Dion Cassius
Il naît en 155 ap. J.-C., en Bithynie et rédigea une Histoire romaine gigantesque en 80 livres retraçant l’histoire de Rome depuis sa fondation jusqu’au règne de Septime Sévère. Il s’éteint vers l’année 235 après une éclatante carrière dans le cursus honorum. « A peu près dans les mêmes jours, Publius Crassus, fils de Marcus Crassus, conquit l’Aquitaine presque tout entière. Les peuples de cette contrée, qui sont aussi Gaulois, habitent sur les confins de la Celtique et s’étendent le long des Pyrénées jusqu’à l’Océan. Crassus se mit en marche contre eux, défit les Apiates dans un combat, assiégea et prit leur ville. Il ne perdit qu’un petit nombre de soldats que les ennemis firent périr par une ruse, pendant qu’il traitait avec eux. Il tirait une éclatante vengeance de cette perfidie, quand il apprit que d’autres Gaulois s’étaient ligués, avaient fait venir d’Espagne des soldats de Sertorius, et qu’avec leur concours ils faisaient la guerre d’après la tactique militaire, et non plus avec une aveugle impétuosité; persuadés que le manque de vivres forcerait bientôt les Romains à sortir de leur pays. Crassus feignit de les craindre et ne leur inspira que du dédain : il ne put néanmoins les déterminer à combattre ; mais lorsqu’ils en furent venus à ne plus redouter les Romains, il tomba sur eux au moment où ils ne s’y attendaient pas. Il attaqua leur camp; mais les barbares firent une sortie et se défendirent avec vigueur, et il ne remporta sur ce point aucun avantage. Comme ils avaient concentré là toutes leurs forces, Crassus envoya un détachement de ses soldats vers un autre côté de leur camp, qui n’était pas défendu. Ils s’en emparèrent et se frayèrent par là une route sur les derrières des combattants. Les barbares furent tous massacrés; les autres peuples, à quelques exceptions près, traitèrent avec les Romains sans combattre. Voilà ce qui se passa cet été. »
Sidoine Apollinaire
Il nait à Lyon le 5 novembre 430 dans une illustre famille. Il compte en effet, parmi ses aïeul, des préfets du prétoire, des maîtres d’offices et des légats. Son propre père fut secrétaire d’Etat sous l’empereur Honorius et préfet des Gaules sous Valentinien III. Caius Sollius Apollinaris Sidonius reçut dès lors une éducation à la hauteur de sa naissance. Après avoir étudié la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, la musique, le grec et surtout la poésie, il épouse la fille d’Avitius qui devint empereur romain d’occident quelques années plus tard en 455. Sidonius devient son panégyriste officiel sans pouvoir profiter bien longtemps de sa nouvelle situation. Acculé par des intrigues et des echecs militaires, le règne de son puissant protecteur s’achevait l’année suivante en 456.
L’auvergnat n’exerça à nouveau une charge de poids que sous le règne d’Anthémius où il fut nommé préfet de Rome en 468. Trois ans plus tard il devient evêque de Clermont jusque vers l’année 488, date de sa mort.
Le texte présenté si dessous est extrait d’une lettre adressée à son beau-frère Ecdicius, fils d’Avitius : « que l’on te fut redevable alors de ce que les nobles, pour déposer la rudesse du langage celtique, s’exerçaient tantôt dans le style oratoire, tantôt dans les modes poétiques. » «, tuque personae quondam debitum, quod celtici sermonis squammam depositura nobilitas, nunc nunc camoenalibus modis, imbuebatur. »
Scholies bernoises de Lucain, Guerre civile
Rédigées entre le IVe et le IXe siècle. « à I 445 : Sanguine diro Teutates horrensque feris altare) Mercure est appelé dans la langue des Gaulois Teutates, celui que est honoré par du sang humain. Teutates ainsi est appelé Mercure qui est honoré chez les Gaulois par des victimes humaines. Ainsi est honoré Mercure Teutates chez les Gaulois : un homme est précipité tête en avant dans un tonneau plein afin qu’il suffoque. Esus Mars est honoré de cette façon : un homme est suspendu dans un arbre jusqu’à ce que ses membres se détachent.Taranis Dis Pater est honoré de cette façon : quelques hommes sont brûlés dans un baquet en bois. Nous trouvons cela exposé d’une manière différente chez d’autres auteurs. Teutates Mars est honoré d’un sang terrible, soit parce que les batailles sont organisées par la divinité selon sa propre inspiration divine, soit parce que les Gaulois jadis étaient accoutumés à immoler pour d’autres dieux des hommes aussi. Ils croient en un Esus Mercure, si celui est honoré par les commerçants, et ils tiennent Taranis Jupiter pour le dieu qui préside à la guerre, et des plus grands dieux du ciel ; il était accoutumé jadis à recevoir en offrande des têtes humaines, maintenant il se contente de bétail. »
Imitations du statère de Philippe II de Macédoine (ISP-)
L’apparition du phénomène monétaire en Gaule intérieure lors de la seconde moitié du IIIe s. av. J.-C. s’est d’abord traduit par l’imitation servile de monnaies grecques. Les prototypes qui furent utilisés provenaient de deux grands champs d’influence, l’un tout proche sur lequel nous reviendrons, l’autre plus lointain, celui qui nous intéresse pour cette catégorie, à savoir la Macédoine. De nombreux contingents de Celtes furent recrutés et utilisés à l’époque hellénistique durant les nombreuses guerres qui opposèrent les successeurs d’Alexandre. Les statères de Philippe II de Macédoine furent ainsi ramenés en Gaule par le biais du mercenariat où ils servirent de modèles aux premières frappes tribales. La diffusion des exemplaires officiels de statères et de ses imitations s’étendit à toute la Gaule du nord et du centre, autrement dit la Gaule celtique. Aucun de ces exemplaires n’a par contre été frappé et échangé au sud de la Garonne où l’étalon argent reste la règle, au contraire de l’or usité au nord de ce fleuve. Une nuance pourrait cependant être apportée à ce constat ; en effet, l’iconographie desservie par les statères de Philippe II a aussi influencé au moins un autre monnayage en Aquitaine sub-garonnique.
Bien que frappées en argent, les premières séries sotiates au rapace conducteur ont clairement pris pour modèle une partie de l’iconographie véhiculée par le numéraire d’or macédonien.
Monnaies aquitaines
Sotiates (SOT-)
Les séries inventoriées ci-dessous, portant au revers un cheval, étaient il y a quelques années, (mais c’est parfois encore le cas) imputées au peuple des Elusates. Laurent Callegarin a pourtant démontré depuis, que ces monnaies devaient plutôt être décernées aux Sotiates à qui l’on n’attribuait jusque-là que le seul monnayage à la louve, où la légende inscrite sur le revers : SOTIOTA ne laissait planait aucun doute. Les aires de répartition identiques des deux monnayages susmentionnés, le grand nombre de monnaies «protoélusates» retrouvées à Sos, ville épicentre des monnaies à la louve, semble prouver que ces deux monnayages n’appartiennent qu’à un seul et même peuple. Ajoutons que, selon les dires de César, les Sotiates constituaient un peuple puissant de la région au Ier s.av. J.-C. Ils ne passèrent sous la coupe des Elusates qu’après la conquête. Méconnaissant probablement l’existence de la légende monétaire mentionnée plus haut, Richard Boudet avait en son temps proposé d’attribuer la frappe au cheval et celle du « REX ADIETUANUS » au seul peuple des Auscii. Sans accorder plus de crédit à cette hypothèse, précisons toutefois, que « l’oppidum » de la Sioutat à 8 km au nord d’Auch est devenu l’été dernier, suite à la campagne de fouilles archéologiques qui y fut menée par Ph. Gardes, le site ayant mis au jour le plus d’exemplaires de monnaies à la louve.
Tarbelles (TAR-)
L’enrichissement du nombre de numéraires dits à « protubérances » depuis le début des années 2000 a permis à la recherche numismatique récente de réactualiser complètement les informations que nous possédions sur ces monnaies. Laurent Callegarin a notamment pu mettre en évidence de manière successive que ce monnayage comprenait en réalité deux, puis trois types différents aux aires de circulation tout aussi distinctes. Cet ensemble monétaire, jusque-là méconnu, apporte de nouveaux indices sérieux quant à l’existence de particularismes culturels intrinsèques à l’Aquitaine préaugustéenne. Habituellement accordée aux Tarusates, l’attribution des trois types de monnaies à protubérances reste à ce jour très incertaine. Les Tarbelli, que les sources antiques nous présentent comme le peuple prédominant dans la zone sud occidentale de l’Aquitaine, apparaissent cependant plus favorablement comme ayant pu être un des peuples émetteurs des monnayages au type « Y » et Pomarez. A la suite de R. Boudet, nous avons choisi de rattacher ces deux monnayages à ce peuple. La localisation de l’émission au type Beyrie parait plutôt pouvoir être rapproché du peuple des Benarni.
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Table des matières
1. Corpus littéraire
Introduction
1. 1. Polybe
1. 2. Cicéron
1. 3. César
1. 4. Diodore de Sicile
1. 5. Strabon
1. 6. Tite-Live
1. 7. Tibulle
1. 8. Pomponius Mela
1. 9. Pline l’Ancien
1. 10. Lucain
1. 11. Ptolémée
1. 12. Appien
1. 13. Irénée de Lyon
1. 14. Dion Cassius
1. 15. Eutrope
1. 16. Sulpice Sévère
1. 17. Sidoine Apollinaire
1. 18. Scholies bernoises de Lucain
2. Corpus archéologique
Introduction
2. 1. Sites péri-garonnais de la Gaule celtique
2. 1. 1. Lacoste (Mouliets-et-Villemartin)
2. 1. 2. Plateau de l’Ermitage (Agen)
2. 1. 3. Boé (Bordeneuve-de-Bory)
2. 1. 4. Plateau de la Planho (Vieille-Toulouse)
2. 1. 5. Eysses (Villeneuve-sur-Lot)
2. 2. Sites de l’Aquitaine césarienne
2. 2. 1. Sos-en-Albret
2. 2. 2. Lectoure
2. 2. 3. La Sioutat (Roquelaure)
2. 2. 4. Le plateau de Revenac (Le Mas-d’Agenais)
2. 2. 5. Saint-Jean-de-Castex (Vic-Fezensac)
2. 2. 6. Vielle-Tursan
2. 2. 7. L’Estey du large (Sanguinet)
2. 2. 8. Soulac-sur-Mer
3. Corpus numismatique
Introduction
3. 1. Monnaies d’imitation
3. 1. 1. Imitations du statère de Philippe II de Macédoine (ISP-)
3. 1. 2. Imitations des drachmes de Rhodè (IRH-)
3. 1. 3. Imitations des drachmes d’Emporion (IEM-)
3. 1. 4. Imitations des monnaies ibériques à légende « Iaka » (IAK-)
3. 2. Monnaies aquitaines
3. 2. 1. Sotiates (SOT-)
3. 2. 2. Tarbelles (TAR-)
3. 3. Monnaies à la croix
3. 3. 1. Drachmes à la croix à « la fleur trilobée » (DCFT-)
3. 3. 2. Drachmes à la croix du groupe languedocien (DCL-)
3. 3. 3. Drachmes à la croix du groupe cubiste (DCC-)
3. 3. 4. Drachmes à la croix du groupe négroïde (DCN-)
3. 3. 5. Drachmes à la croix du groupe flamboyant (DCF-)
3. 3. 6. Drachmes à la croix à la tête triangulaire (DCT-)
3. 4. Monnaies Gauloises
3. 4. 1. Bituriges Vivisques (BIV-)
3. 4. 2. Nitiobroges (NIT-)
3. 4. 3. Pétrucores (PET-)
3. 4. 4. Pictons (PIC-)
3. 4. 5. Santons (SAN-)
4. Corpus céramique
Introduction
4. 1. Sites péri-garonnais de la Gaule celtique
4. 1. 1. Lacoste (Mouliets-et-Villemartin)
4. 1. 2. Plateau de l’Ermitage (Agen)
4. 1. 3. Plateau de La Planho (Vieille-Toulouse)
4. 1. 4. Eysses (Villeneuve-sur-Lot)
4. 2. Sites de l’Aquitaine césarienne
4. 2. 1. Sos-en-Albret
4. 2. 2. La Sioutat (Roquelaure)
4. 2. 3. Vic-Fezensac
4. 2. 4. Augusta Auscorum (Auch)
4. 2. 5. L’Estey-du-Large (Sanguinet)
4. 2. 6. Hastingues
4. 2. 7. Guéthary
4. 2. 8. Castéra (Bordes)
4. 2. 9. Beneharnum (Lescar)
4. 2. 10. Lugdunum (Saint-Bertrand-de-Comminges)
4. 3. Synthèses de productions céramiques réalisées par différents chercheurs
4. 3. 1. Synthèse de Christophe Sireix
4. 3. 2. Synthèse de Philippe Gardes
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