Coupe progressive
Ressources naturelles Canada (1995) définit la coupe progressive comme une méthode d’aménagement équienne récoltant les bois en plusieurs étapes. C’est un système sylvicole reconnu , visant à régénérer le peuplement par l’établissement de semis sous couvert avant la coupe finale . Ainsi, lors de la première intervention, un couvert d’arbres sains et vigoureux est conservé comme source de graines. Ce couvert exerce également une fonction de protection des sols et des jeunes semis déjà établis en contrôlant la quantité de lumière qui peut les atteindre. Une fois que la régénération est bien établie et qu’elle a atteint une densité et une hauteur adéquates, on retire le couvert résiduel (Nyland, 2002). Une coupe progressive peut comporter plusieurs étapes :
la coupe préparatoire : C’est une coupe partielle qui sert principalement à espacer les arbres du peuplement permettant ainsi un meilleur développement de leur cime (André, 1986, dans Van der Kelen et Lessard, 2004). Ceci aura pour effet une meilleure fructification (Roisin, 1978, dans Van der Kelen et Lessard, 2004). Dans la pratique, cette intervention est souvent confondue avec les éclaircies commerciales.
la coupe d’ensemencement: Elle vise principalement un éclairement au sol propice à la germination et à l’installation des semis d’essences tolérantes à l’ombre (OIFQ, 1996). Il est aussi recommandé, lors de cette coupe, d’éliminer les essences nuisibles ou gênantes, tout en conservant un certain mélange si nécessaire (Cochet, 1973, dans Van der Kelen et Lessard, 2003).
les coupes secondaires : Elles ont pour but de continuer l’installation des semis aux endroits encore dégarnis, de favoriser le développement de la nouvelle régénération, de récolter les grands arbres au-dessus des semis et d’enlever les semenciers qui ont été endommagés ou qui sont en décrépitude. De nature optionnelle, ces coupes partielles varient en nombre selon la rapidité et l’intensité de l’installation des semis (OIFO, 1996). Les coupes secondaires ont lieu lorsque la régénération souffre de la concurrence des racines et de lumière (Poskin, 1949, dans Van der Kelen et Lessard, 2004). C’est aussi l’état de la régénération qui guidera la sélection des arbres à abattre ou à conserver (Matthews, 1989).
la coupe finale : Elle viendra récolter tous les grands arbres restants (OIFO, 1996). Elle a lieu lorsqu’une nouvelle cohorte a atteint le nombre adéquat de semis, que la taille est jugée suffisante (Poskin, 1949, dans Van der Kelen et Lessard, 2004 ; Nyland, 2002) et que la protection du couvert n’est plus nécessaire (Nyland, 2002). Elle est en fait une coupe de protection de la régénération et des sols (CPRS) (Groot et al., 2005).
Coupe de conversion
La transformation ou la conversion est le processus par lequel un peuplement de structure équienne, une plantation par exemple, est transformé en peuplement de structure inéquienne. Cette dernière est caractérisée par une grande diversité dans la taille des individus, le recrutement et le maintien continu de plusieurs cohortes d’âges (Malcolm et al., 2001). La conversion comporte donc la transformation d’une structure relativement simple, homogène et peu diversifiée vers une structure hétérogène et variable (O’Hara, 2001). La transformation complète d’un peuplement régulier en peuplement totalement irrégulier est une tâche difficile qui demande énormément de temps et des interventions fréquentes (Schütz, 2001). La première étape de toute transformation est l’installation d’une nouvelle classe d’arbres sous couvert (Knoke et Plusczyk, 2001 ; O’Hara, 2001). Traditionnellement, la technique utilisée pour produire de nouvelles classes d’âge est la pratique fréquente de coupes partielles de régénération de faible intensité (Nyland, 2003). Cette méthode maintient des éléments de la cohorte originale et génère de nouvelles classes d’âge périodiquement sous couvert (Nyland, 2003; Smith, 1986). Elle peut inclure :
Des coupes partielles semblables à de fortes éclaircies ou à de légères coupes progressives d’ensemencement distribuées uniformément. Ceci permettra l’établissement de semis éparpillés à travers le peuplement conduisant à la pratique éventuelle d’un jardinage par pied d’arbres ;
Des coupes partielles par petits groupes d’arbres menant à l’installation de nouveaux semis dans des trouées. Ceci permettra d’exercer ultérieurement un jardinage par groupes (Nyland, 2003).
Coupe avec protection de la régénération et des sols
La coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS) se pratique dans un peuplement mature. Elle consiste à retirer la totalité des tiges tout en protégeant la régénération naturelle préexistante et en minimisant les perturbations au sol (Lafond, 2005). Lorsque la régénération préétablie est absente ou peu abondante, la CPRS ne sert qu’à la protection des sols (OIFQ, 1996). Cependant, dans pareil cas , le système de gestion actuel prévoit le reboisement des aires de coupe. La pratique consiste à reconstituer le peuplement de manière à obtenir un nombre de jeunes arbres d’avenir au moins égal à celui qui prévalait avant la récolte pour les essences principales (Coulombe et al., 2004). En terme de système sylvicole, la CPRS peut être perçue comme l’intervention finale d’un système de coupes progressives où la régénération a été acquise spontanément, sans intervention humaine (Groot et al., 2005). Ce type de traitement agira à titre de témoin pour ce projet, puisqu’il est à la base de la plupart des scénarios d’aménagement actuels pour les peuplements résineux dominés par le sapin, l’épinette, le pin gris ou le mélèze (SEPM).
Modèle d’aménagement forestier
Le calcul de la possibilité a été réalisé grâce à une procédure programmée dans le progiciel SAS, nommée Sylva-TS, respectant les grands principes de Sylva » dont l’équation de conservation, l’horizon de simulation de 150 ans, les calculs sur une base périodique de 5 ans et les règles de priorisation de la récolte (Raulier et al., 2004). La règle de récolte utilisée force le prélèvement d’au moins 50% du volume disponible dans les strates en décroissance afin de minimiser les pertes en matière ligneuse. Le reste du volume est récolté dans les strates mûres les mieux stockées. Cette règle permet de tenir compte en partie des coûts de récolte malgré le fait que la dispersion des peuplements et la distance de transport ne soient pas considérées (OIFO, 1996).
Le territoire a également été divisé en strates. Les strates ont arbitrairement été établies pour Sylva-TS en divisant l’unité d’aménagement forestier en un certain nombre d’unités égales en surface. Ce nombre d’unités correspond au nombre de placettes d’inventaire dans l’unité d’aménagement forestier. Chacune des strates s’est donc vue attribuer une placette d’inventaire. Le volume marchand de chacune des strates à un temps donné est obtenu par la somme des volumes des tiges de la placette prédite par NE-Twigs. Le volume marchand disponible correspond au volume pouvant être récolté dans les strates disponibles à la coupe, selon les critères d’admissibilité définis pour chaque intervention.
L’hétérogénéité des différents territoires et placettes tant du point de vue de la composition que de la structure est alors respectée (Rau lier et al., 2004).
Analyse de l’impact des différents scénarios sylvicoles
Pour comparer la possibilité forestière et le volume moyen par tige récoltée entre les scénarios, nous avons effectué sur SAS une analyse de variance (ANOVA). Lorsque l’hypothèse nulle était rejetée, nous avons effectué un test de Duncan afin de connaître où se situaient les différences significatives entre les scénarios sylvicoles étudiés.
Afin de déterminer l’influence de la structure d’âge des peuplements sur la possibilité annuelle de coupe, nous avons fait croître artificiellement les placettes échantillons de chaque unité d’aménagement forestier. Nous avons utilisé les équations de croissance de NE-Twigs. Cette simulation s’est effectuée sur une période de 25 années. Par la suite, nous avons calculé la proportion de peuplements dont l’accroissement annuel moyen avait culminé de manière à connaître la phase de maturité des unités d’aménagement. Nous avons analysé les résultats en comparant le gain de possibilité forestière comparativement à une CPRS et la proportion de peuplements matures.
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Table des matières
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1 Mise en situation
1.2 Objectifs spécifiques
1.3 Traitements sylvicoles étudiés
1.3.1 Éclaircie commerciale
1.3.2 Coupe progressive
1.3.3 Coupe de conversion
1.3.4 Coupe avec protection de la régénération et des sols
1.4 Hypothèses
Hypothèse 1
Hypothèse 2
Hypothèse 3
Hypothèse 4
CHAPITRE 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODE
2.1 Territoire à l’étude
2.2 Calcul de la possibilité forestière
2.2.1 Inventaires forestiers
2.2.2 Modèle de croissance
2.2.3 Modèle d’aménagement forestier
2.3 Élaboration des scénarios sylvicoles
2.4 Analyse de l’impact des différents scénarios sylvicoles
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS
3.1 Possibilité annuelle de coupe
3.2 Volume par tige récoltée
3.3 Volume disponible
CHAPITRE 4 : DISCUSSION
4.1 Hypothèse 1
4.2 Hypothèse 2
4.3 Hypothèse 3
4.4 Hypothèse 4
CHAPITRE 5 : CONCLUSION
LISTE DE RÉFÉRENCES
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