Le cancer de la prostate et ses traitements
Selon la ligue Suisse contre le cancer (2017) :
« Chaque année, on dénombre 6200 nouveaux cas de cancer de la prostate, ce qui en fait le cancer le plus fréquent ; il représente 29% des cancers chez l’homme. Pratiquement tous les patients (99%) .
La prostate est une glande présente chez l’homme et fait partie du système reproducteur masculin. L’homme peut vivre sans ; cependant elle est indispensable à la fertilité. Les testicules produisent des spermatozoïdes qui vont se rendre, via le canal déférent, au niveau des vésicules séminales servant de réservoir aux spermatozoïdes. La prostate entoure la partie supérieure de l’urètre, qui est située immédiatement sous le col de la vessie. Sa fonction est de produire des sécrétions contribuant à former le sperme et à se mélanger aux spermatozoïdes afin d’assurer l’alcalinité et la qualité de la mobilité. Lors du coït, les sécrétions sont acheminées via le conduit déférent jusqu’à l’extrémité du pénis. En effet, il se prolonge par le canal éjaculateur et se termine par l’urètre (Smeltzer, Bare, Longpré, & Pilote, 2011). Le cancer de la prostate prend naissance dans les cellules glandulaires. Il en résulte d’une multiplication anormale et désordonnée des cellules dont la croissance échappe au mécanisme de contrôle qui régule le développement des tissus normaux. Le cancer a tendance à s’étendre aux tissus voisins par le biais des voies sanguines et lymphatiques, ce qui amène alors à des métastases (Ellsworth, Heaney, Gill, Camilleri, & Cosset, 2009, p.27). Afin de procéder à un dépistage du cancer, le médecin va effectuer divers examens. Une anamnèse, une palpation de la prostate par le toucher rectal et une analyse de la valeur du taux de protéine antigène prostatique spécifique (PSA) vont être effectuées.
La PSA est présente dans le sang et permet de fluidifier le sperme. Lors d’un cancer, le taux de cette valeur est élevé (Jenny, Marti, Schär, & Witschi, 2015). Une biopsie prostatique par échographie transrectale va être pratiquée pour confirmer le diagnostic et déterminer l’agressivité des cellules cancéreuses selon une échelle appelée « score de Gleason ». Un bilan d’extension comprenant d’autres examens telle que l’imagerie (IRM, scintigraphie, examen tomodensitométrique) sera également effectué (Ellsworth et al., 2009).
La société canadienne du cancer (2016) développe les signes et symptômes :
« Il est possible que le cancer de la prostate ne cause aucun signe et symptôme aux tout premiers stades, car, en général, il se développe lentement. Les symptômes apparaîssent lorsque la tumeur augmente de taille ou se développe dans les tissus et les organes voisins. Les changements des mictions, la présence de sang dans l’urine ou le sperme et les douleurs lors de l’éjaculation sont les symptômes les plus fréquents ».
Il existe différents traitements qui vont être choisis selon les besoins de chaque personne, l’espérance de vie, les comorbidités et le stade du cancer. Selon le site de l’Hôpital Universitaire de Genève (HUG, 2016), la surveillance active est un traitement qui consiste à effectuer un examen clinique, un dosage de PSA, un toucher rectal et une biopsie, tous les 6 mois. En effet, lorsque celui-ci se développe très lentement, il est possible de choisir cette attitude afin d’observer et d’agir suffisamment tôt selon la progression tumorale. Cette surveillance est proposée pour des patients âgés (Ellsworth et al., 2009).
La chirurgie consiste à une prostatectomie radicale (ablation de la prostate et des vésicules séminales) suivie par une radiothérapie externe en cas d’échec local et une mise en place d’hormonothérapie en cas de diffusion de métastases. La chirurgie est la plus préconisée lorsque le cancer est localisé. Il est recommandé, pour un stade avancé de la maladie, le traitement de radiothérapie adjuvante à la prostatectomie, pour son efficacité, malgré les complications qui s’en suivent. La curiethérapie est une radiothérapie interne qui consiste à implanter sous anesthésie générale des grains radioactifs au niveau de la prostate, durant douze mois. L’hormonothérapie est utilisée pour stopper les progrès du cancer plutôt que de le guérir. En effet, la testostérone agit sur le fonctionnement et le volume de la prostate grâce à des enzymes qui la transforment. C’est pourquoi, on administre un traitement qui va supprimer le taux de testostérone et, par conséquent, diminuer le volume de l’épithélium de la glande (Ellsworth et al., 2009 ; Smeltzer et al., 2011).
Des chercheurs ont différencié des groupes en fonction de la probabilité de progression de la tumeur : à risque faible, à risque intermédiaire et à haut risque. Ceci a pour but d’aider le médecin dans le choix de l’option thérapeutique la plus adaptée. Les patients à faible risque sont amenés à recouvrir à une prostatectomie totale ou à une radiothérapie. Pour les patients à haut risque et sujet à un échec, il est recommandé une combinaison thérapeutique entre l’association radiothérapie et l’hormonothérapie. Cependant, au vu des évolutions rapides du cancer de la prostate, le choix des traitements demande une certaine vigilance de la part du patient et du personnel médical (Ellsworth al., 2009, p.79-82).
Les complications suite aux traitements
Toute opération chirurgicale peut présenter des risques infectieux, hémorragiques et provoquer des douleurs locales moyennement gérables. Les conséquences fonctionnelles les plus courantes suite à une chirurgie de la prostate, sont l’incontinence urinaire et l’insuffisance éjaculatrice et érectile. L’hormonothérapie, annulant les effets des hormones mâles, peut faire apparaître des signes de féminité et de dépression (Cussenot, Fournier, & Muntz, 2004 ; Ellsworth et al., 2009). Les effets secondaires de la radiothérapie externes et internes, varient selon le dosage de radiation, de la localisation et de la tolérance de l’individu. Les manifestations peuvent survenir après la deuxième, voir la troisième semaine suivant le traitement. Elle peut engendrer de fortes diarrhées, des crampes abdominales et des douleurs rectales. Les complications rectales vont d’une simple fragilité capillaire avec parfois des selles sanglantes jusqu’à des ulcères rectaux parfois graves. La radiothérapie peut engendrer une inflammation de la vessie, se manifestant par des troubles urinaires fréquents voir de l’incontinence. Suite aux rayons externes, le taux d’impuissance sexuelle varie de 10% à 50% (Ellsworth et al., 2009).
La qualité de vie des hommes suite à un cancer de la prostate
La perte de la fonction urinaire a des répercussions psychologiques, matérielles, sociales et affecte la qualité de vie (Boggio, Grezet-Bento de Carvalho, & Iselin, 2004 ; Ellsworth et al., 2009). La récupération de la fonction érectile va dépendre de divers facteurs comme l’âge, la fréquence et la qualité des rapports sexuels préopératoires ainsi que l’ablation ou non des nerfs érecteurs durant l’opération. Le trouble qui a un impact sur la qualité de vie et qui diffère selon la conception de la sexualité, semble être perçu comme « une perte de la relation intime » pour l’individu et le partenaire.
La relation sexuelle n’étant qu’un aspect de la vie de couple, la plupart perçoivent le changement comme une période d’adaptation (Boggio et al., 2004) .
|
Table des matières
Introduction
Etat des connaissances et question de recherche
Le cancer de la prostate et ses traitements
Les complications suite aux traitements
La qualité de vie des hommes suite à un cancer de la prostate
L’impact du cancer de la prostate sur la vie des conjoints
Les stratégies d’adaptation dyadiques
Question de recherche
Cadre de référence
Méthode
Devis
Banques de données
Mots Mesh
Critères de séléction
Stratégies et analyses de recherche
Grilles d’analyse
Résultats
Qualité méthodologique des articles sélectionnés
Présentation des résultats
Les stratégies d’adaptation positives en termes de coping
Les stratégies d’adaptation négatives en termes de coping
Les stratégies d’adaptation dyadiques
Les prédicteurs et les facteurs influençant la détresse psychologique et la
qualité de vie
Discussion
Stratégies centrées sur l’émotion
Stratégies centrées sur la recherche du soutien social
Stratégies centrées sur le problème
Limites et points forts de la revue de littérature
Implications pour la pratique infirmière
Conclusion
Télécharger le rapport complet