L’articulation lecture/écriture en classe de 2 A.S.

La didactique de la lecture et de l’écriture

La didactique de l’enseignement de la lecture et de l’écriture a connu une évolution importante à travers l’histoire de l’enseignement/apprentissage des langues. Cela touche aux méthodes appliquées afin d’atteindre un bon apprentissage de ces deux pratiques. L’une des dernières étapes de cette évolution est véhiculée par l’approche par les compétences. Celle-ci vise, entre autres, essentiellement à doter les apprenants de compétences en lecture et en écriture (MEN, 2006). Nous consacrons ce chapitre à un bref survol de la didactique de la lecture et de l’écriture. Il comporte trois parties. Dans la première partie, nous allons traiter de la lecture (cf. infra. 1.1). Dans la deuxième, nous traiterons de l’écriture (cf. infra. 1.2) Dans la dernière, nous nous intéresserons à l’articulation de la lecture et l’écriture et évoquerons quelques-unes des pratiques qui la favorisent.

L’évolution de l’enseignement/apprentissage de la lecture

La lecture est considérée comme étant une compétence importante pour acquérir le savoir. C’est, entre autres, ce qui fait d’elle une compétence primordiale, et qui fait que l’école doit la développer, comme l’affirme J. Giasson (2007 : 6) : « Il est difficile d’obtenir une reconnaissance sociale complète si l’on possède pas une connaissance au moins fonctionnelle de la langue écrite. Contrairement aux talents particuliers, la lecture est nécessaire non pour être meilleur que les autres mais pour » être » tout simplement. C’est pourquoi la lecture a toujours été, et sera encore longtemps, une préoccupation majeure pour les enseignants ».

Et selon ce dernier, la lecture est un ensemble des processus (actif de langage, indivisible, transactionnel, interactif) (ibid., 6-18). R.-C. Staiger, à son tour, souligne que « la lecture devient la clé principale des études et le meilleur chemin pour apprendre tout au long de la vie » Il ajoute, dans le même sens, que « la nécessité de renforcer le savoir-lire-et –écrire a toujours été reconnu comme indispensable pour parvenir aux plus hauts degrés de l’enseignement supérieur, mais un développement est maintenant considère comme essentiel dans une société technologique. » (Staiger, 1976 : 32). Pour ce qui est de son enseignement/apprentissage, J. Giasson (2007 :21) parle de l’existence de plusieurs modèles qui ont été proposés par les spécialistes qui se sont intéressés aux processus et principes impliqués dans l’apprentissage de la lecture.

Ces modèles sont très différents et « des approches qui accordent peu de place à l’activité de l’apprenant dans le processus d’apprentissage aux approches axés entièrement sur les découvertes personnelles ». Elle en cite à titre d’illustration « le modèle de la transmission des connaissances, le modèle du traitement de l’information, le modèle constructivisme et le modèle socioconstructiviste». La manière d’enseigner la lecture a aussi provoqué un long débat chez les théoriciens, et pour mettre fin à cette controverse, J. Giasson a opté pour une approche équilibrée en lecture « nous verrons d’abord l’état actuel du débat autour de la lecture, puis nous présenterons les principes de l’approche équilibrée en lecture, une approche qui contribue à la résolution de cette controverse. » (Ibid. :24). Pour Joselyne, cette approche est nommée aussi une approche « mixte », dans la mesure où elle marie entre deux approches opposantes (synthétique et analytique ou globale), et ajoute « on peut dire qu’actuellement les approches mixtes sont les plus populaires, ces dernières consistent à proposer aux élèves les démarches synthétique et analytique selon le besoin » (.ibid. 27).

F. Grepin, M. Loridon & E. Pouzalgues-Damon (1995 :15), parlent de deux types de lecture : la « lecture linéaire » et «La lecture méthodique ». La première elle est fondée sur l’analyse, repérage et regroupement des éléments. Ils disent qu’elle permet une approche plus efficace, du fait qu’elle « aide à repérer, analyser et regrouper les éléments qui fondent l’unité du texte », qu’elle permet de dégager des hypothèses de lecture, « qui seront à la base de l’élaboration du commentaire composé à l’écrit et de la lecture méthodique à l’oral ». Ils précisent, en outre, que contrairement à la première, « les centres d’intérêt de lecture méthodique ne sont pas le point d’aboutissement de l’étude, mais au contraire le point de départ qui organise cette étude. On appelle ce point de départ l’axe de la lecture», et que c’est justement cet axe qui fait d’elle une « lecture consciente de ses choix ». La lecture peut engendrer des compétences qui peuvent assurer une bonne compréhension et analyse textuelle. Staiger met l’accent sur ce point et explique que si la lecture désigne, pour certains, l’acte par lequel on fait « correspondre un sens aux symboles imprimes », il est, toutefois, démontré cette conception limite trop l’acte de la lecture dans la mesure où « la lecture est aussi une façon de penser, de résoudre les problèmes ou de raisonner et elle implique l’examen, le choix, le jugement, l’évaluation et la synthèse ». Il précise qu’en plus, « toutes ces activités mentales se fondent sur des expériences préalables », avant de conclure qu’une définition de la lecture doit alors « comprendre l’interprétation et l’évaluation du sens, de même que son analyse » (Staiger, 1976 : 37-38).

L’ ’articulation lecture/écriture Si plusieurs auteurs et chercheurs se sont intéressés à l’enseignement/apprentissage de la lecture ou à celui de l’écriture, d’autres se sont penchés sur l’approche intégrée des deux. Selon le cas ils ont traité de la « relation », de l’« interaction » et de l’ «articulation » de ces deux pratiques ou compétences. En s’appuyant sur les écrits de Reuter (1995), Ammouden (2012 :28) donne des définitions aux trois notions, pour lui les « relations » renvoient à « la nature des liens établis entre les compétences : celles-ci peut être considérées comme opposées ou liées. Complémentaires ou conflictuelles. ». Il nous apprend également que l’interaction désigne « l’influence négative ou positive de l’une sur l’autre ». Il définit enfin l’articulation en disant que c’est « l’enseignement /apprentissage simultané de ces compétences ». En réaction contre ceux qui recommandent la séparation, dans enseignement/apprentissage, de la lecture et de l’écriture, Giasson (2007 : 62) soutient que l’établissement de liens entre les deux est inévitable : « Une des erreurs des anciens modèles de lecture était de considérer la lecture et l’écriture comme des matières séparées et de les enseigner comme s’il n’existait aucun lien entre elles .on ne saurait concevoir qu’un enfant puisse apprendre à parler s’il n’entend jamais parler dans son environnement .il en est de même en ce qui concerne la lecture et l’écriture : elles sont indissociable dans l’apprentissage de la langue écrite ».

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Table des matières

Introduction
Réforme éducative de 2002
Enseignement/apprentissage intégré de la lecture et de l’écriture
Problème posé
Les hypothèses
Méthodologie de la recherche
Plan du mémoire
Chapitre 1 : de la didactique de la lecture et de l’écriture
Introduction
1.1. L’évolution de l’enseignement/apprentissage de la lecture
1.2. L’évolution de l’enseignement/apprentissage l’écriture
1.2.1. L’écriture dans les méthodologies et approches
1.2.2. Quelques compétences de l’écriture
1.3. L’ ’articulation lecture/écriture
1.3.1. De la lecture à l’écriture
1.3.2. De l’écriture à la lecture
Conclusion
Chapitre 2 : L’articulation lecture/écriture en classe de 2 A.S.
Introduction
2.1. L’articulation lecture/écriture dans le programme
2.1.1. L’articulation lecture /écriture dans les objectifs de la lecture
2.1.2. L’articulation lecture/écriture dans les objectifs de l’écriture
2.2. L’articulation lecture /écriture dans le manuel scolaire
2.2.1. L’articulation lecture/écriture dans le « Projet 1 »
2.2.2. L’articulation lecture/écriture dans le « Projet 2 »
2.3. Analyse des questionnaires
2.3.1. Analyse des résultats du questionnaire destiné aux enseignants
2.3.2. L’analyse de questionnaire destiné aux élèves.
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes