L’efficacité personnelle
Selon Bandura (2007) « L’efficacité personnelle perçue n’est pas une mesure des aptitudes d’une personne mais une croyance relative à ce qu’elle peut faire dans diverses situations, quelles que soient ses habitudes » (p.64). Cette croyance agit sur plusieurs éléments, notamment, sur l’humeur, l’énergie utilisée pour faire l’activité, la capacité à surmonter les difficultés rencontrées, la résistance à celles-ci, la manière de penser et le degré de réussite (Bandura, 2007, p.12).
L’auto-efficacité comporte des antécédents, des attributs et des conséquences. Les attributs sont les croyances personnelles, la capacité et le pouvoir, l’organisation et l’exécution des actions et pour finir les actions spécifiques à une situation donnée (Ledoux, Talbot, Jetté, & Grenon, 2013). Les conséquences quant à elles sont le développement d’une attitude optimiste, la persévérance, la performance, le développement de stratégie de coping, l’amélioration de la qualité de vie, l’amélioration des choix de vie, l’augmentation de la motivation et du bienêtre et la réalisation de plus d’accomplissements (Ledoux et al., 2013).
Selon la théorie d’Albert Bandura, le sentiment d’efficacité personnelle est influencé par quatre facteurs (sources) qui sont aussi appelés les antécédents : les expériences actives de maîtrise (plus la personne a de réussite dans son comportement plus son sentiment d’efficacité personnelle sera élevé et plus elle aura envie de poursuivre ses comportements. Dans le cas contraire, si la personne se trouve face à une défaite, celui-ci diminuera), les expériences vicariantes (si une personne doit faire une activité quelconque et qu’elle voit une tierce personne faire cette activité avec succès, ceci va lui donner de la confiance pour la reproduire), la persuasion verbale (encourager, soutenir la personne ainsi que lui donner des conseils) et les états physiologiques et émotionnels (si la personne a des sentiments négatifs, son sentiment d’efficacité personnelle sera faible) (Bandura, 2007, p.124).
Dans plusieurs recherches, il a été constaté qu’un niveau d’auto-efficacité élevé permettrait une meilleure prise en charge de la maladie par le patient lui-même. Yehle et Plake précisent que l’auto-efficacité influence la façon dont les personnes agissent, leurs croyances, leur motivation. Ces facteurs peuvent être importants dans les auto-soins de l’insuffisance cardiaque [traduction libre] (2010, p.187). En effet, l’auto-efficacité influence les auto-soins, le self-management, le selfmonitoring et la gestion des symptômes (Richard & Shea, 2011).
L’auto-efficacité et les concepts associés
L’auto-efficacité est associée et confondue avec plusieurs concepts qui sont les auto-soins, le self-management (autogestion), le self-monitoring et la gestion des symptômes. Selon une analyse de concepts écrite par Richard & Shea, l’autoefficacité se révèle être un antécédent des quatre autres concepts cités ci-dessus. C’est-à-dire qu’une auto-efficacité élevée induit de meilleurs auto-soins, un meilleur self-management (autogestion), self-monitoring et une meilleure gestion des symptômes [traduction libre] (2011, p.260). L’illustration ci-contre démontre ce mécanisme.
Les auto-soins sont définis selon Orem comme étant « la pratique de l’activité que les individus initient et effectuent pour maintenir leur vie, leur santé et leur bienêtre. » (2001, citée dans Mailhot, Cossette, & Alderson, 2013, p.95).
En ce qui concerne le self-management, selon Wilkinson et Whitehead, il regroupe l’ensemble des habiletés effectuées individuellement, en famille, en communauté et avec les professionnels de la santé afin de gérer les symptômes, les traitements, les changements de mode de vie et psychosociaux ainsi que les conséquences culturelles et spirituelles qu’entraînent la maladie chronique [traduction libre] (2009, citée dans Richard & Shea, 2011, p.257). Dans plusieurs études, différents programmes d’intervention pour les personnes ayant une insuffisance cardiaque sont des programmes de self-management qui sont basés sur l’efficacité personnelle afin de garantir une bonne réussite des résultats-patients vu que l’efficacité personnelle est un antécédent du self-management.
La mesure des paramètres physiques et des symptômes est le self-monitoring [traduction libre] (Richard & Shea, 2011). La gestion des symptômes est un ensemble de stratégies mises en place que ce soit par le patient lui-même ou avec l’aide d’un professionnel de la santé afin de réduire, soulager ou éviter les symptômes indésirables de la maladie [traduction libre] (Bolton, Donaldson, Rutledge, Bennett, & Brown, 2007 ; Hegyvary, 1993 ; Molassiotis et al., 2009 ; Sidani, 2011, citée dans Richard & Shea, 2011, p.258) .
L’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque se définit comme : L’incapacité du cœur à assurer un débit sanguin suffisant pour faire face aux besoins métaboliques de l’organisme, en particulier l’apport en oxygène. On distingue l’insuffisance cardiaque gauche qui relève d’un mauvais fonctionnement du cœur gauche, et l’insuffisance cardiaque droit où le cœur droit est défaillant. La cause la plus fréquente d’insuffisance cardiaque droite est le retentissement d’une insuffisance cardiaque gauche : on parle alors d’insuffisance cardiaque globale. (N. Giller (communication personnelle [Polycopié], 2010)) .
Les principaux symptômes de l’insuffisance cardiaque gauche sont l’orthopnée, la toux, la cyanose, l’oligurie la journée et la nycturie la nuit, les œdèmes, la tachycardie (le patient sent des palpitations), le pouls filant, la fatigue, la faiblesse, la peau pâle et moite et de l’anxiété. (Smeltzer & Bare, 2011). Pour l’insuffisance cardiaque droite il s’agit plutôt d’œdème des membres inférieurs (signe du godet), distension de la veine jugulaire et du foie, de l’ascite, des nausées, de la nycturie et des faiblesses (Smeltzer & Bare, 2011).
Une exacerbation des signes et symptômes cités ci-dessus peut aboutir à une décompensation cardiaque qui doit être traitée en tout urgence. Il n’y a pas qu’un seul traitement médicamenteux de l’insuffisance cardiaque mais plusieurs combinés. Tout d’abord, il y a les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA), ils bloquent la formation de l’angiotensine II qui a pour but de provoquer une vasoconstriction des vaisseaux. Grâce à ce médicament, il y aura une diminution de la tension artérielle ainsi qu’une baisse de la post-charge (Smeltzer & Bare, 2011).
Un second traitement, ce sont les bêtabloquants qui agissent sur le système nerveux central en provoquant une réduction de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque ainsi que de la consommation d’oxygène. Le patient peut aussi avoir dans son traitement un diurétique qui a pour but de diminuer le surplus de volume circulant et diminue donc le risque d’OAP et d’œdème. Pour terminer, les digitaliques, eux, sont utilisés afin de ralentir la fréquence cardiaque, renforcer la contractilité du cœur et régulariser le rythme cardiaque (Smeltzer & Bare, 2011).
Cependant, afin de faire face à la maladie, le patient doit entreprendre plusieurs auto-soins, comme déjà cités ci-dessus, car prendre uniquement les médicaments ne suffit pas. Ils doivent savoir identifier les signes précurseurs d’une décompensation (toux, augmentation du poids, fatigue, œdème des membres inférieurs, aggravation de la dyspnée…), gérer leurs médicaments et identifier les effets secondaires de ceux-ci et suivre un régime hyposodé. Il est conseillé de ne pas prendre plus de deux à trois grammes de sel par jour ainsi que boire moins de deux litres d’eau par jour. Il est également recommandé d’arrêter de fumer, limiter la consommation d’alcool, pratiquer une activité physique régulièrement (trente minutes par jour) et de se peser quotidiennement [traduction libre] (Suter et al., 2012).
|
Table des matières
Introduction
Problématique
Question de recherche
Cadre théorique
L’efficacité personnelle
L’auto-efficacité et les concepts associés
L’insuffisance cardiaque
Méthode
La fiabilité de la revue de littérature
La validité de la revue de littérature
Résultats
Présentation des études
Catégorisation des interventions
L’éducation et l’enseignement
L’identification et la résolution des obstacles rencontrés
L’encouragement et la valorisation
L’intégration de la famille
Discussion
Critiques des articles scientifiques
Les recommandations pour la pratique infirmière
L’éducation
L’identification et la résolution des obstacles rencontrés
L’encouragement et la valorisation
L’intégration de la famille
Implications des interventions dans la pratique infirmière
Lien entre les obstacles et les interventions augmentant l’auto-efficacité
Les déficits cognitifs et les troubles de la mémoire
Les comorbidités
Un membre de la famille s’occupant des repas
Les facteurs culturels (habitudes alimentaires, croyances)
Les facteurs psychologiques négatifs et isolement social
Les professionnels de la santé (langage non-adapté, manque de temps)
Les limites de la revue de littérature
Conclusion
Télécharger le rapport complet