Soutenance mémoire
LA RAISON UNIVERSELLE
Le christianisme appel Dieu la puissance extérieure de la nature et transcendantale, qui a crée l’univers et le gouverne. Quant à l’Islam, il le nomme Allah. C’est le domaine de la religion, de la foi. Dans le domaine de la philosophie, il y a 300 ans avant J.-C. dans l’Antiquité grecque, les stoïciens nomment Logos ou La Raison Universelle ou Destin le principe directeur de l’univers que la nature y compris l’homme est totalement gouvernée par la Raison Universelle. Nous remarquons donc que le stoïcisme n’est pas comme l’épicurisme qui place la vie et la conduite humaine dans une liberté totale en conséquence d’une cosmogonie hasardeuse étant le clinamen ou la déviation des atomes.
Afin de pouvoir analyser le concept de passion chez le stoïcisme, nous optons en premier lieu dans le domaine de la conception de la nature ou le domaine de la physique stoïcienne car la doctrine stoïcienne est tellement systématique. La conception de la physique découle à la morale. Il est impossible pour (de comprendre) pouvoir comprendre la passion sans passer d’abord à quelques thèmes de la physique. Cicéron disait :
« Celui qui veut vivre en accord avec la nature doit chercher son point de départ dans tout l’univers et dans la manière dont il est gouverné. En outre, personne ne peut porter un jugement sur les biens et les maux sans connaître toute la raison d’être de la nature, de la vie des dieux, sans savoir s’il y a ou non un accord entre la nature de l’homme et celle de l’univers. » .
C’est pourquoi nous avons choisi notre point de départ sur l’univers et la manière dont l’univers y compris l’homme est gouvernée par la Raison Universelle. En premier lieu, nous optons sur l’assimilation de la Raison Universelle.
L’ASSIMILATION DE LA RAISON UNIVERSELLE
Le stoïcisme est « moniste » dans la mesure où il considère la réalité que nous vivons comme univoque et entière le monde dont nous faisons partie. Le principe directeur des événements sur la terre y compris le destin de l’homme est totalement assimilé dans la nature. C’est une relation entre le monde et l’esprit humain, d’une part et Logos, d’autre part, comme une relation de présence réciproque. C’est une sorte de monothéisme que le christianisme, 300 ans après, ne manque pas d’en exploiter. Takidy Emile disait à ce propos :
« Ce qui est très grave c’est que cette tradition a contaminé les livres de spiritualité chrétienne dès l’époque des moines du désert, à ce point que beaucoup de chrétiens et adversaires du christianisme, surtout en Europe, attribuait au « Christianisme » des éléments du stoïcisme qui sont opposés au cœur de la Révélation Evangélique. » .
Le stoïcisme n’est donc pas comme le platonisme qui distingue deux mondes dont le monde sensible et le monde intelligible. Il est important pour nous de remonter à la source, au précurseur, avant de comprendre la conception de la nature des stoïciens qui a d’impact sur la conduite humaine car la doctrine stoïcienne est tellement systématique.
La physique d’Héraclite : préparatoire du stoïcisme
Héraclite est un philosophe grec d’Ephèse qui vit vers 550-480 av. J.-C. Il est issu de la lignée royale et sacerdotale et vraisemblablement, descendant du fondateur d’Ephèse. Il vit à l’époque où sa cité a subi la domination étrangère mais il ne connaît pas l’exil contrairement à ses compatriotes ioniens Xénophane ou Pythagore. Il était le plus important philosophe présocratique, selon certains penseurs. C’est un penseur tragique par excellence. L’homme est pour lui emporté par le devenir et le jeu des contraires. Sa philosophie, à travers sa physique, a énormément influencé le stoïcisme. En voici les traits fondamentaux.
Le Logos
Il l’appelle aussi l’Un ou le Sage. Héraclite pense qu’il ne peut atteindre le vrai qu’en s’effaçant devant ce principe suprême. Le Logos chez lui (comme chez les stoïciens) gouverne aussi bien l’âme que le monde en général.
Ce Logos est simultanément immanent à toute réalité et irréductiblement transcendant inaccessible en soi.
Une physique des contraires
La nature est l’œuvre et l’accomplissement du Logos. Elle est une harmonie mais c’est une harmonie conquise par la lutte des contraires. Pour Héraclite, « la guerre est le père de toutes choses, de toutes les rois ». Il construit toute une cosmogonie sur ce modèle. Le feu comme élément primordial se transforme en mer, qui engendre en son tour le ciel et la terre et à tous les vivants. Puis le mouvement s’inverse et revient au feu originel. L’univers est un Feu qui se consume et se nourrit de ce qu’il consume selon un mouvement cyclique de l’éternel retour. C’est cette physique avec la notion de Logos qui a influencé les stoïciens à l’élaboration de leur doctrine. Ces traits se perpétuent en premier lieu dans la cosmogonie du stoïcisme.
La cosmogonie stoïcienne
L’Univers est gouverné par un principe unique, loi d’émanation divine, ordonnateur de la Nature et inexorable forgeron des destinées humaines. Zénon lui-même, le qualifie de « feu artiste ». Il ne se confond pas avec la nature elle-même, car celle-ci, pensait les stoïciens, est sujette au changements, à l’usure et à la dégradation, tandis que le feu, principe vital est par nature, éternel et immuable. Du feu originel naît par condensation l’air, puis l’élément humide, germe du monde. Enfin le dernier élément, la terre, se dépose au centre et l’univers s’édifie autour de ce substrat cosmique, atteignant d’emblée l’ordre parfait, à défaut d’être immuable. Cette genèse de l’univers du stoïcisme est de plus important emprunt à la physique des éléments d’Héraclite, que nous évoquions plus haut. Les stoïciens pensaient que l’univers était rythmé par des phases de constructions puis de destructions périodiques, au centre desquelles le feu réassimilait tous les éléments venus de lui jusqu’à la conflagration ou l’embrasement final par laquelle tout recommençaient. Cette cosmogonie permet de concilier la profonde et incontestable temporalité des réalités sensibles avec le sentiment grecque de l’éternité de l’univers. Le feu s’avère donc être l’élément primitif, mais aussi le principe de vie et le ressort de tout le monde physique, en un mot la Raison, le Logos.
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Table des matières
INTRODUCTION
I.LA PROBLEMATIQUE ET LA METHODOLOGIE
I.1 LE CONTEXTE DANS LA PERIODE HELLENISTIQUE
I.1.1 Le contexte actuel
I.1.2 Les problèmes du bonheur
I.1.3 Le concept de passion
I.2 LA METHODOLOGIE
I.2.1 La naissance de l’école stoïcienne
I.2.2 La chronologie du Stoïcisme
II.PLAN DETAILLE DE LA THESE
PREMIERE PARTIE : LA RAISON UNIVERSELLE
I.1L’ASSIMILATION DE LA RAISON UNIVERSELLE
I.1.1La physique d’Héraclite : préparatoire du stoïcisme
I.2L’IMMANENCE DU LOGOS
I.2.1 L’Harmonie rationnelle chez l’homme
I.2.2 Le but ultime : le bonheur
DEUXIEME PARTIE : LA NATURE DES PASSIONS
II.1 LES QUATRE PRINCIPALES PASSIONS
II.1.1 La douleur
II.1.2 La crainte
II.1.3 Le désir
II.1.4 Le plaisir
II.2 LES BONNES AFFECTIONS
II.2.1 La joie
II.2.2 La circonspection
II.2.3 La volonté ou le désir raisonné
II.3 LES PRINCIPAUX MEFAITS DES PASSIONS
II.3.1 L’Aliénation
II.3.2 Le détournement de la connaissance vraie
II.3.3 Le trouble de l’âme et de l’ordre établi
TROISIEME PARTIE : LES SOLUTIONS CONTRE LES PASSIONS
III.1 LA PRATIQUE DES VERTUS
III.1.1 La prudence
III.1.2 La justice
III.1.3 Le courage
III.1.4 La tempérance
III.2 LES REMEDES CONTRE LES PASSIONS PARTICULIERES
III.2.1 Le désir
III.2.2 La douleur
III.2.3 La crainte
III.2.4 L’amour
III.3 L’ACTE CONVENABLE
III.3.1 Les choses indifférentes
III.3.2 Les préférables
III.3.3 L’attitude intérieure
III.BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
OUVRAGES SUR LE STOICISME
OUVRAGES SUR LA PHILOSOPHIE GRECQUE
OUVRAGES GENERAUX
LES ŒUVRES NON LUES
CONCLUSION
