L’atténuation, première réponse historique face au changement climatique

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Evolution prévisible des villes et du climat

Ce qui caractérise les villes, c’est la concentration de population et de biens, sur un espace réduit. La population urbaine française a presque doublé en cinquante ans passant de 28 millions à près de 52 millions de citadins6. Cette évolution n’est pas sans conséquence pour l’évolution de la vulnérabilité de la France face au changement climatique et pour la conception de stratégies d’atténuation et d’adaptation aux risques.
Les projections actuelles du climat dans le futur font état, à l’horizon 2021-2050 pour la métropole :
– d’une hausse des températures moyennes comprises entre 0,6°C et 1,3°C.
– d’une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été comprise entre 0et 5 jours.
– d’une diminution des jours anormalement froids en hiver entre 1 et 4 jours en moyenne.
– d’une légère hausse des précipitations moyennes.
A l’horizon plus lointain 2071-2100, le rapport fait état :
– d’une forte hausse des températures moyennes, entre 0,9°C et 3,5°C en hivers et de 1,3°C et jusqu’à 5,3°C en été.
– d’une forte augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur pouvant aller jusqu’à 20 jours.
– d’une augmentation des épisodes de sécheresse, surtout au Sud mais pouvant s’étendre à l’ensemble du pays.
– d’une diminution des extrêmes froids, comprise entre 6 et 10 jours au Nord de la France et plus limitée au Sud.
– d’une hausse des précipitations hivernales et d’un renforcement du taux de précipitations extrêmes.
De plus, la mise en évidence d’une interaction spécifique entre la ville et sa météorologie locale a été récemment prouvée. Parmi les nombreuses caractéristiques spécifiques du climat urbain on peut notamment évoquer l’îlot de chaleur : l’air est plus chaud dans les zones urbaines du fait des sources anthropiques de chaleur (transport, industrie, chauffage ou encore climatisation) ainsi que de la combinaison entre l’inertie thermique des matériaux et l’albédo entre autres. Le phénomène d’îlot de chaleur urbain se caractérise par l’observation de températures plus élevées dans les zones urbaines et résulte de la combinaison de plusieurs facteurs tels que : la situation géographique et climatique, la saison, la météo, mais aussi des caractéristiques propres à chacune des villes comme son modèle d’urbanisation et ses activités par exemple8. Dans un contexte de changement climatique, il est essentiel de prendre en considération ce type de phénomène dans la conception et la gestion d’une ville.
En effet, à l’heure actuelle, les populations urbaines, qui constituent une majorité de la population, sont soumises aux risques les plus forts provenant du changement climatique. La ville a, malheureusement, la spécificité de mettre en interdépendance les impacts du changement climatique. Par conséquent, tout impact touchant une partie de la ville aura des répercussions sur tout le reste de manière implicite.
Les sociétés doivent, à partir de données scientifiques, établir des scénarios climatiques pour avoir une référence en termes d’évolution du climat à venir et des risques afférents, dans le but de pouvoir aménager les villes en conséquence et de s’adapter au mieux aux nouveaux problèmes auxquels elle sera confrontée prochainement. Les modèles climatiques peuvent être difficiles à comprendre pour les collectivités avec de faibles ressource.

Impact du changement climatique sur les villes

Le changement climatique est susceptible d’engendrer des évolutions entrainant des effets d’atténuation et surtout d’aggravation sur les aléas naturels auxquels les villes sont soumises et par conséquent sur leurs impacts. En effet, il agit en amplifiant en grande partie les problèmes déjà existants (îlot de chaleur,…). Chaque agglomération est plus ou moins touchée par ces évènements car cette vulnérabilité est associée à de nombreux facteurs : la localisation du territoire, l’existence d’infrastructures de protection, l’urbanisation déjà présente, les activités économiques et le niveau de vie des ménages.
Les politiques de gestion du risque menées depuis plusieurs années en France établissent une distinction claire entre l’aléa, l’enjeu, la vulnérabilité du territoire et le risque. En effet, pour rappel, l’aléa caractérise le phénomène naturel auquel est soumis le territoire tandis que l’enjeu caractérise les éléments (personnes, biens, activités,…) exposés à l’aléa. Le risque est quant à lui le croisement de l’aléa et de l’enjeu. Enfin, la vulnérabilité définit le niveau de conséquence prévisible sur un enjeu.
Certains territoires fortement urbanisés présentent des problématiques importantes liées à la modification du climat et à ses conséquences. Par conséquent, la détermination de tous les paramètres cités précédemment permet d’orienter et de prendre en compte les objectifs de prévention, d’adaptation et d’atténuation du risque dans les politiques locales d’aménagement. Les politiques de mises en oeuvre se traduisent en général par une réduction de l’aléa, c’est le rôle des politiques d’atténuation et/ou une réduction de l’exposition des enjeux, c’est le rôle des mesures d’adaptation via différents plans (exemple : Plan Climat-Energie-Territoriale, Plan de Prévention des Risques Inondations, Plan de lutte contre la pollution de l’air,…).
La réflexion sur le futur doit, dans un premier temps, procéder à une identification et une analyse de tous les facteurs pouvant nuirent à la société afin que celle-ci puisse répondre en présentant des solutions alternatives d’aménagement.11 Dans cette optique et pour répondre à la problématique de ce rapport, deux tableaux ont été créés afin de lier les aléas mis en évidence aux enjeux potentiellement présents sur les territoires de manière à faire ressortir les risques et d’analyser leur intégration dans les plans d’aménagement.
Les principaux aléas climatiques, enjeux, risques, perspectives et pistes d’adaptation ou d’atténuation ont été recensés au travers d’indicateurs formulés par le GIEC et d’autres études telles que l’ONERC, le CERTU, la thèse de doctorat de Richard Elsa ou encore de conférences. Ces différentes informations recueillies ont alors permis d’élaborer les tableaux de synthèses présentés ci-dessous. Les éléments ont été classés par catégories : les différents documents étudiés font état de deux principaux aléas qui semblent à la base de toutes les conséquences impliquées dans le changement climatique: l’augmentation des températures (Figure 3) et le changement du régime de précipitation (Figure 4). A partir de ces deux aléas, il est possible de distinguer cinq enjeux capitaux pouvant être impactés: les infrastructures, la population, l’économie, les écosystèmes et la sécurité alimentaire. Le risque étant le croisement entre les aléas et les enjeux, il a été mis en évidence plusieurs facteurs de risques potentiels pouvant avoir un effet sur les villes. A partir de ces risques, une réflexion a été menée pour aboutir à des perspectives et des pistes d’adaptation ou des mesures d’atténuation dans les aménagements des villes leur permettant d’être plus résilientes face aux impacts du changement climatique.

L’atténuation, première réponse historique face au changement climatique

Initialement, l’atténuation remporte un franc succès au cours des négociations internationales puisque tous les objectifs adoptés portaient sur la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La politique d’adaptation n’était pas pertinente car si le problème était résolu de manière collective avant que les territoires ne soient confrontés aux impacts du changement climatique, la nécessité d’une adaptation individuelle devenait caduque. De plus, la mise en place d’un processus d’adaptation signifiait, au départ, l’acceptation de l’échec de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ce qui était inenvisageable au début de la politique de lutte contre le changement climatique. Qui plus est, l’atténuation est une mesure collective permettant de réduire les impacts de manière globale et par conséquent profitable à tous contrairement à l’adaptation dont les effets sont localisés et qui met en avant les inégalités territoriales. Dans un concept de négociation internationale, cet aspect était très important.
Cependant, très rapidement, les bilans mettent en évidence que l’atténuation seule ne sera pas suffisante et qu’il est nécessaire d’accorder une attention toute particulière à la politique d’adaptation.

L’adaptation, un processus en devenir

L’Homme et la nature ont sans nul doute la capacité de s’adapter aux bouleversements induits par le changement climatique. Cependant, non préparée, la société subira les impacts pleinement alors qu’il est possible à présent de réduire la vulnérabilité des sociétés aux variations climatiques de manière à éviter de forts dommages environnementaux, matériels, financiers mais aussi et surtout humains.
L’adaptation, contrairement à l’atténuation, est une notion récente dans l’aménagement des villes. Au départ, elle était considérée comme une manière pour les états de s’affranchir de la nécessité de réduire leurs émissions de GES. Toutefois, en 2001, le 3ème rapport du GIEC met en avant certains éléments prouvant que l’atténuation ne sera pas suffisante pour faire face au changement climatique, le principe d’adaptation prend ainsi de l’ampleur. Lors de la COP 21 de 2004 à Buenos Aires, l’adaptation est reconnue comme un processus complémentaire aux mesures visant à diminuer les émissions de CO2 dans l’atmosphère.

Le sujet de recherche

Les conséquences climatiques, environnementales et socio-économiques constituent les impacts communs du changement climatique. De nombreuses incertitudes subsistent quant à l’amplitude des impacts pour le siècle à venir, toutefois les tendances présentent dans les scénarios du GIEC indique clairement un réchauffement moyen de la planète. Cette montée des températures liées pour la plupart aux émissions de GES a de nombreuses conséquences sur les territoires et amène à reconsidérer certaines pratiques des territoires.
Aujourd’hui, même si des efforts d’atténuation importants sont réalisés, les territoires devront inéluctablement faire face aux impacts provoqués par le changement climatique du fait de l’inertie des systèmes climatique, c’est-à-dire de la lenteur avec laquelle les facteurs climatiques répondent à un élément déstabilisateur. Risque d’inondation, pics de chaleur : aussi, les territoires se voient dans l’obligation de mettre en place une politique d’adaptation au changement climatique au niveau de leurs aménagements afin de protéger la population, les biens et les services qu’ils regroupent et de minimiser les effets néfastes du réchauffement.
Les mesures définies doivent être adoptées au niveau local car les territoires vont être inégalement et différemment touchés par le changement climatique. De plus, différentes actions sont possibles pour s’adapter à un même impact car plusieurs facteurs entrent en jeu constituant la vulnérabilité du territoire: la localisation du territoire, l’existence d’infrastructures de protection, l’urbanisation déjà présente, les activités économiques et le niveau de vie des ménages.
Les documents concernant l’intégration du changement climatique par les villes émergent ces dernières années notamment avec les Plans Climat-Energie-Territoriaux, obligatoires pour les intercommunalités de plus de 50 000 habitants.
Le projet de fin d’études s’insère dans cette réflexion, grâce à la problématique générale suivante : « l’intégration du changement climatique dans les plans d’aménagements ».

Les hypothèses de recherche

Les hypothèses associées à cette réflexion sont les suivantes :
– Hypothèse 1 : Le changement climatique est susceptible d’amener dans un certain délai des impacts négatifs et risques significatifs pour les populations, infrastructures et systèmes, et écosystèmes urbains de villes françaises.
– Hypothèse 2 : Ces principaux enjeux sont pris en compte, ou sont insuffisamment pris en compte, dans les plans existants d’aménagement.

Justification du choix de l’échelle d’étude

Afin de répondre à la problématique, il a fallu choisir l’échelle d’étude la plus adéquate. L’enjeu était de garantir la cohérence des territoires d’un point de vue administratif afin de comparer les mêmes plans d’aménagement tout en assurant une diversité des impacts de manière à pouvoir analyser différentes stratégies d’actions. Le choix c’est donc porté sur l’échelle de l’agglomération parce que cette échelle n’est pas trop petite : les villes et intercommunalités sont des acteurs puissants qui ont les moyens d’action pour mettre en oeuvre des politiques ambitieuses en n’étant toutefois pas trop grande : les villes sont des systèmes très intégrés, dans lesquels les différents réseaux (d’eau, d’électricité, de transport), le tissu économique et les séparations sociales, sont imbriqués et fonctionnent ensemble.
¨Par conséquent, les cas d’études retenus sont :
– Le Plan Climat-Energie-Territorial de Paris.
– Le Plan Climat-Energie-Territorial de Montpellier.
Dans notre cas, le terrain d’étude est plus un moyen qu’une finalité, c’est-à-dire que tout au long du travail des allers-retours ont été effectué entre les études généralistes et les documents concrets établis sur les territoires. Dans le but de procéder de façon critique, plusieurs facteurs ont été pris en compte avec une approche qualitative: la nature du terrain en termes de climat, d’exposition plus ou moins sévère au changement climatique et de capacité de résilience actuelle.
Paris est la capitale de la France, et a accueilli la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui s’est tenue en décembre 2015. A ce titre, elle a mis en oeuvre de très gros moyens pour répondre aux objectifs de la CCNUCC à travers l’élaboration d’un PCET notamment. Elle se situe dans un climat tempéré, au milieu du bassin parisien, sur une boucle de la Seine. Forte de plus de 2 millions d’habitants, elle est la capitale économique, commerciale et politique et regroupe de nombreux services et biens (infrastructures, réseaux de transport,…) qui la rende potentiellement vulnérable. Montpellier est quant à elle, une agglomération de bord de mer Méditerranée du Sud-Est de la France, qui compte aujourd’hui un peu moins de 300 000 habitants. Elle occupe par conséquent la 8ème position au classement des plus grandes villes de France au sens strict. Le climat de Montpellier est typiquement méditerranéen avec des épisodes pluvieux violents qui provoquent souvent de graves inondations en raison des fortes pluies qui s’abattent en peu de temps sur un point donné.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Contexte général de la recherche
I. Les villes et les risques liés au changement climatique
1. Historique : l’émergence des politiques face au changement climatique
2. Evolution prévisible des villes et du climat
3. Impact du changement climatique sur les villes
4. Adaptation et atténuation : deux réponses indissociables ?
II. Questions de recherche et hypothèses
1. Question de recherche et hypothèses
2. Justification du choix de l’échelle d’étude
3. Démarche adoptée
Deuxième partie : Analyse et comparaison des terrains d’études
I. Paris
1. Spécificité du territoire
2. Identification des risques majeurs relatifs au climat
3. Analyse de la documentation en place (PLU, PADD, PDU, PLH, PCET)
II. Montpellier
1. Spécificité du territoire
2. Identification des risques majeurs relatifs au climat
3. Analyse de la documentation en place (PLU, PADD, PDU, PLH, PCET)
III. Comparaison de la prise en compte du changement climatique et des moyens de lutte dans les documents d’urbanisme
1. Montpellier, Paris : pourquoi les comparer ?
2. Les démarches d’adaptation et actions d’atténuation
3. Le bon fondement des actions
Conclusion
Table des Figures
Table des matières
Bibliographie 

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