L’asymétrie d’information et enracinement des dirigeants

L’asymétrie d’information et enracinement des dirigeants

La relation propriétaires/ dirigeants 

fondements théoriques L’évolution de la science économique a fait que certains auteurs se sont intéressés à ce qui se passe dans l’entreprise, ils ont en quelque sorte ouvert la « boite noire » en cherchant tout d’abord à comprendre l’existence des firmes. De cela d’écoule une nouvelle vision de la firme, perçue comme un noeud de contrats. Cela a entrainé des développements importants sur la relation entre les propriétaires de l’entreprise et les dirigeants, et plus généralement sur l’influence des différents acteurs concernés par la façon dont l’entreprise est dirigée (gouvernance c’entreprise). L’apparition des grandes entreprises a eu pour conséquence la complexité de la fonction de direction, Cette complexité résulte de la séparation entre deux fonctions principales dans l’entreprise : la propriété et le management. Suite aux scandales financiers sur les deux dernières décennies dans le monde, le problème de la gouvernance d’entreprise a pris son importance à travers les mécanismes de contrôle des dirigeants. Plusieurs théories de la firme ont été élaborées pour traiter les problèmes de la séparation entre la fonction de la propriété et la gestion.

A cet effet nous nous sommes basés sur les théories qui traitent la relation entre propriétaire et dirigeant. Le but de ce chapitre est d’exposer les fondements théoriques de la relation propriétaire / dirigeant .Nous allons, d’abord dans une première section développé la question de l’existence de la firme et la nature de la séparation entre la fonction de propriété et de contrôle dans la théorie des droits de propriété et la théorie des coûts de transaction. Nous allons, ensuite présenter les principales théories qui sont à l’origine des différentes approches contractuelles de la relation propriétaire / dirigeant, nous citerons la théorie de l’asymétrie de l’information, la théorie de l’agence, la théorie des jeux et la théorie de l’enracinement.

Coase.R et la question de l’existence de la firme :

Les premières théories économiques de la firme capitaliste partent de l’incertitude développée par Knight.F (1921).Dans son ouvrage, il affirme que l’existence des firmes est liée à l’incertitude et les compétences entrepreneuriales. Selon cet auteur, la firme permet de limiter l’incertitude par le regroupement de plusieurs activités au sein d’une même organisation. De même, l’auteur affirme que le risque ne permet pas d’expliquer l’émergence du profit1, car il est associé à des distributions de probabilités connues ; les décisions sont fondées sur une logique de calcul. La complexité qui caractérise l’environnement fait que les agents économiques prennent leurs décisions face à un environnement incertain. « Selon Knight .F, l’essence de la firme est la spécialisation de la fonction de direction responsable de la vie économique ; la caractéristique négligée à partir de laquelle nait l’inséparabilité entre deux éléments : la responsabilité et le contrôle »2. Selon cet auteur, pour que les entrepreneurs récupèrent leurs profits, ils doivent garantir un revenu fixe aux travailleurs en contrepartie des efforts qu’ils fournissent, et le seul moyen pour réduire les coûts d’organisations et l’introduction de l’innovation et la technologie pour que l’entreprise puisse organiser des transactions internes.

Par ailleurs, Edith Penrose (1959) considère la firme comme une combinaison de compétences, une unité administrative, et un ensemble de ressources productives dont les usages alternatifs sont déterminés par une décision administrative.1 Selon cet auteur, les compétences ne résident pas uniquement dans les individus mais elles dépendent du contexte organisationnel et d’interaction dans l’entreprise. Knight n’as pas pu répondre à la question de détermination de la taille optimal de la firme, en revanche Coase.R à fait recours à la pensée marshallienne marginale pour déterminer la taille de la firme. Knight explique l’existence de la firme par l’asymétrie d’attitude des agents vis-à-vis du risque. Coase.R (1937) refute la thèse de Knight, de fait que ceux qui assument le risque, rien ne les obligent à assurer parfaitement leurs tâches. Dans l’article de Coase.R (1937) longtemps oublié (cet article a été redécouvert avec la publication en 1975 du livre d’Oliver Williamson « Markets and Hiérarchies »). Coase.R indique que c’est « la présence des coûts d’utilisation du marché qui explique l’apparition de la firme »2.

La propriété d’un facteur de production implique trois possibilités : produire et échanger, ou vendre l’utilisation de ce facteur, ou construire un arrangement contractuel pour déléguer l’usage de ce facteur contre un revenu. Une transaction est un engagement réciproque entre les agents. Selon Cheung (1983) « le développement de la firme consiste à remplacer un marché de produit par un marché des facteurs »3. Coase.R a contribué à ouvrir la « boite noire » de la théorie néoclassique, la nouvelle micro-économie, a étudié le comportement d’individus disposant d’une rationalité limitée, au-delà d’une information imparfaite, les agents peuvent développer des stratégies individuelles (les comportements opportunistes) qui peuvent être à l’origine de l’existence d’intérêt contradictoire, qui ne permettent pas de réaliser un équilibre optimal. De ce fait Coase. R, pose la question de l’existence de la firme et sa taille, à travers la comparaison des coûts sur le marché (coûts de transaction) et les coûts d’organisation (à l’intérieur de la firme).

La théorie des droits de propriété 

Les origines de la théorie des droits de propriété remontent au XIXème siècle. Alchian (1959), Coase.R (1960), Demestz (1966) contribuent à développer une approche multidisciplinaire des droits de propriété. L’apparition de très grandes entreprises a eu pour conséquence la complexité de la fonction de direction. Fayol a indiqué déjà que l’exercice de la fonction de la direction est considérée comme une activité spécifique, on voit donc apparaître des spécialités de la direction des entreprises que l’on appelle des managers. Ces derniers ne sont pas les propriétaires de l’entreprise qu’ils dirigent ce qui entraîne une séparation entre la propriété du capital et l’exercice du pouvoir dans l’entreprise. Cette problématique a été déjà proposée par Adam Smith (1776) dans son ouvrage intitulé «la richesse des nations ». Adam Smith affirme que « les dirigeants des compagnies par actions, du fait qu’ils gèrent l’argent des autres plutôt que la leurs, le surveillent avec autant de vigilance que le font les partenaires d’une société privée ».

Berl et Means (1932) dans leur article« l’entreprise moderne et la propriété privée » sont les premiers à avoir soulevé la question de la séparation entre les managers et les propriétaires de l’entreprise. Selon Berl et Means (1932), la grande firme moderne est dotée d’un appareil manageriel complexe, car elle peut imposer une forme institutionnelle par la séparation entre la propriété et le contrôle, car l’objectif du manager n’est pas la maximisation du profit, et la valeur de marché des actions. La théorie des droits de propriété (la théorie managériale) critique l’unique objectif de la firme (le profit), car à côté de ce profit il existe d’autres objectifs tels que la volonté des dirigeants, la croissance, la part du marché, le chiffre d’affaire et l’effectif employé. Dans les grandes entreprises dont la propriété est séparée du contrôle, les managers n’auraient aucune raison d’avoir les mêmes objectifs que les propriétaires du capital1.

La théorie des jeux : un jeu asymétrique

L’étude de la relation propriétaire / dirigeant peut trouver son fondement dans deux théories : la théorie des jeux et les théories de la gouvernance. Plusieurs études ont eu recours à la théorie des jeux pour modéliser le comportement de la firme. La théorie des jeux postule l’existence d’un jeu entre deux acteurs (le propriétaire et le dirigeant), cette théorie permet d’étudier le comportement de ses deux acteurs principaux. La modélisation par la théorie des jeux, ne tient pas compte du rôle des autres acteurs internes et externes à l’entreprise, pour cette raison, on fait recours à la théorie de la gouvernance. La théorie économique donne à la décision l’image d’un jeu à acteur unique : un agent est confronté au marché qui reflète les choix des autres acteurs (l’atomicité), comme branche des mathématiques utilisées par les économistes, la théorie des jeux sert à modéliser le comportement des joueurs rationnels qui défendent leurs intérêts dans des situations biens définies. La théorie des jeux permet l’aide à la décision, dans des situations où les différents acteurs évoluent dans un environnement d’interdépendance stratégique. La théorie des jeux permet d’analyser les interactions stratégiques entre les individus, lorsque ces derniers ont des intérêts divergents.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Listes des annexes
Liste des abréviations
Introduction générale
Chapitre I : la relation propriétaire/ dirigeant : fondements théoriques
Introduction du chapitre
Section 1 : la question de l’existence de la firme : la théorie des couts de transaction et la théorie des droits de propriété
I-Coase.R. R et la question de l’existence de la firme
II-Williamson. O et les côuts de transaction
1-Les hypothèses de la théorie des côuts de transaction
2-Les attributs des côuts de transaction
3-Les types de contrat
4-Les formes organisationnelles (les modes de gouvernance)
III- la théorie des droits de propriété
Section2 : la théorie d’agence et la théorie des jeux
I-La théorie de l’agence
1- La relation d’agence
2- Les côuts d’agence
3- les modèles d’agence
4- les courants de la théorie d’agence
5- la solution des problèmes d’agence (la discipline du marché)
II – la théorie des jeux : un jeu asymétrique
1- la composition du jeu
2- les formes du jeu
3- les types de jeu
4- l’équilibre du jeu
Section 3 : l’asymétrie d’information et enracinement des dirigeants
I- la théorie de l’asymétrie d’information
II- la théorie de l’enracinement des dirigeants
1- les stratégies d’enracinement
2- les déterminants de l’enracinement des dirigeants
3- le cycle de vie des dirigeants
4- les types d’enracinement des dirigeants
5- l’impact de l’enracinement sur la performance
Conclusion du chapitre
Chapitre II : Gouvernance d’entreprise : cadre conceptuel
Introduction du chapitre
Section1 : Gouvernance et principes de gouvernance
I-la gouvernance des entreprises
II-les principes de la gouvernance des entreprises
1- les principes de la gouvernance selon le rapport Vienot I
2- les principes de la gouvernance selon le rapport Vienot II
3- les principes de la gouvernance selon la loi Sarbanes – Oxley(SOX)
4- les principes de la gouvernance selon le rapport Bouton
5- les principes de la gouvernance selon l’OCDE
6- les lois de la bonne gouvernance
Section2 : le conflit d’intérêt et types de gouvernance
I-le conflit d’intérêt
1- la nature du conflit
2- les types des conflits
II-les types de gouvernance des entreprises
1- la gouvernance actionnariale
2- la gouvernance partenariale
3- la gouvernance comportementale
4- le courant cognitif de la gouvernance
Section 3 : les mécanismes de la gouvernance des entreprises
I-les mécanismes de contrôle externes
1- le marché de travail
2- le marché des biens et services
3- le marché financier
4- la politique d’endettement
5- les banques
6- l’environnement règlementaire
7- l’audit externe
II- les mécanismes de contrôle internes
1- le conseil d’administration
2- la rémunération des dirigeants
3- l’audit interne
Conclusion du chapitre
Chapitre III : Revue de la littérature empirique
Introduction du chapitre
Section 1 : Etudes antérieurs sur l’effet des déterminants de la gouvernance sur la performance des entreprises
Section 2 : Etudes antérieur sur l’effet du fonctionnement du conseil d’administration sur la performance des entreprises
Conclusion du chapitre
Chapitre VI : Investigation empirique sur les entreprises cotées en bourse
Introduction du chapitre
Section 1 : la gouvernance des entreprises algériennes
I-le marché financier algérien
II-la société par action (SPA)
III-la bonne gouvernance des sociétés par action
1- les principes de gouvernance en Algérie
2- la société par action et le conseil d’administration
3- le directoire
4- L’assemblée générale des actionnaires
5- Le conseil de surveillance
Section2 : Etude empirique avec recours aux méthodes des données de panel
I -Echantillonnage et méthodologie de l’étude
1- Echantillon de l’étude et recueil des données
2- Le choix des variables
II-Présentation des modèles utilisés
1- Test de spécification (Tests d’homogénéité)
2- tests de racine unitaire sur données de panel
3- Tests de cointegration en panel
4- spécifications et estimations des modèles à effets individuels
5- L’estimateur des moindres carrées ordinaires (MCO)
Section 3 : résultats et discussion
I-Présentation et interprétation des résultats
1- Résultats des tests d’homogénéité
2- Résultats des tests de stationnarité sur données de panel
3- Résultats des tests de cointegration de Pedroni
4- Résultats du test d’Hausman
5- Résultats de l’estimation de l’effet du fonctionnement du conseil d’administration et des variables du contrôle sur la performance des entreprises
II-Discussion des résultats
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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