Le Cabinet d’art graphique du Musée de Grenoble

Ce mémoire d’application porte sur le cabinet d’art graphique du musée de Grenoble. Reflet concret et raisonné du travail scientifique effectué au cours de ce stage, il rend compte de deux travaux différents immanents à une même collection. Dans un premier temps, il présente une réflexion sur les problèmes inhérents à la gestion du fonds de dessins anciens. Il fait état du traitement des données issues des actions menées pour une valorisation de la collection. Dans un second temps, il propose une étude sur les dessins italiens en provenance de la collection constituée par Léonce Mesnard au XIXe siècle ainsi qu’un catalogue sommaire des dessins italiens donnés et légués au musée par ce dernier, puis des notices d’œuvres sélectionnées dans ce corpus.

Cette étude s’inscrit dans l’axe des travaux menés sur les collections du musée de Grenoble, et plus précisément, sur le fonds de dessins anciens de son cabinet d’art graphique. Notre état de la recherche sur cette collection a révélé un faible nombre d’études menées à son propos. La plus ancienne date de 1993 et une seconde de 1994. Il a fallu attendre 2005 pour que le cabinet de dessins soit l’objet d’une étude supplémentaire. Ces travaux ont été utiles dans l’élaboration de notre thème de travail afin d’en définir ses orientations.

Pour élaborer notre thématique, nous avons également opéré un lien entre le fonds de dessins anciens du Musée et nos aspirations intellectuelles personnelles : l’art italien en général et celui du XVIe siècle en particulier. Nous avons ainsi choisi de travailler sur les dessins de l’école italienne du fonds et de réaliser des notices sur des œuvres datées du XVIe siècle.

Notre prise de connaissance de l’histoire de la collection de dessins du Musée a très vite révélé le rôle fondamental d’un homme, Léonce Mesnard, dans la constitution et l’enrichissement de ce fonds d’art graphique. Nos missions ont par la suite mis en lumière un manque criant d’information concernant les œuvres en provenance de la collection de Léonce Mesnard. L’étude menée en 1993 sur ce collectionneur ayant principalement porté sur sa personnalité et sur l’ensemble de sa collection, nous avons concentré nos efforts sur les œuvres italiennes données et léguées au Musée par ce dernier. Ce travail étant désormais peu récent, il était intéressant de se pencher à nouveau sur les oeuvres en provenance de cette collection afin de prendre en considération les nouvelles données qui ont émergé depuis ces treize dernières années. Les dessins de l’école italienne issus de cette provenance n’avaient pas, de surcroît, fait l’objet d’une recherche spécifique. Le caractère fondamental d’une connaissance précise de la provenance des œuvres et de leurs conditions d’entrées dans l’institution nous a encouragé à mener une étude dans cette voie.

Dès les débuts du musée, le dessin occupait une place importante dans les collections. En effet, Louis-Joseph Jay, à l’origine de la création de l’institution, exerçait avant d’être conservateur le métier de professeur de dessin, tout comme son successeur Benjamin Rolland.

Il demeure difficile de connaître la constitution précise de la première collection d’art graphique du musée. De 1796 à 1804, Jay enseignait à l’Ecole centrale de dessin de l’Isère. Il constitua durant cette période une collection d’œuvres modèles – dessins, gravures, rondes-bosses et moulages – à but pédagogique. En 1796, il effectua un voyage en vue d’accroître cette collection d’oeuvres modèles. Il passa en Italie où il acheta notamment des dessins. Lors de l’ouverture du musée, la collection comprenait alors une partie des pièces de ce fonds pédagogique de l’Ecole Centrale. Soixante trois dessins ont été transférés au musée par Louis-Joseph Jay « en raison de leur beauté » . Après la signature de la création du musée et pour en préparer l’ouverture, deux souscriptions publiques permettaient à son directeur d’effectuer ses premiers achats. Ainsi en 1799, Jay se rendait à Paris pour de nouvelles acquisitions dans le but d’accroître la collection. Cent trente trois tableaux et dessins furent achetés à cette occasion. Parmi eux vingt-cinq dessins formaient, avec les œuvres du fonds de l’école déposées au musée, une belle suite de dessins de maîtres de l’école française . Cet ensemble s’ajoutait alors aux objets recueillis grâce à la vente des biens nationaux, aux confiscations révolutionnaires, à l’ancien ameublement de l’hôtel de Lesdiguières, aux anciennes possessions religieuses et aux dons et envois du gouvernement.

Le Musée fut inauguré le 31 décembre 1800 dans les salles de l’ancien évêché. Dans le livret qui accompagnait l’ouverture, Jay écrivait :

Il faut que tous puissent y trouver des dessins, ou y disposer des modèles dont l’invention ou l’exécution leur soit utiles. Le conservateur, par ses relations avec les artistes de différents pays, fera ou se procurera des dessins dans tous les genres, qui seront exposés dans le musée, et consultés par tous ceux qui en auront besoin.

Un certain nombre de dessins étaient ainsi exposés dans ce premier musée grenoblois. Dans sa volonté d’éducation et de démonstration, Jay exposait deux esquisses et une académie à la sanguine pour accompagner deux tableaux de Jean Jouvenet dans la salle de l’Apollon du Belvédère. Dans la salle de Castor et Pollux où se poursuivait la présentation de l’école française, deux têtes d’études faisaient pendant à deux portraits de Greuze et un dessin « première pensée du tableau » accompagnait une toile de La Hire . Etait aussi mentionnée une suite de soixante trois dessins de l’école française accompagnant les vingt-trois tableaux de L’histoire de Saint Bruno par Le Sueur, exposés dans le Salon du gladiateur. Il y avait également des dessins de l’école italienne : une œuvre du Guerchin, une du Dominicain, une du Pérugin, une de Castiglione, et des dessins des écoles flamande, allemande et hollandaise. Louis-Joseph Jay signalait tout particulièrement un dessin de Dürer, un de Paul Bril et deux de Roland Savery.

La Notice des tableaux, statues, bustes et dessins du Musée de Grenoble, publiée en 1809, nous renseigne sur quelques achats réalisés entre-temps par le musée . Par exemple un « dessin de trente pieds de long fait à la plume et lavé au bistre d’après la frise peinte à  Mantoue par Jules Romain. Il représente une marche de troupe romaine ; l’empereur est à leur tête ».

La collection de dessins de ce premier musée subit comme le reste de la collection les désagréments liés aux vicissitudes politiques. En 1815, à la Restauration, Louis Joseph Jay est destitué de ses fonctions. La collection va être disséminée. Des œuvres sont rendues, notamment à leurs propriétaires religieux. Jusqu’en 1817, date d’arrivée de Benjamin Rolland, le musée n’a plus de conservateur. Né dans les années 1770, il fit sa formation de peintre auprès de Jean Barthélemy, puis entra dans l’atelier de Jacques Louis David. Il fut nommé conservateur du Musée de Grenoble et dans le même temps professeur de l’Ecole gratuite de dessin à la chute de l’Empire. La collection du Musée était à reconstruire. Par la maigreur des informations contenues dans les inventaires, il demeure difficile de déterminer l’étendue des pertes relatives à la collection de dessins durant ces années difficiles.

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Table des matières

Introduction
CHAPITRE I : LE CABINET D’ART GRAPHIQUE DU MUSÉE DE GRENOBLE.
I. Le cabinet d’art graphique.
1.1. Historique de la collection d’art graphique : constitution et développement.
1.2. L’état actuel du fonds : composantes et spécificités.
1.3. La tour de l’Isle et sa double vocation : conserver et exposer.
1.4. Moyens humains et services en relation.
II. Les sources et ouvrages à caractères de sources.
2.1. Les sources manuscrites.
2.2. Les travaux universitaires.
2.3. Documentation du musée.
2.4. Les catalogues critiques.
Les outils.
CHAPITRE II : LA VALORISATION DU FONDS D’ART GRAPHIQUE PAR UNE CONSERVATION EN TROIS DIMENSIONS : CONSTATER, TRAITER, DIFFUSER.
I. État de la collection, méthodologie d’intervention et traitement des données.
1.1. Constat.
1.2. Mise en œuvre d’une meilleure gestion : localisation, identification des disfonctionnements et récolement.
1.3. Le traitement des problèmes soulevés :
le cas des dessins anciens de l’école italienne.
1.4. Vers une gestion harmonisée du fonds de dessins anciens : Pointage des problèmes à finaliser ou à résoudre.
II. Étude et diffusion d’une sélection de dessins.
2.1. Participation à la mise en place d’une exposition temporaire :
« L’Appel de l’Italie : artistes français et nordiques dans la péninsule.
Dessins des XVIIe et XVIIIe siècles ».
2.2. Projet de participation à la réalisation du catalogue raisonné des dessins italiens anciens.
Conclusion 

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