LE CADRE PHYSIQUE, LES EQUIPEMENTS ET LES ACTIVITES ECONOMIQUES

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Les enquêtes qualitatives

Nous avons procédé à des entretiens directs avec des acteurs se trouvant dans notre univers d’enquête. Les personnes interviewées étaient très contentes d’exposer les problèmes qu’elles vivaient. Les entretiens ont été réalisés par le biais de guides qui comportent des axes thématiques que la personne est invitée à discuter. Certaines personnes ressources nécessaires à l’étude ont été contactées, à savoir :
– Le préfet du département,
– Les maires et certains responsables des services techniques des communes,
– Les chefs de brigades de la gendarmerie de la commune de Bignona,
– Les Présidents des différentes communautés rurales,
– Le Président du regroupement des chauffeurs,
– Le Directeur régional de l’AGEROUTE.
Toutes ces personnes se sont prêtées à notre attention et nous ont permis d’avoir des informations relatives à notre thème de recherche et d’étude. Des informations d’ordre général sur les mouvements des populations ainsi que sur le milieu d’étude ont été collectées. Celles-ci nous ont permis de mieux orienter les objectifs de notre recherche et d’établir des questionnaires adéquats pour la phase d’enquête.

L’ANALYSE ET LE TRAITEMENT DES DONNEES

Le traitement des données

Le traitement informatique des données recueillis sur le terrain s’est fait à l’aide des applications de Microsoft Office notamment Word et Excel ainsi qu’avec des logiciels tels que Sphinx et Arc GIS. Ces outils nous ont permis d’élaborer les questionnaires, de traiter les données et de les codifier. Ainsi les tableaux, les graphiques et les cartes obtenus, ont contribué à la confection de ce document.

Le découpage administratif

La région de Ziguinchor fait partie des 14 régions du Sénégal. Elle couvre une superficie de 7339 Km2, soit 3,74% du territoire national. Au plan de l’organisation administrative, la région est divisée en trois départements (Bignona, Oussouye et Ziguinchor). Celui de Bignona couvre 5295 Km2 alors que le département de Ziguinchor s’étend sur 1153 Km2 et le département d’Oussouye compte 891Km2 soit respectivement 72,15%, 15,75% et 12,10% de la superficie régionale. Donc Bignona est le plus grand département de la région de Cette carte est complétée par le tableau n° 3 portant sur les différentes entités administratives et les collectivités locales du département.

LE CADRE PHYSIQUE, LES EQUIPEMENTS ET LES ACTIVITES ECONOMIQUES

Le milieu physique

Le climat

Le département de Bignona a un climat de type tropical soudano-guinéen. Ce climat présente un cycle saisonnier très contrasté marqué par une longue saison sèche qui s’étale sur sept mois et une courte saison des pluies qui dure cinq mois. C’est une zone chaude et humide avec une température moyenne de 27°C. Elle est la partie la moins arrosée de la région de Ziguinchor (970 mm de pluie par an en moyenne). Vue sa position géographique, sa climatologie dépend de la dynamique des centres d’action atmosphérique que sont l’anticyclone des Açores et l’anticyclone Saharo-libyen dans l’Atlantique nord et l’anticyclone de Sainte Hélène dans l’Atlantique sud.
Ainsi la zone est soumise à trois types de vents :
 l’alizé maritime, relativement frais, de direction NNW ; son pouvoir hygrométrique est très faible ;
 l’alizé continental ou Harmattan, vent chaud et sec qui souffle en saison sèche ; son pouvoir hygrométrique est quasi-nul ;
 la mousson qui après avoir effectué un long parcours océanique, arrive sur le continent avec une humidité élevée de l’air qui apporte la pluie.22

Le relief et les sols

Bignona se trouve à environ 80km de l’océan Atlantique. Comme toute la région, la zone a une altitude assez faible. Elle est d’environ 33 mètres, ce qui donne un dénivelé moyen jusqu’à l’océan Atlantique d’environ 17 centimètres par kilomètre.
La pédologie de la croute terrestre du département de Bignona présente plusieurs types de sols présentant des aptitudes culturales différentes d’un type à l’autre. Parmi ces derniers, on peut principalement citer :
– les sols hydro morphes localisés dans les vallées et très aptes à la riziculture et au maraîchage ;
– les sols acidifiés, impropres à l’agriculture ;
– les sols ferrugineux tropicaux et ferralitiques sableux ou argilo-sableux présents au niveau des plateaux et terrasses, où ils sont exploités en culture pluvial (arachide, niébé, mil etc.)23.
On y rencontre ainsi des sols sablonneux et des sols argileux. Leur qualité permet aux populations de la zone de pratiquer leurs activités agricoles. Cependant, malgré les conditions pédologiques favorables aux activités hivernales, une partie des populations se trouve aujourd’hui déplacée à cause de la réduction des surfaces cultivables et par conséquent les campagnes, jadis prospèrent, se paupérisent. En effet, la dégradation des sols est devenue une contrainte majeure à leur mise en valeur optimale. Les facteurs souvent mis en cause sont la surexploitation des terres, les techniques culturales inappropriées, l’avancée de la langue salée, l’acidification des sols des bas-fonds et des bolongs, la perte de fertilité, l’érosion pluviale qui sévit sur les plateaux et les terrasses et l’ensablement des rizières. « La situation est d’autant plus inquiétante que le tapis végétal qui protège le sol contre l’érosion et les fortes insolations évolue dans le sens de la dégradation »24. Pendant l’hivernage, les eaux de ruissellement se dirigent vers les fleuves et les rizières notamment les plus basses. Ce phénomène est à l’origine du creusement de nombreux ravins qui entravent à la circulation des personnes dans le périmètre départemental. Toutes ces contraintes naturelles et anthropiques entrainent la perte de terres de culture et affectent sérieusement la production agricole.

La végétation

Bignona se trouve dans la zone éco-géographique forestière sud dont les ressources ligneuses sont quantitativement et qualitativement les plus riches du pays. Elles constituent également les réserves forestières les plus importantes d’où le vocable de « grenier du pays ». La zone est aussi caractérisée par une végétation diversifiée. En effet, on y retrouve de nombreuses espèces différenciées dans leur composition floristique. Elles s’intensifient du nord-est au sud-est. Les principales espèces sont soudaniennes. Toutefois, à l’intérieur des forêts, on relève la présence d’essences guinéennes. Ces formations ligneuses sont complétées par les palmerais et la mangrove. Il faut noter que : « Les forêts classées sont au nombre de 30 pour toute la région et couvrent une superficie de 116 776,30 ha dont 3908,30 ha reviennent au département de Bignona »25.Cette forêt est actuellement menacée par des actions anthropiques à savoir les feux de brousse, le défrichement de nouveaux champs et la recherche du bois d’oeuvre et de chauffe. Des espèces comme le venne et le teck sont très prisées. Dans certaines zones ils sont menacés de disparition du fait de leur abatage abusif à des fins de lucratives. Ainsi, les multiples pressions que subissent les ressources végétales se traduisent par une réduction de la biomasse végétale.

La situation des équipements

Le département de Bignona connait un déséquilibre structurel et économique notamment en ce qui concerne la répartition géographique des équipements et des infrastructures de base. En effet, la quasi-totalité est concentrée dans la commune de Bignona. Il est nécessaire d’y créer les conditions de développement durable par un aménagement équilibré de l’espace départemental.

Les services administratifs

La commune de Bignona constitue le principal point de convergence des populations du département pour les besoins d’ordre administratif. Cette situation est due à la concentration de la majorité des services étatiques à Bignona. A l’exception de la mairie qui a une influence interne, les autres structures polarisent le département. Ce qui entraine d’importants mouvements de populations des zones rurales qui sont toujours confrontées à un grand besoin de déplacement en ville pour accéder aux services administratifs. A titre d’exemple, la présence de services administratifs tels que les IEF 1 et 2, augmente le pouvoir d’attraction du centre-ville. On note aussi l’implantation de l’essentiel des équipements d’intérêt général au niveau de la commune de Bignona. Il s’agit principalement des agences de la POSTE, de la SONEES, de la SENELEC et de la SONATEL.

Les équipements scolaires

L’éducation est un secteur essentiel de tout développement économique et social d’un pays. A Bignona, l’éducation peut être considérée comme un des aspects positifs de la colonisation française car le département a très tôt reçu des structures scolaires. Les premières écoles coloniales ont été érigées depuis 1927. Selon les statistiques du Ministère de l’Education Nationale (MEN), le département détient le brut de scolarisation le plus élevé du pays. Il est estimé à 110,3% en 201026.C’est donc le département le plus scolarisé du Sénégal. Cette performance est liée à l’implantation ancienne des écoles, notamment les établissements privés catholiques. Ce niveau d’instruction élevé s’explique par l’abondance des structures scolaires. En effet, à l’exception du supérieur, tous les autres niveaux d’enseignement sont représentés. Le département compte 84 structures de la petite enfance, 259 de l’élémentaire, 68 du moyen secondaire général et une structure technique secondaire27. On note aussi la présence de Centres d’Enseignement Technique Féminin (CETF) pour la formation professionnelle et de quelques écoles coraniques. Cependant, ce nombre assez important de structures scolaires masque de sérieuses difficultés relatives à la répartition géographique des établissements scolaires. Ce problème est surtout ressenti au niveau du cycle secondaire. En fait, nous constatons un regroupement de la majorité des lycées au niveau des zones urbaines. Ce déséquilibre dans la distribution géographique des infrastructures scolaires du cycle secondaire est l’une des principales causes de déplacements des élèves vers les villes principalement la commune de Bignona. « En effet, les élèves désireux de poursuivre leurs études,…se voient obligés de migrer vers la commune, où…est concentré l’essentiel des équipement et infrastructures de base ».28 Mais depuis quelques années, l’Etat tente de corriger ce dysfonctionnement en mettant en place une politique dite d’ « Ecole de proximité ». Cette mauvaise répartition des équipements et infrastructures dans l’espace départemental se note également au niveau des structures sanitaires.

Les équipements sanitaires

Le département de Bignona abrite un nombre assez importants de structures sanitaires. Ces dernières sont constituées de centres, de cases et de postes de santé. Ils sont au nombre de 66 réparties comme suit :
– un centre de santé, appelé à tort« hôpital », et deux postes de santé à Manguiline et à Badionkoto dans la commune de Bignona ;
– un centre de santé dans la commune de Thionck-Essyl ;
– 12 postes de santé dans l’arrondissement de Tenghory ;
– 15 postes de santé plus un centre de santé dans l’arrondissement de Tendouck ;
– 16 postes de santé dans l’arrondissement de Sindian ;
– 18 postes de santé dans l’arrondissement de Kataba 1.
Il convient de signaler que, parmi ces structures sanitaires, le centre de santé de la commune de Bignona est le mieux équipé .D’ailleurs, selon son médecin chef, ce centre de santé communal mérite d’être érigé en hôpital de type 129.
L’exploitation des registres de consultation nous a permis de constater son aire d’influence. En effet, cette aire de polarisation s’étend en dehors de la commune de Bignona aux villages des arrondissements de Kataba 1, Sindian, Tenghory et Tendouck. A en croire d’ailleurs le médecin chef, beaucoup de couches sociales ont des difficultés à accéder à des prestations de qualité. C’est pourquoi, l’Etat doit déplacer des spécialistes vers ces localités un peu reculées pour que les populations bénéficient de soins de qualité.
Force est de constater que les villages situés à proximité des axes de communication ont les taux de fréquentation les plus élevés. Par contre, les postes de santé se trouvant dans les milieux ruraux ne sont dotés que d’équipements précaires, d’où l’évacuation des urgences vers Bignona commune. Ces zones souffrent également de l’insuffisance du personnel sanitaire, d’une faible dotation en matériels et en médicaments. Les quelques agents de santé se trouvant dans ces zones sont souvent mal formés. D’ailleurs, cette médiocrité des conditions de travail est l’une des raisons expliquant l’importance de la fréquentation du centre de santé de la commune de Bignona.

Les centres d’approvisionnement

Dans l’espace départemental, les centres d’approvisionnement sont essentiellement représentés par les marchés. Le tableau suivant montre leur répartition dans le périmètre départemental.
Comme l’indique le tableau n°4, sur les neufs (9) marchés que compte le département, quatre (4) se trouvent dans la commune de Bignona et les cinq (5) autres sont répartis dans les arrondissements et les communes de Diouloulou et Kafountine. Les deux principaux marchés d’approvisionnement se trouvent dans la commune de Bignona à Bassène escale et à Médina plateau. Ils servent de lieux d’écoulement et d’approvisionnement de marchandises pour les populations rurales. Cette répartition des centres d’approvisionnement entraine des déplacements fréquents aussi bien des habitants des zones urbaines que ceux des localités rurales vers ces principaux lieux d’achat et de vente. « Mais dans ces relations ville-campane, le principal bénéficiaire des échanges est le citadin, car le campagnard qui arrive à écouler sa marchandise, réinvesti l’argent gagné en milieu urbain »31 .Toutefois, ces deux plus grands marchés n’offrent pas tout ce dont la population a besoin, ce qui oblige certaines personnes à aller faire leurs achats dans les marchés de Ziguinchor.

Les activités économiques

La place du département de Bignona dans l’économie régionale est assez importante et s’apprécie à travers les principales activités que sont l’agriculture, l’élevage, le commerce et l’artisanat.

L’agriculture

Elle bénéficie d’une pluviométrie relativement bonne et d’une diversité de sols aptes à la riziculture, au maraichage et à l’arboriculture. L’économie du département de Bignona, à l’instar du reste du pays, reste essentiellement dominée par l’agriculture qui regroupe la majorité de la population active. En effet, les actifs intervenant dans les tâches agricoles représentent plus de 90% de la population du département32. Cette agriculture y est très développée mais reste tributaire de la pluviométrie (qui est très inégale dans l’espace et souvent mal répartie dans le temps) et des problèmes récurrents liés à l’instabilité du milieu depuis maintenant trois décennies. La longueur relative de la saison des pluies permet d’entretenir les activités agricoles pendant une bonne partie de l’année.
La riziculture demeure l’activité agricole dominante du département. Elle est pratiquée dans les bas-fonds inondés et sur les plaines cultivables. La production de riz est essentiellement destinée à la consommation et non à la commercialisation. Les autres cultures sont : l’arachide, le mil, le maïs, le niébé, etc.
Les agriculteurs de la zone sont sous équipés. Le matériel agricole reste circonscrit au « Kadiandou »33. A côté de l’agriculture pluviale, le maraîchage est pratiqué dans la plupart des villages et villes du département travers l’exploitation de périmètres maraîchers souvent tenus par les femmes regroupées dans des coopératives. Toutes ces cultures sont pratiquées dans des champs de case et constituent des spéculations importantes sur le plan alimentaire et socio-économique. Toutefois, le milieu naturel ne cesse de se dégrader depuis maintenant plus de quatre décennies. La longue période de sécheresse notée au Sénégal pendant les années soixante-dix a compromis la culture dans cette zone. Ainsi les superficies occupées par les cultures céréalières ont connu une régression notoire. Ce qui a entrainé une diminution des rendements agricoles. C’est ainsi que certains paysans se rabattent sur les cultures maraîchères et fruitières pour combler le déficit vivrier. Compte tenu de ses prédispositions forestières et arboricoles, la production fruitière et de cueillette y est aussi assez importante. Toutefois, il est difficile d’estimer la production car c’est un secteur encore traditionnel.
En somme, l’agriculture constitue un élément moteur sur lequel le département pourrait s’appuyer pour assurer son développement économique et social. Elle peut être également une source de matière première pour l’élevage. Force est de constater que le commerce et l’artisanat jouissent aussi de conditions favorables à une expansion importante.

L’élevage

L’élevage constitue une activité complémentaire à l’agriculture. Dans le système de production traditionnel, le cheptel est considéré comme un capital symbolique que l’on utilise essentiellement à des fins sociales, parfois religieuses (funérailles, mariages etc.). Aujourd’hui, il connait un développement relativement important. Il est encore de type traditionnel sédentaire et a un caractère extensif.
Cette activité bénéficie d’un climat et d’une végétation favorables à un développement certain et occupe une place important dans l’économie départementale. « Le département de Bignona concentre environ 83% du cheptel de la région en 2009 contre 84% en 2008 »34. Le tableau suivant montre la répartition du cheptel dans les trois départements.

L’ANALYSE DE LA MOBILITE

Dans le département de Bignona, les zones urbaines comme celles rurales sont loin d’être autosuffisantes. Il y a une interdépendance liée à la satisfaction des besoins de différentes natures. La vie dans le milieu est donc rythmée par des déplacements quotidiens, hebdomadaires, mensuels, annuels, etc.
Dans notre étude, il s’agit d’étudier la mobilité des personnes définie comme l’ensemble des pratiques de déplacement d’une population dans son cadre de vie habituelle. Ces mouvements supposent l’existence de voies et de moyens de communications. Dans ce chapitre nous analyserons d’abord les facteurs et les motifs de déplacements, ensuite leur fréquence et leur coût.

Les facteurs et les motifs de déplacement

Les facteurs de déplacement

Le domicile constitue le lieu privilégié à partir duquel les déplacements s’organisent, généralement sous la forme d’allers et retours. Plusieurs facteurs sont à l’origine des déplacements des populations dans l’espace départemental. Pour l’essentiel, nous retiendrons deux principaux facteurs : l’extension spatiale et la croissance démographique. Le premier se traduit sur le terrain par un allongement des distances à parcourir entre les villages, les communautés rurales et les centres urbains. L’augmentation des distances est révélatrice du développement de la mobilité. Elle entraine par conséquent une évolution des besoins en matière de transport surtout dans un milieu marqué par l’existence de zones enclavées et de vieux moyens de transport. Quant au second, il dépend de l’accroissance naturel de la population et du phénomène migratoire des individus. Ces derniers ont permis d’avoir une population estimée à 33.3398 habitants en 2012. Ce qui n’est pas sans conséquence sur un ensemble de secteurs de la vie au niveau départemental. En effet, cela a entrainé une augmentation des infrastructures sociales de base et un important développement des activités économiques d’une part, l’intensification de la circulation, l’aggravation des difficultés de transport d’autre part. Les tendances montrent que les besoins de déplacement vont s’accroitre de plus en plus.
A ces deux facteurs (extension spatiale et croissance démographique) s’ajoute le fait que la commune de Bignona est : « un pôle d’activités économiques, administratives (lieu de cantonnement des services de commandement, mais aussi de relais des structures techniques) et un pôle social (éducation, santé, information, communication, culture, loisir)»37. En effet, cette ville, en tant que lieu d’échanges, ne se limite pas à la fonction marchande. Par ses conditions de vie qu’elle propose et les populations qu’elle abrite, elle est également le lieu de concentration de la vie sociale et culturelle. Ceci nous amène à faire l’analyse des différents motifs de déplacements des populations du département.

Les motifs de déplacement

Le motif peut être défini comme étant la raison qui pousse la personne à faire un déplacement afin de satisfaire un ou des besoins. Sans aucun doute, on peut dire que la vie des populations de la zone est rythmée par des déplacements d’un lieu à un autre en fonction de motifs très variés et variables dans le temps et l’espace. Le diagramme suivant illustre les principaux motifs de déplacement des chefs de ménage.
Les déplacements pour motif d’activités marchandes représentent 64,5% des motifs de déplacement. En fait, même s’il existe dans les zones rurales des boutiques en nombre relativement important, les grands marchés, qui sont à la hauteur de ces localités, continuent toujours de faire défaut. Par conséquent, les populations, surtout féminines, sont tenues d’effectuer quotidiennement des déplacements vers la commune de Bignona afin d’y assurer leur approvisionnement.
Le motif pour les déplacements de vente regroupe 13% des motifs de déplacement. Ce sont des déplacements effectués par les commerçants, dont les femmes, sont plus représentatifs car regroupant plus de 90% de notre échantillon. Ces braves femmes se déplacent surtout vers les marchés de Bignona ou Ziguinchor pour y vendre principalement les produits issus de la cueillette et de l’agriculture. Il y a également les déplacements effectués par les boutiquiers vers ces mêmes lieux à la recherche de marchandises. On y note aussi la présence de marchands communément appelés « ambulants » qui se déplacent avec des vélos remplis de marchandises. Ces mouvements journaliers s’effectuent le matin entre 7heures et 8heures pour les départs. Quant aux retours, ils s’effectuent entre 11heures et 12heures pour les boutiquiers et après 17heures pour les marchands des produits locaux et les marchands « ambulants ». Ainsi, sur le plan commercial, un rapport d’interdépendance lie les zones urbaines et les milieux ruraux.
Le troisième motif dominant des déplacements est celui relatifs à la santé qui représente 8,5% de notre échantillon. Ces déplacements s’orientent des domiciles en direction des structures de santé. Il est regrettable de constater que jusqu’à ce 21ième siècle le département n’a pas d’hôpital et que certains villages ne disposent pas de postes de santé. Aussi, faut-il noter que la majorité des postes ou cases de santé est en état de délabrement très avancé. Ceci est ressenti de façon cruciale par les populations locales. Dans ce contexte, le département est logiquement polarisé par l’extérieur. Cet état des lieux des structures sanitaires oblige certaines personnes à rallier la ville de Ziguinchor pour recevoir des soins d’assez bonne qualité. Dans ce lot de personnes malades, les couches vulnérables (enfants, femmes enceintes et personnes âgées) souffrent beaucoup des évacuations qui se font dans des conditions déplorables. En effet, les populations rallient les structures sanitaires soit en voiture de transport collectif, soit en charrette ou même en marche selon la distance à parcourir.
Les déplacements relatifs au travail et aux relations sociales représentent chacun 8% des motifs de déplacement. Les travailleurs comprennent les fonctionnaires et les non fonctionnaires. Dans cet ensemble de travailleurs, les enseignants sont les plus représentatifs. Ils se déplacent le matin entre 7heures 00minutes et 7heures 45minutes pour le départ et entre 13heures 00minutes et13heures 45minutes pour le retour. Le soir la remonté s’effectue entre 14heures00minutes et14heures 45 et la descente à 18 heures. Toutefois, il faut noter que ces mouvements varient en fonction de l’importance du travail ou en fonction de l’emploi de temps. Quant aux travailleurs de l’administration, les départs se font entre 8heures et 9 heures et les retours à la fin du travail. Ces déplacements ne se font sans des difficultés de transport.
Les déplacements liés aux cérémonies familiales représentent3, 5% des personnes interrogées. Ils s’orientent des domiciles en direction des lieux où se tiennent les manifestations. Parmi ces dernières, on peut citer les mariages, les baptêmes, les cas de décès, les excisions, les circoncisions, etc. Les personnes proviennent aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du département. Les motifs de déplacement les plus faiblement représentés sont ceux relatifs aux démarches administratives, aux études, au sport et autres. Ils représentent respectivement 2,5%, 1%, 1% et 3%. Il s’agit pour l’essentiel de déplacements relatifs à la recherche de papiers administratifs et d’Etat Civil, aux matchs de football, à la lutte traditionnelle, etc. La rubrique « autres » correspond à ceux qui se déplacent pour des raisons diverses. Ils varient en fonction des lieux et sont orientés vers les communes, les communautés rurales et les villages abritant des infrastructures d’intérêt général. Tout compte fait, on peut dire que les populations du département de Bignona effectuent de fréquents déplacements dont les motifs sont différents d’un individu à un autre. Pour mener à bien ces mouvements, les populations utilisent divers moyens de transport. Ce qui va nous conduire à faire l’analyse de la fréquence des déplacements effectués par les personnes se trouvant dans le département de Bignona.

La fréquence des déplacements

La commune de Bignona dispose de l’essentiel des services socio-économiques de base qui lui permettent d’attirer aussi bien les populations urbaines que celles des zones environnantes. Le graphique ci-dessous montre la fréquence des déplacements des populations de la zone.
A travers ce graphique, on lit une proportion importante des déplacements quotidiens et des déplacements hebdomadaires avec chacun une valeur relative de 33%. Ils sont suivis des déplacements mensuels qui regroupent 29,5%, ensuite viennent les déplacements annuels avec 3%, enfin les autres avec 1,5% de la proportion totale. Ce fort taux de mouvements journaliers et hebdomadaires se justifie par la localisation des principales infrastructures socio-économiques de base au niveau de la commune de Bignona. En effet, la ville est très dynamique et la plupart des chefs de ménages interrogés dans le département affirment s’approvisionner en denrées alimentaires dans les marchés de la commune de Bignona ou y satisfaire d’autres besoins. Au total, sur les deux cents(200) ménages enquêtés les 186 affirment faire régulièrement ces déplacements, soit 93% en valeur relative tandis que les 14 restants, soit 7%, disent effectuer ces déplacements de temps à autre. Toutefois, il faut noter que les flux de personnes sont plus importants durant les fêtes religieuses telles la « Tabaski », la « Korité », les fêtes de Noël, de Pâques, etc.
Il faut noter que les tensions sociales, qui ont secoué la région, ont amené certaines populations à minimiser leurs déplacements. Les adultes et les personnes admises à la retraite sont les personnes les plus touchées par ce type de déplacement. Toutefois, d’autres parmi eux continuent de faire ces mouvements, malgré cette situation d’insécurité qui sévit dans la zone.
On a également interrogé les chauffeurs sur les moments durant lesquels ils font plus de déplacements. Sur les 50 chauffeurs interrogés, 92% affirment faire plus de rotations le matin, 4% se déplacent plus l’après-midi et les autres 4% le soir. Donc la demande est forte en début de matinée, aux heures de services. Par contre elle est faible en mi-journée et en fin de journée. Ce qui contraint les conducteurs, pour des intérêts économiques, à remplir leur véhicule avant de quitter le stationnement. Cette situation ne convient pas aux voyageurs pressés.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : LE CONTEXTE GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
1- La situation géographique
2- Le découpage administratif
3- Les caractéristiques humaines
CHAPITRE II : LE CADRE PHYSIQUE, LES EQUIPEMENTS ET LES ACTIVITES ECONOMIQUES
1- Le milieu physique
1-1- Le climat
1-2- Le relief et les sols
1-3- La végétation
2- La situation des équipements
2-1- Les services administratifs
2-2- Les équipements scolaires
2-3- Les équipements sanitaires
2-4- Les centres d’approvisionnement
3- Les activités économiques
2-5- L’agriculture
2-6- L’élevage
2-7- Le commerce
2-8- L’artisanat
DEUXIEME PARTIE : L’ANALYSE DE LA MOBILITE ET DU SYSTEME DE TRANSPORT
CHAPITRE III : L’ANALYSE DE LA MOBILITE
1- Les facteurs et les motifs déplacements
1-1- Les facteurs de déplacement
1-2- Les motifs de déplacement
2- La fréquence des déplacements
4- Le coût du transport
CHAPITRE IV : L’ANALYSE DU SYSTEME DE TRANSPORT
1- L’analyse du réseau routier départemental
2- Les différents moyens de transport
3- L’organisation du métier et la gestion des recettes du transport
3-1- L’organisation du métier de transport
3-2- La gestion des recettes du transport
TROISIEME PARTIE : LES CONTRAINTES DU SYSTEME DES TRANSPORTS
CHAPITRE V : LES CONTRAINTES DU RESEAU ROUTIER
1- L’insuffisance des infrastructures routières
2- Les contraintes du milieu physique
2-1- L’impact du relief et des sols
2-2- L’impact des précipitations
CHAPITRE VI : LES CONTRAINTES TECHNIQUES ET SOCIALES
1- L’inconfort des moyens de transport
2- La situation d’insécurité
3- Les conséquences de l’inaccessibilité de certaines zones
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *