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Les services et agents d’accomplissement des actes de police et du pouvoir de contrainte
Les services
Les services de la Police concourent au maintien de l’ordre et disposent de pouvoirs de contrainte. Ils sont placés sous l’autorité du ministre de l’Intérieur. Dans les grandes métropoles, les policiers français dépendent à la fois de la DGPN (Direction générale de la Police Nationale) et du préfet délégué à la sécurité ou du préfet de police à Paris (et à Marseille depuis mai 2012). L’organisation des services de la Police est qualifiée de fonctionnement en tuyaux d’orgue ou en silos.
La DGPN est organisée en différentes branches de direction d’administration centrale en charge de la sécurité au plan national :
-la DCSP (Direction centrale de la sécurité publique), une police urbaine de sécurité avec pour devise : Discipline-Valeur-Dévouement, et pour prolongement territorial, sur tout le territoire métropolitain et dans les DOM-TOM : les commissariats de police ;
-la DCPJ (Direction centrale de la police judiciaire) qui est compétente pour la délinquance ou la criminalité de trafic à l’échelon interrégional et régional et traite des affaires de banditisme ;
-la DPAF (Direction centrale de la police aux frontières) ;
-la DCCRS (Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité, les CRS), qui intervient en renfort de la sécurité publique, surtout pour des interventions de maintien de l’ordre ou de maîtrise des manifestations ;
-l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale), qui exerce le contrôle des directions et services, et peut, depuis septembre 2013, être saisie directement en ligne par tout citoyen.
Par ailleurs, la Préfecture de Police de Paris est une administration publique singulière, rattachée, pour ses services de police, à la Direction générale de la Police nationale, bien que le préfet de police ne soit pas placé sous l’autorité du directeur général, mais sous celui du ministre de l’Intérieur. La Préfecture de Police de Paris (PP), créée en 1800, qui a été fusionnée en 1966 avec le reste de la Police nationale (Loi Frey), reste donc toujours une entité indépendante.
La Préfecture de Police est compétente dans Paris (divisé en 3 districts) et les 3 départements périphériques : 92, 93, 94 (divisés chacun en 4 districts). Elle a intégré son dispositif de recrutement dans le système national. Elle a ainsi une organisation de ses services actifs, en plusieurs directions, qui lui est propre :
• la DSPAP, une direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, qui est celle dans laquelle s’est déroulée l’intervention sur le terrain ; elle gère les effectifs des Commissariats de police et services spécialisés départementaux ; les personnels en tenue, portant sur leur manche une devise : Assister-Servir-Protéger qui s’adresse à tous les citoyens, s’occupent principalement de la lutte contre la petite et moyenne délinquance de droit commun ;
• la DOPC, une direction de l’ordre public et de la circulation ;
• la DRPP, une direction du renseignement, non rattachée à la DGSI, qui développe une culture propre, pour la zone de Paris et dans les départements de la Petite couronne, dans le domaine du renseignement territorial et de la lutte contre l’immigration clandestine. Elle partage, sur son territoire, les activités de lutte contre le terrorisme et les subversions violentes avec la DGSI. C’est cette Direction qui subira le drame interne de la tuerie d’octobre 2019 ;
• la DRPJ, une direction régionale de la police judiciaire, implantée historiquement au 36 quai des Orfèvres, et qui a déménagé au printemps 2017 au 36, rue du Bastion, dans le XVIIe arrondissement de Paris ;
• le SGA, un secrétariat général pour l’administration regroupant quatre directions et services de soutien, dont la direction des ressources humaines (DRH-PP : recrutement, gestion des carrières, affaires disciplinaires, rémunérations et pensions, formation professionnelle, action sociale, médecines statutaire et préventive) qui a été l’entité signataire du contrat de collaboration de recherche.
• enfin, une direction opérationnelle des services techniques et logistiques.
Le Préfet de Police coordonne l’action des préfets des trois départements de la première couronne parisienne. Cette puissante institution de 27 000 policiers est volontiers présentée comme un « État dans l’État », et pourfendue parfois pour son prétendu « anachronisme », lié à plus de 200 ans d’histoire. Un rapport d’information 2016 de la Commission des Finances du Sénat (n° 353) souligne la nécessité d’une refonte de son organisation, en pointant du doigt que « les effectifs de la Préfecture de Police ont davantage diminué que ceux de l’ensemble de la police nationale au cours de la période 2008-2015 ». Bon nombre de policiers demandent à quitter l’institution dès la fin de leur obligation minimale de service. Pour le rapporteur Philippe Dominati, la solution est de « revoir et retrouver un système incitatif et redonner l’envie ». Le document insiste sur « l’état de vétusté du parc immobilier » et indique qu’un investissement important serait nécessaire pour remédier à cet état de délabrement, ainsi que pour calmer la grogne qui couve dans les rangs. Le rapport sénatorial de juillet 2018 (n° 612) reprendra les mêmes conclusions, en signalant leur aggravation.
Toutefois, le rapprochement des forces de l’ordre de ceux qu’elles doivent protéger en priorité s’est traduit par trois initiatives menées jusqu’à leur terme par les gouvernements Hollande. « Des gadgets ! ont fustigé l’opposition et une partie des syndicats de police »(Recasens et al., 2017). Première mesure : désormais tout représentant des forces de l’ordre porte visible un numéro d’identification. Deuxième mesure : une plateforme numérique où la victime de violences policières peut saisir directement l’IGPN. Troisième mesure : un code de déontologie devient commun aux policiers et gendarmes le 6 décembre 2013, et entre en vigueur le 1er janvier 2014. Un chapitre y est consacré à la relation avec la population.
Les policiers
Début 2018, la police nationale comptait 150 612 membres, dont 106 209 gradés et gardiens, 8400 officiers, 1600 commissaires, 13 267 personnels administratifs, 6171 personnels techniques, 2678 personnels scientifiques et 12 287 adjoints de sécurité. Les policiers sont des fonctionnaires civils de l’État répartis en 3 corps de la fonction publique : le corps de conception et de direction (les commissaires de police), le corps de commandement et d’encadrement (les officiers de police : lieutenant, capitaine, commandant), le corps de maîtrise et d’application (les gardiens de la paix, et les gradés : brigadier, brigadier-chef, major).
Les femmes représentent aujourd’hui 23% des effectifs. Mais, même si dans le passé l’expression : « La police, un métier d’homme », marquait un apanage masculin affiché aux murs des commissariats, il n’existe plus d’opposition à la présence féminine, et la discrimination entre les deux sexes n’existe pas. À grade, ancienneté et responsabilités équivalentes, à fonction égale : salaire égal, mais pas de concessions parce qu’on est une femme. Ce qui peut être dur dans certaines circonstances.
Des adjoints de sécurité (les ADS, dotés d’un uniforme aux épaulettes bleues, sous contrat de trois ans renouvelables une fois) assistent les gardiens de la paix dans leurs missions de prévention et de répression de la délinquance, de surveillance générale et d’assistance aux victimes.
Pour la Préfecture de Police, les 29 000 policiers sont commandés par le Préfet de Police, sous réserve des dispositions relatives à l’exercice de la police judiciaire, qui implique de laisser s’exercer la direction du procureur de la République ou du juge d’instruction.
On observe des policiers originaires de provinces plutôt calmes, affectés dès leur sortie d’école dans les zones sensibles les plus dures de l’agglomération parisienne, et qui, dès qu’ils ont un peu d’ancienneté (7 à 8 ans), cherchent à partir vers leur région natale. En effet, en ce qui concerne le recrutement des Gardiens de la Paix, Didier Fassin explique que les études démographiques montrent que les quatre cinquièmes des gardiens de la paix ont passé leur enfance à la campagne ou dans des villes modestes de province. Il constate que les conséquences de cette sociologie sont encore plus perceptibles dans les commissariats de la périphérie de Paris, qui correspondent souvent à une première affectation, non désirée, après l’école. « En effet, jeunes recrues, les nouveaux policiers découvrent un monde qui leur est totalement étranger ». Et que leurs enseignants à l’école de police dépeignent presque systématiquement comme un monde hostile (Fassin, 2015, p. 73).
Le Code de déontologie se résume par l’acronyme, LIDER : Loyauté, Intégrité, Impartialité, Dignité, Exemplarité, Respect. Il rappelle notamment à tous les policiers l’impérative obligation de service permanente (art. R 434-19), c’est-à-dire même hors de leur temps de service. Le policier peut être réquisitionné à tout moment et en tout lieu, y compris pendant les congés. La police doit être assurée en tout temps. Les tableaux de service s’y emploient. À la mobilisation statutaire du policier correspond donc une organisation du travail peu respectueuse de la vie privée, de la famille, et des rythmes normaux de l’activité sociale. C’est ce qui explique le fait qu’ils vivent souvent en monde clos, et que beaucoup de couples de policiers se forment.
Les syndicats
En France, le syndicalisme policier concerne seulement la Police nationale (et non la Gendarmerie). Le droit à la syndicalisation volontaire des personnels a été reconnu et institutionnalisé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1946. Les syndicats policiers fondent une grande partie de leur pouvoir sur leur aptitude à assurer les promotions ou les mutations désirées par les fonctionnaires de base. C’est ce qui explique les plus de 70 % de syndicalisation dans le milieu policier. C’est le milieu professionnel où le taux de syndicalisation est le plus élevé, et de loin. Ce syndicalisme ne dispose toutefois pas du droit de grève.
Chez les gardiens de la paix, il existe trois syndicats représentatifs : UNSA-Police, ALLIANCE (CGC), Unité Police-SGP (FO). L’adhésion à un syndicat est souvent commandée par des motifs d’intérêt personnel immédiat. Aux yeux des policiers, le syndicat est le moyen de décrocher le poste qu’ils convoitent ou de les faire monter en grade le plus vite possible. En effet, un aspect institutionnalisé, qu’on peut qualifier de cogestion, concerne les questions de carrière à trois niveaux : les affectations et les mutations, les promotions et les avancements, les sanctions et les procédures disciplinaires. Ces questions sont gérées par des organismes paritaires, qui comportent en nombre égal des représentants de l’administration et des représentants élus du personnel. Une raison primordiale de prendre une carte syndicale. Les policiers expliquent que « c’est le meilleur moyen de défendre ses droits vis-à-vis de l’administration ou de l’IGPN en cas de problème. Mais c’est aussi un passage obligé pour bénéficier d’une promotion ou d’obtenir sa mutation » (Lebeau & Ponchelet, 2017, p. 135).
Mais les policiers de terrain estiment aussi que « les syndicalistes détachés à plein temps [un délégué par syndicat et par district, qui bénéficie d’une décharge totale d’activité] sont déconnectés du terrain » (Lebeau & Ponchelet, 2017, p. 137). C’est ce que dénoncent les policiers lors des rassemblements nocturnes organisés hors syndicats.
Le Commissariat de Police
Sous le commandement d’un Commissaire de Police, un Commissariat (voir Figure 1), qui fonctionne 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, se compose de Brigades présentes dans 2 services de police distincts : une administrative et une judiciaire.
D’une part des unités administratives, le Service de Sécurisation de Proximité (SSP), dit de « Voie Publique ». Un service subdivisé en Brigades de Police Secours et de Protection : le Service général (divisé en plusieurs brigades de roulement, de jour et de nuit), et des brigades recherchant le flagrant délit : Brigades anticriminalité (BAC Jour et BAC nuit), Brigades de soutien des quartiers (BSQ ou BST). Le personnel effectue majoritairement des cycles de travail dénommé « 4/2 » (quatre jours de travail suivi de deux jours de repos). Il présente l’avantage de répartir la présence des effectifs sur l’ensemble de la semaine et donc de réduire le déficit relatif de présence les week-ends.
Le travail essentiel c’est l’intervention pour donner suite aux appels téléphoniques directs reçus sur la ligne du Commissariat ou aux appels sur le « 17 » transmis par la Salle de Commandement au niveau du district. Les brigades en véhicules sérigraphiés interviennent en général à trois agents (gardien ou gradé), dont un chef de bord. Aucun hiérarchique ne se trouve sur le terrain.
En ce qui concerne la BAC, cette brigade de policiers en civil a été dédiée, au milieu des années 1990, à la police des quartiers en difficulté. « La BAC de nuit a été créée en 1994 et la BAC de jour en 1996 » (Fassin, 2015, p. 93). Fassin explique que la raison d’être de la BAC est précisément le flagrant délit. Et ceci grâce à « la discrétion supposée de leur tenue et de leur véhicule [banalisé] censé créer l’effet de surprise, leur entrainement éprouvé à la course à pied et aux techniques de self-défense, leur connaissance de la géographie locale acquise au cours des longues heures de maraude et leur rapidité d’intervention garantie par les formations à la conduite rapide » (Fassin, 2015, p. 107). Une BAC n’hésite pas, ajoute Fassin, à user de la force bien plus que ne le font leurs collègues en tenue, « mais en général leur présence est suffisamment menaçante et leur réputation suffisamment établie pour couper court à toute velléité de réaction de la part de leur public, consciente que les conséquences seraient immanquablement une escalade dans l’affrontement » (Fassin, 2015, p. 103).
Le Commissariat comprend d’autre part des unités judiciaires, le Service de l’Accueil et de l’Investigation de Proximité (SAIP). Un service subdivisé également en brigades : avec la Brigade de Traitement judiciaire en Temps réel (BTJTR, pour la Flagrance), la Brigade de Police technique et scientifique (BPTS), la Brigade des Accidents et Délits routiers (BADR), la Brigade des Enquêtes d’Initiative (BEI, pour le Préliminaire), les Brigades des Délégations et des Enquêtes de Proximité (BDEP), la Brigade locale de Protection de la Famille (BLPF, ex-Brigade des Mineurs). Le personnel effectue majoritairement des cycles de travail du lundi au vendredi de 9h à 19h00, avec des permanences week-end à tour de rôle dans chaque service.
Le travail essentiel ce sont les dépôts de plaintes, une multitude de plaintes dont la variété est la parfaite illustration de la vie des quartiers (différends familiaux, tapages et nuisances, vols avec effraction, vols à l’étalage), mais explique la surcharge de travail. Le dispositif de la préplainte en ligne n’ayant pas allégé le travail en commissariat.
Les dossiers représentant une plus grande complexité ou gravité sont pris en charge par les structures spécialisées rattachées directement aux directeurs départementaux de la Sureté territoriale (par exemple la Brigade territoriale de Protection de la Famille pour les dossiers visant les mineurs).
L’École Nationale Supérieure de la Police (ENSP) intègre sur concours de jeunes diplômés en droit, qui deviennent directement commissaires à leur sortie, sans avoir une expérience de terrain avant de prendre leurs fonctions. Depuis 2002, les normes administratives imposent pour les Commissaires, une obligation de mutation tous les 4 ans, avec une possibilité de prolongation de 2 ans, mais pas plus. Tous les 6 ans au maximum, un commissaire de police doit bouger, pour empêcher que ne se créent trop d’accointances entre le commissaire et le milieu où il exerce ses fonctions.
Le fonctionnement des commissariats a subi depuis 25 ans une succession de réformes, marquées par des évolutions de l’institution judiciaire (loi du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence), et surtout par des allers-retours d’orientations politiques, multipliant les brigades, les groupes et les unités. Notamment : l’impulsion donnée à l’îlotage en 1991-92, puis le recentrage sur la répression en 1993, la création des BAC en 1994, la relance du concept de proximité police-population en 1997 lors du colloque de Villepinte, la Loi sur la Sécurité quotidienne du 15/11/2001 et la police de proximité, la déclaration de Toulouse du 03/02/2003 mettant fin à la « Pol prox », le déploiement en 2008 des Unités territoriales de Quartier, le 17/08/2010 la fin des UTEQ, et leur remplacement par les Brigades spéciales de Terrain (BST).
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Table des matières
Introduction
Première partie : Etat des lieux des Ressources Théoriques
1.1 Chapitre 1 – L’organisation du travail en Commissariat ou Service spécialisé
1.1.1 Une administration publique singulière
1.1.2 Les services et agents d’accomplissement des actes de police et du pouvoir de contrainte
1.1.3 Les relations de pouvoir
1.1.4 Le travail prescrit
1.2 Chapitre 2 – Les caractéristiques de l’organisation institutionnelle policière
1.2.1 Une police réglée par le droit et la déontologie
1.2.2 L’obligation de traçabilité par des chiffres
1.2.3 La culture du résultat
1.2.4 Une gestion de situations très hétérogènes
1.2.5 Des évolutions dans les politiques de sécurité
1.2.6 Le débat sur la police de proximité
1.2.6.1 De l’îlotage à la police de sécurité du quotidien
1.2.6.2 Le passage du service public au service au public
1.2.6.3 La PSQ
1.2.7 Les protestations des forces de l’ordre, expression d’un malaise collectif
1.2.8 La réponse du monde politique à la grogne persistante
1.2.9 Synthèse des chapitres 1 et 2
1.3 Chapitre 3 – Un travail de régulation sociale et des exigences d’adaptation
1.3.1 Un travail de régulation sociale
1.3.1.1 Le concept de régulation sociale
1.3.1.2 Le travail policier, un travail de régulation en toute autonomie
1.3.1.3 L’articulation entre régulations
1.3.1.4 La fonction de contrôle social de la Police et le respect des libertés.
1.3.1.5 L’autonomie du policier, le discernement et l’inversion hiérarchique
1.3.1.6 La coexistence des deux formes de régulation dans la Police
1.3.1.7 L’étau des normes et des indicateurs quantitatifs
1.3.2 Une exigence d’adaptation aux évolutions sociétales
1.3.2.1 L’exigence d’actualisation des procédures et pratiques
1.3.3 Les situations embarrassantes
1.3.3.1 Les difficultés policières dans la mission coercitive
1.3.3.2 Les conflits et débats de normes et de valeurs
1.3.3.3 Les conflits d’objectifs et les conflits de valeurs
1.3.3.4 Les dilemmes moraux
1.3.3.5 Des exigences contradictoires dans le travail
1.3.3.6 Le retrait des anciens
1.3.3.7 La fonction libératrice et de transmission de la règle de métier
1.3.4 Synthèse du Chapitre 3
1.4 Chapitre 4 – L’autonomie opérationnelle et le contrôle des règles de métier
1.4.1. L’autonomie dans la mise en pratique des règles
1.4.1.1 Une certaine autonomie, un esprit de corps et un pouvoir discrétionnaire
1.4.1.2 Le pouvoir discrétionnaire lié à des règles issues du savoir-faire
1.4.1.3 L’inversion hiérarchique et le « chèque en gris »
1.4.1.4 Les règles (pour qui, pour quoi)
1.4.1.5 L’interprétation de la règle est centrale dans la Police
1.4.1.6 Une tolérance dans un système de valeurs et de normes
1.4.1.7 Le développement de la culture professionnelle spécifique
1.4.1.8 La culture du secret
1.4.1.9 La non-ingérence et la non-interférence
1.4.1.10 Un accommodement entre sous-culture et politique policière
1.4.1.11 Le bon policier et le conflit de régulation
1.4.1.12 Une régulation autonome occultée et sans supervision possible
1.4.2 Le mode de contrôle de l’exécution opérationnelle des règles
1.4.2.1 L’aménagement de la garantie du citoyen
1.4.2.2 La transgression des règles au travail
1.4.2.3 La déviance opérationnelle
1.4.2.4 Les « bavures » policières
1.4.3 Synthèse du Chapitre 4
1.5 Chapitre 5 – Un métier à risques émotionnels et psychiques
1.5.1 La confrontation et l’usage de la violence
1.5.2 L’exposition à l’exclusion sociale
1.5.3 La vulnérabilité du policier et les stratégies de défense
1.5.4 L’effacement des stratégies collectives de défense
1.5.5 Synthèse du chapitre 5
1.6 Chapitre 6 – Le suicide des policiers
1.6.1 Un profond et permanent malaise policier
1.6.2 Les symptômes persistants ou nouveaux du malaise policier
1.6.2.1 Des policiers victimes de traumatismes
1.6.2.2 Le suicide persistant dans la police et la réponse institutionnelle
1.6.3 Les définitions théoriques du suicide
1.6.4 La priorité des causes sociales
1.6.5 Le lien entre suicide et travail
1.6.6 La « suicidalité » et les modélisations de la crise suicidaire
1.6.7 La permanence du suicide comme fait social
1.6.8 L’importance de la cohésion du groupe professionnel
1.6.9 Synthèse du Chapitre 6
1.7 Chapitre 7 – Questionnement et construction de la problématique
Deuxième partie : Enjeu de la recherche
2.1 Chapitre 1 – La Problématique
2.1.1 Un contexte de procédures et de règles
2.1.1.1 Dans un terrain social en évolution constante
2.1.1.2 Dans un contexte de double régulation
2.1.1.3 Avec un genre professionnel marquant
2.1.1.4 Une régulation conjointe défaillante
2.1.2 Une exigence d’adaptation au terrain social
2.1.2.1 Avec une peur qui a changé de camp
2.1.2.2 Au risque d’usure des policiers
2.1.3 Des situations embarrassantes, à risques émotionnels ou psychiques
2.1.3.1 Une transmission du métier inopérante
2.1.3.2 Des situations à risques émotionnels ou psychiques
2.1.4 Dans un état de crise institutionnelle
2.1.4.1 De l’activité déréglée à l’état de crise institutionnelle
2.1.4.2 Avec des crises individuelles potentielles
2.1.5 Synthèse de la problématique
2.1.5.1 L’irruption du sujet central : la règle dans le travail policier
2.1.5.2 L’insuffisance des travaux antérieurs
2.2 Chapitre 2 – La construction des hypothèses
2.2.1 Un espace d’occurrence du malaise collectif et des épreuves psychiques individuelles
2.2.2 La théorie de Durkheim sur le suicide
Troisième-partie : Terrain, Intervention et Méthodologie
3.1 Chapitre 1 – L’accès au terrain
3.1.1 Les limites de l’intervention
3.1.2 Un premier contact
3.2 Chapitre 2 – L’intervention
3.2.1 Les observations et les entretiens semi-directifs
3.2.2 Les questionnaires et les réunions en groupe de discussion
3.3 Chapitre 3 – La méthodologie et la pratique de recherche-action
3.3.1 La méthodologie
3.3.2 Une approche interdisciplinaire
3.3.3 L’adaptation de la posture à la sociologie
3.3.4 L’adoption d’une posture de psychologue du travail
3.3.5 L’approche en psychosociologie
3.3.6 La démarche et l’objectif de la recherche-action
3.3.7 L’accompagnement de la DRH et les dernières ressources de terrain
3.3.8 Le déroulement de la réunion de discussion à Pantin
3.3.9 La réunion de conclusion finale avec le DRH
3.3.10 Une invitation à intervenir dans un séminaire RH de la PP
3.4 Synthèse de la troisième partie
Quatrième-partie : Présentation et Analyse des données et résultats
4.1 Chapitre 1 – Les ressources du terrain
4.1.1 Le contexte local représentatif d’un SSP (Service de Sécurité de Proximité ou Voie publique)
4.1.2 Le contexte local représentatif d’un SAIP (Service Accueil et Investigation de Proximité, en
4.1.3 Le contexte local de la Sureté Territoriale 93 (BTPF)
4.1.4 Le contexte général d’une crise institutionnelle
4.1.5 La propagation d’une rupture à tout le système
4.1.6. Les facteurs de conflits
4.2 Chapitre 2 – Les conflits de valeurs
4.2.1 Dans l’exercice quotidien du métier
4.2.1.1 Un exemple : le cas du contrôle d’identité
4.2.1.2 La force légitime octroyée au policier et le respect des droits individuels
4.2.1.3 La question de la place de la virilité et de la féminisation dans la police
4.2.1.4 La privation de liberté et l’attitude humaine
4.2.1.5 La question du discernement individuel imposé et de l’obéissance
4.2.1.6 La légitimité reconnue de la force et l’usage des armes condamné
4.2.1.7 Le rôle de protection de la population et une image discréditée
4.2.1.8 La proximité avec le quotidien et la distance avec la population
4.2.1.9 L’obligation de moyens et l’obligation de résultat
4.2.1.10 La police de prévention et la police de répression
4.2.1.11 Un service public de force de l’ordre et une police de sécurité au service du public
4.2.1.12 Des conflits de valeur générés par le défaut de soutien du management
4.2.2 Les interprétations différenciées des infractions entre police et justice
4.2.2.1 Agent de police judiciaire et une parole non reconnue comme preuve
4.2.2.2 La codification des infractions et une interprétation différenciée de la Loi
4.2.2.3 L’instrumentalisation par la population et la codification des infractions
4.2.2.4 La volonté de rester humain et le devoir de stricte application de la loi
4.2.2.5 Une vigilance recommandée et une profession impossible à dissimuler
4.2.3 Les processus enclenchés par les conflits de valeur
4.3 Chapitre 3 – L’ampleur des conflits d’objectifs
4.3.1 Les causes structurelles des conflits d’objectifs
4.3.2 Les causes conjoncturelles des conflits d’objectifs
4.3.3 Les processus enclenchés par les conflits d’objectifs
4.4 Chapitre 4 – Le défaut de dialogue entre régulation de contrôle et autonome
4.4.1 Un manque d’instrument de médiation par des espaces de discussion
4.4.2 Une absence de moyens de transformation des conflits par le dialogue
4.5 Finalisation et conclusion de l’analyse
4.5.1 Finalisation des analyses du chercheur
4.5.1.1 Dans les SSP
4.5.1.2 Dans les SAIP
4.5.2 Synthèse pour la recherche
4.5.3 Synthèse des difficultés ou obstacles rencontrés pour la recherche-action
4.5.4 Conclusion et enseignements tirés de l’analyse
Cinquième partie : Discussion
5.1 Chapitre 1 Une insuffisance de régulation normative dans les groupes
5.1.1 La coexistence de deux régulations
5.1.2 Des facteurs de dérèglement de l’activité conduisant à des conflits
5.1.3 L’état de crise institutionnelle
5.1.4 L’empêchement de la régulation autonome jusqu’à « l’anomie »
5.1.5 Un défaut de régulation conjointe
5.1.6 Le rôle régulateur et modérateur non assumé par le management
5.1.7 Le manque de ressources « métier » et de transmission de ces ressources métier.
5.1.8 Une défiance, l’abandon de la discipline et de la solidarité
5.1.9 L’anomie, la perte de sens collectif et de l’énergie collective
5.1.10 L’effacement des défenses collectives et le malaise collectif
5.1.11 L’isolement social, une inquiétude et une anxiété forte
5.2 Chapitre 2 Une insuffisance d’intégration sociale chez certains individus
5.2.1 Une adhérence au groupe détendu ou brisé
5.2.2 Un état de crise individuelle
5.2.3 La sensation de vulnérabilité et d’impuissance du policier
5.2.4 Le repli sur soi
5.2.5 La rupture de socialisation individuelle
5.2.6 L’isolement subjectif ou émotionnel
5.2.7 Les angoisses destructives
5.3 Chapitre 3 Un sentiment de solitude définitive et sans recours
5.3.1 Une dissociation impossible et perte de l’idéalisation de soi
5.3.2 Le désespoir d’arriver à surmonter l’épreuve psychique
5.4 Chapitre 4 La détresse psychologique et la tendance au suicide
5.5 Chapitre 5 Des mécanismes de dégagement
5.6 Synthèse de la cinquième partie
Sixième partie : Conclusion et perspectives de recherche
6.1 Synthèse de conclusion
6.2 Le développement des perspectives de recherche pour la Police
6.3 La mise en discussion locale du travail
6.3.1 L’espace communicationnel en réponse à la perte de sens, l’anomie et les psychopathologies
6.3.2 Le concept de l’agir communicationnel et l’intégration sociale
6.3.3 L’activité communicationnelle et la création de sens
6.3.4 La délibération collective
6.3.5 Une donnée scientifique
6.3.6 La libération du temps des Officiers de Police
6.3.7 La discussion comme acte de management
6.3.8 La conception des espaces de discussion sur le travail (EDT)
6.3.9 Les objectifs des espaces de discussion
6.3.10 Une activité de type dialogique
6.3.11 Une communication ascendante (ou remontante)
6.4 L’anticipation des signaux faibles de rupture de socialisation
6.4.1 L’espace communicationnel et le degré d’individuation
6.4.2 Les signaux de rupture de socialisation
6.4.3 La détection des signaux faibles
6.5 Le développement des perspectives de recherche dans d’autres milieux professionnels
Bibliographie
Annexes
7.1 Le terrain de recherche en 2016-2017-2018
7.2 Code de déontologie
7.3 Données : observations, entretiens, réunions
7. 3.1 Au Commissariat de Champigny-sur-Marne (94)
7.3.1.1 La BTJTR
7.3.1.2 La BEI
7.3.1.3 Les Brigades de Police Secours (J1- J2 – J3)
7.3.1.4 La BST
7.3.1.5 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.1.6 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.2 Au Commissariat de Nanterre (92)
7.3.2.1 Les brigades « jour » de Voie Publique (J1-J2-J3)
7.3.2.2 Les BST (G1-G2)
7.3.2.3 La BAC
7.3.2.4 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.2.5 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.3 A la Sureté Territoriale 92 (la BTPF)
7.3.3.1 Les entretiens individuels semi-directif
7.3.3.2 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.4 Au Commissariat du 14ème arrondissement (75)
7.3.4.1 Les brigades de VP (J1-J2-J3)
7.3.4.2 La BTJTR
7.3.4.3 Les Plaintes
7.3.4.4 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.4.5 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.5 Au SAIP du 8ème arrondissement (75)
7.3.5.1 La BTJTR
7.3.5.2 La BDEP (service des plaintes)
7.3.5.4 La BEI
7.3.5.5 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.5.6 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.6 A la Sureté Territoriale 93 (BTPF)
7.3.6.1 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.6.2 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.7 Au Commissariat de Pantin
7.3.7.1 La BADR
7.3.7.2 La BAC nuit
7.3.7.3 La BLPF
7.3.7.4 La BST
7.3.7.5 La BTJTR
7.3.7.6 Les entretiens individuels semi-directifs
7.3.7.7 Les réunions d’échanges entre policiers
7.3.8 Au Commissariat de L’Hay-les-Roses
7.3.8.1 La BADR
7.3.8.2 La BAC jour
7.3.8.3 La BTJTR
7.3.8.4 La BLPF et l’antenne de Chevilly-Larue
7.3.8.5 Les entretiens individuels semi-dirtectifs
7.3.8.6 Les réunions d’échanges entre policiers
7.4 Liste des sigles et des acronymes utilisés
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