Le canal de la Marne au Rhin à Bischheim et Schiltigheim

Le sujet d’étude de mon projet individuel est le canal de la Marne au Rhin, plus précisément une partie du canal située en périphérie de Strasbourg. Le tronçon étudié traverse deux communes faisant partie de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS): Bischheim et Schiltigheim.  canal, long de 312 km, relie Vitry-le François à Strasbourg. Il traverse divers paysages, ruraux ou urbains, entre la Marne et le Rhin qui matérialise la frontière Est de la France en Alsace. Dés l’entrée du canal dans l’agglomération Strasbourgeoise, celui-ci se trouve rapidement inclus dans le tissu urbain environnant. Il y constitue alors une limite tant physique que paysagère, c’est un lieu de rupture. Ce phénomène est particulièrement perceptible lors de la traversée des communes de Bischheim et de Schiltigheim. En effet, le canal constitue une limite entre deux zones d’habitat de densités différentes : du côté gauche une zone d’habitat collectif (barres et tours) et du côté droit de l’habitat individuel et pavillonnaire. Il apparaît de ce fait comme une limite entre deux unités paysagères. Le projet d’aménagement envisagé concerne plus particulièrement la berge gauche du canal, la berge droite étant déjà équipée d’une piste cyclable à  double sens. La berge est destinée aux piétons et fait l’objet d’une fréquentation élevée mais n’est pas équipée en conséquence à l’heure actuelle.

Présentation du territoire d’étude

Les villes de Bischheim et Schiltigheim 

Bischheim et Schiltigheim se situent dans le Nord de l’Alsace, dans le département du Bas-Rhin (67). Ces deux villes font partie de l’agglomération Strasbourgeoise. Elles constituent les faubourgs Nord de la capitale Alsacienne et font toutes deux partie de la CUS (Communauté Urbaine de Strasbourg). La CUS compte 28 communes ce qui représente une population d’environ 450 000 habitants.

Bischheim, ville de 17000 habitants, est la 7ème commune du département et la 10ème d’alsace. Elle s’étend sur une superficie de 4,41 km². Elle est bordée à l’Est par l’Ill (important affluent du Rhin) et traversée par le canal de la Marne au Rhin. Bischheim est située au Nord de Schiltigheim. Cette dernière compte un peu plus de 30000 habitants sur une superficie de 7,63 km² et se place ainsi au 3ème rang du département. Elle est bordée au Sud par Strasbourg, sa limite Est est également l’Ill, de même le canal de la Marne au Rhin traverse la ville selon un axe Nord-Sud.

Historique 

Le canal hier

La réalisation

L’idée de relier les voies navigables du bassin versant de la Seine à la grande voie rhénane a émergé dés la fin du 18ème siècle. Cependant, ce n’est qu’en 1826 que l’étude officielle pour cette voie de navigation fût réalisée par Mr. Brissos, ingénieur des Ponts et Chaussées. Ce projet représentait un véritable défi technique pour l’époque du fait de contraintes géographiques importantes. En effet, le tracé retenu passe par le Sud des Ardennes entre Vitry-le-François et Nancy puis il franchit la ligne des Vosges par la trouée du col de Saverne, entre Nancy et Strasbourg. Il s’agit donc d’un canal de jonction à biefs de partage. Sa construction fût décidée par la Loi du 3 Juillet 1838 dans l’optique de créer une voie fluviale reliant Paris à l’Est de la France. Le canal devait permettre une liaison batelière entre la Marne, la Meuse, la Moselle, la Sarre et le Rhin. La réalisation des travaux fût confiée à Charles-Etienne Collignon, ingénieur polytechnicien. Les travaux débutèrent en 1839 et le secteur Ouest (Vitry-le-François à Nancy) fût opérationnel dés 1851. Le tronçon Est (Nancy à Strasbourg) fût quant à lui achevé en 1853. C’est un canal pour petits gabarits. Le gabarit original était le gabarit « Becquey », des écluses de 34,5m de long et 5,20m de large, avec un mouillage (profondeur de l’eau) de 1,80m. La loi du 5 Août 1879 lança la modernisation du réseau existant par la mise au gabarit « Freycinet » (longueur : 39m et largeur : 5,20m) pour des péniches de 350 à 400 tonnes. Par la suite de nombreux travaux de modernisation et de restauration ont eu lieu sur le canal. Le gabarit « Freycinet » est toujours d’actualité sur le canal de la Marne au Rhin.

Le halage

Le halage était le seul moyen de traction des bateaux jusqu’à l’apparition des automoteurs (péniches à moteur). Le halage à col d’homme fût le plus utilisé jusque dans les années 1920. Les haleurs marchaient le long du cours d’eau sur les chemins de halage, la vitesse de déplacement était faible, environ 2km/heure. Ils tiraient les péniches à l’aide de sangles et de harnais en cuir ou en chanvre ; c’était un travail très physique. Le halage animal était plus rapide mais aussi plus coûteux. Les mulets et les chevaux remplacèrent progressivement les hommes pour tirer les bateaux à partir du début du 20ème siècle. Les mulets du Poitou étaient très adaptés pour ce travail car ils avaient un pas sûr et des sabots solides.

Le halage mécanique apparaît sur le canal de la Marne au Rhin dés 1933. Les péniches sont tirées par de petits tracteurs électriques sur rails ou sur pneumatiques. Ce mode de traction fût rendu obligatoire en 1939 ce qui marqua la fin du halage animal bien qu’il subsista parfois par endroit jusque dans les années 1950.

La motorisation est apparue après la seconde guerre mondiale, on parle alors d’automoteur. L’investissement était beaucoup plus important mais le rendement des voies d’eau s’en est ainsi trouvé accru. Du fait de son autonomie, l’automoteur présente une grande souplesse d’utilisation.

Sur les berges
Avec l’apparition des automoteurs, les chemins de halage ont été libérés. Aujourd’hui ils sont principalement dédiés à l’entretien des berges du canal. Cependant les piétons sont autorisés à les emprunter. L’article 62 du décret de 1932 indique que « nul ne peut, si ce n’est à pied, circuler sur les digues et chemins de halage ». La berge droite du tronçon étudié accueille une piste cyclable dans le cadre du plan national de développement des « voies vertes », officialisé par le Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) du 15 Décembre 1998. VNF, pour ce qui le concerne, a choisi d’accompagner cette politique de développement des « voies vertes » en mettant à la disposition de tous, dans un cadre de partenariat, les chemins de halage. La berge droite fait donc l’objet d’une superposition de gestion entre VNF et le Conseil Général du Bas-Rhin, sur une distance de 57 km entre Lutzelbourg et Strasbourg.

Les différentes fonctions et atouts du site

Etant donnée la fréquentation non négligeable des abords du canal il est vraisemblable que les berges offrent un certain nombre d’avantages aux citadins. Il semble exister plusieurs raisons expliquant cette attirance. Le canal représente à l’heure actuelle l’un des seuls espaces libres dans la zone et remplit à cet effet des fonctions diverses.

Une fonction sociale

Amélioration du cadre de vie des citadins 

Du fait de sa longueur importante et de sa relative linéarité, le canal traverse des paysages périurbains et urbains variés. Une promenade sur la berge gauche offre ainsi un dépaysement important au milieu de la ville. Son inclusion relativement importante dans le tissu urbain confère un avantage certain aux usagers, puisqu’il représente un lieu calme et isolé de proximité. La berge du canal remplit les mêmes fonctions qu’un espace vert à part entière, seule diffère la configuration spatiale puisque cet « espace vert » est tout en longueur. Il répond à des besoins de calme et de bien-être. C’est un lieu de promenade, de détente, de récréation et de pratiques sportives qui permet de s’éloigner des nuisances urbaines telles que le bruit, la pollution ou le stress. Bien qu’inclus dans le tissu urbain, le canal présente l’avantage de ne pas être longé par une voie de circulation importante, source potentielle de nuisances. Sur la partie étudiée, la berge n’est en contact qu’avec de petites rues et l’arrière des parcelles de maisons individuelles.

Une ambiance particulière 

La berge du canal offre de l’apaisement, la position relativement isolée du canal permet de mettre le promeneur en contact avec une forme de nature particulière, relativement authentique, différente des espaces verts urbains aménagés. La présence de l’eau, du léger clapotis des vagues contre la berge, des cygnes et des canards ainsi que de divers passereaux participent à un éveil des sens. Bien que le canal n’héberge pas une vie florissante la cinquantaine de cygnes présente en permanence concourt à créer l’animation. La forte représentation des cygnes dans cette aire périurbaine est due au fait qu’ils soient nourris par les citadins.

Régulièrement des passants les nourrissent avec du pain. Ils trouvent le complément à leur alimentation sur les berges ou directement dans l’eau du canal. L’observation des cygnes constitue ainsi l’une des principales distractions. La majorité des passants les associe aux environs du fait de leur installation ancienne. Ils font partie intégrante du paysage. On peut également observer quelques couples de canards Colvert au fil de l’eau ou en train de voler.

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Table des matières

Introduction
I. Présentation du territoire d’étude
A. Situation et localisation
1. Les villes de Bischheim et Schiltigheim
2. Le canal de la Marne au Rhin
B. Historique
1. Le canal hier
a. La réalisation
b. Le halage
2. Le canal aujourd’hui
a. Sur l’eau
i. Le transport de marchandise
ii. La plaisance
b. Sur les berges
II. Diagnostic territorial
A. Les différentes fonctions et atouts du site
1. Une fonction sociale
a. Amélioration du cadre de vie des citadins
b. Une ambiance particulière
c. Un espace de mixité
2. Une fonction paysagère
a. Séquence n°1
b. Séquence n°2
c. Séquence n°3
d. Séquence n°4
3. Une fonction de protection de la biodiversité
B. Problèmes et contraintes liés au site
1. Les gênes sensibles
a. Au niveau de la séquence n°2
b. Au niveau de la séquence n°3
c. Au niveau de la séquence n°4
2. Les problèmes pratiques
3. La contrainte principale du site
a. La fonction d’entretien des chemins de halage
b. Les origines des différentes gênes
C. Enjeux et objectifs du projet d’aménagement
III. Propositions d’aménagement
A. Les orientations d’aménagement
B. Travaux et installations
1. Travaux de terrassement et de revêtement du sol
2. Infrastructures et mobiliers
a. Les points d’accès
b. Le mobilier
C. Aménagement paysager
1. Objectifs et partis pris de l’aménagement paysager
2. Les propositions par séquence
a. La séquence n°1
b. La séquence n°2
c. La séquence n°3
d. La séquence n°4
Conclusion

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