Le boulet du cheval

Le boulet du cheval

Les ligaments sésamoïdiens distaux 

Les ligaments sésamoïdiens distaux sont disposés en trois plans superposés, un plan superficiel, un plan moyen et un plan profond. Ils apportent une résistance à l’extension de l’AMCP durant la phase d’appui et entrent dans la constitution de l’appareil suspenseur du boulet. Ces ligaments sont représentés sur la Figure 3. Le plan superficiel est formé par le ligament sésamoïdien droit qui est le plus long de ces ligaments et fait en quelque sorte office de suspenseur de l’appareil glénoïdal de la P2. Il est aplati dans le sens dorso-palmaire, large à son extrémité proximale et il se rétrécit à l’opposé. Il prend son origine sur la base des OSP et sur le bord correspondant du ligament inter-sésamoïdien. Il se termine sur le scutum moyen qui complète du côté palmaire l’extrémité proximale de la P2. Sa face profonde couvre le plan moyen et sa face palmaire contribue à délimiter la gaine digitale. Le plan moyen comprend les ligaments sésamoïdiens obliques qui convergent à la face palmaire de P1. Ils naissent sous le ligament superficiel à la base des OSP et sur le LP. Ils se terminent en commun sur la base d’insertion triangulaire rugueuse de la face palmaire de P1. Ces ligaments jouent notamment un rôle dans la limitation des mouvements de rotation du boulet. Le plan profond comprend les ligaments courts et les ligaments croisés. Il y a deux ligaments croisés qui sont de minces bandelettes croisées en X étendues de la base des OSP à la face palmaire de la partie adjacente de P1. Les ligaments courts sont également au nombre de deux, ils s’étendent de la partie dorsale de la base d’un os sésamoïde proximal au bord palmaire de la surface articulaire de P1. Ces ligaments profonds sont recouverts par la membrane synoviale sur leur face articulaire et sont difficiles à visualiser.

Le muscle interosseux III 

Le MIOIII est représenté sur la Figure 5. C’est l’agent le plus important du soutènement passif de l’AMCP. Il est très puissant, entièrement fibreux chez l’adulte même si des fibres musculaires striées persistent fréquemment en son sein. Sa texture et son rôle lui ont valu en France le nom de ligament suspenseur du boulet. Il court à la face palmaire du MCIII et remplit la gouttière délimitée par les deux os métacarpiens rudimentaires. La partie proximale du MIOIII est plus étroite mais plus épaisse que le reste. Elle est clivable en deux plans de fibres superposées très adhérents par l’intermédiaire desquels se font les attaches d’origine. Le 20 plan superficiel se fixe sur la rangée distale des os du carpe. Il est couvert par le ligament accessoire du fléchisseur profond du doigt (bride carpienne) qui prolonge le ligament commun palmaire du carpe. Le plan profond beaucoup plus épais, prend une attache solide et étendue sur les rugosités palmaires de l’extrémité proximale du MCIII. Au tiers distal du MCIII, le MIOIII se divise en deux branches qui s’insèrent largement sur la face abaxiale des deux OSP. A ce niveau, chaque branche délègue une bride fibreuse qui rejoint le tendon du muscle extenseur dorsal du doigt en contournant en direction disto-dorsale P1. Les OSP étant reliés à P1 par les ligaments sésamoïdiens distaux, toute extension métacarpo-phalangienne entraîne un étirement du MIOIII. C’est ce rôle de suspension du boulet qui explique le nom usuel de ligament suspenseur du boulet donné à ce muscle.

Les moyens complémentaires d’union

L’articulation du boulet est renforcée dorsalement par le tendon extenseur dorsal du doigt qui s’insère en partie sur le renforcement dorsal de la capsule articulaire, et à sa face palmaire par les tendons fléchisseurs. Les tendons fléchisseurs sont maintenus au niveau de la région du boulet dans une gaine importante appelée gaine digitale. Les parois de cette gaine sont pour le côté dorsal la face palmaire de chaque phalange complétée à chaque articulation par une surface de glissement, le scutum. Il existe trois scutum : le scutum proximal (face palmaire des os sésamoïdiens proximaux et LP, le scutum moyen et le scutum distal (face palmaire de l’os sésamoïde distal et de ses ligaments). Pour le côté palmaire, la paroi de la gaine digitale est formée par le fascia digital et ses renforcements fibreux, les ligaments annulaires. Les tendons coulissent à l’intérieur de cette gaine grâce à une importante synoviale vaginale : la synoviale digitale qui forme un large récessus au-dessus des OSP. Les tendons fléchisseurs sont particulièrement puissants chez le cheval, ils concourent avec le MIOIII au soutènement de l’axe métacarpo-digital et de l’ensemble du rayon digital.

Elle est unique et tapisse la face interne de la capsule articulaire. Elle s’étend proximalement aux marges articulaires métacarpiennes en formant deux récessus, un dorsal, l’autre palmaire. Le récessus dorsal est peu étendu, il remonte un à deux centimètres au-dessus de la surface articulaire métacarpienne. Le récessus palmaire quant à lui est très vaste, il s’élève proximalement aux OSP, dans la fourche terminale du MIOIII, entre la face palmaire de l’os métacarpien principal et les tendons fléchisseur superficiel du doigt (TFSD) et fléchisseur profond du doigt (TFPD). Il s’insinue également entre les branches du MIOIII et l’extrémité distale du MCIII pour arriver latéralement et médialement en position superficielle. C’est ce prolongement qui, dans le cas de synovite, forme de chaque côté un relief qui caractérise la molette articulaire du boulet. Un prolongement de la synoviale beaucoup plus faible s’insinue entre la base des OSP et la marge articulaire de P1. La Figure 6 permet une bonne visualisation de la synoviale car elle a été injectée de latex rouge.

La configuration des surfaces articulaires et la puissance des ligaments collatéraux expliquent que cette charnière imparfaite permet essentiellement des mouvements de flexion et d’extension. Lors de la flexion le doigt est entrainé en direction palmaire. P1 et le bloc sésamoïdien glissent d’une seule pièce sur la surface condylaire du MCIII. Les OSP glissent vers la partie proximale et palmaire de cet os contre laquelle leur butée impose une limite aux mouvements. L’articulation du boulet fléchit durant la protraction du membre ce qui est permis par la contraction musculaire et par le retour d’une énergie passive provenant de structures élastiques, ligaments et tendons. L’articulation du boulet est un composant fondamental de ce système élastique car son long bras de levier étire durant l’extension de l’articulation les tissus mous palmaires (Santschi et al. 2008). Le retour d’énergie passive à lieu pendant la deuxième partie de l’appui permettant la flexion de l’AMCP et par conséquent la propulsion du membre vers le haut.

Durant l’extension les OSP et P1 sont entrainés distalement et dorsalement ce qui tend les ligaments sésamoïdiens distaux et le MIOIII. C’est la tension du MIOIII et des tendons fléchisseurs superficiel et profond du doigt qui impose une limite aux mouvements. Quand le poids appliqué au niveau du boulet augmente, l’articulation est de plus en plus en extension et la charge transférée à P1 et à l’appareil suspenseur du boulet (ligament suspenseur, OSP, ligaments sésamoïdiens distaux) augmente. Lorsque le report de poids est maximal sur cette articulation, par exemple aux allures de course ou à la réception d’un saut, le boulet est en hyperextension et sur une vue sagittale ou latérale, les longs os se trouvent quasiment à angle droit. Pendant la locomotion une hyperextension physiologique est présente au cours de l’appui, la surface dorsale de P1 est comprimée par la surface articulaire dorsale du MCIII et la région disto-palmaire de ce dernier os est en contact avec les OSP et le LP (Santschi et al. 2008). L’horizontalisation du paturon qui se produit approximativement en milieu de phase d’appui et qui est provoquée par la mise en charge du membre est permise également par une flexion interphalagienne distale. La flexion interphalangienne distale provoque un relâchement relatif du TFPD.

Les mouvements de latéralité sont très réduits chez le cheval mais néanmoins présents, tout déplacement latéral est limité par la tension du ligament collatéral opposé. L’adduction et l’abduction restent perceptibles lors de la flexion qui donne une certaine laxité à ces ligaments. Les différentes études in vivo et in vitro réalisées par Chateau et al. en 2001, 2004 et 2005 ont permis de connaître précisément l’étendue des mouvements pouvant être effectués par l’AMCP dans les trois dimensions de l’espace. Lors d’une étude in vitro réalisée en 2001, Chateau et al. ont montré que lorsque le pied se pose de manière asymétrique l’amplitude de l’extension de l’AMCP n’est pas altérée. Néanmoins, une charge asymétrique sur le pied produit un mouvement de collatéromotion significatif de P1 dans la direction de la partie surélevée du pied (fermeture de l’espace articulaire du côté de la partie surélevée du pied) et une rotation axiale de P1 en direction opposée. De plus, le mouvement de collatéromotion est d’autant plus ample que la charge sur le membre est importante alors que l’angle de rotation axiale reste constant même si la charge continue à augmenter. L’hypothèse émise par les auteurs est que les structures principales qui limitent les mouvements de collatéromotion sont les ligaments collatéraux de l’AMCP tandis que la rotation axiale est limitée par la forme des surfaces articulaires de l’AMCP, notamment le relief intermédiaire du MCIII.

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Table des matières

INTRODUCTION
RAPPELS
Rappels d’anatomie de l’articulation métacarpo/tarso-digitale : le boulet du cheval
Articulation métacarpo-phalangienne
a) Les surfaces articulaires
(1) Le métacarpe
(2) La phalange proximale
(3) Les os sésamoïdes proximaux
b) Les moyens d’union
(1) La capsule articulaire
(2) Les ligaments
(3) Les moyens complémentaires d’union
c) La synoviale
d) Les mouvements
Imagerie du ligament palmaire
Echographie
IRM
a) Visualisation des tendons et ligaments en IRM
b) Articulation métacarpo-phalangienne et ligament palmaire en IRM
Lésions
Importance de la région métacarpo-phalangienne
Contraintes appliquées sur l’articulation métacarpo-phalangienne
Aspects IRM des lésions ligamentaires
Lésions du ligament palmaire
a) Lésions détectées par IRM
b) Lésions détectées par arthroscopie
POSITION DU PROBLEME
Images de référence
Artéfact d’angle magique
Définition
Conséquences cliniques de l’artéfact d’angle magique
Paramètres conduisant à l’apparition d’un artéfact d’angle magique
Localisations anatomiques où la présence d’un artéfact d’angle magique a été décrite
a) Présence d’un artéfact d’angle magique au niveau des ligaments collatéraux de l’articulation inter-phalangienne distale
b) Présence d’un artéfact d’angle magique au niveau du ligament sésamoïdien distal oblique
c) Présence d’un artéfact d’angle magique au niveau du tendon fléchisseur profond du doigt
Conclusion
MATERIELS ET METHODES
Instrumentation
Appareil IRM
Séquences utilisées
a) Ex vivo
b) In vivo
(1) Membres antérieurs
(2) Membres postérieurs
Membres
Protocole
Interprétation
Console d’interprétation
Grille de lecture
a) Membres positionnés sans angle de rotation
(1) Identification/visualisation
(2) Qualité du signal
b) Membres positionnés avec une rotation
c) Comparaison des examens des chevaux du protocole « Safetrack »
RESULTATS
Images de référence ex vivo
Séquences T1 GRE et T1 3D HR
a) Coupes transversales
b) Coupes sagittales
c) Coupes parasagittales
d) Coupes frontales
Séquences T2 FSE et STIR
a) Coupes transversales
b) Coupes sagittales
c) Coupes parasagittales
d) Coupes frontales
Images en angle magique ex vivo
Séquences T1 GRE
a) Coupes transversales
(1) Rotation latérale
(2) Rotation médiale
b) Coupes sagittales
(1) Rotation latérale d’environ 25°
c) Coupes parasagittales
(1) Rotation latérale d’environ 25°
d) Coupes frontales
(1) Rotation latérale d’environ 25°
Séquences T1 3D HR
a) Coupes transversales
(1) Rotation latérale
(2) Rotation médiale
Séquences T2 FSE
a) Coupes transversales
(1) Rotation latérale
(2) Rotation médiale
Séquences STIR
a) Coupes transversales
(1) Rotation latérale
(2) Rotation médiale
Etude in vivo : Recherche d’un artéfact d’angle magique chez les chevaux du protocole « Safetrack»
Coupes transversales
a) Membres antérieurs
(1) Examen M0
(2) Examens suivants : comparaison par rapport à M0
b) Membres postérieurs
(1) Examen M0
(2) Examens suivants : comparaison par rapport à M0
Coupes sagittales et frontales
DISCUSSION
Protocole
Résultats
Contributions
Images de référence
a) Etude ex vivo
b) Variabilité
Artéfact d’angle magique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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