รCHANTILLONNAGE ET TERRAIN DE RECHERCHE
Le terrain
Pour rรฉpondre ร la problรฉmatique initiale, le choix du terrain se concentrera sur les PME se trouvant au Saguenay-Lac-Saint-Jean au Quรฉbec. Cette rรฉgion a รฉtรฉ choisie pour diffรฉrentes raisons :
– Lโune dโelles est la proximitรฉ gรฉographique du chercheur avec le terrain de recherche qui est un atout important, car il facilite le contact avec les participants. C’est-ร -dire รชtre en contact avec des personnes qui gรจrent une PME et qui rรฉalisent des projets en DD.
– Lโautre est la connaissance avancรฉe en matiรจre de DD. En effet, dans cette rรฉgion se trouvent un engouement et une pratique du DD qui remonte ร plusieurs annรฉes. Les convictions et lโexpรฉrience pour ce domaine ne sont pas un fait nouveau pour la rรฉgion, mais bien un profond cheminement qui au fil des annรฉes est devenu une rรฉfรฉrence incontournable dans le domaine. Cโest tout naturellement que face ร ce professionnalisme, le chercheur a voulu profiter de leurs connaissances qui ne sont plus ร dรฉmontrer.
– De plus, il y a une forte concentration de PME dans la rรฉgion. Effectivement, comme le confirme le site du Gouvernement du Canada17 la forte prรฉsence de PME est assez importante ร cet endroit ce qui est un atout considรฉrable. Selon la mรชme source (voir figure 11), il y aurait, parmi toutes les entreprises de la rรฉgion 99,2% de PME (rappelons quโau Canada les microentreprises font partie des PME).
Ce cadre unique de la province sโexplique en partie par la prรฉsence dโun pรดle de recherche universitaire dans le domaine qui travaille en รฉtroite collaboration avec les entreprises et autres organismes qui sโimpliquent dans le DD de la rรฉgion. Cela conduit au partage de connaissances thรฉoriques et pratiques entre les diffรฉrents protagonistes. Tout ce savoir mis en commun permet dโobtenir des connaissances plus appropriรฉes du domaine dโรฉtude. Effectivement, les PME de la rรฉgion sont bien entourรฉes et suivies par ces professionnels, ce qui fait que leurs projets rรฉpondent pertinemment aux attentes de lโรฉtude.
Il faut prรฉciser que le choix sโest avant tout portรฉ sur les PME qui rรฉpondaient aux critรจres de base de lโรฉtude (voir le paragraphe 3.2.2.) afin dโavoir par consรฉquent des projets qui seraient parfaitement en adรฉquation avec les objectifs de lโรฉtude. Quant aux personnes interrogรฉes il est ร noter quโelles nโont pas forcement suivi de cours en gestion de projet et que leurs parcours scolaires diffรจrent dโune personne ร lโautre. Cependant, lร aussi comme pour le choix des PME des critรจres de base ont รฉtรฉ รฉtablis et respectรฉs.
Le choix de lโรฉchantillon
ยซรchantillonner revient ร prendre un petit morceau d’un grand univers. ยป (Huberman et Miles, 1991 ; Togney, 2012). En effet, dans la plupart des cas un รฉchantillon est utilisรฉ quand la population ciblรฉe est trop nombreuse pour รชtre รฉtudiรฉe. Cela permet de diminuer les coรปts et le temps, car il aurait รฉtรฉ trรจs difficile, voire impossible, dans certains cas dโรฉtudier toute la population.
Au vu du paradigme adoptรฉ, le type dโรฉchantillon choisi sera lui aussi diffรฉrent. En effet, le choix quantitatif ou qualitatif comme type de recherche induit une mรฉthode de recherche particuliรจre donc un รฉchantillon particulier. Cโest la grande diffรฉrence entre les donnรฉes chiffrรฉes qui seront recueillies par la premiรจre mรฉthode et les donnรฉes non chiffrรฉes recueillies par la seconde. Ces donnรฉes divergentes reposent sur un รฉchantillonnage et un traitement particulier.
Lโรฉchantillon empirique
Dans cette รฉtude, la mรฉthode qualitative a รฉtรฉ choisie et lโรฉchantillon sโest basรฉ sur la qualitรฉ de ce dernier plus que sur la quantitรฉ. De ce fait, le choix dโun รฉchantillon non probabiliste sโest imposรฉ, c’est-ร -dire que ce nโest pas le hasard qui a รฉtรฉ dรฉfini pour sรฉlectionner les individus de la population รฉtudiรฉe, mais cโest plus le jugement du chercheur qui lโa dรฉfini. Plus prรฉcisรฉment, le choix des participants sโest fait en amont de maniรจre rigoureuse, car ils รฉtaient selon le chercheur des รฉlรฉments importants. Pour ces raisons, des critรจres de base ont รฉtรฉ รฉtablis afin de mettre lโaccent sur la qualitรฉ thรฉorique de lโรฉchantillon dโรฉtude. Le but รฉtant dโavoir une base enrichissante qui permettra dโen tirer le meilleur.
Comme pour toute mรฉthode, des avantages et des inconvรฉnients peuvent รชtre constatรฉs. Selon le Gouvernement du Canada, lโun des inconvรฉnients est quโยซ on ne peut pas mesurer la fiabilitรฉ d’un รฉchantillonnage non probabiliste ; la seule faรงon de mesurer la qualitรฉ des donnรฉes en rรฉsultant consiste ร comparer certains des rรฉsultats de l’enquรชte ร l’information dont on dispose au sujet de la population. ยป (โฆ) Parmi les avantages citรฉs, on retrouve lโefficience de ce dernier. En effet, celui-ci ยซ prend peu de temps tout en รฉtant plus รฉconomique et plus pratiqueยป et ยซ malgrรฉ ces inconvรฉnients, les mรฉthodes d’รฉchantillonnage non probabiliste peuvent รชtre utiles lorsqu’on dรฉsire des commentaires descriptifs au sujet des รฉchantillons eux-mรชmes.ยป.
Pour avoir un รฉchantillonnage de qualitรฉ, le chercheur a รฉtabli au prรฉalable des critรจres sur lesquels il allait se baser pour effectuer le choix de lโรฉchantillon.
Pour cette รฉtude, le choix technique se porte sur lโรฉchantillon ยซ volontaire ยป. ยซ Comme l’expression le laisse entendre, ce type d’รฉchantillonnage intervient lorsque des gens offrent volontairement leurs services pour l’รฉtude dont il est question ยป (Statistique du Canada, 201419).
En effet, comme le souligne Kadia Georges Aka (2009), ยซ lโรฉchantillon de cas doit รชtre construit de faรงon ร permettre la rรฉplication ou lโamรฉlioration du modรจle thรฉorique dโun cas ร lโautre. La stratรฉgie dโรฉchantillonnage consiste donc ร sรฉlectionner les cas pour des raisons thรฉoriques et non statistiques. Eisenhardt vient confirmer cela en ces termes :
(โฆ) the sampling of cases from the chosen population is unusual when building theory from case studies. Such research relies on theoretical sampling (i.e., cases are chosen for theoretical, not statistical, reasons, Glaser & Strauss, 1967). The cases may be chosen to replicate previous cases or extend emergent theory, or they may be chosen to fill theoretical categories and provide examples of polar types. While the cases may be chosen randomly, random selection is neither necessary, nor even preferable. (Eisenhardt, 1989, p.537).
Dans une telle situation oรน les cas sont choisis pour des raisons thรฉoriques, un รฉchantillon volontaire est appropriรฉ pour atteindre lโobjectif de rรฉplication dans la logique de construction thรฉorique. Cโest ce quโont fait Harris et Sutton (1986), et Gersik (1988), Pettigrew (1988), Eisenhardt et Bourgeois (1988), dans leurs diffรฉrentes รฉtudes en choisissant volontairement des cas dโentreprises qui permettaient de renforcer la construction thรฉorique (Eisenhardt, 1989, p537). ยป.
Cette technique est celle qui se prรชte le mieux ร cette รฉtude, car le chercheur est parti du cadre thรฉorique du cycle de vie dโun projet pour amรฉliorer ses connaissances dans le domaine du DD et apporter par la suite une รฉventuelle amรฉlioration pour la gestion de ce type de projet. Cโest donc avec cette mรฉthode que le chercheur avait dรฉterminรฉ son รฉchantillon.
Lโรฉchantillonnage de lโรฉtude : le nombre de cas
ยซ La mรฉthodologie de lโรฉtude de cas implique deux choix essentiels pour valider les rรฉsultats de la recherche : le nombre et le choix des cas (Fillol, 2006). Pour choisir le nombre de cas, il faut faire un รฉquilibre entre les objectifs de la recherche, la saturation thรฉorique et la faisabilitรฉ en termes de durรฉe (ibid.). ยป (Aka (2009).
Dans le cadre de cette รฉtude, les objectifs de la recherche sont de vรฉrifier et de documenter, c’est-ร -dire dโapporter des nouveaux รฉlรฉments dโinformations sur la gestion de projet en DD en partant du concept du cycle de vie. Quant ร la saturation, il sโagit du moment oรน le chercheur ne collecte plus de nouvelles informations sur le sujet, ce qui rend la continuitรฉ de lโรฉtude de cas sans intรฉrรชt (Fillol, 2006 ; Aka (2009). Enfin la durรฉe correspond ici au temps de rรฉalisation du mรฉmoire, donc il sโagissait de concilier la logique (de temps) ร la pratique (nombre de cas) pour mener ร bien lโรฉtude.
ยซ Il ne sโagit pas ici de confirmer des hypothรจses sur un large รฉchantillon thรฉorique, mais de mettre en exergue des รฉlรฉments de comprรฉhension du phรฉnomรจne ร lโรฉtude ยป (Wacheux, 1996 ; Aka (2009). Comme lโa synthรฉtisรฉ Martine Hlady Rispal (2002) lโรฉtude de cas a รฉtรฉ utilisรฉe de nombreuses fois par des chercheurs dont la renommรฉe nโest plus ร dรฉmontrer. Cโest le cas par exemple de Burgelman qui a pris 6 รฉtablissements dans son รฉtude pour analyser un processus stratรฉgique ou encore Carrier-Vachon qui a pris 5 PME pour comprendre un phรฉnomรจne.
Selon Kadia Georges Aka (2009), le nombre de cas choisi va dรฉpendre de lโobjectif souhaitรฉ, il dit que :
ยซ (โฆ), Eisenhardt (1989) recommande dโutiliser de 4 ร 10 cas, si nous voulons tirer des conclusions riches dโun ensemble de cas. Yin (2003) renchรฉrit et se veut plus prรฉcis en proposant dโutiliser deux ou trois cas si lโon vise une rรฉplication littรฉrale, cโest-ร -dire si lโon veut trouver des rรฉsultats similaires dans chacun des cas ร lโรฉtude avec un degrรฉ de certitude moins important (Thiรฉtart et al, 2007). Par contre, si lโon recherche plus de certitude, il faudra รฉtendre le nombre de cas ร cinq et plus (Ibid.). ยป
Cโest en ce sens que le chercheur avait choisi dโutiliser 6 cas de PME quรฉbรฉcoises situรฉes au Saguenay-Lac-Saint-Jean afin dโespรฉrer des rรฉsultats similaires dans chacun des cas ร lโรฉtude ce qui rendrait son degrรฉ de certitude plus รฉlevรฉ.
๏ Les critรจres de sรฉlection
Lโรฉchantillon qui sera choisi devra reprรฉsenter la population รฉtudiรฉe. Dans le cadre de lโรฉtude, il a รฉtรฉ expliquรฉ prรฉcรฉdemment que le terrain dโรฉtude se situait dans la rรฉgion du Saguenay-Lac-Saint-Jean ร Quรฉbec et que cette rรฉgion รฉtait propice aux PME et au DD.
Le but รฉtait de sรฉlectionner les individus travaillant dans des entreprises dont les connaissances et l’expertise individuelle permettaient de couvrir toutes les dimensions du dossier afin de pouvoir rรฉpondre adรฉquatement aux interrogations de la recherche. Pour rรฉpondre aux objectifs de lโรฉtude (voir chapitre 2, section 2.4) le choix de lโรฉchantillon sโest portรฉ sur les gestionnaires Avant toute chose, il convient de citer les critรจres auxquels ont dรป rรฉpondre obligatoirement lโรฉchantillon :
– Le gestionnaire devait avoir gรฉrรฉ le projet du dรฉbut ร la fin.
– Le gestionnaire devait avoir travaillรฉ ร temps plein et avoir รฉtรฉ interne ร la PME c’est-ร -dire ne pas avoir รฉtรฉ un consultant.
– La PME devait correspondre aux critรจres suivants : Selon le Gouvernement fรฉdรฉral du Canada ยซ une PME est dรฉfinie comme un รฉtablissement commercial qui compte entre 1 et 499 travailleurs rรฉmunรฉrรฉs ยป.
– Les PME devaient avoir eu plusieurs annรฉes dโactivitรฉs.
– Les projets รฉtudiรฉs devaient obligatoirement รชtre certifiรฉs conformes aux critรจres du DD soit par un รฉtablissement reconnu soit par une certification authentique et reconnus par les pairs.
– Les projets devaient รชtre finis.
Ces derniers sont des รฉlรฉments incontournables pour la rรฉussite de lโรฉtude, car ils fixent le socle des futurs entretiens. En effet, les interrogations seront portรฉes sur lโensemble dโun projet, il est donc indispensable que ce dernier soit coordonnรฉ en amont par une seule et mรชme personne afin dโรฉviter des biais dans la collecte. Il en est de mรชme pour son intรฉgration au sein de lโentreprise, car le rรดle et le comportement jouรฉ par le gestionnaire seront diffรฉrents en fonction du statut quโil aura dans lโentreprise, le but รฉtant dโavoir une personne qui fasse partie de lโentreprise et qui le ressente en tant que tel. Le fait de choisir une PME qui a ร son actif plusieurs annรฉes dโactivitรฉ permet dโรฉviter dโattribuer certains impacts ร la fragilitรฉ de lโentreprise ou au manque dโexpรฉrience dans son domaine dโactivitรฉ. Enfin, lโimportance dโavoir des projets certifiรฉs permet de cadrer officiellement lโรฉtude. Il en va de mรชme pour lโรฉtude des projets finis qui permettront de voir lโensemble du projet et de les analyser dans leur globalitรฉ.
Dans le cadre de cette รฉtude, la position du chercheur avec les participants est dโordre professionnel, et ce durant toute la phase de lโรฉtude. Il voulait รฉviter toute interfรฉrence lors de lโanalyse des rรฉsultats. Lโรฉtude de cas multiple a รฉtรฉ choisie dans le but de vรฉrifier lโapplication de la thรฉorie conceptuelle (le cycle de vie en gestion de projet), de plus ยซ elle est surtout utile lorsquโun phรฉnomรจne est susceptible de se produire dans une variรฉtรฉ de situations (Aka (2009), Gagnon, 2005, Yin, 1981). ยป.
Les รฉtapes de la sรฉlection des cas
La sรฉlection des participants sโest fait en deux temps. Dans un premier temps, il a fallu partir ร la recherche de PME qui ont rรฉalisรฉ des projets dans le DD. En ce sens, les organismes de rรฉfรฉrence dans le domaine du DD ont รฉtรฉ consultรฉs pour avoir un aperรงu de ce qui se faisait dans la rรฉgion et connaรฎtre lโenvironnement dans lequel aboutissaient les projets. Effectivement, la rรฉgion รฉtant propice ร ce domaine, nombreux sont les รฉtablissements (la Chaire en รฉco-conseil de lโUniversitรฉ du Quรฉbec ร Chicoutimi, la Sociรฉtรฉ dโAide au Dรฉveloppement des collectivitรฉs et Centre dโaide aux entreprises, etc.) qui sโinvestissent et dรฉveloppent leur connaissance pour apporter leur aide (financiรจre, humaines, thรฉorique,โฆ) aux entreprises de la rรฉgion qui en font la demande.
ร partir de lร , ces derniers ont expliquรฉ au chercheur leur fonctionnement, leur dรฉmarche et leur rรดle auprรจs de ces entreprises afin de comprendre lโenvironnement de lโรฉchantillon en matiรจre de DD. Aprรจs ces explications, ils ont fourni, ร la demande du chercheur, une liste dโentreprises avec lesquelles ils avaient travaillรฉ en partenariat, sur diffรฉrents projets qui รฉtaient certifiรฉs conformes aux normes du DD. Une liste dโentreprises qui avaient rรฉalisรฉ des projets dans la rรฉgion du Saguenay-Lac-Saint-Jean en conformitรฉ avec le premier objectif a รฉtรฉ communiquรฉe au chercheur. Il sโagissait ร cet instant de passer ร lโรฉtape suivante.
De ce fait, une analyse minutieuse de ces entreprises รฉtait nรฉcessaire afin de vรฉrifier les informations qui ont รฉtรฉ fournies. Effectivement, certaines sources nโรฉtaient pas forcement ร jour, il a donc fallu รฉliminer celles qui ne correspondaient plus aux critรจres de la recherche comme les entreprises qui sโรฉtaient agrandies entre temps, en fusionnant avec dโautres entreprises. Pour cela, un contact a eu lieu avec les entreprises par tรฉlรฉphone pour confirmer les donnรฉes. ร la suite de cela, une nouvelle liste dโentreprises mise ร jour a รฉtรฉ obtenue en conformitรฉ avec les attentes souhaitรฉes (critรจres liรฉs aux PME et en DD), ce qui a permis de poursuivre les dรฉmarches pour le reste des critรจres ร savoir les gestionnaires de projet.
Dans un second temps, le chercheur sโest penchรฉ sur les responsables de ces projets pour connaรฎtre leurs profils. Se basant sur la derniรจre liste obtenue, un nouveau contact a eu lieu avec cette fois-ci les responsables de projets. De mรชme que prรฉcรฉdemment le moyen utilisรฉ รฉtait le tรฉlรฉphone, car cโรฉtait plus rapide et cela permettait dโavoir une premiรจre rencontre avec les responsables. Lโun des avantages ร cela est de faciliter la relation et leur demander ainsi leur accord pour les interviewer ultรฉrieurement. Cela a permis de refaire un tri ร partir de la derniรจre liste en รฉliminant ceux qui ne correspondaient pas ร nos critรจres et obtenir de ce fait une liste finale de PME que lโon prouvait interviewer soit 29 entreprises.
Pour entamer le processus des diffรฉrentes entrevues, un mail a รฉtรฉ envoyรฉ aux 29 entreprises sรฉlectionnรฉes prรฉcรฉdemment pour leur demander leurs accords et leurs disponibilitรฉs afin dโeffectuer les entrevues. De lร les six premiรจres entreprises qui ont rรฉpondu ont รฉtรฉ retenues pour constituer lโรฉchantillon dรฉfinitif (Voir Tableau 2). Aprรจs une premiรจre entrevue avec le chef de projet de ces entreprises dans le but dโeffectuer un premier dรฉbroussaillement du terrain, une seconde entrevue a รฉtรฉ effectuรฉe pour affiner les rรฉponses
MรTHODE DE COLLECTE DES DONNEES
La mรฉthodologie de cette รฉtude sโest faite en deux parties. La premiรจre partie (voir figure 12), a consistรฉ dans un premier temps ร dรฉfinir les objectifs de la recherche en fonction de lโintรฉrรชt du chercheur, de lโactualitรฉ et de la volontรฉ dโapporter une contribution ร la science. Une fois ce cheminement effectuรฉ, le sujet de recherche sur le DD dans la gestion de projet sโest imposรฉ. Dans un second temps, le chercheur a dรฉveloppรฉ le cadre thรฉorique et le mode opรฉratoire en utilisant les entretiens semi-directif pour rรฉaliser son รฉtude. Ceci a permis de tirer un premier bilan tel que la validation du cadre thรฉorique et du mode opรฉratoire et lโobtention dโune deuxiรจme collecte de donnรฉes.
La seconde partie mรฉthodologique (voir figure 13) sโest dรฉcoupรฉe en trois parties. Dans un premier temps, lโobjectif รฉtait dโanalyser les premiers รฉlรฉments de rรฉponses obtenus lors de la premiรจre partie. Cela a permis dans un deuxiรจme temps de mettre en avant la problรฉmatique de recherche, de prรฉciser le cadre thรฉorique sur le cycle de vie et de prรฉciser le mode opรฉratoire. La troisiรจme partie รฉtait la prรฉsentation des rรฉsultats finaux de lโรฉtude.
La triangulation
ยซ La collecte des donnรฉes doit toujours reposer sur trois assises (Yin, 2003). Premiรจrement, des sources multiples doivent รชtre utilisรฉes afin de permettre au chercheur dโanalyser une variรฉtรฉ de donnรฉes, de tracer des lignes de convergence et de renforcer la validitรฉ de construit. Deuxiรจmement, il faut crรฉer une base formelle de donnรฉes afin, du moins en principe, que dโautres chercheurs puissent revoir directement les donnรฉes pour vรฉrifier les analyses et les conclusions de lโรฉtude. Troisiรจmement, il est nรฉcessaire de maintenir une chaรฎne dโรฉvidences pour assurer la cohรฉrence et dรฉmontrer la fiabilitรฉ des donnรฉes. ยป (Gagnon, 2012).
En effet, utiliser des sources multiples dans les recherches qualitatives que lโon appelle plus communรฉment la stratรฉgie de la triangulation est une mรฉthode qui permet de valider les rรฉsultats obtenus, dโapporter de la rigueur, de lโampleur et de la profondeur ร la recherche (Flick, 1992 ; Denzin & Lincoln, 1998 ; Jodelet, 2003), car elle permet de rรฉduire les biais associรฉs ร la mรฉthode dโรฉtude (Patton, p.245 ; Jarro, 2009). Selon Stake (1995), ยซ la triangulation constitue un protocole permettant dโassurer lโexactitude des rรฉsultats de recherche et de proposer des explications alternatives ร ces rรฉsultats ยป. Il ajoute en citant Flick, Silverman et Smith, que les ยซ observations et interprรฉtations ne pourront jamais รชtre parfaitement reproduites et que la triangulation permet une clarification du sens en nous offrant une multiplicitรฉ d’angles de vue d’un mรชme phรฉnomรจne ยป (2003 p.148).
Selon Anne Jorro (2009), ยซ Miles et Huberman (1994) mentionnent aussi deux buts de la triangulation : rรฉduire lโincertitude, corroborer ou valider une interprรฉtation par un faisceau dโindications concordantes, dโune part ; rechercher et rรฉunir des informations divergentes qui peuvent amener le chercheur ร รฉlaborer des explications plus complexes ou ร adopter une nouvelle piste de rรฉflexion sur la signification de ses donnรฉes, dโautre part. ยป
Dans ce sens Denzin (1978) apporte une complรฉmentaritรฉ ร cette mรฉthode en distinguant quatre types de triangulation :
– La triangulation des donnรฉes effectuรฉes sur des รฉchantillons diffรฉrents (de moments, de lieux, dโindividus, etc.)
– La triangulation entre mรฉthodes diffรฉrentes (questionnaires, entretiens, observations, tests, etc.).
– La triangulation entre chercheurs qui examinent de maniรจre indรฉpendante un mรชme ensemble de donnรฉes.
– La triangulation des thรฉories qui permettent des interprรฉtations diffรฉrentes dโun ensemble de donnรฉes.
Comme le prรฉconisent de nombreux chercheurs, la mรฉthode dite de la triangulation des donnรฉes qui consiste ร collecter des donnรฉes sur des individus diffรฉrents sera utilisรฉe lors de cette รฉtude (voir tableau 3). Pour que la mรฉthodologie de la triangulation des donnรฉes soit bien respectรฉe, Denzin (1978) prรฉconise de respecter les trois sous-ensembles lors de la collecte des donnรฉes afin de renforcer la validation des rรฉsultats.
Les sous-catรฉgories de la triangulation des donnรฉes ร savoir la variation temporelle, la variation spatiale et la variation de personnes ont toutes รฉtรฉ respectรฉes. En effet, pour ce qui est de la variation temporelle les entrevues nโont pas รฉtรฉ faite au mรชme moment, pour ce qui est de la variation spatiale, les entreprises se trouvaient ร des endroits diffรฉrents enfin la variation de personnes a รฉtรฉ respectรฉ car le chercheur a interviewรฉ diffรฉrentes personnes. Cela permet dโapprouver la mรฉthodologie utilisรฉe et de ce fait les rรฉsultats qui en dรฉcouleront.
Lโinstrument de mesure
Lโoutil principal utilisรฉ pour la collecte des donnรฉes est lโentrevue (voir annexe 2 et 3). Les entrevues semi-directives ont รฉtรฉ utilisรฉes ร deux reprises avec les gestionnaires de projet. Cette technique permet dโavoir un fil directeur des thรจmes ร aborder tout en laissant lโopportunitรฉ ร lโinterviewรฉ dโapprofondir ses rรฉponses. De ce fait, le questionnaire a รฉtรฉ adaptรฉ en ayant des questions fermรฉes et dโautres ouvertes afin dโavoir un approfondissement sur certains points. Cette libertรฉ contrรดlรฉe tant pour le chercheur que pour lโinterviewรฉ permet ร celui-ci de parler librement, avec les mots quโil souhaite et dans lโordre qui lui conviennent. Afin de sโassurer de sa fiabilitรฉ, une entrevue test a รฉtรฉ rรฉalisรฉe avec un autre praticien expert en PME se trouvant dans une autre rรฉgion (Montrรฉal) et ce afin de vรฉrifier la pertinence et la fiabilitรฉ des questionnaires. Cela a permis de recadrer les questions ce qui a facilitรฉ par la suite leurs utilisations.
En complรฉment du questionnaire, un formulaire dโinformation (annexe 4) avait รฉtรฉ utilisรฉ. Ce dernier avait รฉtรฉ envoyรฉ au prรฉalable aux participants pour leur expliquer le dรฉroulement des entrevues et leur donner des informations sur lโobjectif de la recherche et ce quโil adviendrait des donnรฉes recueillies. Cette amorce faite au prรฉalable รฉtait nรฉcessaire, car elle permettait de mettre en confiance lโinterviewรฉ et ainsi le mettre dans de bonne condition pour lโentrevue.
ร cela, un journal de bord a รฉtรฉ utilisรฉ durant toute la phase de collecte, et ce pour chaque interview rรฉalisรฉe dans lequel รฉtaient annotรฉs des points dโordre gรฉnรฉral, des rรฉflexions personnelles, des annotations particuliรจres liรฉes ร certaines rรฉponses et des descriptions globales. Cela รฉtait une faรงon de ยซ conserver la mรฉmoire vive de la recherche ยป (Baribeau, 2005, p.102 ; Aka, 2009). Ceci รฉtait nรฉanmoins quโun รฉlรฉment complรฉmentaire qui a aidรฉ le chercheur lors de sa collecte.
Pour finaliser lโanalyse, il sโagissait comme il sera vu dans le chapitre suivant dโexpliquer les rรฉsultats. En plus des diffรฉrentes interprรฉtations qui ont รฉtรฉ faites, le chercheur sโest appuyรฉ sur le diagramme dโIshikawa, dont la renommรฉe et lโefficacitรฉ comme outil professionnel ne sont plus ร dรฉmontrer. Il sโen est servi pour schรฉmatiser les rรฉsultats et rรฉpondre ainsi ร la problรฉmatique de base. Effectivement, ce diagramme qui reprรฉsente ร lโorigine les causes qui conduisent aux effets a รฉtรฉ repris par le chercheur pour mettre en avant les impacts nรฉgatifs et positifs de ce type de projet ร travers leur cycle de vie. Cela permet aux professionnels et chercheurs dans le domaine dโavoir une vision plus prรฉcise dans ce domaine.
Recueil de donnรฉes
La collecte des donnรฉes sโest dรฉroulรฉe en deux phases. La premiรจre phase a eu lieu de septembre ร dรฉcembre 2013 et la deuxiรจme de janvier ร mars 2014. Pour ces deux phases, lโentretien semi-directif a รฉtรฉ utilisรฉ, les entrevues rรฉalisรฉes par visioconfรฉrence et enregistrรฉes sur lโordinateur portable du chercheur. Pour ce qui est de lโutilisation des entrevues semi-directive, plusieurs chercheurs ont mis en avant lโutilitรฉ et lโefficacitรฉ de cet outil. Cโest le cas de Thiรฉtart et al (2007), qui lโa recommandรฉ pour la richesse des informations que lโon obtient.
Lors de la premiรจre phase de collecte, lโobjectif principal รฉtait de comprendre le domaine dโรฉtude et lโenvironnement dans lequel รฉvoluaient les entreprises. Cette phase de dรฉbroussaillage permettait de saisir les points clรฉs du sujet ร savoir ยซ la gestion de projet des PME dans le domaine du DD ยป. En effet, les connaissances thรฉoriques รฉtablies dans la revue de la littรฉrature devaient รชtre confirmรฉes ou infirmรฉes lors de cette phase exploratoire.
Thรจme liรฉ ร lโentrepriseย
Dans cette section, il รฉtait question dโavoir de plus amples renseignements sur lโentreprise interrogรฉe afin de mieux connaรฎtre sa structure, son fondement et son organisation. Ces รฉlรฉments gรฉnรฉraux permettent de comprendre certains points lorsquโ on les met dans leur contexte organisationnel, car toute information doit รชtre interprรฉtรฉe en fonction de lโenvironnement ou elle se trouve. De ce fait, obtenir une fiche dโidentitรฉ sur chaque PME รฉtait indispensable.
Thรจme liรฉ au gestionnaire responsable du projet
Comme pour les informations de lโentreprise, il sโagissait ici dโavoir une connaissance approfondie du gestionnaire responsable du projet qui รฉtรฉ รฉtudiรฉ. En effet, le but รฉtait de comprendre lโรฉtat dโesprit du gestionnaire pour mieux cerner son enjeu et sa gestion du projet. Il fallait saisir le raisonnement que ce dernier utilisรฉ pour mieux comprendre ses actions et par consรฉquent le cheminement quโil voulait faire sur le projet. En plus de cela, il fallait restituer ce gestionnaire dans lโentreprise pour interprรฉter efficacement sa gestion et sa dรฉmarche.
Thรจme liรฉ ร la gestion du projetย
รtant le sujet principal de la recherche cette partie avait en sa possession de nombreuses questions. En effet, cโest sur ce point que la connaissance trouve ses limites, car il y avait que trรจs peu dโรฉlรฉments sur lesquels le chercheur pouvait sโappuyer. Il sโagissait donc dโapporter un maximum dโinformations supplรฉmentaires pour pouvoir par la suite affiner le sujet de recherche et rรฉpondre plus adรฉquatement au besoin des praticiens et chercheurs dans ce domaine. Ne connaissant pas ร lโavance les connaissances techniques et thรฉoriques quโa le gestionnaire responsable du projet dans ce domaine, le chercheur a essayรฉ dโรชtre le moins technique possible et de vulgariser les termes professionnels pour recevoir une meilleure รฉcoute du gestionnaire interviewรฉ.
Dans cette premiรจre phase, il y avait six entrevues (voir tableau 4) dont la durรฉe moyenne de chaque entrevue รฉtait dโenviron 45 minutes. Elles se sont toutes dรฉroulรฉes en visioconfรฉrence avec les gestionnaires de projet et/ou directeur de la PME. Les entretiens avaient lieu individuellement dans leur bureau ou ร leur domicile de ce fait il nโy avait pas dโautres personnes dans la piรจce. Comme dans toutes communications, il peut y avoir des interfรฉrences externes qui peuvent troubler la discussion, mais dans ce cas le fait dโavoir un espace privรฉ a permis de limiter considรฉrablement les รฉventuels parasites, car cet isolement รฉtait bรฉnรฉfique pour dโรฉventuelles confidences. La plupart des entrevues avaient lieu en fin de journรฉe ce qui rendait lโinterviewรฉ plus dรฉtendu et plus disponible. Pour garder toutes les informations, toutes les entrevues ont รฉtรฉ enregistrรฉes sur un ordinateur portable afin de pouvoir les analyser par la suite. De lร , la premiรจre collecte de donnรฉes a รฉtรฉ collectรฉe ce qui a permis dโapprofondir le sujet de recherche et de rรฉaliser par la suite la deuxiรจme phase mรฉthodologique de lโรฉtude ร savoir celle de la problรฉmatique.
Effectivement, ร partir de janvier 2014, la deuxiรจme sรฉrie dโentrevues a eu lieu avec les mรชmes entreprises, elles รฉtaient au nombre de quatre et ont durรฉ environ 57 min, les trois autres personnes avaient bien dรฉveloppรฉes leurs rรฉponses lors de la premiรจre phase, le chercheur a estimรฉ quโil avait obtenu les rรฉponses adรฉquates et a estimรฉ quโil nโรฉtait pas nรฉcessaire pour ces personnes de refaire lโentrevue. Effectivement, ils ont lors de la premiรจre phase dโentrevue dรฉveloppรฉs considรฉrablement des points prรฉsents dans le deuxiรจme guide dโentrevue.
PROCรDร ET TRAITEMENT DES DONNรES
Le procรฉdรฉ et le traitement des donnรฉes ont รฉtรฉ le mรชme lors des deux phases mรฉthodologiques qui ont รฉtรฉ vues prรฉcรฉdemment. Le traitement des donnรฉes sโest fait en deux รฉtapes. Avant de commencer lโanalyse, il y a une phase clรฉ qui est importante et qui doit รชtre rรฉalisรฉe, il sโagit de lโรฉtape prรฉliminaire (voir figure 14). Comme son nom lโindique, elle prรฉcรจde lโรฉtape de lโanalyse des donnรฉes, car elle constitue la base de celle-ci. En effet, dans cette phase ont รฉtรฉ retranscrites toutes les entrevues rรฉalisรฉes avec les gestionnaires, et ce lors de chaque phase mรฉthodologique. La durรฉe totale des entrevues (voir tableau 4) rรฉalisรฉe est de 323 minutes, soit une moyenne de 54 minutes par personne interviewรฉe, cela reprรฉsente un total de 82 pages retranscrites soit une moyenne de 8 pages par entreprise Le compte rendu mot ร mot des entrevues constitue le verbatim de lโรฉtude.
Comme le souligne certains auteurs ยซ le traitement de cette base de donnรฉes consiste, en dรฉfinitive, en un va-et-vient de trois activitรฉs concurrentes : lโรฉpuration, le codage et lโanalyse de ces donnรฉes (De Weerd-Nederhof, 2001 ; Miles et Huberman, 1994) ยป (Gagnon, 2012). Cette mise en forme par รฉcrit des donnรฉes brutes provenant des entrevues a permis de dรฉgager les thรจmes gรฉnรฉraux et dโeffectuer une รฉpuration des informations. Effectivement, ร travers toutes les donnรฉes recueillies certaines nโavaient aucune relation avec le sujet de base et/ou lโobjectif. Il a donc fallu effectuer plusieurs lectures des retranscriptions, afin de sโapproprier les donnรฉes et ainsi de ยซ mettre en รฉvidence les passages dรฉgageant des idรฉes et des passages clรฉs en lien avec les objectifs de la prรฉsente รฉtude. Effectivement, il devient particuliรจrement intรฉressant de sรฉlectionner uniquement les donnรฉes pertinentes avant de dรฉbuter le codage. ยป (Bousquet, 2010).
Une fois la phase dโรฉpuration faite cette รฉtape a permis une rรฉduction des donnรฉes de l’ordre de 30 % ร 40 % sur l’ensemble des entrevues. Le chercheur sโest retrouvรฉ avec les รฉlรฉments clรฉs et en lien avec lโรฉtude de recherche, ce qui a permis de passer ร la phase suivante.
Toutefois, il convient de prรฉciser que durant toute cette phase lโanalyse sโeffectuait manuellement sans utiliser les outils informatiques. Mรชme si les avantages sont nombreux, certains chercheurs รฉmettent des rรฉserves pour justifier le recours ร la mรฉthode manuelle plutรดt quโinformatique (Catterall et Maclaran, 1996 ; Gagnon, 2012).
Effectivement, le chercheur ยซ peut รชtre incitรฉ ร vouloir utiliser un logiciel quโil connaรฎt dรฉjร plutรดt quโun autre mรชme sโil nโest pas tout ร fait appropriรฉ au design de sa recherche ยป (Tesch, 1990 ; Gagnon, 2012). De plus, on constate que ยซ les logiciels privilรฉgient souvent lโanalyse de variables plutรดt que lโanalyse de cas proprement dite ยป (Miles et Hubermann, 1994 ; Gagnon, 2012). Dโautres chercheurs craignent que ยซ lโanalyse des donnรฉes ne devienne mรฉcaniste plutรดt que crรฉative et que par consรฉquent les diffรฉrents logiciels ne conditionnent le type dโanalyse rรฉalisรฉ ยป (Bryman et Burgess, 1994 ; Dey, 1993 ; Gagnon, 2012). Enfin, ยซ il y a un danger de perdre la richesse et la complexitรฉ des donnรฉes parce quโelles sont traitรฉes et analysรฉes indรฉpendamment du texte original complet (Catterall et Maclaran, 1996) ยป (Gagnon, 2012).
Il nโest pas sans rappeler que ยซ le chercheur doit faire parler les donnรฉes et vรฉrifier si des tendances sโen dรฉgagent, c’est-ร -dire si certaines รฉvidences de diffรฉrentes sources convergent vers des faits similaires (Yin, 1981a) ยป (Gagnon, 2012). Comme le dรฉcrivent Duhaime et Landry (1995), dans le processus dโanalyse, aprรจs la phase prรฉliminaire, vient la deuxiรจme phase dโanalyse qui se dรฉcompose en plusieurs รฉtapes. Cela consiste ร passer ร la premiรจre รฉtape de la phase 2 qui sโintitule ยซ lโidentification des thรจmes ยป. Cette รฉtape consistait aprรจs plusieurs lectures du verbatim ร crรฉer des thรจmes et des codes. Cela permettait de ce fait de sโimprรฉgner des donnรฉes.
La deuxiรจme รฉtape qui sโintitule ยซ le codage des donnรฉes ยป consistait ร rรฉaliser une segmentation de la retranscription en unitรฉs significatives. Cela prenait la forme de codage ยซ in vivo qui sont des codes que lโon donne en utilisant, comme nom du code, un mot ou une expression tirรฉs directement des propos des personnes interviewรฉs sur le terrain ยป (Strauss & Corbin, 1998). Le chercheur a ainsi obtenu 28 thรจmes sur lโensemble des catรฉgories initiales.
La troisiรจme รฉtape dite de ยซ regroupement des segments par catรฉgorie (codes) ยป (voir tableau 5) consistait ร classifier les segments selon le code qui leur a รฉtรฉ accordรฉ. Plus concrรจtement, le chercheur avait extrait tous les segments qui avaient le mรชme thรจme et les avait regroupรฉs ensemble, et ce pour lโensemble des codes quโil avait attribuรฉ. Cela permettait de crรฉer des typologies et des liens entre les codes. Cette รฉtape fastidieuse a nรฉcessitรฉ de la part du chercheur de la rigueur et dโรชtre structurรฉ afin de pouvoir gagner du temps par la suite.
ANALYSE DES RESULTATS
Selon Miles, et Huberman (1994), l’analyse qualitative se compose de trois flux courants d’activitรฉs : condensation des donnรฉes, prรฉsentation des donnรฉes et รฉlaboration/vรฉrification des conclusions.
Lโobjectif de ce chapitre est de prรฉsenter et d’analyser les rรฉsultats de lโรฉtude pour dรฉterminer les impacts du dรฉveloppement durable qui peuvent exister dans la gestion de projet des PME et connaรฎtre ainsi leurs survenances dans le cycle de vie dโun projet. Comme il a รฉtรฉ vu dans le chapitre prรฉcรฉdent, un cheminement mรฉthodologique a รฉtรฉ suivi avant dโarriver ร lโanalyse des donnรฉes ci-dessous. Pour mieux comprendre cela, le chercheur fera dans une premiรจre partie la description et lโanalyse de la phase 1 et dans une seconde partie celle de la phase 2.
PHASE 1
Comme il a รฉtรฉ vu dans le chapitre prรฉcรฉdemment, la mรฉthode utilisรฉe รฉtait ยซ le codage des donnรฉes ยป qui consistait ร rรฉaliser une segmentation de la retranscription en unitรฉs significatives. Pour ce faire, il sera rรฉalisรฉ, dans un premier temps, pour la phase 1 une description intra-cas puis dans un second temps une analyse inter-cas.
Description des rรฉsultats intra-cas
La premiรจre phase dโentrevues a donnรฉ lieu ร une premiรจre collecte de donnรฉes qui sera prรฉsentรฉ cas par cas. Il sโagira dans cette partie de dรฉcrire les thรจmes principaux qui sont ressortis des entrevues.
Entreprise A
La synthรจse de l’entrevue avec le rรฉpondant de l’entreprise A (voir tableau 6) met en avant sept thรจmes principaux qui sont : le savoir, lโexpertise, la nouveautรฉ, la mรฉthodologie, la gestion, le personnel et la compรฉtence. Pour ce qui est du savoir, le DD reste un domaine encore ambiguรซ tant par sa dรฉfinition que par ses principes. Malgrรฉ une petite idรฉe superficielle du domaine, les principes de base ne sont pas forcรฉment connus.
Lโintervention dโune aide professionnelle externe liรฉe au DD a รฉtรฉ trรจs importante pour la rรฉalisation et le succรจs du projet, tant pour les connaissances quโelle a apportรฉ que sur la confiance quโelle a pu avoir sur le gestionnaire qui sโest senti en sรฉcuritรฉ car guidรฉ par un expert du domaine ยซ on se basait sur lโexpรฉrience (โฆ) qui existait dรฉjร ยป. Le gestionnaire met en avant lโefficacitรฉ et lโutilitรฉ quasi indispensable pour le bon fonctionnement du projet qui se voit notamment avec le dรฉsir de poursuivre cet apprentissage ยซ sโil y en avait dโautres jโembarquerais volontiers ยป. Le gestionnaire a ressenti cette aide comme une collaboration ร part entiรจre, avec comme volontรฉ la rรฉalisation efficace de son projet.
Tout cela dรฉmontre de la part du gestionnaire de projet un nouvel intรฉrรชt pour un domaine qui รฉtait jusque-lร inconnu. Cette nouveautรฉ se reflรจte par la crรฉativitรฉ quโelle suscite dans la rรฉalisation de nouveau projet ยซ โฆdieu sait quโil y a plein de projet de cette envergure lร ยป. Mรชme si au commencement ce domaine inconnu รฉtait prรฉsent dans tous les esprits, il a fait place ร un nouvel engagement auquel adhรจre dรฉsormais les gestionnaires de lโentreprise qui ont compris et vu les bรฉnรฉfices que pouvaient offrir ce type de projet.
Le thรจme de la mรฉthodologie a รฉtรฉ exprimรฉ de nombreuses fois par le gestionnaire qui a mis en avant la mise en place dโune dรฉmarche de travail cohรฉrente et rigoureuse pour rรฉpondre aux exigences du projet. Cette mรฉthodologie se manifeste par un dรฉcoupage ordonnรฉ du projet en diffรฉrentes phases. Ce dรฉcoupage correspond aux moments importants du projet ยซ cโรฉtait replacer tous les blocs ensemble puis sโassurer que tout a รฉtรฉ respectรฉ ยป. Ce cheminement mรฉthodique reprend les รฉlรฉments de base de la gestion de projet, il fait rรฉfรฉrence au cycle de vie qui comprend diffรฉrentes phases. La gestion de projet en DD rejoint cette lignรฉe par sa forme et y incorpore ses propres รฉlรฉments.
Selon le gestionnaire il est nรฉcessaire dโapprofondir ses aptitudes en fonction du type de projet rencontrรฉ. Cette nรฉcessitรฉ de formation a รฉtรฉ perรงue comme รฉtant importante pour approfondir leur connaissance de base et รชtre ainsi plus apte ร gรฉrer les projets complexes comme ceux existant en DD ยซ cโรฉtait des enjeux assez importants qui nรฉcessitaient des connaissances et des compรฉtences particuliรจres ยป.
Le personnel de cette entreprise a รฉtรฉ impliquรฉ lors des formations en DD pour le bon dรฉroulement du projet. En effet, la responsable a inclus son personnel dans la comprรฉhension des enjeux dโun tel projet et les a informer des changements auxquels ils devaient faire face. Il prรฉcise quโil y va de la rรฉussite du projet de faire un travail commun tournรฉ vers le mรชme objectif avec une volontรฉ identique ยซ cโest sรปre quโavoir plusieurs tรชte รงa fait avoir plusieurs idรฉes donc on faisait beaucoup de rencontre pour discuter du travail pour discuter du projet en soit ยป.
Entreprise B
La synthรจse de l’entrevue avec le rรฉpondant de l’entreprise B (voir tableau 7) met en avant sept thรจmes principaux qui sont : la connaissance, le personnel, la mรฉthodologie, les ressources, les consรฉquences, lโรฉconomie et lโengagement.
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Table des matiรจres
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ACRONYMESย
DรDICACEย
REMERCIEMENTSย
RรSUME
INTRODUCTIONย
CHAPITRE 1
LA REVUE DE LA LITTรRATUREย
1.1. LE DรVELOPPEMENT DURABLE
1.1.1. Dรฉfinition du DD
1.1.2. Les objectifs
1.1.2.1. Les trois piliers du DD
1.1.2.2. La responsabilitรฉ sociรฉtale des entreprises
1.1.3. Effets, critiques et limites du DD
1.1.3.1. Les effets
1.1.3.2. Les critiques et les limites
1.2. LA GESTION DE PROJET
1.2.1. La dรฉfinition dโun projet
1.2.2. Quโest-ce que la gestion de projet ?
1.2.2.1. Dรฉfinition, objectif et compositions de la gestion de projet
1.2.2.2. Le cycle de vie
1.2.3. Diffรฉrents impacts, limites et critique de la gestion de projet
1.3. LA GESTION DE PROJET ET LE DD
1.4. LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
1.4.1. Dรฉfinition
1.4.1.1. Dรฉfinitions et caractรฉristiques de la PME europรฉenne
1.4.1.2. Dรฉfinitions et caractรฉristiques de la PME canadienne
1.4.2. La prรฉsence et la place des PME dans lโรฉconomie actuelle
1.4.3. Le rรดle stratรฉgique du gestionnaire/patron des PME
1.5. LE DD ET LA GESTION DE PROJET DES PME
CHAPITRE 2ย
LE CADRE CONCEPTUELย
2.1. LES LIMITES ET LES RECOMMANDATIONS DES RECHERCHES ANTรRIEURES
2.2. LA PROBLรMATIQUE
2.3. LE CADRE CONCEPTUEL
2.3.1. Le cadre conceptuel du cycle de vie dโun projet
2.3.2. Le cadre conceptuel des groupes de processus de management de projet et des domaines de connaissance
2.4. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 3ย
MรTHODE DE LA RECHERCHEย
3.1. รPISTรMOLOGIE DE LA RECHERCHE
3.1.1. Le paradigme de recherche
3.1.2. Lโรฉtude exploratoire
3.1.3. Lโรฉtude de cas
3.2. รCHANTILLONNAGE ET TERRAIN DE RECHERCHE
3.2.1. Le terrain
3.2.2. Choix de lโรฉchantillon
3.3. MรTHODE DE COLLECTE DES DONNEES
3.3.1. La triangulation
3.3.2. Lโinstrument de mesure
3.3.3. Recueil de donnรฉes
3.4. PROCรDร ET TRAITEMENT DES DONNรES
CHAPITRE 4ย
ANALYSE DES RรSULTATSย
4.1. PHASE 1
4.1.1. Description des rรฉsultats intra-cas
4.1.2. Analyse des rรฉsultats inter-cas
4.2. PHASE 2
4.2.1. Description des donnรฉes
4.2.2. Lโanalyse
CHAPITRE 5ย
SYNTHรSE DES RรSULTATS ET DISCUSSION
5.1. COMPARAISON DE LA REVUE DE LA LITTรRATURE PAR RAPPORT AUX RรSULTATS
5.2. DISCUSSION DES RรSULTATS
5.2.1. Discussion liรฉe aux projets
5.2.2. Discussion liรฉe aux impacts et aux processus de management du PMI
5.3. LIMITE DE LโรTUDE
5.4. CONTRIBUTIONS DE LA RECHERCHE
5.4.1. Contribution thรฉorique
5.4.2. Contribution pragmatique
5.5. PISTES DE RECHERCHES FUTURES
CONCLUSIONย
LES RรFรRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE 1 : CORRESPONDANCE ENTRE LES GROUPES DE PROCESSUS DE MANAGEMENT DE PROJET ET DOMAINES DE CONNAISSANCEย
ANNEXE 2 : GUIDE DโENTREVUE 1 (SEMI-DIRECTIF)
ANNEXE 3 : GUIDE DโENTREVUE 2 (SEMI-DIRECTIF)
ANNEXE 4 : FORMULAIRE DโINFORMATION ET DE CONSENTEMENTย
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