L’argent comme institution d’émergence et de nivellement de valeur des individus, selon SIMMEL

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L’exploration des formes de rationalisation des grandes civilisations, selon WEBER

La thématique de la « tragédie culturelle » a étédéveloppée par plusieurs auteurs, même si ceux-ci ne l’ont pas exprimé dansces termes. Il est surtout à préciser que ce concept a été appliqué à l’art et aux différentes perceptions et vécus des sociétés, concernant les considérations esthétiques.
Nous avons opté pour cet appellation de « tragédieculturelle », non dans la ligne de démarche des résultats d’études de ces auteurs,mais surtout dans la ligne de leurs démarches analytiques. En effet, nous voulons souligner que ce qui se passe, ce qui crée le phénomène que nous voulons explorer, c’est qu’il existe un grande problématique concernant la culture et les données qui s’y rattachent. Nous voulons donc rompre avec les idées selon lesquelles ce sont toujours des contextes économiques qui créent le travail des enfants. Il se peut que ce soit aussi, à la suite de BOURDIEU, des éléments liés à la domination symbolique, touchant notamment les liens avec la modernité et le capitalisme.
Donnons alors quelques explorations de ces théories qui font que ce qui est à la base de la trajectoire sociale de l’enfant est fortement lié des objets culturels.

DURKHEIM et la cristallisation de la vie sociale

DURKHEIM place au centre de son analyse les formes cristallisées de la vie sociale, auxquelles la culture appartient. Nous pouvons encore remarquer ici que le terme ne relève pas de son lexique. En fait, c’est un terme emprunté à FLEURY (L), dans sa « sociologie de la culture et des pratiques culturelles »11. Il est utilisé pour désigner le fait que certaines donnes sociales persistent et se constituent en des objets permanents. FLEURY analyse ces remarques ainsi : «dans une perspective fonctionnaliste, « les formes élémentaires de la vie religieuse » s’intéressent aux croyances et aux pratiques rituelles constitutives de formes symboliques qui assurent la possibilité même de l’intégration sociale à l’origine de la conscience collective caractéristique de la vie en société»..

En empruntant ces lignes, nous voulons accorder aux auteurs le mérite d’avoir annoncé que la culture est constitutive de la vie sociale, d’une part, mais aussi qu’elle détermine sa structure et ses relations.

La signification culturelle de l’art chez WEBER

WEBER annonce dans ses œuvres quelques éléments sur la crise de la culture. En s’intéressant au capitalisme, FLEURY (L)12 dit que « c’est la signification culturelle du capitalisme qui lui importe ».
Il étudie ainsi la structure interne de l’influence exercée par certaines croyances religieuses pour comprendre la formation de pans entiers de la culture moderne. De sa compréhension sociologique de la culture occidentale, qui forme l’un des enjeux majeurs de WEBER, la culture, dans la diversité de ses acceptions occupe une place centrale.

L’argent comme institution d’émergence et de nivellement de valeur des individus, selon SIMMEL

SIMMEL accorde aussi une place importante à la cul ture, tant dans son exploration des significations culturelles de l’argent, que dans l’élaboration de son concept de « tragédie culturelle ».
Ce penseur montre l’ambivalence culturelle de l’ar gent, institution sociale qui participe tout à la fois à l’émergence de l’individ u et au nivellement des valeurs.
« L’argent possède des effets libérateurs qui favorisent le processus d’individuation en substituant par exemple la contrainte impersonnelle du salariat à la tutelle personnalisée du sevrage.»13. Ce qui veut dire que la monétarisation des relations sociales, qui a contribué à l’essor de l’individu, a entraîné des effets contradictoires, dont le déclin du sentiment de la personne humaine, ce dont la corruption ou la prostitution témoignent.

Il nous faut alors dire que nous partons de ces quelques considérations théoriques, pour phénoménologiser sur les réalitésdu Vakinankaratra et en tenter une généralisation sur tout l’ensemble de Madagascar. lI est clair certes que ces quelques éléments méritent des approfondissements plus justeet plus pertinentes, cependant nous avons voulu pour l’instant nous éloigner des polémiques théoriques, autant que faire se peut, et de commencer par quelque chose, pour donner une image de ce qui passe, concernant le travail des enfants, lié à des données de culture et économiques.

L’exploitation des enfants « made in Asia »

Plusieurs firmes multinationales, notamment productrices de vêtements de sport ou de lingerie, se sont récemment retrouvées sur lasellette pour avoir utilisé une main-d’œuvre enfantine dans leurs filiales situées en As ie du Sud. L’opinion publique occidentale s’en étant émue, la plupart des entreprises concernées se sont engagées à surveiller ces filiales de plus près pour faire cesser de telles pratiques. Ces sociétés ont également saisi l’occasion pour lancer des campagnes de communication de grande ampleur utilisant la lutte contre le travail enfantin comme un argument de vente.

Cette médiatisation du travail des enfants dans les pays du Nord a contribué à forger l’image dominante à ce sujet, celle d’enfants issus de familles très pauvres, contraints de travailler pour un salaire de misère dans des industries implantées en Asie du Sud ou du Sud-est. Ce travail est perçu comme un e exploitation empêchant leur scolarisation et leur fermant par là même toutes possibilités d’améliorer leur niveau de vie futur. De ce fait, la lutte contre le travail des enfants, si nécessaire de manière coercitive, apparaît comme légitime et souhaitable.
Aux yeux de l’opinion publique occidentale, chaque pays devrait se doter de lois interdisant le travail enfantin ou instaurant une obligation scolaire, et lorsque l’on estime qu’un pays n’œuvre pas assez en ce sens, « une intervention extérieure est souvent jugée acceptable »14.

Le gouvernement américain a, par exemple, introdui des restrictions en 1997 sur les importations des biens produits avec les pires formes de travail des enfants. Il envisage également d’interdire l’importation de tous les biens fabriqués avec du travail enfantin et menace de priver de certains avantages commerciaux les pays ne faisant pas assez d’efforts pour réduire les pires formes de cetravail15.
Les ONG sont particulièrement actives pour sensibiliser les consommateurs des pays du Nord à l’utilisation du travail des enfants dans la production des biens qu’ils achètent. Il existe maintenant, notamment, un certain nombre de labels «sans travail des enfants» certifiant que les produits concernés ont été fabriqués par des entreprises n’utilisant pas de main-d’œuvre enfantine.

Une approche plus «multilatérale» a également ététentée : lors de la conclusion de l’Uruguay Round16, en 1994, la France et les Éta ts-Unis ont, pour la première fois,
proposé d’introduire une clause sociale prévoyant’interdictionl du travail des enfants dans les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les pays en développement s’y sont fermement opposés et, depuisle lancement du cycle de négociations commerciales à Doha en novembre 2001, la question sociale n’a même plus été abordée.

Les carences en matière de protection sociale

Près de la moitié de la population mondiale vit actuellement dans la pauvreté. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser, ce qui pourrait hypothéquer lourdement l’avenir. En effet, pour les générationsactuelles, mais également pour celles qui suivront, le développement durable repose sur le bien-être, la sécurité et la dignité. La lutte contre la pauvreté et les inégalités représente donc un objectif prioritaire au développement.

Selon COQUELIN17 : « au stade actuel, Madagascar est loin de disposer d’un système de Protection Sociale à même de venir en aide aux groupes les plus vulnérables, à savoir les ruraux, les femmes et les enfants dénutris». Dans le cadre de sa politique de réduction de la pauvreté, le gouvernement malgache mentionne l’éducation et la santé publique comme secteurs prioritaires. Il peut être déduit que Madagascar a choisi de donner à l’aspect social du développement un rôle moteur. Sans aller jusqu’à dire que la Sécurité Sociale est à la base du développement du pays, on peut estimer qu’elle est appelée à tenir un rôle de premier plan dans la concrétisation de la politique de lutte contre la pauvreté, dans laquelle figure en bonne place la nécessité d’investir dans les êtres humains. Comment en effet aspirer à un développement raisonnable, sans un régime de Sécurité Sociale capable d’offrir des solutions efficaces dans différents domaines, tels que les prestations familiales, la santé publique ou encore la vieillesse ? Il est à noter que le code malgache de Protection Sociale18 stipule que le système vise à assurer en faveur de chaque citoyen un minimum de prestation sociale, en rapport avec la dignité humaine.

Le travail des enfants comme résultat de la précarité sociale

Aujourd’hui, la population de Madagascar est estimée à prés de 17 millions d’habitants et malgré les efforts déployés par le ouvernement,g la pauvreté n’a pas reculé. En effet, le chômage et l’augmentation incessante du coût de la vie sont devenus flagrants ayant un impact important sur le quotidien de la population. De ce fait, les conditions de vie des ménages reflètent la situation des enfants. Dans le domaine de l’emploi, une forte implication des enfants est très marquante. Selon l’enquête auprès des ménages de l’INSTAT en 2005, plus d’un enfant de 10 à 14 ans sur quatre et plus de 63% des enfants de 15 à 19 ans travaillent déjà.
Cette intégration de l’enfant dans le monde du travail est préjudiciable dans l’application de ses droits fondamentaux et se répercute sur son développement intégral. Ainsi, le travail des enfants a comme corollaire dans la majorité des cas, leur retrait dans le système éducatif, un des facteurs de pauvreté réduisant les possibilités d’ancrer un développement durable à la base de la pyramide globale.
Le travail des enfants est bien enraciné dans la société malgache. La prévalence des enfants travailleurs âgés de 7 à 17 ans est est imée à 1.377.800 19 .Près de 64% des adolescents malgaches de 15 à 19 ans font une entrée complète et définitive sur le marché du travail . La majorité d’entre eux soit plus de 9 sur 10 exercent des travaux réguliers d’une durée minimum de 15 heures

Les filles en sont les plus victimes du fait qu’elles consacrent la majorité de leur temps à des travaux de nature domestique (ménage, lessive, baby setting, port d’eau…).Une enquête menée en 2004 à Miarinavaratra ; district de Fandriana, montre que près de la moitié des familles ont au moins unenfant travailleur domestique. Ils sont issus d’une famille agricole ou d’une famille exerçant de petits métiers. Cette pratique a alors comme corollaire dans la majorité des cas, le retrait des enfants dans le système éducatif et encourage divers actes de violences à l’exemple du harcèlement sexuel, viol, grossesse précoce…
L’entrée des filles dans le commerce du sexe n’est pas à ignorer. En effet, le phénomène existe bel et bien à Madagascar. La prostitution est présente un peu partout dans l’île mais elle est surtout d’une grande ample ur sur les côtes notamment à Toamasina, Nosy-Be, Mahajanga, Toliara du fait que ces lieux attirent des touristes. En 2000, le nombre d’enfants en prostitution de 10 à 1 7 ans se situait entre 1309 et 2217 à Toamasina (sur une population estimée à 170.000 habitants) et entre 700 à 850 à Nosy-Be (sur 50.000 habitants) Dans la zone d’Ilalakaka, 70% DES 19000 enfants travailleurs, sont victimes d’Exploitation Sexuelle des Enfants à des fins Commerciales (ESEC), à Antsiranana sur un total de 2640 enfants âgés de 6 à 17 ans qui travaillent sont victimes d’exploitation sexuelle et à Toliara I et Ifaty 28% d’enfants sont victimes d’ESEC 22.

Le développement de l’exploitation minière favorise l’exploitation des enfants dans le secteur minier. Près de 15000 enfants travaillent dans les mines à Andohan’Ilakaka, soit 75% des enfants travailleurs 23.Dans la majorité, le contexte familial est à l’origine de ce phénomène. A Maevatanana, l’entrée des enfants dans l’orpaillage commencent avant l’âge de 11 ans et da ns la zone de Betafo des tâches afférant aux travaux miniers sont confiés aux enfants de 3 à 5 ans. Il en est de même pour le travail des enfants dans les salines.

La disponibilité temporelle, compétence invibles

Une dimension sous-estimée dans l’évaluation de ces emplois concerne la disponibilité temporelle. Cette dimension a un statut ambigu, assimilée à une compétence par les employeurs lors des recrutements, mais rendue invisible dans l’évaluation des postes, elle est aussi peu considérée dans les conditions de travail.

Or dans ces secteurs fortement féminisés, cette question de la disponibilité temporelle est centrale pour les employés non qualifiés, en particulier pour ceux qui travaillent à temps partiel. « Des données qualitatives recueillies dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie-restauration et des services personnel s et domestiques montrent que ce sont les salariés à temps partiel qui subissent les formes les plus contraignantes de la disponibilité temporelle : horaires décalés, coupures, imprévisibilité des emplois du temps. » 24

Le contexte de la culture de masse et de la pauvreté à Madagascar

Les politiques qui favorisent l’augmentation de la production et de la productivité agricoles, l’amélioration des mesuresde sécurité sur le lieu de travail et des services de santé, une éducation de qualité pour sleenfants ou encore des emplois meilleurs et en plus grand nombre pour les parents sont nécessaires. Lorsque les adultes ont accès à un emploi décent, stable et productif, la survie de la famille ne dépend plus du revenu des enfants. Au niveau macroéconomique, la stabilité économique crée un environnement propice à la croissance. La croissanc e économique nationale peut contribuer à résoudre le problème du travail des enfants, si les pauvres bénéficient des fruits de la croissance, grâce à des mesures complé mentaires comme :
– une politique nationale sur les questions sociales et professionnelles, promulguant des lois qui favorisent l’élimination du travail des enfants, assurent la santé et la sécurité sur le lieu de travail, tout en établissant des mécanismes pour veiller à l’application de ces lois ;
– l’éducation et la formation, en offrant un accèsabordable à une éducation pertinente et de qualité ;
– une mobilisation sociale, recherchant la participation des communautés et l’aide des médias pour mieux faire connaître le problème du travail des enfants ;
– une protection sociale, avec des politiques et des interventions qui aident les pauvres (et ceux qui pourraient le devenir) à réduire les risques de crises, atténuer leur impact et réagir aux dommages, afin que les familles vulnérables ne doivent pas retirer leurs enfants de l’école pour les envoyer travailler dans un emploi où ils seront exploités.
Avant toute chose, il nous semble essentiel de définir ce que l’on entend lorsque l’on évoque la notion de jeune, de jeunesse ou d’adolescence dans le monde professionnel. Comme BOURDIEU25 le rappelle : « la frontière entre la vieillesse et la jeunesse est avant tout un enjeu de lutte, structurée et structurante, produites et produisant un ordre dans lequel chacun occupe une place et doit s’y tenir. Chacun est ainsi le jeune ou le vieux d’un autre ».

Quelques pistes pour une déconstruction des discours sur le travail des enfants et sur les enfants travailleurs

Les divergences entre ces deux positions sont frappantes. L’image de l’enfant victime appelle à des mesures d’urgence, à des pres sions et sanctions pour que son travail cesse au plus vite. L’image de l’enfant act eur luttant quotidiennement pour survivre et se battant contre l’exploitation appelle en revanche au respect pour son mode de vie et à la solidarité dans les actions qu’il entreprend. On pourrait croire que ces contradictions ont une explication simple, qui voudrait que ces deux images dépeignent des situations différentes, donc des activités écomiquesn différentes.

Les représentations de l’enfance et des enfants

Le fait que les enfants travaillent dans les pays du Sud aussi bien que dans ceux du Nord, est resté longtemps invisible. Leurs activités ont été vues comme des pratiques formatrices ou encore comme une aide familiale. Un parallèle peut être tiré avec l’invisible contribution des femmes et les mesures de protection qui les ont pendant longtemps exclues et discriminées dans la sphère dutravail. Aujourd’hui admis, le travail des enfants est tout d’abord vu comme contraire à l’idéal de socialisation que l’on voudrait leur réserver.
Minimisé ou vu comme déviant (comme celui des femmes) il peine à être reconnu en tant que contribution sociale et économique essentielle pour le fonctionnement de toute société. Cet état de chos ene peut être compris sans référence à la vision de l’enfance.

Nous savons que dans les sociétés industrialiséesen Occident, les enfants ont progressivement perdu toute valeur économique, en gagnant en revanche une valeur essentiellement émotionnelle. L’enfance est vue comme cette période de croissance qui devrait être idéalement une expérience de bonheur,de jeu, d’apprentissage, de créativité et d’absence de contraintes.
La place adéquate des enfants a été ainsi limitéeàla famille et à l’école et ceux-ci ont été en principe exclus de la sphère du travail et d’autres espaces publics. L’image idéale de l’enfance dans les sociétés du Nord, importée dans les sciences sociales et en particulier dans l’approche fonctionnaliste, voit tout d’abord l’enfant « comme un être qui doit acquérir des compétences et dont il en esten premier lieu dépourvu»26.
Elle va aussi de pair avec une très grande sensibilité à l’égard des abus commis sur les enfants et des risques qu’ils encourent, poussant ainsi à leur protection. Dans les représentations de l’enfance, les pratiques à leur égard sont dominées par la transmission de savoirs et de compétences, ainsi que par leur protection.

Les théoriciens qui ont approché l’enfance en tantque construction sociale et culturelle ont formulé bon nombre de critiques à l’égard de cette image idéalisée, naturalisée et universalisée qui tient trop souvent la place d’une connaissance approfondie.
En premier lieu, c’est le déni du statut de sujet et d’acteur qui a été largement critiqué. En tant que catégorie dominée, l’enfance« se caractérise par l’impossibilité d’accéder à la parole et à une définition autonome d’elle-même et de son expérience»27 Cherchant à rendre compte de l’absence de pouvoir d es enfants en tant que catégorie sociale, certains théoriciens ont montré comment, ua même titre que le genre, la représentation naturalisée de l’enfance légitime urle position subordonnée dans la structure sociale. La reconnaissance du statut de sujet et la promotion de la participation des enfants découlent d’une telle vision.

De la protection de l’enfant travailleur

La protection et les risques encourus par les enfants ont aussi été l’objet d’un examen critique. On fait état des peurs résultant esd abus commis sur les enfants qui caractérisent les sociétés industrielles, ou peur ed l’étranger qui violente l’enfant28. L’occurrence de tels événements est en fait très faible en comparaison avec les accidents domestiques ou la violence exercée par des personnes connues par l’enfant. En raison de la forte charge émotionnelle associéeà l’image idéale de l’enfance, quelques chiffres semblent néanmoins suffire pour justifier les mesures de protection.

Des études rigoureuses et comparatives des risqueset surtout de leur impact sur les enfants font généralement défaut. Ainsi, un document très récent du BIT faisant état des connaissances sur le phénomène du travaildes enfants présente une série de chiffres (entre 3 et 25%) concernant les accidents de travail chez les enfants. Toutefois, si on signale que leur occurrence est nettement plus élevée que chez les adultes travailleurs, aucune comparaison avec d’autres activités accomplies par ces mêmes populations d’enfants n’est présentée.
On ne sait pas quelle est l’occurrence d’accidents chez les enfants qui ne travaillent pas, ni l’occurrence d’accidents domest iques ou d’accidents pendant les loisirs. De telles informations ne semblent pas toutefois nécessaires pour conclure qu’il est essentiel de protéger les enfants en leur interdisant d’accéder à la sphère du travail.
Dans les faits, les résultats des études qui utilisent des groupes de contrôle sont parfois surprenants. Les recherches qui comparent la situation des enfants vivant et travaillant dans les rues avec celle de ceux qui vivent dans les quartiers défavorisés montrent par exemple que « la vie et le travail dans la rue n’ont pas nécessairement un impact négatif sur le plan physique ou psychologique »30 et qu’il est fort difficile de discriminer l’impact du travail de celui de la pauvreté.
Pour revenir aux critiques de théoriciens, c’est la protection elle-même, comme principe fondamental dirigeant les pratiques à l’égard des enfants qui mérite un examen approfondi. Selon QVORTRUP, « La protection n’est pas toujours en accord avec les droits de l’enfant, notamment, lorsque ce dernier est un objet de mesures et non pas un Sujet »31.

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Table des matières

Introduction générale
MOTIFS DU CHOIX DU THEME ET DU TERRAIN PROBLEMATIQUE
OBJECTIFS
Objectifs généraux :
Objectifs spécifiques :
HYPOTHESES
METHODOLOGIE
Concepts et instruments d’analyse
Documentation
Déroulement des enquêtes
Techniques d’enquêtes
PROBLEMES RENCONTRES ET LIMITES DE L’ETUDE
Partie 1 : Le spectre moderne et les problèmes d’intégration des collectivités
Introduction partielle
Chapitre 1 : La thématique de la « tragédie culturelle »
1.1.- L’exploration des formes de rationalisation des grandes civilisations, selon WEBER
1.1.1.- DURKHEIM et la cristallisation de la vie sociale
1.1.2.- La signification culturelle de l’art chez WEBER
1.2.- L’argent comme institution d’émergence et de nivellement de valeur des individus, selon SIMMEL
1.3.- L’exploitation des enfants « made in Asia »
1.4.- Les carences en matière de protection sociale
1.5.- Le travail des enfants comme résultat de la précarité sociale
1.6.- La disponibilité temporelle, compétence invisible
Chapitre 2 : Le contexte de la culture de masse et de la pauvreté à Madagascar
2.1.- Quelques pistes pour une déconstruction des discours sur le travail des enfants et sur les enfants travailleurs
2.1.1.- Les représentations de l’enfance et des enfants
2.1.2.- De la protection de l’enfant travailleur
2.1.3.- La participation des enfants
2.2.- Le développement de la culture dans un contexte postmoderne dans le Vakinankaratra
Conclusion partielle
Partie 2 : Culture de consommation et stratégies de survie dans le Vakinankaratra 
Introduction partielle
Chapitre 3 : Les aléas de la scolarisation
3.1.- La population du Vakinankaratra et l’alphabétisme
3.2.- Education et pauvreté : une problématique à reconsidérer
3.2.1.- perspectives sur Madagascar
3.2.2.- Baisse de la scolarisation
3.2.3.- Contextualisation de l’éducation au niveau national
3.3.- Stratégies familiales de scolarisation dans le Vakinankaratra
3.5.- Les charges d’activités au sein du ménage
Chapitre 4 : Le travail comme élément libérateur
4.1. Délimitation du concept du travail des enfants
4.1.1. la distinction linguistique entre « work » et « labour »
4.2.2- travail nocif et travail bénéfique
4.3.- Les termes de la logique salariale dans le Vakinankaratra
4.4.- Le travail d’aide domestique
4.5.1.- Considérations évaluatives
4.5.2.- La servilité infantile
4.6.- Perspective qualitative de la perception de l’échantillon d’enquête
Chapitre 5 : Instrumentalisation de la pauvreté et perspectives de vie des enfants
5.1.- Évaluation de la richesse ou de la pauvreté économique d’un ménage
5.2.- Faiblesses des institutions de scolarisation
5.3.- trajectoire sociale de l’enfant
5.3.1.- Le travail réalisé en famille :
5.3.2.- Le travail réalisé en dehors de la famille.
5.4.- Les conditions enfantines
5.5.- Perspectives sur l’espace du travail
5.6.- Ruralité et phénomènes migratoires
Conclusion partielle
Partie 3 : Prospectives de recomposition du lien social, pour une meilleure considération de l’enfancem 
Introduction partielle
Chapitre 6 : L’interaction entre les instances familiale et scolaire de socialisation
6.1.- les considérations familiales
6.2.- la compréhension des logiques sociales
6.3.- Familles et enfants
Chapitre 7 : Autonomie sociale et innovation rurale
7.1.- Marchandisation du phénomène du travail des enfants
7.2.- La question du travail des enfants à un plus haut niveau de l’agenda des syndicats
7.3.- La revalorisation scolaire
7.5.- Les prérogatives du sociologue dans la société de l’information
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie

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