L’articulation intervertébrale

L’articulation intervertébrale

Les disques intervertébraux unissent les corps vertébraux les uns aux autres au niveau des processus articulaires crâniaux et caudaux de chaque vertèbre. Attention cependant : les articulations atlanto-occipitale et atlanto-axiale sont de type articulation synoviale, il n’y a donc pas de disque intervertébral. Ils sont également absents au niveau des vertèbres sacrées qui sont fusionnées. Le disque intervertébral, structure circulaire d’épaisseur variable, permet une flexibilité de la colonne vertébrale et agit comme un absorbeur de chocs en répartissant les forces de pression sur toute la surface des corps vertébraux. Cette capacité d’amortissement se voit diminuée avec l’âge et les remaniements d’origine dégénératifs. Ces disques sont peu vascularisés. Les nutriments qui leur sont nécessaires sont apportés par diffusion à partir des vaisseaux épiphysaires des corps vertébraux (SHARP et WHEELER, 2005) (CULTY, 1980) (O.REECE, 2009).

Anatomie

Le disque intervertébral est constitué de deux parties anatomiquement et physiologiquement distinctes : un noyau externe de nature fibreuse (annulus fibrosus) entoure une structure centrale amorphe appelée noyau pulpeux (nucleus pulposus) (cf. Figure 3) L’anneau fibreux est constitué d’une succession de faisceaux parallèles et concentriques de fibres conjonctives s’entrecroisant entre elles avec un angle de 100 à 120 °. Entre ces lamelles on trouve un tissu mêlant cartilage hyalin et fibres élastiques. Ce réseau de fibres est plus dense en périphérie, les éléments fibreux se raréfiant lorsque l’on se rapproche du noyau pulpeux. Il convient de noter que la partie ventrale de l’anneau fibreux peut être jusqu’à trois fois plus épaisse que la partie dorsale, ce qui excentre le noyau dorsalement.

Le tout forme un réseau peu extensible mais élastique, assurant ainsi une certaine souplesse et surtout une grande solidité de l’union des corps vertébraux (CULTY, 1980) (SHARP et WHEELER, 2005). Le noyau pulpeux est composé d’une substance à la consistance gélatineuse maintenue sous pression à l’intérieur de l’anneau fibreux. C’est cette substance incompressible qui assure le rôle de la répartition des forces. Elle est composée d’un tissu conjonctif mucoïde très hydraté, constitué à 80% d’eau ainsi que d’acide hyaluronique, de chondroïtine sulfate et de kératine sulfate.. Au niveau histologique on retrouve des fibres de collagène, des cellules conjonctives, des chondrocytes et des éléments cellulaires particuliers, vestiges de la chorde dorsale de l’embryon (DICKELE, 1992) (SIONNET, 1995).

Facteurs favorisants

C’est HANSEN qui, en 1952, a introduit la notion de race « chondrodystrophique ». Il a démontré dans ses études que les races les plus fréquemment touchées par cette affection sont celles dont les disques intervertébraux subissent une métaplasie cartilagineuse. Il explique par ailleurs qu’une maladie discale se manifeste sur un disque qui est déjà altéré, or ces races présentent très tôt des calcifications au niveau des disques, ce qui limitent leur rôle d’amortisseur. Ces animaux sont alors plus sensibles aux microtraumatismes comme à des traumatismes violents et déclenchent plus facilement une hernie (HANSEN, 1952). Le teckel est la race la plus touchée par cette affection puisque, selon les auteurs, elle représente 50 à 65% des cas de hernie discale (GAGE, 1975) (HOERLEIN, 1953) (BROWN et al., 1977). On retrouve ensuite les bouledogues français, les pékinois, les caniches mais aussi les spaniels et les lhassas apsos. La maladie discale s’observe également chez des races non « chondrodystrophiques ». Cependant, leurs disques ne subissent qu’une fibrose progressive, qui n’est marquée que sur des animaux relativement âgés. Ces derniers sont par conséquents moins faciles à expulser. On notera la spécificité du doberman, seule race de grande taille non chondrodys- trophiques qui soit très fortement représentée. Cependant il s’agit le plus souvent de hernies discales cervicales secondaires dues à un syndrome de Wobbler à l’origine d’une instabilité des vertèbres cervicales caudales (GAGE, 1975).

Zones plus sensibles de la colonne Certains disques intervertébraux sont plus fréquemment touchés que d’autre. Chez le chien, 65 à 71% des hernies discales se produisent dans la région thoraco-lombaire, entre T11 et L2. Suivent ensuite la région cervicale haute entre C2 et C4 (6-7%) puis la région lombaire (AUTEFAGE, 1991) (GAGE, 1975) (HOERLEIN, 1953) (BROWN et al., 1977) (Cf. Tableau 1). Ceci s’explique par l’anatomie de vertèbre anticlinale T11. En effet, la courbure de la colonne vertébrale s’y inverse. Les processus épineux sont inclinés caudalement en amont de celle-ci et crânialement en aval. Le processus épineux de T11 est vertical, cette vertèbre joue donc un véritable rôle de charnière. Par ailleurs, plus on s’éloigne des ceintures scapulaires et pelviennes, moins l’appui des membres sur le sol permet de lutter contre la force de pesanteur qui s’exerce sur la colonne. T11 est par conséquent beaucoup plus sollicitée que les autres. Les hernies discales aigües surviennent donc plus souvent autour et en aval de cette dernière.

De plus, comme nous l’avons vu précédemment, le diamètre du canal vertébral est minimal entre T11 et L4. La moelle est donc très vite comprimée en cas de hernie d’un disque et les conséquences souvent plus graves que dans une autre région de la colonne. Elles sont donc diagnostiquées en plus grand nombre, puisque la même lésion dans une région où le canal vertébral est plus large peut se révéler asymptomatique. Il est à retenir que les hernies discales sont quasiment inexistantes chez le chien entre T1 et T10 car le ligament conjugué des côtes qui relie les têtes articulaires entre elles vient doubler le ligament longitudinal dorsal au dessus du disque limitant grandement les risques de hernie de ce dernier.

Conséquences lésionnelles

Le disque hernié comprime directement la moelle. Tarlov a démontré expérimentalement (en gonflant plus ou moins rapidement un ballonnet dans le canal vertébral) que la gravité des lésions dues à cette compression dépend en partie de la vitesse d’éjection du disque. En effet, une compression brutale sera beaucoup moins bien tolérée par la moelle (TARLOV, 1953) (TARLOV, 1954a) (TARLOV, 1954b ) (Cf. Tableau 2). Des troubles neurologiques vont s’installer plus ou moins rapidement selon l’état de compression de la moelle. Les fibres de gros calibre situées en périphérie, responsables de la proprioception, seront les premières touchées. Viendront ensuite des déficits moteurs, puis une perte de sensibilité profonde (plus rare, car ce sont les fibres les plus fines et les plus profondes). La hernie va également provoquer une réaction inflammatoire douloureuse locale, entrainant des adhérences, une congestion, un oedème et une diapédèse leucocytaire. On peut aussi observer des troubles vasculaires, allant du simple ralentissement de la circulation en cas de protrusion simple, à la formation d’un hématome péridural en cas d’extrusion (plus rarement, une hémorragie peut être provoquée par la rupture d’un sinus veineux).

Grâce à des substances fluorescentes neurotropes, Meynard a montré qu’une compression importante de la moelle épinière par une hernie volumineuse entraînait des lésions d’ischémie jusqu’à deux ou trois vertèbres en amont du site hernié. Cependant, il a également démontré qu’une compression mineure de la moelle, parfois même sans lésions macroscopique associée, entrainait elle aussi une ischémie pouvant affecter jusqu’à la totalité de la moelle en regard et aux abords de la hernie. On comprend alors l’importance des phénomènes vasculaires dans l’apparition de lésions histologiques, quelque soit le volume de matériel hernié, et des symptômes qui en découlent (AUTEFAGE, 1991). Dans les cas les plus graves, une myélomalacie ascendante mortelle peut s’installer. Elle résulte de la libération massive de catécholamines perturbant la microcirculation spinale et d’une ischémie aboutissant à une nécrose hémorragique s’étendant en amont et en aval de façon progressive jusqu’à toucher la totalité de la moelle épinière. La mort survient en quelques heures par paralysie respiratoire (DICKELE, 1992).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : BILAN DES CONNAISSANCES SUR LA MALADIE DISCALE DU CHIEN.RAPPELS ANATOMIQUES
La vertèbre : unité de base
Vue d’ensemble du rachis
Anatomie de la vertèbre
L’articulation intervertébrale
Généralités
Anatomie
Physiologie
a) Propriété du disque intervertébral
b) Evolution du disque intervertébral
Les ligaments
La moelle épinière
Autour de la moelle : les méninges
La vascularisation de la moelle
Anatomie et organisation fonctionnelle de la moelle épinière
a) Structure de la moelle épinière et nerfs rachidiens
b) Organisation fonctionnelle de la substance grise
c) Organisation fonctionnelle de la substance blanche
ETIOLOGIE
Facteurs favorisants
Race
Age
Sexe
Causes traumatiques
Traumatisme brutal
Microtraumatismes
Carences nutritives
a) Causes métaboliques
b) Causes mécaniques
c) Conséquences sur la structure du disque
Zones plus sensibles de la colonne
PATHOGENIE
La classification HANSEN
HANSEN 1
HANSEN 2
Hernie incomplète
Intra-annulaire
Sous-dorsale
Hernie complète
Conséquences lésionnelles
ETUDE CLINIQUE
Anamnèse et commémoratifs
Signes cliniques
Symptômes locaux
Symptômes fonctionnels
a) Troubles moteurs
b) Troubles sensitifs
c) Troubles sphinctériens
d) Atteinte de l’état général
Evolution des symptômes
a) Amélioration
b) Etat stationnaire
c) Aggravation
d) Complications
DIAGNOSTIC CLINIQUE
Examen général
Examen de l’animal à distance
Examen rapproché
a) Palpation-pression
b) Mobilisation
Examen neurologique
Réactions posturales
Reflexes spinaux
a) Le reflexe patellaire
b) Le reflexe tricipital
c) Le réflexe de l’extenseur radial du carpe
d) Le reflexe de flexion
e) Le reflexe péri-anal
f) Le reflexe panniculaire
Les examens complémentaires
a) Indications
b) Réalisation
c) Interprétation
La myélographie
a) Indications
b) Réalisation
c) Interprétation
La tomodensitométrie ou scanner
a) Réalisation
b) Interprétation
Imagerie par résonnance magnétique (IRM)
a) Principe
b) Réalisation
c) Interprétation
Classification de la hernie discale
Pronostic
LES OUTILS THERAPEUTIQUES CLASSIQUES
Soins hygiéniques
Repos
Couchage
Contrôle des mictions
Alimentation
Traitements médicaux
Anti-inflammatoires et antalgiques
Autre molécules utilisables
La médecine traditionnelle
Traitements chirurgicaux
Chirurgie décompressive
a) La corpectomie
b) La laminectomie
c) L’hémilaminectomie
d) La foraminotomie, la pédiculectomie et la mini-hémilaminectomie
Chirurgie prophylactique
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA PHYSIOTHERAPIE ET DE SES APPLICATIONS A LA MALADIE DISCALE CHEZ LE CHIEN
DEFINITION ET PRINCIPES DE BASE DE LA PHYSIOTHERAPIE
Définition
Techniques de base de la physiothérapie
Techniques passives ou manuelles
Techniques actives
Utilisation d’agents physiques
Propriétés thérapeutiques
Soutien de l’appareil locomoteur
a) Effets sur le cartilage et l’os sous-chondral
b) Effets sur l’os
c) Effets sur les ligaments et les tendons
d) Effets sur les muscles
Prise en charge de la douleur
Cicatrisation
Rééducation proprioceptive
ETUDE SPECIALE DES TECHNIQUES ET OUTILS DE PHYSIOTERAPIE UTILISES CHEZ LE CHIEN ATTEINT DE HERNIE DISCALE.
Application superficielle de froid et de chaleur
1) Principes et objectifs
2) Réalisation pratique
3) Précautions
La masso-kinésithérapie
1) Le massage
a) Principe et mode d’action
b) Réalisation pratique
c) Précautions
2) La kinésithérapie
a) Principe et objectifs
b) Kinésithérapie passive
c) Kinésithérapie active
d) Précautions :
L’hydrothérapie
1) Principes et objectifs
2) Réalisation pratique
3) Précautions
Electrothérapie
1) Principes et objectifs
2) Réalisation pratique
3) Précautions
Confort et appareillages
Logistique
TROISIEME PARTIE : MISE EN PRATIQUE ET CAS CLINIQUES ILLUSTRATIFS
COMMENT ETABLIR UN PROTOCOLE DE REEDUCATION FONCTIONNELLE S LORS DE HERNIE DISCALE ?
Définir la problématique
Bilan fonctionnel
Autonomie du chien et capacité de prise en charge par les propriétaires
Aspect financier
Pronostic et objectif à atteindre
Le programme de rééducation
ET EN PRATIQUE ?
Cas de hernies discales cervicales
BOBBY
ROXANNE
Exemples de hernies discales thoraco-lombaires traitées chirurgicalement
1) SCOOBY
2) PACHA
3) ACHILLE
4) DALKO
5) FRIPOUILLE
Cas de hernies discales avec traitement conservatif
1) KIKOU
2) SINA
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES FIGURES
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES PHOTOS

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