโavait aucune existence officielle.
Aprรจs discussion, ยซ la proposition de classement [รฉtait] adoptรฉe ร une grande majoritรฉ ยป.
Dans les faits, les dalles funรฉraires et la cloche furent classรฉs respectivement les 5 dรฉcembre 1908 et 20 octobre 1913 au titre dโobjets, au patrimoine des Monuments Historiques, mais la chapelle ne fut jamais classรฉe.
Il nโexiste pas de monographie du Catelier, mais nous avons pu consulter les ยซ Procรจs- verbaux de la commission des Antiquitรฉs de la Seine-Infรฉrieure ยป pendant lโannรฉe 1878, disponibles sur le site Gallica, et oรน le Vicomte dโEstaintot dรฉcrit avec force dรฉtails les dalles que nous venons dโรฉvoquer et lโhistoire des seigneurs de Pelletot.
Voici ce quโil en dit, reprenant largement les propos antรฉrieurs de lโAbbรฉ Cochet : ยซ la plus ancienne est de la fin du XVe siรจcle (1490). Elle a 0m.91 de large sur 1m.95 de long. La dรฉcoration est empruntรฉe au style ogival de lโรฉpoque et se dรฉveloppe avec toute sa richesse ; aux quatre coins de la dalle, des รฉcussons รฉcartelรฉs largement traitรฉs ; sous lโarcade surbaissรฉe de cintre gothique, un homme dโarmes, tรชte nue, avec son armure de plates, ses solerets de fer, repose, les pieds appuyรฉs sur un animal qui nous a plutรดt fait lโeffet dโun chien que dโun lion. Les cheveux sont longs et bouclรฉs sur les cรดtรฉs, coupรฉs court sur le front ; la face imberbe ; lโarmure est recouverte dโune cotte dโarmes ร larges emmanchures, et le blason รฉcartelรฉ est fidรจlement reproduit sur le devant et sur les รฉpaules de la cotte. ยป.Autour de la dalle on lit en caractรจres gothiques : ยซ Ci-gist noble homme Nicolas Blancbaston รฉcuyer en son vivant seigneur et patron de Pelletot lequel trespassa le premier jour dโoctobre lโan de grรขce M.CCCC.IVxx priez Dieu pour lui ยป.
Le vicomte dโEstaintot poursuit son intervention par lโhistoire des possesseurs du fief
ยซ Au XIIIe siรจcle, le fief de Pelletot, demi fief de haubert, relevant du comte de Longueville, appartenait ร la famille de ce nom. Le pouillรฉ, dit dโEudes Rigaud, fait mention de Raoul et de Jean de Pelletot, comme ayant joui du patronage de lโรฉglise au temps des archevรชques Gautier et Eudes Rigaud. ยป
[Quโest-ce quโun fief de haubert ? Il sโagit dโun fief de chevalier, dont le possesseur รฉtait obligรฉ ร 21 ans de se faire armer chevalier et de servir avec le haubert, cette cotte de mailles dont seuls les chevaliers pouvaient se servir. Le fief ne relรจve pas immรฉdiatement du roi, mais peut รชtre tenu de baronie, la baronie de comtรฉ, le comtรฉ de duchรฉ, et le duchรฉ du roi.
Ce fief se transmet par les aรฎnรฉs et ne peut รชtre partagรฉ entre mรขles, mais peut lโรชtre sโil nโy a que des filles pour hรฉritiรจres, et jusquโen huit parties. Un demi-fief est donc lโindice dโun hรฉritage par une femme. Si le service dโun fief entier รฉtait de quarante jours, celui dโun demi-fief lโรฉtait de vingt]. Ce quโon va retrouver dans la suite. (Encyclopรฉdie ou dictionnaire raisonnรฉ des sciences, des arts et des mรฉtiers]
ยซ En 1316, dans lโinformation du comtรฉ de Longueville, Colart de Pelletot, escuyer, est portรฉ comme possesseur du fief et tenu ร 20 jours de services. Le revenu de son fief รฉtait รฉvaluรฉ ร 200 l., somme considรฉrable pour lโรฉpoque. Du reste au XVIIIe siรจcle, ยซ le domaine non fieffรฉ sโรฉtendait encore sur 212 acres de terre ยป [soit environ 86 hectares]. ยซ Au milieu du XVe siรจcle, le seigneur de Pelletot est Robert de Floques, que lโon trouve en 1456, 1458, et 1459, qualifiรฉ seigneur dโAvricher et de Pelletot.
Le fief passa ร son fils, noble homme Jacques de Floques, qui, en 1463, est seigneur de Pelletot, conseiller et chambellan du roi notre sire, bailly dโEvreux.
En 1467, le seigneur de Pelletot est noble et puissant seigneur Gilles de Rouveroy, dict de Saint-Simon, chevalier, conseiller, chambellan du roy, notre sire, bailly et capitaine de Senlis, ร cause de Jehanne de Flocques, sa femme.
On lit dans Moreri quโelle รฉtait fille de Robert de Flocques, seigneur de Grumesnil, marรฉchal hรฉrรฉditaire de Normandie et bailly dโEvreux.
Veuve en 1477, elle avait รฉpousรฉ, en 1478, noble homme Jehan dโIlliers qui prenait, ร son droit, le titre de seigneur de Pelletot.
Enfin, en 1484, Nicolas Blanc-Baston, escuyer, est seigneur de Pelletot. /../ cโest ce Nicolas Blancbaston dont nous avons dรฉcrit la tombe. Il fut enterrรฉ ร Pelletot en 1490. A quel titre devait-il la possession de ce fief ; nous verrons en 1556 ses descendants se dire descendants de dame Jeanne de Floques ยป et lโauteur cite ร ce propos le chartrier du chรขteau de Montigny oรน lโon peut lire :
ยซ les hoirs de Nicolas Blanc-Baston, estant prรฉsent en la garde de monditsieur le comte en tiennent la terre et seigneurie de Pelletot par le demi fief de haubert et sโestend audict lieu de Pelletot et es parties dโenviron. ยป
Ce Nicolas disparut en laissant des orphelins et ยซ la garde noble des mineurs fut confiรฉe ร noble homme Jehan de Blanc-Baston, prรชtre, leur oncle, ร la charge de payer 20 livres de rente au comte de Longueville et sous rรฉserve de patronage. ยป
Dรฉclarรฉ en 1505 ยซ dโรขge suffisant pour rรฉgir et gouverner ses biens ยป, le fils aรฎnรฉ Jehan de Blanc-Baston รฉpousa Catherine Leconte, ยซ supposรฉe de la mรชme famille que les seigneurs de Draqueville ยป.
Ce fut lui qui vint ร son tour reposer auprรจs de son pรจre dans lโรฉglise de Pelletot, sous la seconde tombe que nous avons dรฉcrite.
Des mรฉmoires manuscrits portent quโil fut vicomte de Longueville, et cette charge judiciaire explique le costume civil sous lequel il est reprรฉsentรฉ sur sa tombe /../Ce serait lui qui aurait construit le manoir de Pelletot, ce qui rรฉduirait dans une certaine mesure la physionomie guerriรจre que lui attribuait M. lโabbรฉ Cochet.
Le dรฉcรจs de Jehan [et non Nicolas, comme indiquรฉ par erreur dans ce texte] Blancbaston se place en 1537.
On trouve aux dates de 1539, 1546, 1558, un autre Nicolas Blancbaston, seigneur de Pelletot, de Cropus, de Touvoye, de Saint-Hellier et du Petit-Bosctheroulde.
Cโest encore lui qui, lors de la recherche de noblesse de 1556, est dรฉsignรฉ dans les termes suivants, auxquels nous faisions allusion ร lโoccasion de la transmission de la terre de Pelletot, de la maison de Flocques en celle ce Blanc-Baston : ยซ Nicolas Blancbaston, sr de Pelletot, tenu de Longueville, des fiefs de Cropus et Botheroulde, soy disant noble et estre issu de dame Jehanne de Floques. ยป
Il รฉtait mort avant 1567, car aux taxes de lโarriรจre-baon dressรฉ ร cette date ยซ les soubs Nicolas Blancbaston pour le fief de Cropus ยป sont taxรฉs ร ยซ 50l. ยป
Lโunique hรฉritiรจre de Nicolas fut une fille, noble dame Anne Blancbaston, femme de noble et puissant sieur messire Jean de Prevel, seigneur de Montรฉraullier.
Elle possรฉdait alors les fiefs de Pelletot, Saint-Hellier, Touvois, Cropus, Bosctheroulde et de Lesprevier.
Son fils, Franรงois de Prevel, les possรฉdait en 1601 ; Charles son petit-fils en 1639, et jusquโen 1679 ; avant 1679 une autre famille les avait remplacรฉs par acquisition, celle des Le Mire, reprรฉsentรฉe par Pierre Le Mire, conseiller secrรฉtaire du roi, maison et couronne de France et de ses finances, conseiller du roi en ses conseils et grand audiencier de France en 1686. Il se qualifiait seigneur chรขtelain et patron de Pelletot, Cropus, Boisguillaume.
Il avait รฉpousรฉ haute et puissante dame Marguerite-Charlotte de Longueil qui, veuve en 1704, jouissait de la garde noble de Pierre-Charles Le Mire, son fils. Notre collรจgue, M. des Guerrots, a retrouvรฉ dans la cuisine de la grande ferme de Pelletot une magnifique plaque de cheminรฉe aux armes des Le Mire et des Longueil.
.. Le domaine fรฉodal avec rรฉserve dโusufruit, fut aliรฉnรฉ le 29 avril 1728 au profit dโAdrien-Henry Dambray, seigneur de Montigny, et tout le domaine fieffรฉ, en 1734, au profit de M. Potier de Sรฉvis. Le fils de ce dernier rรฉtrocรฉda lui-mรชme ses droits en 1785, ร Thomas de Bosmelet, baron dโAuffay, dont les descendants possรฉdรจrent longtemps la grande ferme ร Pelletot. ยป
De maniรจre plus anecdotique, au sujet de lโรฉglise paroissiale Saint-Georges du Catelier, nous avons trouvรฉ trace, dans ยซ la Semaine religieuse du diocรจse de Rouen ยป, datรฉe du samedi 14 dรฉcembre 1878, de lโannonce suivante : ยซ un dรฉcret du 3 dรฉcembre 1878 approuve les donations entre vifs faites par Mme la marquise de Civrac aux fabriques des รฉglises de Longueville et du Catelier, consistant en une rente perpรฉtuelle de 170fr. pour chacun de ces รฉtablissements, ร charge de cinquante messes basses par anยป.
Nous ignorons quelle fut la destinรฉe de cette rente dite ยซ perpรฉtuelle ยป et des messes pour la marquise.
LES AUTRES COMMUNES DE CETTE GENEALOGIE
Dans lโarrondissement de DIEPPE se trouvent la plupart des communes oรน lโon trouve les actes dโรฉtat-civil ou de catholicitรฉ des membres de la famille รฉtudiรฉe, se situant dans les cantons de :
-Bellencombre : Ardouval, (chef-lieu), Cropus, Pommerรฉval
-Dieppe : (chef-lieu), Neuville-les-Dieppe
-Envermeu : (chef-lieu), Tourville-la โChapelle
-Longueville-sur-Scie : Le Catelier, Les Cent Acres, (chef-lieu), Muchedent, Notre-Dame-du-Parc, Saint-Germain dโEtables, Sainte-Foy
-Luneray : Gonneville-sur-Scie
-Neufchรขtel-en- Bray : Bully, Cressy, Esclavelles, Fresles, (chef-lieu)
-Tรดtes : Varneville-Brettevile
-Saint-Saens : (chef-lieu)
En ce qui concerne la descendance, on rencontre รฉgalement des actes dans lโarrondissement de Rouen, et ce dans les cantons de :
-Bois-Guillaume : Bihorel
-Caudebec-les-Elbeuf : Saint-Aubin-les-Elbeuf
-Clรจres : Bosc-Guรฉrard-Saint-Adrien, (chef-lieu)
-Darnรฉtal : Saint-Denis le Thiboult
-Le Mesnil-Esnard : Cailly
-Luneray : Beauval-en-Caux, Heugleville-sur-Scie
-Maromme : (chef-lieu)
-Rouen : (chef-lieu)
-ainsi quโ ร Fรฉcamp (chef-lieu)
Hors dรฉpartement, on trouve un acte ร Vernon (Eure), un autre ร Maisons-Laffitte (Yvelines), et un au Cannet-des-Maures (Var), et enfin, trois actes se situent ร Paris, dans les 7รจme, 15รจme et 20รจme arrondissements.
Cette descendance aura donc suivi le parcours traditionnel dโรฉloignement du village dโorigine, dโabord ร lโintรฉrieur du dรฉpartement, oรน se situent la majoritรฉ des actes, puis ailleurs en Normandie, et enfin vers la capitale ou sa pรฉriphรฉrie, avec une branche partie sโinstaller dans le Midi de la France.
Les enfants du couple
Frรฉdรฉric et Victoire ont eu quatre enfants : – une fille Victoire Josรฉphine (Sosa 1), qui vient au monde le 28 janvier 1838, soit deux mois aprรจs le mariage de ses parents, -et trois garรงons, qui vont mourir ร la naissance ou en bas รขge. Afin de laisser toute la place ร notre Sosa 1 et ร son histoire, nous avons jugรฉ opportun dโรฉvoquer dรจs ce chapitre la destinรฉe de ces trois enfants :
-Frรฉdรฉric CADOT, nait le 15 avril 1839 au Catelier (AD 76 4E 04703-1832-1839 p90) et meurt le 21 mai 1840, deux รฉvรจnements dรฉclarรฉs par le pรจre et son ami lโinstituteur. (AD76 4E 04703 1840-1844-Le Catelier p5). Il a รฉtรฉ baptisรฉ le jour de sa naissance, avec pour parrain Pierre HรBERT (ce grand-oncle, en lโabsence du grand-pรจre paternel, dรฉcรฉdรฉ, remplit sans doute cette fonction), sa marraine est Vรฉronique LECONTE, qui ne sait pas signer. Il sโagit vraisemblablement de la grand-mรจre paternelle (Marie Anne Vรฉronique, mais dont le prรฉnom dโusage รฉtait sans doute le troisiรจme), qui mourra un mois plus tard. (1J 167/1 nยฐ9). Lโacte dโinhumation nโa pas รฉtรฉ trouvรฉ dans les registres de catholicitรฉ du Catelier en 1840.
-un garรงon mort-nรฉ le 5 mars 1843 (AD76 4E 04703 1840-1844-Le Catelier p43)
-Frรฉdรฉric Donat CADOT, nรฉ le 22 septembre 1846 (AD76 4E 04703 1845-1849-Le Catelier p16) et qui dรฉcรจde ร treize jours, le 5 octobre de la mรชme annรฉe (AD76 4E 04703 1845-1849-Le Catelier p17). Il fut baptisรฉ le 6 octobre 1846 avec pour parrain Donat PLANQUE et pour marraine Victoire Josรฉphine CADOT, sa soeur, qui a huit ans et ne sait pas encore signer (1J 167/1 nยฐ21 et nยฐ 22).
Le premier garรงon meurt ร treize mois, le second est mort-nรฉ (et nโa donc pas reรงu de prรฉnom), quant au troisiรจme nourrisson, lui non plus ne survivra pas, ce qui porte le taux de mortalitรฉ dans cette descendance ร 75%, bien au-delร de la moyenne de lโรฉpoque, oรน 20% des enfants nโatteignaient pas lโรขge adulte, au dรฉbut du XIXรจ siรจcle, taux qui baissait jusquโร 14% ร la fin de la premiรจre moitiรฉ du siรจcle, pour remonter progressivement jusquโร prรจs de 23% en 1871, comme nous lโindiquent France Meslรฉ et Jacques Vallin, dans leur article sur la mortalitรฉ au XIXรจme siรจcle.
Lieux dโhabitation
Le couple nโa pas fait de contrat de mariage et lโon ne sait oรน vivent les nouveaux mariรฉs lorsquโils sโinstallent ร Muchedent oรน va naรฎtre leur premier enfant, ni ร Saint-Honorรฉ oรน naรฎtra le second et enfin, dans leur propre logis ou bien chez la mรจre de Marie Victoire, quand ils arrivent au Catelier.
Rien ne permet de le savoir avant le premier recensement oรน lโon peut rencontrer le couple, en 1841, quatre ans aprรจs leur mariage (AD76 6MI 21 Le Catelier).
Frรฉdรฉric est le chef du 16รจme mรฉnage recensรฉ dans le village, il vit avec sa femme Victoire et leur fille dรฉnommรฉe ici Victoire รฉgalement, alors quโon la trouvera ailleurs sous son second prรฉnom, Josรฉphine, que nous utiliserons pour รฉviter la confusion avec sa mรจre et sa grand-mรจre. Dans la maison voisine, le 15รจme mรฉnage est celui de Victoire DUMONT veuve DUVAL, la mรจre de Victoire DUVAL, notre sosa 3, avec ses filles Caroline et Rose. Le 14รจme mรฉnage est une femme seule, Marie DUMONT veuve LANGLOIS. Il sโagit certainement de Marie-Catherine DUMONT, soeur aรฎnรฉe de Victoire DUMONT, nรฉe le 28 aoรปt 1767 au Catelier, qui a รฉpousรฉ Jean-Louis LANGLOIS le 7 brumaire an III dans cette commune, et qui y dรฉcรจdera le 21 avril 1854 (AD76, 4E 04704-1854-1857 Le Catelier p4). Enfin, on trouve encore une soeur de Victoire DUMONT, Rose DUMONT (en fait Marguerite Rose, nรฉe le 19 janvier 1770), et son mari Pierre HรBERT quโelle a รฉpousรฉ le 4 aoรปt 1808 au Catelier, et qui constituent le 17รจme mรฉnage. Ce mรชme Pierre HรBERT qui fut tรฉmoin du mariage de sa niรจce par alliance le 21 novembre 1837. Ce qui sโappelle vivre en famille..
En 1846, Victoire DUVAL femme CADOT est ยซย chef de mรฉnageย ยป, le mari est ยซย domestique hors la communeย ยป.
Le couple vit avec leur fille Josรฉphine, 8 ans, Cette fois, ce mรฉnage est le 17รจme recensรฉ et dans la maison voisine, le 15รจme est constituรฉ par Victoire DUMONT veuve DUVAL, 63 ans, et seulement sa fille Caroline, de 30 ans, sans profession. Rose a donc quittรฉ le foyer.
En 1856, Victoire DUVAL femme CADOT est toujours ยซย chef de mรฉnageย ยป, et le mari toujours ยซย domestique hors la communeย ยป, tandis que Josรฉphine, qui a maintenant 18 ans, est devenue couturiรจre. Cโest lโannรฉe du dรฉcรจs de la grand-mรจre, Victoire DUMONT veuve DUVAL, mais on ne trouve plus de trace de Caroline. La lecture de la succession de la dรฉcรฉdรฉe nous permettra de comprendre pourquoi.
En 1866 le couple habite toujours Le Castelier, constituant le 14รจme mรฉnage recensรฉ. Frรฉdรฉric CADOT est chef de mรฉnage et Victoire DUVAL, dite ยซย s’occupant du mรฉnageย ยป. Ils ont alors 65 et 61 ans.
A noter : la collection des recensements au Catelier nโinclut pas les annรฉes 1851 et 1861.
Situation financiรจre du couple
Nous allons dโabord dรฉvoiler la mรฉthodologie utilisรฉe pour effectuer des recherches dans les registres notariรฉs.. Comment savoir, au XIXรจme siรจcle, chez quel notaire et ร quelle date, lโon peut trouver un acte? Il faut pour cela utiliser les archives de lโEnregistrement. Organisรฉ en bureaux, crรฉรฉs en 1791 et prenant la suite de ceux du contrรดle des actes, il permet ร lโรtat de recouvrer un impรดt sur les mutations de propriรฉtรฉs et sur les actes. Assurant leur existence et constatant la date de ceux-ci, ร travers des registres communicables au-delร dโun dรฉlai de cinquante ans, il est un outil prรฉcieux et incontournable dans la recherche de documents notariรฉs. Pour autant que les registres existent ! A raison dโau moins un bureau par canton, cette organisation offre un maillage serrรฉ sur le terrain. Mais quand les guerres passent par-lร , les destructions quโelles opรจrent compliquent la tรขche du gรฉnรฉalogiste. Ce sera le cas dans notre รฉtude, car la famille du mari รฉtant originaire du canton de Neufchรขtel-en-Bray, commune dรฉtruite ร 80% en 1940, nous devrons nous passer de cette source et contourner le problรจme, grรขce aux hypothรจques. Ayant pour mission de classer et conserver tous les actes soumis aux formalitรฉs de publicitรฉ fonciรจre (afin de vรฉrifier si dโautres hypothรจques pรจsent sur un bien), elles comportent de nombreux registres. Tout dโabord les registres indicateurs, dirigeant vers les tables alphabรฉtiques, dans lesquelles on trouve les rรฉfรฉrences des registres de formalitรฉs, eux-mรชmes conduisant aux registres dโinscription, sur les pages de droite, et sur les pages de gauche, ร ceux de transcription, ou dโautres moins utilisรฉs dans nos recherches, comme les saisies et arrรชts, lesquels pourtant nous rรฉserveront une surprise de taille au cours de notre prospection. a. Le premier acte notariรฉ que nous ayons pu trouver concernant ce couple est lโacquisition dโune masure au Catelier, les 27 et 29 mai 1844, auprรจs de Maรฎtre Armand Dรฉsirรฉ LANGLOIS, de Torcy le Grand (AD76 2E 96/34).Cette information rรฉsulte de la consultation de lโenregistrement du canton de Longueville, (AD76 3Q/30/141 nยฐ278) oรน nous avons cherchรฉ la succession de Marie Victoire DUMONT, veuve DUVAL, mรจre de Marie Victoire DUVAL, dรฉcรฉdรฉe le 25 mai 1856. Voici la description du bien et des conditions dโacquisition et rรฉserves :ยซ une masure avec les petits jardins et les pรฉpiniรจres qui en dรฉpendent, contenant quarante ares environ, sise sur la commune du Catelier, plantรฉe dโarbres fruitiers et รฉdifiรฉe de deux corps de bรขtiments ร usage dโhabitation, et de deux petits poulaillers, le tout couvert en paille, tenant la dite masure dโun cรดtรฉ ร la Veuve LANGLOIS, de lโautre cรดtรฉ ร la rue, dโun bout au sieur MAROMME et ร la Dame HรBERT, dโautre bout au sieur DESHAYES. Arrรชtons-nous un instant, et observons lโendroit dans la tiรฉdeur de cet aprรจs-midi de mai: ยซ la cour de la ferme, enfermรฉe par les arbres, semblait dormir. Lโherbe haute, oรน des pissenlits jaunes รฉclataient comme des lumiรจres, รฉtait dโun vert puissant, dโun vert tout neuf de printemps. Lโombre des pommiers se ramassait en rond ร leurs pieds ; et les toits de chaume des bรขtiments, au sommet desquels poussaient des iris aux feuilles pareilles ร des sabres, fumaient un peu comme si lโhumiditรฉ des รฉcuries et des granges se fรปt envolรฉe ร travers la paille ยป. Nul autre ne pouvait mieux que Guy de Maupassant, dans ยซ Histoire dโune fille de ferme ยป, nous restituer lโatmosphรจre de ce quโa pu รชtre cette masure, certes plus petite que celle oรน travaillait la jeune servante, sans grange ni รฉcurie. Cela nous permet de la sortir du carcan technique de la description notariรฉe. Poursuivons donc la lecture de lโacte : ยซ la Veuve DUVAL, venderesse, se rรฉserve dโhabiter avec Caroline DUVAL, sa fille, et non avec aucun autre de ses enfants, le corps de bรขtiment quโelle occupe en ce moment sur la masure, sans รชtre obligรฉe de payer aux vendeurs (sic), [on aura compris quโil sโagit des acheteurs] aucune indemnitรฉ. Elle se rรฉserve รฉgalement le droit dโoccuper un poulailler et de mettre ses futailles dans le bรขtiment ร usage de four ainsi que dโy cuire son pain. De plus elle se rรฉserve encore les fruits de deux pommiers ร couteau lโun de fleur de mai lโautre de bailleul, et dโun prunier, ainsi que les produits de la moitiรฉ de deux jardins quโelle cultive ร ses frais comme bon lui semblera et ceux de la petite pรฉpiniรจre qui se trouve dans la dite masure. Nรฉanmoins les acquรฉreurs pourront lever des arbres dans cette pรฉpiniรจre pour les planter dans la masure prรฉsentement vendue. Le tout jusquโau jour de son dรฉcรจs, รฉpoque ร laquelle toutes ces charges sโรฉteindront en faveur des acquรฉreurs. ยป Lโacte nous renseigne sur lโorigine de propriรฉtรฉ :ยซ lโimmeuble prรฉsentement vendu appartient ร la Veuve DUVAL, pour deux tiers en qualitรฉ dโhรฉritiรจre pour partie du sieur Guillaume DUMONT son pรจre dรฉcรฉdรฉ en mil huit cent sept et pour un tiers de Marie Anne DUMONT, sa soeur, dรฉcรฉdรฉe sans postรฉritรฉ il y a sept ans environ et encore comme composant les lots qui lui sont รฉchus par les partages des immeubles dรฉpendant de ces successions faites au notariat de Longueville peu de temps aprรจs les dรฉcรจs dont on vient de parler, le tout ainsi que la Veuve DUVAL le dรฉclare. Le notaire soussignรฉ nโa pas รฉtabli autrement la propriรฉtรฉ faute de renseignements mais les acquรฉreurs ont dรฉclarรฉ sโen contenter. ยป Hรฉlas pour nous, cette imprรฉcision va compliquer nos recherches.
Succession de Jean Charles Frรฉdรฉric CADOT
Elle se partage entre les deux petits-fils et leur grand-mรจre, Marie Victoire DUVAL veuve CADOT, comme nous lโindique le dossier de lโenregistrement (AD76 3Q 30/148 nยฐ60):
ยซ CADOT Jean Charles Frรฉdรฉricโฆayant pour seuls hรฉritiers ses petits-enfants Henry Alexandre et Franรงois Faustin VENDIQUE, tous deux mineurs sous la tutelle de leur pรจre ยป.
Il est prรฉcisรฉ que leur grand-mรจre est ยซ donataire, en vertu dโun acte reรงu par Me LANGLOIS notaire le dix-neuf juillet 1857, enregistrรฉ, dโun quart en toute jouissance et dโun quart en usufruit de tous les biens meubles et immeubles composant la succession de son dรฉfunt mari.
Cโest un dimanche que Frรฉdรฉric et Victoire se sont rendus ร Torcy-le-Grand, chez le notaire, pour faire cette donation de lโun ร lโautre (AD76 2E 96/60).
A dรฉfaut de contrat de mariage les รฉpoux CADOT DUVAL รฉtaient soumis au rรฉgime de la communautรฉ lรฉgale, et par suite les successions quโils ont recueillies pendant leur mariage รฉtant purement mobiliรจres, sont tombรฉes dans la communautรฉ, ils nโont donc pas de reprises ร exercer de ce chef. ยป
Le registre nous apprend que lโinventaire aprรจs dรฉcรจs a รฉtรฉ effectuรฉ par Maรฎtre LANGLOIS les seize avril et seize aoรปt 1869, et comprend ยซ le mobilier prisรฉ ร 307 francs, des loyers courus par quatre locataires pour 107,15 francs, deux crรฉances de 400 et 600 francs sur deux personnes, et une de 150 francs sur les รฉpoux Vendique, ce qui, avec les intรฉrรชts, fait un total de 1696,12 francs, dont la moitiรฉ pour la succession.
Les biens immeubles sont composรฉs dโherbages selon la rรฉpartition suivante :
-ยซ herbage รฉdifiรฉ de deux maisons dโhabitation situรฉ au Catelier contenant quarante ares, acquis suivant actes notariรฉs des 27 et 29 mai 1844. Lโherbage et lโune des maisons non louรฉe et dรฉclarรฉe dโun revenu annuel brut de 150 francs. Lโautre maison louรฉe verbalement ร la veuve DESHAIES, moyennant cinquante francs par an, sans impรดts.
-un herbage de vingt-quatre ares vingt centiares, plantรฉ dโarbres fruitiers, รฉdifiรฉ de maison dโhabitation et bรขtiments, acquis par acte devant Maitre Couppey notaire le huit dรฉcembre 1868, occupรฉ par BOOS, et situรฉ aux Cent Acres, dโun revenu annuel de quatre-vingt-dix francs.
Succession de Marie Victoire DUVAL
Le testament
Samedi 7 janvier 1871, onze heures du matin. Victoire sent ses forces dรฉcliner, et fait mander en urgence Maรฎtre Amand Dรฉsirรฉ LANGLOIS, le notaire,. Il sโapproche prรจs du lit oรน elle repose, dans la chambre au rez-de chaussรฉe de sa masure au Catelier, et sous sa dictรฉe, rรฉdige ses derniรจres volontรฉs.
Selon la formule, ยซ malade de corps mais saine dโesprit ยป, Victoire entame la liste en commenรงant par ยซ sa soeur Caroline, demeurant ร Longueville ยป, ร laquelle elle lรจgue ยซ trois jupons, dont deux en รฉtoffe et un en coton ยป, laissant ยซ les droits de mutation de ce petit legs ร la charge de la succession ยป. Puis elle pense ร ses obsรจques, auxquelles elle dรฉcide de consacrer deux cent francs, pour une ยซ inhumation de deuxiรจme classe ยป, les frais funรฉraires, et des messes pour elle ainsi quโร la mรฉmoire de son mari et de sa fille ; somme ร prรฉlever sur sa succession, et ยซ charge Mademoiselle Marie CAUCHOIS dโen surveiller lโexรฉcution dโiceux ยป. Et insiste sur ces ยซ dispositions auxquelles elle tient essentiellement ยป.
Le testament relu en prรฉsence des tรฉmoins Jean Julien BLIN, cultivateur, Nicolas Hippolyte LEBARBIER, charron, Michel Sรฉnateur HAVEL, cordonnier et Firmin RรVรREND, boulanger, Victoire DUVAL veuve CADOT persรฉvรจre dans ses desiderata, les tรฉmoins signent et le notaire sโen retourne ร son รฉtude de Torcy-le-Grand. Il est midi. (AD76 2E 96/96)
Le Docteur PREVOST, mรฉdecin de Torcy-le-Grand, donnera ses soins ร Victoire, comme lโatteste lโinventaire qui fait รฉtait de trente-six francs dโhonoraires de visite. Monsieur TARDIF, pharmacien ร Auffay, prรฉsentera une note dโun franc cinquante, tandis que la veuve DESHAIES et sa fille, garde-malades, se relaieront au chevet de la mourante, et se chargeront de lโensevelissement, pour quarante-trois francs soixante centimes. Le testament de Maรฎtre LANGLOIS aura coรปtรฉ ยซ sept francs, plus les frais de voyage ยป..
Les derniรจres obligations
Le jeudi suivant, le notaire reรงoit ร son รฉtude Dรฉsirรฉ LABBร, cultivateur de Torcy-le-Petit, auquel Victoire vient de prรชter six cent francs, par lโintermรฉdiaire du distributeur des Postes de Torcy-le-Grand, Toussaint Pierre BABOULIN. Cโest une somme remboursable dans un dรฉlai de dix ans, produisant des intรฉrรชts de cinq pour cent par an, payables au douze janvier chaque annรฉe, en lโรฉtude du notaire. Et pour la sรปretรฉ du remboursement, Dรฉsirรฉ LABBร hypothรจque une masure ร Torcy-le-Petit, ยซ plantรฉe dโarbres fruitiers et รฉdifiรฉe dโune maison dโhabitation ayant deux demeures et autres bรขtiments, de vingt-six ares douze centiares ยป. La dite somme est destinรฉe ร rembourser un emprunt contractรฉ en 1846, solidairement avec ses parents depuis dรฉcรฉdรฉs, auprรจs dโun certain Jean Baptiste Noรซl DANET des Grandes Ventes, et pour un mรชme montant. (AD76 2E 96/96).
Le 24 janvier, le mรชme Toussaint Pierre BABOULIN va effectuer une derniรจre opรฉration au nom de Victoire. Il sโagit dโun transport de crรฉance, concernant un certain Pierre Marc PICARD, rentier, demeurant ร Auffay, suivant une obligation passรฉe le 30 dรฉcembre 1846 devant Maรฎtre LANGLOIS, oรน Pierre Franรงois DUMONT tailleur dโhabits et son รฉpouse Geneviรจve LEMONNIER, demeurant ร Sainte Foy, ont reconnu devoir ร un certain LEBEL une somme de six cent francs, et par suite de remboursement partiel et de transport de crรฉance, de dรฉcรจs et dโhรฉritages, la somme de cinq cent francs a รฉtรฉ transportรฉe ร Mr PICARD qui lui-mรชme lโa cรฉdรฉe et transportรฉe ร Marie Victoire DUVAL, avec lโaccord de Mr DUMONT devenu veuf, et de ses enfants. La somme est productrice dโintรฉrรชts comme la prรฉcรฉdente et remboursable au bout de dix ans (AD76 2E 96/96).
Ce sera le dernier acte notariรฉ-ร distance- dans la vie de Victoire, qui dรฉcรจde le 30 janvier.
Lโinventaire
Lundi 6 fรฉvrier 1871, dix heures du matin. Maรฎtre LANGLOIS procรจde ร ยซ lโinventaire des meubles et effets mobiliers, titres, papiers et renseignements dรฉpendant de la succession de Madame veuve CADOT ยป, en prรฉsence de Franรงois Justin VENDIQUE agissant en son nom et celui de ses enfants mineurs, et de Jean Paul MAILLARD, rentier, de Torcy-le-Grand, mandataire de Victor Prosper DUVAL, subrogรฉ tuteur des enfants VENDIQUE.
Le notaire signale que le mobilier se compose pour la majeure partie de celui dรฉpendant de la succession de Jean Charles Frรฉdรฉric DUVAL, dรฉcrit dans lโinventaire du 16 avril 1869.
La prisรฉe est effectuรฉe par Jean รmile Hyppolite LAURANT, greffier de la justice de paix de Longueville, en prรฉsence des tรฉmoins, Joseph Chrysostome FORTIN, tourneur en bois et Robert Lรฉonard COIGNARD cordonnier, de Torcy-le-Grand.
Le tout sera estimรฉ ร deux cent cinquante-cinq francs et cinquante centimes. Cette premiรจre partie se termine ร quatorze heures et la suite est reportรฉe au lundi dix avril ร huit heures.
Au jour et heure prรฉvus, le notaire poursuit lโinventaire des papiers, en prรฉsence des mรชmes personnes que deux mois plus tรดt, papiers qui sont en partie ceux dรฉjร analysรฉs dans la succession de Frรฉdรฉric CADOT, et Franรงois VENDIQUE prรฉcise que le jour de son testament, sa belle-mรจre a confiรฉ mil trois cent trente-deux francs au notaire, dont deux cent ont รฉtรฉ remis ร Mademoiselle CAUCHOIS pour les obsรจques et messes, onze cent ont รฉtรฉ placรฉs et il reste trente-deux francs ร la garde du notaire.
Celui-ci dรฉveloppe ensuite le contenu de trois piรจces, lโune datant du 12 janvier, la grosse de lโobligation faite au sieur LABBร, une seconde du 24 janvier faite devant Maรฎtre LANGLOIS, contenant le transport au profit de Victoire CADOT, par Pierre Marie PICARD, rentier demeurant ร Auffay, ร exรฉcuter contre la famille DUMONT. ยซ Les dรฉbiteurs sont intervenus ร ce transport, lโont acceptรฉ, et le capital a รฉtรฉ stipulรฉ remboursable dans le dรฉlai de dix annรฉes ร compter du 24 janvier dernier et son paiement productif dโintรฉrรชts au taux de cinq pour cent par an payables tous les ans ยป. La troisiรจme piรจce est la grosse des titres de Mr PICARD sur la famille DUMONT. Sโajoutent ร ces piรจces divers documents fiscaux sans passif et une quittance envers Maรฎtre COUPPEY notaire ร Longueville, datant dโavril 1870, en lien avec la succession de Frรฉdรฉric CADOTยป, de sept francs quinze centimes pour solde de tout compte รฉtablie le 7 avril 1870..
Franรงois VENDIQUE prรฉcise ยซ quโau jour de son dรฉcรจs la veuve CADOT ne possรฉdait aucuns deniers comptants ยป et quโil est dรป ร la succession les loyers et crรฉances qui ont dรฉjร รฉtรฉ รฉvoquรฉs dans la succession de Frรฉdรฉric CADOT ou les derniรจres concernant sa veuve (AD76 2E 96/96).
Les enchรจres auront lieu le dimanche 7 mai 1871, au domicile de la dรฉfunte, et en prรฉsence de son gendre. Maรฎtre LANGLOIS aura au prรฉalable informรฉ les personnes venues pour enchรฉrir des conditions de lโadjudication. Le total atteindra deux cent quarante-deux francs et soixante-quinze centimes, soit quasiment le montant de la prisรฉe du 6 fรฉvrier, pour un ensemble hรฉtรฉrogรจne de cinquante-sept lots ; certains adjudicataires se rendront acquรฉreurs de plusieurs piรจces, venus des divers hameaux du Catelier ou du centre, et des communes voisines (AD76 2E 96/96).
Le notaire en a rendu compte ร Franรงois VENDIQUE le 15 octobre 1872, ce qui sera enregistrรฉ le 21 octobre, au bureau de Longue ville.
Nous allons voir dans les documents que nous pourrons consulter concernant la descendance, ce que seront devenus les biens figurant dans ces deux successions.
Premiรจre gรฉnรฉration
Victoire Josรฉphine CADOT (sosa 1)
Victoire Josรฉphine CADOT naรฎt au Catelier le 28 janvier 1838, et les tรฉmoins sont Jean Baptiste JOLY, 42 ans, instituteur, et Jean FERET, 57 ans, menuisier, de la commune. Ils seront les tรฉmoins des naissances et dรฉcรจs de ses trois frรจres. (AD 76 4E 04703-1832-1839 p74/75). Elle est baptisรฉe le 30 janvier suivant, son parrain est Fรฉlix CAUCHOIS et sa marraine Sophie ROULAND. Seul le parrain sait signer. (AD76 1J167/1 nยฐ4)
Elle se marie le 23 novembre 1858 dans son village, รขgรฉe de 20 ans, avec Franรงois Justin VANDIC (dont lโorthographe au fil des ans et des actes deviendra VENDIQUE ou VENDIC), aprรจs publication des bans les 31 octobre et 7 novembre prรฉcรฉdents. Les tรฉmoins sont Eugรจne VENDIC, 35 ans, cultivateur, cousin du futur, domiciliรฉ ร La Crique , Isidore LAURENCE, 27 ans, cultivateur, ami du futur, le fidรจle Jean-Baptiste JOLY, 63 ans, instituteur, et Arsรจne PLANQUAIS, 31 ans, menuisier, tous deux amis de la future, les trois derniers รฉtant domiciliรฉs au Catelier. (AD76, 4E 04703 1858 Le Catelier p9-12).
Les mariรฉs et leurs tรฉmoins signent, ainsi que la mรจre de Franรงois VENDIC, mais ni son pรจre ni les parents de Victoire Josรฉphine, qui signe de son second prรฉnom.
Les รฉpoux se rendent ensuite ร lโรฉglise pour la cรฉrรฉmonie religieuse oรน lโon va retrouver, au bas de lโacte, les mรชmes signatures de tรฉmoins et mariรฉs. (AD76 1J167/1 nยฐ27 1858 Le Catelier).
Ce 23 novembre 1858 est un mardi, comme รฉtait un mardi le mariage des parents de Victoire Josรฉphine, quasiment le mรชme jour (21 novembre). Et comme sa mรจre, vingt-et-un ans plus tรดt, Victoire est enceinte.
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Table des matiรจres
PREAMBULE
INTRODUCTION
METHODOLOGIE ET CHOIX STRUCTURELS
LA REGION, TOUTE UNE HISTOIRE
LE CATELIER, UN VILLAGE CAUCHOIS AUX CONFINS DU PAYS DE BRAY
LES AUTRES COMMUNES DE CETTE GENEALOGIE
LES METIERS RENCONTRES EN LIGNE DIRECTE
LEXIQUE
LE TEXTILE NORMAND
GLOSSAIRE ANTHROPONYMIQUE
LE COUPLE CADOT-DUVAL
LA DESCENDANCE
LโASCENDANCE DE JEAN CHARLES FREDERIC CADOT
LโASCENDANCE DE MARIE VICTOIRE DUVAL
UNE FAMILLE DANS LA GUERRE
CONCLUSION
EPILOGUE
BIBLIOGRAPHIE
ILLUSTRATIONS
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