Le bien-être professionnel et le flow ou la passion du travail
LE FLOW
Développé par Csikszentmihalyi dans les années soixante-dix, le flow est opérationnellement validé par la recherche issue de nombreux questionnaires et d’entrevues recueillis par le chercheur. Aussi, l’ESM (Experience Sampling Method) est une méthode d’échantillonnage d’expérience vécue, spécifiquement développée par Csikszentmihalyi (1990) pour mesurer le flow, qui a contribué à recueillir des données auprès de milliers de personnes afin de satisfaire l’élaboration du concept du flow. Le chercheur a questionné des participants dans différents pays à travers le monde (Csiksentmihalyi, 2004). Toutes ces données recueillies ont permis de faire le constat que les personnes interrogées utilisaient une manière similaire pour expliquer le flow qu’ils pouvaient vivre à travers une activité associée au plaisir et à l’implication intense et cela, quel que soit leur âge, leur sexe, leur classe sociale ou leur culture. Cela confirme donc la portée universelle du flow dans la diversité de ses manifestations : elle est vécue de la même manière et elle est rapportée avec les mêmes termes dans sa description, qu’il s’agisse d’hommes, de femmes, de différents âges, de différentes cultures ou de conditions sociales diverses. De plus, l’auteur s’est intéressé aux différentes activités qui suscitent le flow. Ainsi, quelles que soient les activités réalisées, des occupations professionnelles ou de loisirs, le flow est rencontré de la même façon par les individus.
Les huit caractéristiques du flow selon Csikszentmihalyi
Csikszentmihalyi (2004) a identifié huit caractéristiques du flow. La première caractéristique est l’équilibre entre le défi et la compétence. Une activité peut générer un certain nombre de difficultés. Si ces difficultés ne correspondent pas aux compétences de l’individu, à savoir si elles présentent des exigences trop fortes pour les capacités de la personne, cette dernière sera dans une situation psychologique générant de l’anxiété ou de la frustration. À l’inverse, si l’activité présente un faible degré de difficultés où les demandes de réalisation de la tâche connaissent un investissement peu élevé pour l’individu, ce dernier éprouvera un sentiment d’ennui. La tâche à réaliser doit contenir suffisamment de défis à relever tout en ayant un certain niveau de faisabilité en adéquation avec la perception de l’individu face à ses propres compétences. En d’autres termes, la personne doit percevoir une correspondance équitable entre la tâche qu’elle doit effectuer et ses capacités à la réaliser. Une étude de Fullagar, Knight, & Sovern, (2013) a établi les liens entre le défi et les compétences liés à une tâche ainsi que le flow et l’anxiété de performance. Les résultats de cette recherche faite sur le flow et l’anxiété de performance auprès de 27 étudiants ont permis de mettre en évidence une relation opposée entre le flow et l’anxiété : plus le flow est élevé, plus l’anxiété de performance baisse.
La concentration sur la tâche est la deuxième caractéristique du flow. La personne qui fait l’expérience du flow est si concentrée sur la tâche qu’il n’y a aucune place pour des questions sans lien avec l’activité effectuée. L’attention est totalement centrée sur les stimuli liés à la tâche. Aucune autre information n’est traitée puisque toute l’activité mentale est engagée par l’activité en cours et elle n’est donc pas disponible pour prêter attention à d’autres informations.
La troisième caractéristique du flow est la clarté des objectifs. Un but clairement défini dans l’activité favorise l’apparition du flow. La personne doit se donner un objectif à atteindre dans une activité qui comporte des règles. Les objectifs et les règles d’une activité encadrent les actions de l’individu pour qu’il puisse savoir quoi faire et dans quel moment opportun. La clarté des objectifs favorise la concentration dans l’exécution de la tâche à effectuer.
La quatrième caractéristique est une rétroaction immédiate. En accord avec la caractéristique précédente, la clarté de la cible évoque pour l’individu de connaître une rétroaction immédiate et précise en accord avec l’activité engagée. La personne doit pouvoir évaluer son action par l’intermédiaire d’une rétroaction afin de pouvoir rectifier le comportement si nécessaire ou bien se conforter dans la poursuite de ses actions. La condition pour que la rétroaction soit favorable à l’effet du flow est qu’elle soit claire et précise afin que la personne puisse poursuivre l’atteinte de son but.
La cinquième caractéristique est l’union de l’action et de la conscience. Cette caractéristique permet à la conscience, dans le sens de la perception des stimuli externes et de la conscience de soi, de se focaliser sur l’action en cours et de se soustraire de toutes distractions provenant de l’environnement ou de ses propres pensées. La personne est alors capable de mettre de côté les préoccupations de la vie quotidienne pour ne se concentrer qu’exclusivement sur l’activité qu’elle effectue. L’exclusion automatique des interférences venant de l’environnement ou de ses propres pensées présente une absence de distraction dans la conscience ce qui permet une concentration intense sur la tâche à accomplir. La personne est complètement concentrée sur l’action en cours et les pensées qui envahissent son esprit sont essentiellement orientées vers la tâche à réaliser. C’est un rétrécissement de la conscience qui permet de contrôler l’attention en lui astreignant de réduire les stimuli sans importance pour la tâche.
La sixième caractéristique du flow est le contrôle de l’action. L’aspect de contrôle de la situation ou de l’action à accomplir est ressenti par l’individu. Une aptitude à minimiser le danger ou l’échec est engagée. Cette aptitude est une perception de la personne sur ses compétences qui l’amènent à évaluer le risque d’échec ou d’erreur à un très faible degré. Un fort sentiment de contrôle est ressenti et la personne perçoit alors une forte capacité à maitriser la situation ou l’action. Notons la citation de l’auteur à propos du contrôle de l’action (Csikszentmihalyi, 2004, p.70) : « (…) les activités qui conduisent l’expérience optimale2 (…) sont pratiquées de façon à permettre à la personne de développer suffisamment d’aptitudes pour réduire la marge d’erreur à presque zéro »
La septième caractéristique est la perte de la conscience de soi. Cette caractéristique est le fait de s’oublier soi-même tant l’activité procure un niveau élevé d’intensité. La conscience de soi est relayée à un degré d’importance tellement faible que la personne oublie de s’en préoccuper. Ce n’est pas une absence de contrôle de soi mais bien une absence de conscience de soi. L’action en cours engendre une telle implication que la personne utilise toute sa conscience et sa concentration à la tâche ce qui attribue un rôle au « soi » très actif. C’est ainsi que certaines personnes en état de flow ne sentiront ni la présence de la faim ou de la fatigue puisqu’elles sont complètement absorbés par l’action en cours et qu’elles en oublient leur état en dehors de l’action sur la tâche.
La huitième caractéristique du flow est la perception altérée du temps. La perception de la transformation du temps n’est pas une caractéristique essentielle du flow mais elle est présente chez un bon nombre de personnes vivant cette expérience. Lors d’une expérience de flow, le temps connaît un rythme inhabituel. La personne peut percevoir que le temps passe plus vite ou, au contraire, elle a l’impression que le temps s’arrête. Cette perte de reconnaissance du rythme du temps peut se comprendre par l’intensité de l’implication dans l’activité qui génère le flow.
De plus, Csikszentmihalyi (2004) nomme les activités du flow des activités « autotéliques » dont le nom est issu du grec auto (soi) et telos (but). Les expériences créant le flow provoquent un tel agrément pour la personne qu’elle désire vivre à nouveau cette expérience de flow. La personne connaît alors une motivation intrinsèque à renouveler l’activité qui l’a amenée à vivre du flow.
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie L’enseignement et l’épuisement professionnel |
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Table des matières
Résumé
Abstract
Listes des tableaux
Listes des figures
Listes des annexes
Remerciements
Introduction
1. PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE
1.1. L’enseignement et l’épuisement professionnel
1.2. Le développement professionnel et le paradigme de la psychologie positive
1.3. Le bien-être professionnel
1.3.1. Le bien-être professionnel et les émotions
1.3.2. Le bien-être professionnel et le flow ou la passion du travail
1.4. Le problème de recherche
2. CADRE DE RÉFÉRENCE
2.1. Le flow
2.1.1. Les huit caractéristiques du flow selon Csikszentmihalyi
2.1.2. Les conditions d’apparition du flow
2.2. La compétence émotionnelle
2.2.1. Les composantes de la compétence émotionnelle
2.2.2. La compétence émotionnelle et l’intelligence émotionnelle
2.2.3. Les retombées de la compétence émotionnelle
2.3. Question spécifique et les objectifs de la recherche
3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
3.1. Mesure du flow et choix de l’instrument pour la collecte de données
3.2. Mesure de la compétence émotionnelle et choix de l’instrument pour la collecte de donnée
3.3. Approche méthodologique
3.4. Échantillon
3.5. Déroulement de la recherche
3.6. Qualité de la recherche
3.7. Les critères éthiques
4. RÉSULTATS
4.1. Caractéristiques de l’échantillon
4.2. Présentation des résultats se rapportant au premier objectif de recherche
4.2.1. Statistiques descriptives globales du flow et de la compétence émotionnelle
4.2.2. Les variations selon le genre des participants
4.2.3. Données descriptives des dimensions du flow et des dimensions de la compétence émotionnelle
4.3. Présentation des résultats se rapportant au deuxième objectif de recherche
4.3.1. Corrélation entre le flow et la compétence émotionnelle
4.3.2. Corrélation entre la compétence émotionnelle et les dimensions du flow
4.3.3. Corrélation entre le flow et les composantes de la compétence émotionnelle
4.3.4. Corrélation entre les dimensions du flow et les composantes de la compétence émotionnelle
5. DISCUSSION
5.1. Interprétation des résultats selon le premier objectif de recherche
5.1.1. La manifestation du flow chez les enseignantes et les enseignants du collégial
5.1.2. La manifestation de la compétence émotionnelle chez les enseignantes et les enseignants du collégial
5.2. Interprétation des résultats selon le deuxième objectif de recherche
5.2.1. Les relations de dépendance entre le flow et la compétence émotionnelle chez les participants dans une perspective globale
5.2.2. Les relations de dépendance entre les dimensions du flow et les composantes de la compétence émotionnelle
5.3. Limites de a recherche
6. CONCLUSION
6.1. Synthèse et contribution de la recherche
6.2. Ouverture sur les recherches futures
Bibliographie
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