Le cancer (Terminologie et étymologie)

Le cancer

Terminologie et étymologie

Le mot latin cancer (( crabe, chancre, cancer ») est apparenté au grec karkinos ((écrevisse»). Selon le livre sur la chirurgie du médecin de l’Antiquité, Paul d’Égine, ce nom aurait été donné par Hippocrate, parce que le cancer «a des veines étendues de tous côtés, de même que le crabe a des pieds ». La zone centrale arrondie de certaines tumeurs se prolonge par des ramifications en rayon, comme les pattes de ce crustacé. Paul d’Égine fait également référence à l’adhérence de la tumeur aux tissus voisins en ajoutant que le nom du cancer « lui vient, selon quelques-uns, de ce que quand il s’est emparé d’un organe, il ne le lâche plus, de la même manière que se comporte le crabe quand il s’attache à quelque chose» [8].

Mécanisme

Génétique

D’un point de vue pathologique, les cancers sont des maladies génétiques, c’est-à-dire qu’ils ont pour origine une modification quantitative et/ou qualitative de nos gènes. Comme il s’agit d’altérations génétiques somatiques qui ne sont présentes que dans le tissu malade (lésions acquises), la plupart des cancers ne sont donc pas eux-mêmes héréditaires. Les cancers familiaux (5 à 10 % des cancers humains) sont associés à une altération constitutionnelle (ou germinale) d’un gène. Cette altération est donc présente dans toutes les cellules de l’organisme, gamètes inclus. Elle peut être transmise à la descendance.

Il y a deux grandes catégories de gènes associés aux maladies cancéreuses les oncogènes et les gènes suppresseurs de tumeurs. Les oncogènes (appelés proto oncogènes lorsqu’ils sont dans leur état normal et oncogènes lorsqu’ils sont mutés) sont les régulateurs positifs de la prolifération cellulaire. Ils deviennent hyperactifs et leur modification est dominante car il suffit qu’une des deux copies du gène soit modifiée. On a identifié actuellement plus de cent oncogènes. Les plus connus sont les gènes Ha-ras, myc, ou abl. La seconde catégorie comprend les gènes suppresseurs de tumeurs qui sont des régulateurs négatifs de la prolifération cellulaire (les freins). On y inclut certains gènes qui interviennent dans la détection et la réparation des lésions de l’ADN au niveau des points de contrôle de la division cellulaire. Le gène suppresseur le plus connu est le gène P53 ou gardien du génome ou « gate keeper ». L’apoptose ou mort cellulaire génétiquement programmée est un des moyens de régulation en cas d’erreur de réplication.

Transformation cellulaire

Durant toute la vie cellulaire, notre patrimoine génétique (constitué de séquences d’ADN) est soumis à des agressions. Dans la majeure partie des cas, ces modifications de l’ADN passent inaperçues car des mécanismes réparateurs corrigent ces défauts. Pourtant, dans de rares cas, une mutation peut atteindre et modifier la structure d’un gène spécifiant un facteur qui règle le contrôle de la multiplication cellulaire (oncogène ou gène suppresseur de tumeur). Dans ce cas, la cellule peut acquérir un avantage sélectif qui lui permettra de donner naissance à un premier clone de cellules anormales (lésion précancéreuse). On peut ainsi, par diverses étapes successives, accumuler plusieurs mutations, chacune d’entre elles permettant la sélection d’un clone de plus en plus malin pour finir par une cellule hautement cancéreuse. La progression tumorale correspond donc à un processus dynamique qui, à chaque étape, sélectionne une nouvelle cellule ayant subi une ou plusieurs altérations.

La transformation cellulaire correspond au passage d’une cellule eucaryote normale vers une cellule eucaryote cancéreuse. Contrairement aux maladies génétiques comme la mucoviscidose, les myopathies ou certaines hémophilies qui sont des maladies monogéniques (un seul gène est généralement altéré), le cancer est une maladie multigénique. Chaque cancer a pour origine l’altération de 10 à 20 gènes. Ces altérations se produisent de manières successives, chacune d’entre elles favorisant la suivante. Cette suite d’altérations se produit généralement sur une très longue plage chronologique (5 à 20 ans); elle n’est pas aléatoire et pour chaque type de cancer, on a pu mettre en évidence d’une part une certaine spécificité des gènes altérés et d’autre part une chronologie dans le développement des évènements.

Origine

Environ 15 % des cancers humains peuvent être associés à des agents infectieux. Cela peut être des virus (virus de l’hépatite B et cancer du foie, papillomavirus humain et cancer du col de l’utérus, virus d’Epstein-Barr et lymphome de Burkitt), ou plus rarement des bactéries (Helicobacter et cancer gastrique). Dans tous ces cas, outre l’infection, on trouve également des altérations d’oncogènes ou de gènes suppresseurs dans les tumeurs. L’agent infectieux n’intervient qu’à une étape du processus de transformation cellulaire. L’origine des altérations qui modifient les oncogènes et les gènes suppresseurs de tumeurs est multiple. On les classe généralement en deux grandes catégories, exogène et endogène.

L’origine exogène correspond à toutes les expositions environnementales auxquelles un organisme est soumis. Cela va du tabac aux ultraviolets du soleil en passant par l’amiante, les radiations gamma, l’alcool et de nombreuses autres substances auxquelles un individu est exposé volontairement ou involontairement. Elles peuvent agir directement au niveau de notre ADN et provoquer des altérations comme certaines molécules dans le tabac ou les ultraviolets, ou provoquer des états inflammatoires favorisant l’apparition de cellules cancéreuses (alcool). Les altérations d’origine endogène sont provoquées en partie par des molécules issues de notre métabolisme comme les espèces réactives à l’oxygène. Chaque jour notre ADN subit des millions d’agressions de la part de ces molécules mais dans la très grande majorité des cas, celles-ci sont réparées de manière très efficace. Néanmoins, il suffit d’une défaillance dans la réparation d’un gène important pour enclencher ou continuer un processus de transformation cellulaire. Des travaux récents (2007) suggèrent que les systèmes de réparation de l’ADN ont une efficacité qui diminue avec l’âge.

La transformation cellulaire passe par l’acquisition d’au moins six propriétés [1]:
– indépendance vis-à-vis des signaux stimulant la prolifération,
– insensibilité aux signaux inhibiteurs,
– abolition de l’apoptose ou mort cellulaire programmée,
– capacité proliférative,
– capacité de susciter l’angiogenèse, par acquisition de facteurs de crOIssance angiogéniques (vascular epithelial grow factor : VEGF) cible thérapeutique dans certains cancer
– acquisition d’un pouvoir invasif.

Etapes

La cancérogenèse est causée par des substances cancérogènes, qui entraînent des anomalies génétiques touchant l’architecture ou la séquence de l’ADN. À ce stade, le cancer en formation n’est cliniquement pas observable et n’a pas de conséquence fonctionnelle. La formation d’un cancer au sens strict comporte deux étapes distinctes et nécessairement successives: cancérogenèse et tumorogenèse.

Cancérogenèse

Le stade cancérogenèse de la transformation cancéreuse nécessite deux étapes : l’initiation et la promotion. Ces deux étapes sont obligatoirement succeSSIves et l’initiation précède toujours la promotion, sans quoi le processus cancéreux s’arrête.

Initiation
Elle correspond à l’accumulation des anomalies génétiques et comporte deux éléments majeurs:
﹣l’immortalisation, les cellules deviennent incapables d’initier leur propre mort (apoptose) ou ne répondent plus aux signaux extérieurs qui la déclenchent;
﹣la perte d’homéostasie, l’homéostasie est caractérisée normalement par un équilibre entre la division et la mort cellulaire qui assure le maintien de la taille et de la fonctionnalité d’un organe. Dans notre cas, les cellules cancéreuses perdent la sensibilité aux signaux qui régulent la prolifération.

Promotion
Elle recouvre la réception par la cellule de facteurs de prolifération qui vont entraîner les divisions. Ces signaux vont donc pérenniser les anomalies au cours des divisions, et ainsi assurer la descendance de la cellule anormale, qui va de surcroît accumuler de nouvelles anomalies génétiques. La promotion est caractérisée par une grande instabilité génomique et une augmentation de la perte d’homéostasie. L’instabilité génomique est due à des mutations de deux types de gènes: Les gènes portiers (gate keeper genes) : ils assurent le contrôle du passage à une étape ultérieure du cycle cellulaire. Les gènes soignants (care taker genes) : ils assurent physiologiquement la réparation des anomalies liées à l’ADN. Leur inactivation entraîne une instabilité accrue et une accumulation d’anomalies génétiques (mutation, perte d’hétérozygotie, modifications épigénétiques, aussi dénommées «épimutation » par hypo/hyperméthylation, désacétylation, etc.). Ces points de contrôle et de réparation altérés, la cellule cancéreuse a désormais perdu la capacité à « reconnaître sa vieillesse », initier sa mort et réparer les dommages de son ADN.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. GENERALITES
1.1 Le cancer
1.1 .1 Terminologie et étymologie
1.1 2. Mécanisme
1.1.3. Etapes
1.1.4. Facteurs de risque
1.1.5. Diagnostic
1.1.6. Traitement
1.2. Infection à VIH
1.2.1. Agent pathogène
1.2.2. Physiopathologie
1.2.3. Histoire naturelle de l’infection par le VIH
1.2.4. Classifications des manifestations cliniques
1.2.5. Diagnostic biologique de l’infection par le VIH
1.2.6. Prévention
1.3 CANCER ET VIH
II. REVUE DE LA LITTERATURE
Il.1. Dans le monde
/1.1.1 En Australie
Il.1.2 Aux USA
Il.1.3 En Asie
Il.2. En Afrique
Il.2.1. En Afrique du sud
Il.2.2. En Afrique de l’est
Il.2.3. En Afrique de l’ouest
III. OBJECTIFS
111.1 OBJECTIF GENERAL
111.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
IV. CADRE ET CHAMP D’ETUDE
IV.l. Région sanitaire des Hauts-Bassins
IV.2. Centre hospitalier universitaire Souro SANOU de Bobo-Dioulasso
IV.3. Le service de chirurgie générale et viscérale adulte: chirurgie B
V. Méthodologie
V.l. Type et période d’étude
V.2. Population d’étude
V.2.1. Critères d’inclusion
V.3. Echantillonnage
VA. Description des variables étudiées
VA.l. Données sociodémographiques
V.4.2. Données cliniques
V.4.3. Données paracliniques
V.S. Définitions opérationnelles
V.6. Collecte des données
V.7. Analyse des données
VI. CONSIDERATIONS ETHIQUES
VII. RESULTATS
VII.l. Description des caractéristiques de la population d’étude
VII.LL Données sociodémographiques
VII.1.2. Données cliniques et paracliniques
VII.1.3. Données thérapeutiques
V11.2. Description des caractéristiques des patients présentant une Co-morbidité cancer et VIH
VII.2.1. Données sociodémographiques
VII.2.2. Données cliniques
VII.2.3. Données thérapeutiques
VIII. DISCUSSION ET COMMENTAIRES
VIII.1. Limites de l’étude
V1I1.2. Discussion des principaux résultats
VII1.2.1. Caractéristiques générales de la population d’étude à l’inclusion
VIII.2.2. Patients présentant une Co-morbidité cancer et VIH
CONCLUSION

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