L’avenir des stations balnéaires dans le contexte de la fin du tourisme

Tourisme comme migration

               Dans un ouvrage intitulé La planète nomade, Knafou (1998) fait référence au conflit millénaire entre nomades et sédentaires. Aujourd’hui, dans le cadre d’une mobilité croissante nous pouvons constater des incursions ou des excursions dans le territoire de l’autre et l’accueil de l’autre sur ses territoires. Knafou (1998) appelle ceci « la transition mobilitaire » par référence à la théorie de la « transition démographique ». L’idée proposée par Knafou tend vers la phase ultime de « la transition mobilitaire »; qui se soldera par une mobilité généralisée dans le temps et dans l’espace au point qu’il serait difficile d’identifier une résidence principale d’une résidence secondaire. Si nous pouvons constater que c’est déjà le cas pour une petite partie de la population dite fortunée, Knafou envisage que dans un futur lointain la transition mobilitaire s’appliquerait à toute une population. Il nous parle de la mobilité des personnes. Elles n’ont jamais été aussi nombreuses à se déplacer et leur nombre n’a jamais été aussi diversifié qu’aujourd’hui. Ces déplacements peuvent être définitifs ou temporaires, saisonniers ou hebdomadaires, professionnels ou touristiques. Ainsi, ces voyages, à l’échelle globale créent un mouvement de confrontations, d’expériences, de contacts entre les peuples et les idées. Pierret (1998) fait une distinction entre les mobilités choisies et les mobilités subies. C’est ainsi qu’il fait référence aux mobilités donnant naissance à l’immigration de différents types; la mobilité au quotidien dans nos sociétés urbaines pour des raisons professionnelles ; les mobilités de loisir et aussi l’émigration à caractère économique des populations. Migrations internationales, migrations frontalières, mobilités résidentielles, mouvements pendulaires, tourisme, voyages virtuels dans l’univers de la télématique: selon Pierret (1998), toutes ces formes de déplacements s’articulent, s’enchevêtrent, s’engendrent mutuellement et participent dans une course extraordinaire qui agite la planète de nos jours. De toutes ces mobilités, nous allons nous concentrer sur la mobilité qui a donné lieu au tourisme. Les migrations touristiques de plus en plus nombreuses aujourd’hui ont de nombreuses ramifications. Cribier, (1969) a noté quelques effets observables sur ce fait.
 Elles affectent directement les rapports entre l’homme et l’espace.
 Elles modifient saisonnièrement la répartition de la population.
 Elles transforment de façon permanente les formes d’organisation et les paysages des régions de vacances.
Pourtant, il est intéressant de noter que ces migrations touristiques n’ont pas toujours existées. Elles ont une origine que nous pouvons attribuer au temps libre privilégié par la révolution industrielle. Mais leurs pratiques actuelles sont bien différentes et omniprésentes par rapport à leurs origines exclusives.

Définition du tourisme

              On définit le tourisme comme une activité humaine fondée sur un déplacement, c’està-dire littéralement, un changement de place et par «extension géographique», un changement d’habitation. Ce contexte le distingue des loisirs pour lesquels le déplacement n’est pas une condition nécessaire à leur réalisation. Or, pour le même terme on trouve «être touriste» c’està-dire être convoqué alors que «faire du tourisme» signifie quitter son lieu de vie habituel pour aller vivre ailleurs. On peut se déplacer dans un ou deux lieux situés loin de la sphère de sa vie quotidienne vers des lieux construits par et pour les touristes et consacrés à la seule recréation (Duhamel & Sacareau, 1998) Il faut accepter qu’une définition acceptable du mot ‘tourisme’ soit difficile dans le contexte actuel car nous ne pouvons pas nous mettre d’accord à cause des nombreuses subtilités dans la pratique touristique. Par exemple, Holloway (2002) demande s’il est possible de considérer un voyage de Bath à Bristol (une distance de 20 kilomètres) pour faire du shopping comme étant du tourisme? Est-ce la motivation, la raison du voyage ou la distance qui définit le tourisme? Cazes (1998) nous parle des obstacles et des biais statistiques qui obèrent la connaissance des flux internationaux. Il parle d’autres seuils temporels retenus – notamment l’utilisation du terme «tourisme» pour un séjour d’au moins 24 heures et du terme «excursionnisme» pour un passage de moins de 24 heures; à la nébuleuse de «motivations» considérées comme touristiques sont comprises les raisons suivantes : affaires, congrès, agrément, découverte, visites sociales, études, santé, sport, pèlerinage, parfois même visites ou expéditions militaires. Les réflexions des chercheurs dans le Tourisme ont aidés à poser la question sur les différentes pratiques liées au tourisme(s). Dimitrios Buhalis de l’Université de Bournemouth, dans son livre a compté au moins une centaine de différents types de ‘tourismes’ ; allant de ‘tourisme œnologique’ au ‘tourisme vert’ (Buhalis D. , 2001). Philippe VIOLIER fait une distinction entre le tourisme engendré par des déplacements qui relèvent du temps libre s’opposant à ceux qui s’inscrivent au sein du temps contraint comme les voyages et événements d’affaires, ou les séjours réalisés dans le cadre des études scolaires et universitaires (Violier, 2011). Ainsi, les chercheurs éprouvent des difficultés à trouver une définition acceptable du tourisme. Il y en a même qui au bout de leur peine ont posé la question sur la nécessité même de définir le ‘fait touristique’. Pour notre étude, nous allons utiliser l’interprétation fourni par Philippe VIOLIER qui défini le lien entre le tourisme et l’espace du tourisme.

L’effet économique de l’activité touristique

                Selon Krippendorf (1999), les vacances et les mobilités liées à ces vacances déterminent les vies des citadins. Ils y passent autour de 40% de leur temps libre. 30% de ce temps libre est utilisé pour faire des petites balades et pour se reposer; 10% pour les vacances de longue durée. Ceci a des répercussions économiques sur les villes, les régions et les pays. Selon le World Travel et Tourism Council (WTTC, 2013) les voyages et le tourisme contribuent à 9, 30% du P.I.B au niveau globale. Dans cette étude réalisée en 2013, le W.T.T.C. estimait qu’en 2012, $ 6.630,4 milliards auraient été injectés dans l’économie des pays, créant 101,118,000 d’emplois directs (261,394,000 avec les emplois indirects). Goeldner & Brent Ritchie (2008) avaient déjà estimé que ces revenus devraient augmenter pour atteindre $1 800 milliards en 2010. Ainsi, depuis 1945, après la fin de la deuxième guerre mondiale, le tourisme est l’un des secteurs qui se développe le plus rapidement (Py, 1992) . Le volume des déplacements des personnes contribuant au tourisme est passé de 25,3 millions de voyageurs en 1950 à 449 millions en 1991, soit un accroissement de 1774% en 40 ans. Selon une autre étude, celle de l’Organisme Mondiale du Tourisme (O.M.T.) entre 1960et 1994, le nombre de touristes dans le monde est passé de 70 à 528 millions de personnes et les recettes induites ont progressé de 7 à 321 milliards de dollars (Vles, 1996). Le conseil professionnel de l’O.M.T. estime que le nombre de touristes voyageant à l’étranger vaaugmenter d’un taux annuel de 4,3% entre 1995 et 2020. Pendant cette même période, il est estimé que les dépenses touristiques vont augmenter d’un taux annuel de 6,7% (Cazes, 1998 ; World Tourism Organization Business Council (WTOBC), 1999). L’organisation mondiale du tourisme (OMT) estime les recettes du tourisme mondial à 852,2 milliards de dollars. La France (49,4 milliards de dollars en 2009) est devancée par les États-Unis (93,9 milliards) et l’Espagne (53,2 milliards). Ces trois pays concentrent environ 23 % des recettes mondiales. Aujourd’hui personne ne doute de l’importance et de la place qu’ont prise les activités touristiques dans nos vies. En prenant les exemples des stations balnéaires en France et en Angleterre, nous avons essayé d’étudier des stations situées dans des pays qui se trouvent parmi les premiers récepteurs de touristes internationaux. Le tableau numéro 2 qui suit, nous montre la France au premier rang suivi des Etats-Unis et du Royaume Uni en 6ème position. Il faut prendre en compte que les événements récents comme les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ou les attentats de Londres le 7 juillet 2005 ont quelque part influencés les données concernant l’arrivée des touristes.

Les côtes à platier rocheux

                 Les littoraux constitués d’un large platier rocheux se prêtent mal à la baignade. Le fait maritime de même que le fait continental, qui entrent tous les deux dans l’étude du littoral, sont variables selon les lieux en fonction des activités économiques et sociales et du contexte politique et culturel. En cela, l’analyse du littoral revient à étudier un système spatial incluant des parts et d’autres du rivage des espaces encadrants. Les limites sont donc différentes d’un endroit à l’autre. Il serait tentant, dit Marcadon (1999), de choisir des systèmes littoraux ayant une apparente homogénéité naturelle et socio-économique afin de pouvoir dresser un état des lieux pertinent et utile pour une gestion intégrée des zones côtières dans le contexte d’un développement durable. La simplicité du terme «littoral» ne doit donc pas masquer la complexité et l’immensité du thème de la géographie humaine des littoraux. Et cette relation humaine avec des littoraux commence souvent avec les plages.

La Baule et son établissement : Le résultat des intempéries et l’abandon de la ville d’Escoublac

             La Baule est réellement une ville récente, construite sous l’impulsion de la bourgeoisie Nantaise. Les historiens nous disent que les habitants du village d’origine, Escoublac ont été obligés de s’éloigner d’un kilomètre du littoral. Ceci causé par l’invasion du sable en 1779. Les gens d’Escoublac voyaient le sable engloutir peu à peu leurs vergers, leurs marais salants, leurs champs, puis leur bourg lui- même. Devant le danger que représentaient les sables, personne ne s’était risqué à vivre sur les dunes d’Escoublac. Vighetti (2003a) nous dit que toute l’activité humaine se trouvait concentrée sur le plateau, parsemé de fermes isolées, ou à proximité des marais salants qui faisaient vivre le gros village de paludiers de Beslon. Seules les extrémités du vaste cordon sableux avaient été colonisées par les hommes ; la présence de deux étiers, la proximité d’assises rocheuses (la pointe du Bec et celle de Penchâteau) rendaient ces lieux plusaccueillants. Deux villages, deux ports étaient nés, à l’est Pornichet, à l’ouest Le Pouliguen. La disparition d’Escoublac a fait prendre conscience aux populations de la région de la nécessité de fixer les dunes par des plantations de pins. Les dunes étaient, en effet, toujours mouvantes. Les mauvaises langues dirent alors que les habitants d’Escoublac avaient été les propres artisans de leur malheur en arrachant les plantes arénicoles qui fixaient les dunes pour en faire des balais, ou en laissant des troupeaux de moutons les pâturer (Le service des archives, 2001 ; Villais, 1986).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE TOURISME ET LES LIEUX TOURISTIQUES
CHAPITRE 1 : Le tourisme : un concept appliqué à divers champs théoriques
3.3. Tourisme comme migration
3.4. Le tourisme actuel
3.4.1. Définition du tourisme.
3.4.2. Les vacances : de leurs débuts au 21ème siècle
3.4.3. L’effet économique de l’activité touristique
CHAPITRE 2 : Conceptualisation des lieux touristiques
2.1 La station touristique
2.2 Le littoral
2.3 Les matériaux des plages
CHAPITRE 3 : Les facteurs explicatifs de la relation entre le tourisme et les lieux touristiques balnéaires
5.1. La relation homme- littoral
5.1.1. ‘L’invention de la plage’ : le tourisme et le milieu littoral
5.1.2. Le début de la pratique balnéaire : prendre des eaux
5.1.3. Les bains de mer
5.2. De l’estivant du début du siècle au consommateur actuel
Conclusion de la partie 1
PARTIE 2 : LES MODELES D’EVOLUTION DE LA STATION BALNEAIRE : UNE APPLICATION AUX DESTINATIONS ETUDIEES
CHAPITRE 1 : Les facteurs explicatifs de la relation entre le tourisme et les lieux étudiés
6.1. Les débuts semblables de Bournemouth et La Baule : des lieux créés
par les déplacements vers la mer
6.1.1. La création de Bournemouth
6.1.2. La Baule et son établissement : Le résultat des intempéries et l’abandon de la ville d’Escoublac
6.2. L’action de l’état qui a aidé à lancer la station
6.2.1. Le cas de La Baule : La décision par les pouvoirs publics de fixer les dunes
6.2.2. Les pouvoirs publics dans l’aménagement initial de Bournemouth
6.2.2.1. Un premier gouvernement
6.3. La ruée vers la mer pour des raisons de santé
6.3.1. L’origine de La Baule comme ‘station climatique’
6.3.2. Bournemouth et sa popularité comme centre de convalescence
6.4. Le chemin de fer comme moyen d’accessibilité
CHAPITRE 2 : L’évolution des stations avec le temps : La relation entre le tourisme et l’urbanisme
7.1. Les paysages nés du tourisme et leurs évolutions
CHAPITRE 3 : L’évolution de stations expliquées en utilisant des théories de Gromsen
CHAPITRE 4. L’évolution des stations touristiques- lais et relais des cycles des stations touristiques
CHAPITRE 5 : L’évolution des stations expliquée en utilisant la théorie de R W Butler
5.1. La période 1910-1930 et l’évolution des deux stations (phase du développement et consolidation)
5.1.1. L’évolution de La Baule en un ‘ensemble touristique’
5.1.2. Bournemouth dans la période suivant la première guerre
5.2. La mutation des stations balnéaires suivant la deuxième guerre mondiale.
5.3. La popularité grandissante des stations balnéaires britanniques 1911-1951 : la ruée résidentielle balnéaire
5.4. Les années 1950 au 1974 : un quart de siècle de tourisme populaire
5.5. Le déclin du tourisme balnéaire anglais
5.6. Le besoin de se réinventer : les cas de Bournemouth et de La Baule
CHAPITRE 6. L’évolution de stations expliquées en utilisant La trame spatio-temporelle de Miossec
PARTIE 3 : LES MODELES D’EVOLUTION DE LA STATION BALNEAIRE : LE CONTEXTE ACTUEL
CHAPITRE 1 : L’infusion poste touristique
1.2. Populations nouvelles
6.2. Le tassement de la mobilité résidentielle
CHAPITRE 2 : La population sur le littoral : l’attractivité et le poids de la résidence secondaire
7.1. La ruée vers la mer
7.2. L’urbanisation des stations balnéaires- l’habitation
CHAPITRE 3 : Résidences principales et résidences secondaires à La Baule (une comparaison avec Bournemouth)
8.1. La construction immobilière dans l’ensemble Baulois
8.2. Une continuité dans la tendance des résidences secondaires
PARTIE 3 : LES MODELES D’EVOLUTION DE LA STATION BALNEAIRE : LE CONTEXTE ACTUEL
CHAPITRE 4: La population permanente à La Baule et à Bournemouth : un état des lieux
9.1. La population de La Baule
9.2. Données démographiques des habitants de Bournemouth
10. Synthèse de la troisième partie
PARTIE 4: LE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
4. La procédure empirique
Chapitre 2 : Analyse d’enquêtes- Bournemouth et La Baule
5. RESULTATS DES ENQUETES EFFECTUEES A BOURNEMOUTH
5.1. Vacanciers à Bournemouth
5.2. Des personnes propriétaires d’une résidence secondaire à Bournemouth
5.3. Interviews avec des personnes résidants à Bournemouth
5.4. Enquête auprès des étudiants à Bournemouth
6. RESULTATS DES ENQUETES EFFECTUEES A LA BAULE
6.1. Vacanciers à La Baule
6.2. Enquête auprès des Résidants à La Baule
6.3. Des personnes propriétaires d’une résidence secondaire à La Baule
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *