Principales applications des sources Infrarouge
Tรฉlรฉcommunications
La tรฉlรฉcommunication en espace libre est une application รฉmergente des sources dans le moyen infrarouge. En effet, lโatmosphรจre a trois fenรชtres de transmission principale : Bande I, Bande II, et Bande III, dans lesquelles la transmission de lโinformation peut รชtre faite sans distorsion (faible diffusion Rayleigh et faible perturbation atmosphรฉrique). Le principal intรฉrรชt dโune telle application consiste ร proposer une solution pour aider le domaine des tรฉlรฉcommunications ร rรฉpondre ร une demande croissante de transmission de donnรฉes en ouvrant de nouveaux canaux de transmission de lโinformation.
Spectroscopie
Beaucoup dโapplications des sources dans lโinfrarouge reposent sur la spectroscopie dโabsorption de molรฉcules de gaz. En effet, les signatures molรฉculaires de la plupart des molรฉcules quโon cherche ร dรฉtecter se trouvent dans le moyen infrarouge. Dans le proche infrarouge, les raies dโabsorption des diffรฉrentes molรฉcules sont des harmoniques de celles fondamentales prรฉsentes dans le moyen infrarouge. Donc les amplitudes des raies dโabsorption dans la bande II et III sont beaucoup plus grandes et sont ainsi plus simplement exploitables que celles dans la bande I. Les systรจmes de spectroscopie avec des sources dans lโinfrarouge auront donc des sensibilitรฉs trรจs รฉlevรฉes (quelques parties par milliard), et la dรฉtection des molรฉcules prรฉcurseurs dโexplosifs et des drogues devient plus efficace. Ces applications intรฉressent par exemple les services de sรฉcuritรฉ dans les aรฉroports.
Sรฉcuritรฉ et Dรฉfense
Les contre mesures optiques reprรฉsentent la deuxiรจme grande application des sources dans lโinfrarouge. En effet, les dรฉtecteurs dans le moyen infrarouge sont trรจs rรฉpandus dans le domaine militaire. Une source efficace dans le moyen infrarouge peut alors servir pour aveugler le dรฉtecteur et crรฉer une diversion , nous avons donnรฉ un exemple de ce type dโapplication. Il sโagit dโaveugler un missile รฉquipรฉ de dรฉtecteur infrarouge lui permettant de dรฉtecter la source de chaleur que reprรฉsente le rรฉacteur de lโavion. Lโutilisation dโun laser dans la bande adaptรฉe va permettre de brouiller le dรฉtecteur.
Diodes lasers dans lโinfrarouge
Depuis la dรฉmonstration dans les annรฉes 1970 des lasers semiconducteurs basรฉs sur des doubles hรฉtรฉrostructures ou sur un puits quantique, les recherches pour avoir des sources lasers รฉmettant dans des longueurs dโonde plus grandes que celles obtenues jusque lร nโont pas abouti ร des sources efficaces qui fonctionnent en mode continu (CW) ร tempรฉrature ambiante.
Les premiers lasers semi-conducteurs dans lโinfrarouge รฉtaient des lasers bipolaires qui font intervenir une recombinaison entre un รฉlectron de la bande de conduction et un trou de la bande de valence. La longueur dโonde dโรฉmission du laser est fixรฉe dans ce cas par lโรฉnergie du gap du matรฉriau utilisรฉ. Ainsi, des matรฉriaux ร faible รฉnergie de gap, comme ceux contenant de lโantimoine (Sb) ou du InAs รฉpitaxiรฉ sur GaSb ou InAs, ont รฉtรฉ utilisรฉs. Pour ce faire, la bande de valence et de conduction peuvent รชtre alignรฉes de diffรฉrentes maniรจres. Les premiรจres diodes lasers รฉtaient basรฉes sur un schรฉma dโalignement de bande de type I. Leur principale limitation vient du fort courant seuil qui empรชche le fonctionnement en mode continu. Ceci est dรป au grand taux de recombinaison non radiative par le mรฉcanisme dโAuger. La probabilitรฉ de ce mรฉcanisme augmente en augmentant le dopage ou la tempรฉrature et avec lโutilisation de semi-conducteurs ร petit gap nรฉcessaire pour lโรฉmission infrarouge.
Une solution ร ce problรจme est dโutiliser un alignement de bande en type II ou III que permettent dโobtenir les matรฉriaux contenant lโantimoine. Cependant, on est face ร un problรจme dโun autre genre qui est la faible efficacitรฉ de la transition radiative. En effet dans ce cas, les รฉlectrons localisรฉs dans le matรฉriau puits et les trous localisรฉs dans le matรฉriau barriรจre sont spatialement sรฉparรฉs. Donc le recouvrement entre les fonctions dโondes des porteurs nโest pas bon. Pour remรฉdier ร cet inconvรฉnient, les super-rรฉseaux ont รฉtรฉ proposรฉs pour augmenter lโefficacitรฉ de la transition optique en augmentant le recouvrement entre les fonctions dโonde des trous et รฉlectrons. Cependant, dans ce cas le courant seuil du laser est plus grand comparรฉ ร celui des lasers basรฉs sur un seul puits quantique. Une autre solution possible est les zones actives dites en ยซWยป . La zone active de ce laser est basรฉe sur InAs/GaInSb/InAs : deux puits de InAs pour les รฉlectrons entourรฉs par deux barriรจres de GaInSb le tout dรฉposรฉ par รฉpitaxie sur InAs. Cet agencement de couches donne ร la bande de conduction et de valence une forme de ยซWยป et rend la transition optique verticale dans lโespace rรฉel.
Lasers ร cascade quantique
En 1971, deux chercheurs russes : R.F.Kazarinov et R.A.Suris ont proposรฉ un modรจle thรฉorique pour observer lโamplification de la lumiรจre infrarouge dans les super-rรฉseaux de semi-conducteur . Ils imaginรจrent alors une structure pรฉriodique dans laquelle, suite ร lโapplication dโun champ รฉlectrique, peut avoir lieu une inversion de population entre deux รฉtats localisรฉs dans deux puits adjacents sรฉparรฉs par une barriรจre tunnel de la structure.
Lโinteraction entre ces deux รฉtats peut รชtre modifiรฉe en changeant seulement lโรฉpaisseur de la barriรจre qui sรฉpare les deux puits.
Cependant, les sources lasers รฉmettant en infrarouge sont restรฉes pendant plusieurs annรฉes basรฉes sur les transitions interbandes pour deux raisons essentielles. La premiรจre est le fait que le modรจle de R.F.Kazarinov et R.A.Suris รฉtait trรจs difficile ร obtenir expรฉrimentalement par suite de formation de domaines รฉlectriques instables . Le champ รฉlectrique nโรฉtant pas homogรจne sur toute la structure, lโinversion de population aura lieu dans un point instable de la courbe courant-tension. La deuxiรจme est la difficultรฉ thรฉorique dโinverser la population entre sous bandes dรจs que la diffรฉrence dโรฉnergie de la transition dรฉpasse celle dโun phonon longitudinal optique. Dans ce cas le temps de transition par รฉmission de phonon LO est beaucoup plus court que celui de lโรฉmission spontanรฉe. Le niveau haut se dรฉpeuple par une transition non radiative.
Cโest grรขce ร lโamรฉlioration considรฉrable dans les mรฉthodes de dรฉpรดt des couches de matรฉriaux (par MBE (Molecular Beam Epitaxy) et plus rรฉcemment MOCVD (Molecular Organic Chemical Vapor Deposition)) que les lasers ร cascade quantique ont pu รชtre rรฉalisรฉs pour la premiรจre fois aux AT&T Bell Labs au cours de lโannรฉe 1994. Ces progrรจs ont, en effet, rendu possible une ingรฉnierie de bande trรจs prรฉcise ร lโรฉchelle atomique et ont permis dโobserver des phรฉnomรจnes quantiques et de modifier les propriรฉtรฉs optiques et celles du transport รฉlectronique dans le composant de maniรจre unique.
Guide dโonde dans lโinfrarouge
Comme nous lโavons remarquรฉ plus haut, quand lโabsorption devient nรฉgative dans le milieu on parle dโun milieu ร gain. Ceci est possible lorsque, dans les รฉtats impliquรฉs dans la transition optique, la population de lโรฉtat รฉnergรฉtiquement le plus haut est plus grande que celle de lโรฉtat le plus bas. La prรฉsence de gain dans le milieu va permettre dโamplifier un signal optique ayant une รฉnergie proche de lโรฉnergie de la transition optique, il est possible dโinverser la population et dโobtenir un milieu ร gain.
Dans cette partie nous aborderons un autre รฉlรฉment trรจs important dans le fonctionnement de notre composant qui est la cavitรฉ optique. En effet pour pouvoir faire fonctionner en laser un milieu ร gain, il doit y avoir une contre rรฉaction sur le signal amplifiรฉ. Le rรดle de la cavitรฉ optique est dโaugmenter lโinteraction entre les porteurs et la lumiรจre par confinement du champ รฉlectromagnรฉtique. La gรฉomรฉtrie parallรฉlรฉpipรฉdique permet de dรฉcoupler le champ รฉlectrique selon les diffรฉrents axes du guide. Selon lโaxe x, on trouve les modes de la cavitรฉ Fabry-Pรฉrot qui est dรฉlimitรฉe par les deux miroirs aux facettes du laser. Ce sont des modes stationnaires qui restent identiques (amplitude et phase) aprรจs un aller retour dans la cavitรฉ.
Selon lโaxe y on trouve les modes latรฉraux, dans notre cas on essaiera de conserver un caractรจre monomodal latรฉral des lasers que nous avons รฉtudiรฉs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I CHAPITRE I : ETAT DE LโART ET PREMIERS ELEMENTS DE MODELISATION
I.A. PRINCIPALES APPLICATIONS DES SOURCES INFRAROUGE
I.A.1. Tรฉlรฉcommunications
I.A.2. Spectroscopie
I.A.3. Sรฉcuritรฉ et Dรฉfense
I.B. DIODES LASERS DANS LโINFRAROUGE
I.C. LASERS A CASCADE QUANTIQUE
I.C.1. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ET ETAT DE LโART
I.C.2. Modรจle simple ร trois niveaux et rรจgles de dessins usuelles
I.D. MODELE COMPLET DU LCQ POUR LA SIMULATION DU TRANSPORT
I.D.1. Modรจle ร trois bandes
I.D.2. Effet des contraintes
I.D.3. Paramรจtres matรฉriaux utilisรฉs
I.E. DIFFERENTS MODELES DE TRANSPORT DANS LES LCQ
I.E.1. Transport en mini-bande
I.E.2. Saut dโรฉlectron entre รฉtats de Wannier-Stark
I.E.3. Effet tunnel sรฉquentiel
I.F. CALCUL DES TEMPS DE TRANSITION ET DIFFERENTS MECANISMES DE DIFFUSION
I.F.1. Emission et absorption des phonons
I.F.1.a. Phonon LO
I.F.1.b. Phonon LA
I.F.2. Dรฉsordre dโalliage
I.F.3. Diffusion par la rugositรฉ dโinterface
I.F.4. Diffusion par les impuretรฉs
I.F.5. Schrรถdinger-Poisson
I.G. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
II. CHAPITRE II : TEMPERATURE ELECTRONIQUE DANS LES LASERS A CASCADE QUANTIQUE
II.A. APPROCHE MACROSCOPIQUE DU PROBLEME
II.B. APPROCHE MICROSCOPIQUE DU PROBLEMEย
II.B.1. Bilan รฉnergรฉtique
II.B.1.a. Limite basses tempรฉratures รฉlectroniques
II.B.1.b. Limite hautes tempรฉratures รฉlectroniques
II.B.2. Calcul de la tempรฉrature รฉlectronique dans les hรฉtรฉrostructures complexes
II.B.2.a. Hypothรจses
II.B.2.b. Equations bilans discrรฉtisรฉes
II.B.3. Effet des mรฉcanismes de diffusion des รฉlectrons
II.B.3.a. Apport รฉnergรฉtique par mรฉcanisme
1. Phonons
2. Mรฉcanismes รฉlastiques
II.B.3.b. Application au calcul de la tempรฉrature รฉlectronique
II.B.4. Comparaison expรฉrience-calcul
II.B.5. Comparaison InGaAs-AlGaAs
II.B.6. Influence de la longueur dโonde et de la discontinuitรฉ de bande sur la tempรฉrature รฉlectronique
II.B.6.a. Effet de la longueur dโonde (GaInAs/InAlAs)
II.B.6.b. Cas du GaAs/AlxGa1-xAs
II.B.7. Effet de la densitรฉ de dopage
II.C. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
III CHAPITRE III : PROPRIETES OPTIQUES DES LASERS A CASCADE QUANTIQUEย
III.A. CALCUL DES PROPRIETES OPTIQUES LINEAIRES DES LCQ
III.A.1. Temps de vie stimulรฉ
III.A.2. Absorption et gain linรฉaire
III.A.2.a. Rรจgles de sรฉlection
III.A.2.b. Absorption linรฉaire
1. Force dโoscillateur et rรจgle de somme
2. Quel type dโรฉlargissement pour le gain linรฉaire ?
3. Calcul de la taille de lโรฉlargissement
4. Elargissement apparent du gain
5. Effet de la tempรฉrature
6. Discussion
III.B. GUIDE DโONDE DANS LโINFRAROUGEย
III.B.1. Facteur de recouvrement du guide
III.B.2. Pertes optiques du guide
III.B.2.a. Effets intrinsรจques : Pertes par porteurs libres
III.B.2.b. Pertes extrinsรจques
III.B.3. Equation bilan porteurs-photons
III.B.3.a. Photo-courant
1. Photocourant du laser sans tension appliquรฉe
2. Effet de la prรฉsence de photons sur le courant de la structure
III.B.3.b. Saturation de gain
1. Effet de lโรฉchauffement des porteurs
2. Dรฉtermination dโune expression approchรฉe du facteur de compression du gain dans les LCQ
III.C. APPLICATION AU CALCUL DE LA PUISSANCE OPTIQUE DANS LES LCQ
III.D. EFFET DE LA SATURATION DU GAIN
III.E. CONCLUSION
REFERENCES BILBLIOGRAPHIQUES
IV CHAPITRE IV : OPTIMISATION DES LASERS A CASCADE QUANTIQUE
IV.A. POURQUOI LES DESSINS INJECTEUR COURT
IV.B. LASER EMETTANT DANS LA BANDE III
IV.B.1. Optimisation de la rรฉgion active
IV.B.1.a. Optimisation en saturation de gain
IV.B.1.b. Etude thรฉorique du guide dโonde
IV.B.2. Rรฉsultats expรฉrimentaux et comparaison avec le calcul
IV.B.2.a. Rรฉalisation pratique et รฉtapes technologiques
IV.B.2.b. Rรฉsultats expรฉrimentaux
1. Effet de la taille transverse du ruban
2. Effet du rapport cyclique
IV.B.2.c. Comparaison calcul expรฉrience
IV.B.3. Discussion et voie dโamรฉlioration
IV.C. LASER EMETTANT DANS LA BANDE II
IV.C.1. Structure รฉmettant ร 5 ยตm
IV.C.1.a. Description du dessin
IV.C.1.b. Comparaison modรจle expรฉrience
IV.C.1.c. Optimisation de la structure
IV.C.2. Dessin de la structure รฉmettant ร 4ยตm
IV.D. CONCLUSIONย
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CONCLUSION
V ANNEXE : COMPLEMENT DE MODELISATION
A. PARAMETRISATION EMPIRIQUE DES COURBES P(I)
B. FIT EMPIRIQUE DES DEPENDANCES EN TEMPERATURE DโUN LASER A 11 ยตM
C. FIT EMPIRIQUE DES DEPENDANCES EN TEMPERATURE DโUN LASER A 8 ยตM
D. EXTRAPOLATION DES PUISSANCES CW POUR UN EMETTEUR UNIQUE : APPLICATION AU CAS DES LASERS QCL EN BANDE III
E. EXTRAPOLATION AU FONCTIONNEMENT CW DE BARRETTES MULTI-EMETTEURS EN
BANDE III
F. CONCLUSION
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