Le cancer colorectal

Le cancer colorectal

Incidence et mortalitรฉ

La France fait partie des pays pour lesquels le risque de cancer du colorectal (CCR) est รฉlevรฉ avec plus de 42 000 nouveaux cas estimรฉs en 2012. En France, le cancer colorectal se situe, tous sexes confondus, au troisiรจme rang des cancers les plus frรฉquents. Chez lโ€™homme, il se place au troisiรจme rang (derriรจre celui de la prostate et du poumon) en termes dโ€™incidence et au deuxiรจme rang (derriรจre le cancer du poumon) en termes de mortalitรฉ. Chez la femme, il se situe au deuxiรจme rang (derriรจre le cancer du sein) en termes dโ€™incidence et au troisiรจme rang (derriรจre le cancer du sein et du poumon) en termes de mortalitรฉ (INCa, 2013 www.ecancer.fr). Il survient en grande majoritรฉ chez les personnes รขgรฉes de 50 ans et plus. Dโ€™aprรจs les estimations, le nombre de cancers colorectaux devrait augmenter dans les prochaines annรฉes pour atteindre 45 000 nouveaux cas annuels en 2020. Au niveau mondial, le cancer colorectal se situe au troisiรจme rang en termes dโ€™incidence avec 1.4 millions de nouveaux cas par an et au quatriรจme rang en termes de mortalitรฉ avec 800 000 dรฉcรจs par an (Globocan 2012 www.globocan.iarc.fr).

Lโ€™incidence ne varie pas de faรงon significative ces derniรจres annรฉes contrairement ร  la mortalitรฉ qui diminue depuis les annรฉes 1980 notamment grรขce ร  un dรฉpistage plus prรฉcoce (Mandel et al. 2000) et aux progrรจs thรฉrapeutiques avec lโ€™arrivรฉe de la chimiothรฉrapie et, plus rรฉcemment, des thรฉrapies ciblรฉes (Peeters and Price 2012).

Anatomie du cรดlon

Le cรดlon ou gros intestin mesure en moyenne 1,5 m pour un diamรจtre moyen de 7 cm. Il forme un cadre autour de l’intestin grรชle, en bordure de la cavitรฉ abdominale. Son rรดle est de terminer la digestion, de rรฉcupรฉrer l’eau du chyme intestinal et d’รฉvacuer les dรฉchets rรฉsiduels vers le rectum. Le cรดlon se divise en plusieurs segments : le cรดlon ascendant ou droit ; le cรดlon transverse ; le cรดlon descendant ou gauche ; le cรดlon sigmoรฏde (Figure 2).

Un cancer peut se dรฉvelopper dans nโ€™importe quelle portion du cรดlon. Nรฉanmoins, dans plus de la moitiรฉ des cas, le cancer touche le cรดlon sigmoรฏde. La paroi du cรดlon est constituรฉe de quatre couches diffรฉrentes qui se superposent (figure 3) :
โžค La muqueuse (couche la plus interne) : le cรดlon n’a pas de villositรฉs mais uniquement des cryptes ou glandes dites ยซ de Lieberkuhn ยป (cellules caliciformes, majoritaires et entรฉrocytes) qui constituent lโ€™unitรฉ fonctionnelle du cรดlon.
โžค La sous-muqueuse : tissu conjonctif vascularisรฉ, rรฉseau de nerfs sympathiques.
โžค La musculeuse (deux couches de muscles) : elle comprend une couche circulaire interne et une couche longitudinale externe, constituรฉes de cellules musculaires lisses. Entre ces deux couches, on observe des plexus nerveux, les plexus d’Auerbach, responsables de l’innervation vรฉgรฉtative du tube digestif.
โžค La couche sรฉreuse (couche externe) : au niveau du cรดlon, la sous-sรฉreuse correspond ร  un tissu adipeux et vascularisรฉ, bordรฉ de la sรฉreuse (pรฉritoine) en pรฉriphรฉrie. Au niveau du moyen et du bas rectum, il n’existe pas ร  proprement parler de sรฉreuse (pas de pรฉritoine). Le tissu adipeux pรฉrirectal audelร  de la musculeuse est nommรฉ mรฉsorectum.

Lโ€™homรฉostasie de lโ€™รฉpithรฉlium colique est basรฉe sur un renouvellement rapide et constant de la monocouche รฉpithรฉliale. A partir des cellules souches, les cellules vont prolifรฉrer et se diffรฉrencier tout en remontant le long de la glande, puis vont รชtre exfoliรฉes en haut. On parle de turn-over cellulaire. La durรฉe du turnover cellulaire intestinal est de 2 ร  7 jours (Crosnier et al. 2006). La prolifรฉration anarchique de cellules peut aboutir ร  la formation dโ€™un cancer colorectal. La premiรจre anomalie dรฉcelable sera les lรฉsions prรฉ-nรฉoplasiques qui pourront รฉvoluer vers un adรฉnome puis un adรฉnocarcinome qui constituent la plupart de cancers colorectaux.

Facteurs de risque

Lโ€™รขge
Le cancer colorectal est un cancer dont la frรฉquence augmente avec lโ€™รขge. Il est ainsi rarement diagnostiquรฉ avant 45 ans. Lโ€™รขge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans.

Les habitudes de vie
Le cancer colorectal semble รชtre associรฉ ร  un rรฉgime alimentaire pauvre en fibres ainsi quโ€™ร  une consommation importante de viande rouge, de charcuterie, de graisses animales et de boissons alcoolisรฉes (Shaukat et al. 2017). Le tabagisme augmente modรฉrรฉment mais significativement le risque de cancer colorectal, surtout lorsquโ€™il est important et dure depuis longtemps (Hooker et al. 2008). Enfin, la sรฉdentaritรฉ et le surpoids sont deux facteurs de risque identifiรฉs ; ร  lโ€™inverse, une activitรฉ physique rรฉguliรจre est un facteur protecteur. Les risques de dรฉvelopper un cancer du cรดlon auxquels sont exposรฉs des sujets ayant une forte activitรฉ physique sont de 18 % et 20 % infรฉrieurs, respectivement chez lโ€™homme et la femme, ร  ceux dont lโ€™activitรฉ physique est minimale. Cette corrรฉlation nโ€™est pas retrouvรฉe dans le cas du cancer du rectum (Samad et al. 2005).

Lโ€™exposition ร  des polluants et ร  des substances chimiques
Une corrรฉlation a รฉtรฉ observรฉe entre lโ€™exposition prolongรฉe ร  lโ€™amiante et la survenue de cancer colorectal (Paris et al. 2017).

Les facteurs individuels
Les maladies inflammatoires chroniques de lโ€™intestin (MICI), comme la maladie de Crohn et la colite ulcรฉreuse, augmentent le risque de cancer, notamment lorsquโ€™elles รฉvoluent depuis plus de 10 ans (Bernstein et al. 2001). Les femmes ayant รฉtรฉ atteintes dโ€™un cancer du sein, de lโ€™ovaire ou de lโ€™utรฉrus ont รฉgalement un sur-risque modรฉrรฉ de dรฉvelopper un nouveau cancer au niveau du cรดlon ou du rectum (Lu et al. 2001).

Les facteurs familiaux et gรฉnรฉtiquesย 

Le risque dโ€™avoir un cancer colorectal est plus รฉlevรฉ lorsquโ€™un ou plusieurs parents du premier degrรฉ ont dรฉjร  รฉtรฉ atteints par la maladie, notamment avant lโ€™รขge de 50 ans (Jasperson et al. 2010). Selon lโ€™Institut de veille sanitaire (InVS), les cancers colorectaux hรฉrรฉditaires reprรฉsentent moins de 5 % des cas, et surviennent principalement avant 40 ans, plus particuliรจrement au niveau du cรดlon droit (Steinke et al. 2013).

Deux formes familiales, liรฉes ร  des mutations gรฉnรฉtiques spรฉcifiques, sont identifiรฉes :
โ€ข La polypose recto-colique familiale (Familial adenomatous polyposis), maladie associรฉe ร  la mutation du gรจne APC, gรจne suppresseur de tumeur, sur le bras long du chromosome 5. Cette mutation est responsable de lโ€™apparition de centaines de polypes ร  lโ€™รขge adulte (Powell et al. 1993).
โ€ข Le syndrome de Lynch, ou cancer hรฉrรฉditaire du cรดlon sans polypose (HNPCC, Hereditary non polyposis colon cancer), caractรฉrisรฉ par des mutations dans les gรจnes impliquรฉs dans le systรจme de rรฉparation des mรฉsappariements de lโ€™ADN (famille des gรจnes MMR). Ces mutations entraรฎnent des accumulations dโ€™insertions/dรฉlรฉtions qui peuvent รชtre sur des gรจnes pro-oncogรฉniques ou suppresseurs de tumeurs. Cette maladie se caractรฉrise par des tumeurs colorectales prรฉcoces mais aussi moins frรฉquemment par des cancers de lโ€™intestin grรชle, de lโ€™endomรจtre, de lโ€™ovaire, des voies urinaires, de lโ€™estomac et des voies biliaires (Lynch and Smyrk 1996).

Symptรดmes, dรฉpistage et diagnostic

Les cancers colorectaux se dรฉveloppent souvent en silence, sans provoquer de symptรดme particulier. Ils peuvent rester longtemps imperceptibles. Nรฉanmoins, certains signes peuvent รชtre rรฉvรฉlateurs dโ€™un cancer :
โ€ข Les troubles persistants ou soudains du transit intestinal : constipation soudaine ou qui sโ€™aggrave, diarrhรฉe sui se prolonge, augmentation du volume abdominal, selles plus รฉtroites que dโ€™habitude, des vomissements etcโ€ฆ
โ€ขย Des saignements et douleurs, crampes
โ€ข Les symptรดmes plus rares : glaires รฉmises par lโ€™anus, anรฉmie .

Depuis mai 2015, le dรฉpistage organisรฉ du cancer colorectal consiste en la rรฉalisation d’un test immunologique appelรฉ FIT (faecal immunology test), rapide et indolore ร  effectuer chez soi. Le prรฉlรจvement sera ensuite envoyรฉ en laboratoire pour รชtre analysรฉ. Le test immunologique repose sur la dรฉtection de lโ€™hรฉmoglobine humaine grรขce ร  lโ€™utilisation dโ€™anticorps mono ou poly-clonaux spรฉcifiques de la globine (Barrows 1978). La mรฉthode prรฉsente un certain nombre dโ€™avantages : elle est sรฉlective dโ€™un saignement dโ€™origine colorectale et humaine, sโ€™affranchit de contraintes alimentaires et permet une lecture automatisรฉe. Si le rรฉsultat de ce test est positif, une coloscopie sera alors prescrite. La coloscopie constitue l’examen de rรฉfรฉrence pour visualiser l’intรฉrieur de l’intestin. Il permet aussi de dรฉceler et retirer d’รฉventuels polypes avant qu’ils n’รฉvoluent en cancer. Si la paroi du cรดlon prรฉsente des irrรฉgularitรฉs, une biopsie sera effectuรฉe. Seul lโ€™examen anatomopathologique permet de conclure de faรงon dรฉfinitive si les lรฉsions prรฉlevรฉes sont cancรฉreuses ou non. Dans le cas oรน un cancer est diagnostiquรฉ, lโ€™examen des cellules et des tissus prรฉlevรฉs aura pour objectif de prรฉciser le type de cancer dont il sโ€™agit ainsi que de dรฉterminer lโ€™atteinte des couches de la paroi du cรดlon ou du rectum oรน les cellules cancรฉreuses se sont dรฉveloppรฉes. Cela donne une premiรจre indication sur lโ€™รฉtendue de la maladie et contribue ร  dรฉfinir le stade du cancer.

La carcinogรฉnรจse colorectaleย 

Les cellules de la muqueuse digestive, et en particulier les cellules de la muqueuse colorectale, ont un taux de prolifรฉration รฉlevรฉ aboutissant au renouvellement de lโ€™รฉpithรฉlium en 3 ร  6 jours. Plusieurs milliards de cellules sont ainsi renouvelรฉes, ce qui reprรฉsente autant de divisions cellulaires, de rรฉplication de lโ€™ADN, et donc dโ€™erreurs de rรฉplications rรฉparรฉes, ou non, par des systรจmes multiples en gรฉnรฉral trรจs efficaces. Ces anomalies de rรฉplication sont en gรฉnรฉral sans consรฉquences. Cependant, lorsquโ€™elles touchent des gรจnes importants dans le contrรดle du fonctionnement cellulaire, elles peuvent รชtre le point de dรฉpart dโ€™un processus de carcinogรฉnรจse. La carcinogenรจse colorectale rรฉsulte de lโ€™acquisition par les cellules de lโ€™รฉpithรฉlium colorectal dโ€™anomalies gรฉnรฉtiques aboutissant ร  une dรฉrรฉgulation de la prolifรฉration et de la mobilitรฉ/invasivitรฉ des cellules (Kinzler et Vogelstein 1996; Jones et Baylin 2002). Ces anomalies gรฉnรฉtiques sont acquises de faรงon progressive, ce qui a permis de dรฉfinir des sรฉquences dโ€™apparition de mutations.

Gรฉnรฉtique et cancer du cรดlon

Classiquement, il a รฉtรฉ identifiรฉ trois voies initiatrices de la cancรฉrogรฉnรจse colorectale.

Lโ€™instabilitรฉ chromosomique : cancers LOH+

Cโ€™est le mรฉcanisme molรฉculaire de cancรฉrogenรจse le plus frรฉquent dans le cancer colorectal : il concerne 80 ร  85% des cancers colorectaux sporadiques et il est observรฉ de faรงon prononcรฉe au cours de la PAF (Lengauer et al. 1998). Ces cancers sont appelรฉs LOH+ (Loss of Heterozygoty) ou MSS (Microsatellite Stability) ou CIN (Chromosomal Instability). Les cellules cancรฉreuses ont un contenu anormalement รฉlevรฉ en ADN (hyperploรฏdie), des pertes chromosomiques frรฉquentes (17p, 18q et 5q) et des mutations frรฉquentes des gรจnes APC, p53 et K-RAS (Fearon et Vogelstein 1990 ; Baker et al. 1989). Plus rรฉcemment, plusieurs รฉtudes ont dรฉcrit des mutations dans le domaine exonuclรฉase de lโ€™ADN ploymรฉrase ฮต (The Cancer Genome Atlas Network 2012). Le gรจne APC est un gรจne suppresseur de tumeur garde barriรจre (Aoki et Taketo 2007). Sa mutation constitutionnelle est responsable de la PAF (Kinzler et Vogelstein 1996). La mutation de ce gรจne est prรฉcoce dans le dรฉveloppement du cancer colorectal : son inactivation entraรฎne une prolifรฉration accrue des cellules de lโ€™รฉpithรฉlium colique (Otori et al. 1998). La mutation du gรจne KRAS est elle aussi prรฉcoce dans la sรฉquence adรฉnomecancer. Il sโ€™agit dโ€™un oncogรจne et sa mutation activatrice entraรฎne une augmentation de lโ€™activitรฉ cellulaire avec transformation dโ€™une hyperprolifรฉration des cellules รฉpithรฉliales en adรฉnome (Santini et al. 2008). Le gรจne suppresseur de tumeur TP53 code pour la protรฉine p53 dont le rรดle est celui de ยซ gardien du gรฉnome ยป. Elle bloque le cycle cellulaire, permettant la rรฉparation des lรฉsions de lโ€™ADN, et induisant la mort cellulaire si les lรฉsions nโ€™ont pu รชtre rรฉparรฉes (Lane 1992). Sa mutation inactivatrice est plus tardive dans le dรฉveloppement du cancer colorectal autorisant la survenue dโ€™altรฉrations gรฉnรฉtiques multiples (Leslie et al. 2002).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LE CANCER COLORECTAL
I. Incidence et mortalitรฉ
II. Anatomie du cรดlon
III. Facteurs de risque
1. Lโ€™รขge
2. Les habitudes de vie
3. Lโ€™exposition ร  des polluants et ร  des substances chimiques
4. Les facteurs individuels
5. Les facteurs familiaux et gรฉnรฉtiques
IV. Symptรดmes, dรฉpistage et diagnostic
V. La carcinogรฉnรจse colorectale
1. Gรฉnรฉtique et cancer du cรดlon
a. Lโ€™instabilitรฉ chromosomique : cancers LOH+
b. Lโ€™instabilitรฉ microsatellitaire
c. Lโ€™hypermรฉthylation des รฎlots CpG
2. Les voies molรฉculaires impliquรฉes
a. Le gรจne APC ou la voie Wnt/ฮฒ-catรฉnine
b. Voie du TGF-ฮฒ
c. Voie TP53
VI. Classification de la progression tumorale
CHAPITRE II : LES TRAITEMENTS DU CANCER COLORECTAL
I. La chirurgie
II. La chimiothรฉrapie
1. 5-fluorouracile
2. Oxaliplatine
3. Irinotรฉcan
III. Les thรฉrapies ciblรฉes
1. Les inhibiteurs du VEGF
2. Les inhibiteurs de lโ€™EGFR
3. Combinaison anti-EGFR et anti-VEGF
IV. Immunothรฉrapie
CHAPITRE III. Lโ€™ANGIOGENESE
I. Dรฉfinition
II. Lโ€™angiogรฉnรจse tumorale
1. Dรฉcouverte du lien angiogรฉnรจse/cancer
2. Croissance tumorale et transition angiogรฉnique
3. Rรฉseau vasculaire tumoral
4. Rรฉgulateurs de lโ€™angiogรฉnรจse
CHAPITRE IV. LA REGULATION DE Lโ€™ANGIOGENESE
I. Le VEGF
II. Les rรฉcepteurs du VEGF
1. VEGFR-1
2. VEGFR-2
3. VEGFR-3
4. NRP-1 et NRP-2
III. Les autres mรฉdiateurs de lโ€™angiogรฉnรจse
1. FGFR
2. PDGFR
3. Angiopoรฏetine et Tie-2
IV. Signalisation et rรฉgulation du VEGF
V. Thรฉrapies anti-angiogรฉniques
1. Bevacizumab
2. Aflibercept
3. Rรฉgorafรฉnib
4. Ramucirumab
5. Les marqueurs prรฉdictifs de lโ€™efficacitรฉ
CHAPITRE V. LA TRANSITION EPITHELIO-MESENCHYMATEUSE
I. Dรฉfinition
II. EMT et cancers
III. Hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ tumorale
IV. Les facteurs de transcription impliquรฉs
OBJECTIFS DES TRAVAUX
ARTICLE
DISCUSSION ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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