L’ASPECT APPRENTISSAGE SUR LES CAUSES DE LA RÉUSSITE ET DE L’ÉCHEC DE L’ÉLÈVE.
LA RECHERCHE MERE
C’est une recherche que Patrick GOSLING (1992) a effectué, matérialisé par l’ouvrage qui s’intitule « Qui est responsable de l’échec scolaire ? » Patrick GOSLING a été pendant dix ans conseiller d’orientation, actuellement il est maître de conférences en psychologie sociale à l’Université de Paris X – Nanterre. La problématique de Patrick GOSLING était l’échec scolaire avec tous ses corollaires. L’échec scolaire devient un problème qui déborde sa dimension classique scolaire, il prend la dimension sociale. C’est que l’école, en enseignant l’histoire, la littérature, la philosophie, apparaît comme un facteur d’échec dans la compétition au sein des entreprises. Elle renforce ce qu’on appelle les lourdeurs de la société française. C’est dans ce contexte que GOSLING entreprenait des enquêtes auprès des enseignants en les interrogeant sur la réussite et l’échec de leurs élèves, sur leur rôle d’enseignant, sur leur pratique et ce qu’ils pensent de leurs élèves. L’ouvrage en question comporte neuf chapitres. Dans les trois premiers chapitres l’auteur expose des débats théoriques sur des modèles éducatifs et représentations des enseignants d’une part et d’autre part sur les concepts comme attributions et explications. L’auteur termine l’exposition théorique par l’énoncé de l’hypothèse qu’il va adopter dans cette recherche. Le quatrième chapitre est consacré entièrement à l’exposition de la méthodologie qu’il va adopter dans l’enquête. Le chapitre cinq est le résultat de l’enquête, quand aux chapitres restant ils sont consacrés à l’analyse des résultats dans le chapitre cinq.
CADRE THEORIQUE
Nous avons précisé plus haut que les trois premiers chapitres de l’ouvrage comportent des débats théoriques sur des modèles éducatifs et représentations des enseignants d’une part et d’autre part sur les concepts attributions et explications. Ces différents éléments cités forment le cadrage théorique de ses recherches. Ainsi du point de vue des modèles éducatifs nous avons repéré le modèle pédagogie pédocentrique et le modèle pédagogie normative. Le modèle pédagogique pédocentrique est centrée sur l’enfant, elle cherche à effacer toute opposition entre l’école et la vie. Elle aide l’enfant à construire ses propres modèles. Elle accorde une place primordiale à la personnalité, plus qu’au rôle et au statut. Elle laisse provisoirement de côté les valeurs de la société. Quant au modèle pédagogie normative, elle prône une communication basée sur l’ordre et le jugement plus que sur l’échange. Elle accorde la primauté aux modèles, et à l’ajustement de l’enfant aux normes, en filtrant les valeurs de la société à travers les représentations qu’elle en fait. Et, pour la représentation, les enseignants perçoivent les élèves en fonction des normes scolaires. Dans ce domaine GOSLING cite Kauffman (1977) qui dégage deux types d’élèves fortement valorisés
Le type A l’élève actif, sociable, manifestant sa présence en classe ;
Le type B le bon élève, conscient de ses faiblesses, anxieux, susceptible.
Quant au concept attribution, les théoriciens ont essayé de répondre le pourquoi et le comment du fait que les gens produisent les attributions c’est-à-dire les explications de leur conduite ou celle des autres, des événements qui leur arrivent ou qui arrivent aux autres. GOSLING repère quelques théoriciens dans ce domaine comme Van Der Pligt (1981) qui met l’accent sur les aspects évaluatifs dans le processus d’attribution pour lui, l’étude de la différence acteur-observateur doit tenir compte à la fois de l’attitude envers l’acteur et de l’évaluation du comportement de l’acteur. Ce sont les aspects que GOSLING qualifie comme essentiels dans les travaux portant sur l’attribution de la réussite et de l’échec, auxquels se rattache l’étude. Et, Weiner (1972, 1979) le succès et l’échec peuvent être attribués à quatre types de causes la capacité, l’effort, la difficulté de la tâche et la chance.
LA METHODOLOGIE
La démarche méthodologique adoptée par GOSLING (1992) dans cette enquête est comme suit D’abord il y a ce qu’on appelle une phase de pré-enquêtes. Les objectifs de GOSLING dans cette phase sont le mise au point de la problématique de la recherche, la détermination de la population cible, l’établissement de questionnaire définitif et les types de questions. Il a donc effectué deux pré-enquêtes, dont la première est un entretien auprès d’une trentaine d’enseignants, quant à la seconde est un questionnaire auprès de 72 enseignants. Les résultats de ces pré-enquêtes ont confirmé le caractère plus « scolaire » des réponses des enseignants scientifiques comparés aux enseignants littéraires. Et, pour repérer à quel niveau interviennent ces différences, GOSLING a divisé en deux la population cible une moitié des enseignants de maths et l’autre moitié des enseignants de français. Il a choisi ces deux matières afin d’éviter les effets éventuels dus aux différences internes aux enseignants littéraires ou scientifiques4. GOSLING a aussi pris en compte le sexe dans son plan expérimental. En effet, il constate lors de ces deux pré-enquêtes une apparition d’une interaction entre la matière enseignée et le sexe. Par ailleurs, il y a aussi le phénomène de féminisation du corps enseignants5 en France. Ainsi donc, en croisant la matière enseignée et le sexe, il forme 4 sous-groupes d’enseignants à enquêter
LE CONTEXTE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
Du point de vue de l’éducation, actuellement à Madagascar le taux d’alphabétisation est de 47,22%. Cet indicateur dans le monde rural se chiffre à 39,9% contre 63,6% dans le milieu urbain. Historiquement, dans le domaine scolaire, il y a un certain temps où Madagascar figurait parmi les pionniers en matière de scolarisation, comparativement à nombre de pays africains. Mais depuis quelques années la tendance s’inverse. DELEIGNE et MIAUTON (2001) notent que durant certaine période, particulièrement au niveau primaire, il y avait une série de fermeture d’écoles, un manque d’instituteurs et une déperdition scolaire élevée. Par ailleurs, en lisant les manuels scolaires à cette époque nous constatons que, certains établissements scolaires de cette époque ne disposent pas du nombre suffisant de professeurs, ainsi beaucoup d’enseignants exercent dans des disciplines pour lesquelles ils ne sont pas formés12. Il y aura donc sûrement une baisse de niveau général des élèves malgaches dans certaines régions.
En effet durant cette période, les niveaux primaire et secondaire de l’enseignement général connaissent non seulement des problèmes d’infrastructure, de baisse des résultats aux examens officiels, d’accès à la scolarisation mais aussi des problèmes liés à la sous-qualification des enseignants. Ce qui explique peut être une donnée statistique de l’année universitaire 1988 –1989 qui relate que la série « A » (littéraire) représente la majorité des inscrits à l’université, presque le 50%13. Il y manque peut-être des professeurs dans les séries scientifiques dans les lycées dans les fivondronana. Concernant la conséquence de la démocratisation de l’enseignement G.R RANDRIAMASITIANA révèle que « L’adoption des principes de démocratisation, de décentralisation et de malgachisation à outrance dans le système éducatif a eu un effet boomerang, celui de la détérioration de la qualité. Certes l’école publique s’est rapprochée du peuple, des contrées lointaines mais la qualification et le nombre des enseignants ainsi que les auxiliaires pédagogiques étaient insuffisants »14. Ainsi, le bilan du MINESEB en 2000 révélait la constance d’une forte déperdition scolaire dans le primaire et la persistance de nombreux redoublements (taux de survie en fin de cycle est de 40% et taux moyen de redoublement est égal à 36% en 1996-1997). Un contexte que nous pouvons qualifier de significatif sur le phénomène à étudier.
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Table des matières
INTRODUCTION
A – LA RECHERCHE MERE
I – PROBLEMATIQUE
II – CADRE THEORIQUE
III – HYPOTHESE
IV – LA METHODOLOGIE
V – QUELQUES REFLEXIONS PRELIMINAIRES SUR L’OUVRAGE
B – L’ASPECT APPRENTISSAGE SUR LES CAUSES DE LA RÉUSSITE ET DE L’ÉCHEC DE L’ÉLÈVE.
I – LE TRAVAIL DE REPLICATION
a) NOTRE PROBLEMATIQUE
b) L’HYPOTHESE QUE NOUS ALLONS ADOPTER
c) NOTRE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
d) CADRE THEORIQUE
II – LE CONTEXTE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
III – LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS MALGACHES SUR L’APPRENTISSAGE, LA REUSSITES ET L’ECHEC SCOLAIRE
a) LES PRINCIPAUX RESULTATS OBTENUS EN CONSIDERANT L’ENSEMBLE DES ENSEIGNANTS.
b) LES PRINCIPAUX RESULTATS OBTENUS EN CONSIDERANT L’ASPECT GENRE.
c) LA COMMUNICATION DIDACTIQUE SUR LES CAUSES DE REUSSITE ET D’ECHEC SCOLAIRE DE L’ELEVE.
CONCLUSION ET PERSPECTIVE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 FICHE QUESTIONNAIRE
ANNEXE 2 FICHES QUESTIONNAIRES OPINIONS DES ENSEIGNANTS
ANNEXE 3 DONNEES TRAITEES SUR LES ENSEIGNANTS
ANNEXE 4 DONNEES SUR LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS SUR L’ECHEC ET LA
REUSSITE SCOLAIRE ET LES QUALIFICATIFS EXTRA GOSLING
ANNEXE 5 RESULTATS ENTRETIENS
ANNEXE 6 LISTE DES TABLEAUX
ANNEXE 7 POSTER
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