ZONES DE PROVENANCE DES BOIS
Les zones de ravitaillement
La province de Tuléar a une superficie de 16 396 022ha. La couverture forestière est de 4 617 673ha, soit 28,16% de la superficie de la province. Ces forêts y sont de plusieurs sortes. Cela grâce aux conditions climatiques, à la pédologie et au relief du milieu.
les principales zones de ravitaillement des bois d’œuvre au service de Tuléar
Les zones de ravitaillement de bois d’œuvre dans la ville de Tuléar sont en principe les plus proches de la ville. Mais plus tard, vu le besoin important, on se rend dans d’autres régions comme celles de Fianarantsoa et Antsirabe pour chercher des bois d’œuvre.
les zones intra – régionales de Tuléar
La Direction Régionale des Eaux et Forêts (DREF) de Tuléar est constituée de trois circonscriptions des eaux et forêts (CIREF) : celle de Tuléar (région sud–ouest : 66,236km2), celle de Tolanairo (région d’Anosy : 49,048km2 ) et celle de Morondava (région de Menabe : 46,121km2) ; elle comprend vingt et un cantonnements des eaux et forêts et quarante et un triages des eaux et forêts. Dans la zone Nord–Est, à 128 km de Tuléar, nous avons la forêt dense sèche– sèche à Dalbergia et la forêt claire sclérophylle de moyenne altitude. Ces forêts dénommées Zombtse et Vohibasia se trouvent dans la sous–préfecture de Sakaraha. Si on tient compte de deux grandes types de paysage du Sud, Sakaraha se trouve dans le domaine calcaire–gréseux et basaltique interne formé essentiellement de massifs et de plateaux intérieurs. Le climat de cette zone est de type subaride à aride et chaud marqué surtout par des déficits pluviométriques, tant quantitatifs que qualitatifs. La variation des températures, tout au long de l’année, reste faible (amplitude annuelle comprise entre 7° et 10°). La m oyenne annuelle est de 23°C. Sakaraha se trouve un peu plus à l’intérieur de l’île. ; Il enregistre avec ses 773mm d’eau, une nette augmentation la précipitation par rapport à Tuléar.
Les activités liées à la forêt seront étudiées dans la partie réservée à l’exploitation des produits forestiers. D’autres zones ravitaillent la ville de Tuléar en produits forestiers, mais aussi en bois rond et charbon de bois. Ce sont les zones recouvertes de Bush dont Ampanihy, Beloha, Bekily, Betioky- Antsimo, Morombe. : Toutes ces zones, qui subissent les influences littorales, possèdent des sols ferrugineux tropicaux de fertilité médiocre, avec une végétation dégradée qui se présente sous forme de savane. La formation forestière épouse les différentes conditions climatiques et pédologiques. Il s’agit des forêts denses sèches–série Didiereaceae dégradées et/ ou secondaires. On trouve aussi une domination de Fourrés xérophiles dégradés et/ ou secondaires, surtout à Betioky et Ampanihy. Morombe connaît la même situation. A Tuléar I et Tuléar II, les fourrés xérophiles constituent la végétation dominante et les mangroves dominent la côte. Dans le Sud–Ouest de Tuléar, la végétation originelle est de type forestier. Mais ces forêts sont variables d’un endroit à l’autre. Ces variations sont en rapport avec le climat et le sol. Cette zone Sud–Ouest diffère des quatre autres provinces par son climat caractérisé par la prédominance de la sécheresse et l’irrégularité des précipitations. On enregistre en moyenne 340mm de pluies par an. Dans cette région, ni les alizés du sud–est, qui ont perdu leur humidité sur le versant oriental, ni les vents du Sud–ouest n’apportent l’eau. Les quelques rivières du Sud–ouest ont un régime très irrégulier, avec des crues extrêmement brutales de quelques heures lors des pluies de cyclone et d’orage. Les débits d’étiage sont presque nuls d’Août à octobre. Le Sud–Ouest malgache est classé comme une zone semi–désertique. Ces conditions du milieu physique constituent des facteurs qui limitent les groupements végétaux. Le trait spécifique du climat tropical est une pluviosité concentrée sur une partie de l’année seulement. Il y a ainsi une succession des saisons sèche et humide, qui se traduit par des changements de la physionomie de la végétation. A la saison sèche, les arbres perdent leurs feuilles, les plantes herbacées se dessèchent ou disparaissent totalement. La saison des pluies, au contraire, est la période de la feuillaison des arbres tandis que se développe un tapis herbacé plus ou moins dense. L’importance d’une forêt dépend de sa disposition. Malgré la sécheresse intense, (ta = 22°C), il y a des zones favorisées s oit par l’altitude soit par la position ; Sakaraha qui est plus ou moins à l’intérieur, à 6km de la côte ouest et Ankazoabo qui se trouve dans une zone plus élevée étant à 81km de la côte, est plus favorisé que sakaraha. Tuléar I et II, Ampanihy sont des zones côtières, la végétation y est plus pauvre que dans les zones sises à l’intérieur. Il y a aussi le facteur relief qui favorisent l’étagement de la végétation. Dans une vallée, au pied des montagnes, les sols des alluvions sont favorables à la végétation.
les zones extra–régionales
Tuléar, longtemps alimenté par les produits de ses zones environnantes, demande de plus en plus actuellement des bois venant des autres régions de l’île. Généralement ce sont les bois qui proviennent dans des aménagements artificiels. Le pin n’était pas apprécié par les consommateurs du fait qu’ils sont considérés comme du bois tendre. Aujourd’hui, à cause de l’insuffisance de la production locale, on en accorde une place de plus en plus importante sur le marché où il rivalise avec les espèces locales. Vu l’importance de l’artisanat urbain sur le bois, vu la masse des constructions des maisons, et les besoins en bois d’œuvre qu’elle nécessite, la ville de Tuléar doit impérativement dépendre des importations des autres provinces. Comme le bois de pin est loin d’être cultivé dans la région, faute de climat favorable, on en importe d’Antsirabe, de Fianarantsoa, plus précisément de la haute Ambalavao.
Le transport des bois d’œuvre vers la ville de Tuléar
Dès que les bois sont prêts dans la forêt, on doit les amener en ville dans les dépôts de vente avec des camions de type Mércèdes et des camions remorqueurs.
le transport par les remorques et semi–remorques
Les camions remorques et semi–remorques assurent le transport des bois de Fianarantsoa et d’Antsirabe. Ces grands camions ne peuvent pas se rendre dans la profondeur des forêts en raison du mauvais état des routes dont beaucoup cependant étaient autrefois goudronnées. Il n’y a jamais eu de réfection. Presque toutes les routes qui mènent dans la forêt sont des pistes secondaires. Un camion venant de Fianarantsoa peut transporter jusqu’à 3000 planches ou 1500 madriers de bois de pin soit environ 30 à 35 tonnes. Pour avoir une idée sur le chargement, prenons l’exemple d’un bon de livraison d’un camion venant de Fianarantsoa vers Tuléar, avec comme nature des produits transportés; les planches et les madriers en bois de pin.
Quantités, dimensions :
460 planches rabotées de 4m x0, 14×0, 17x 0,02
2100 planches non rabotées de 4mx 0,17x 0,03
190 Madriers de 5mx0, 15×0, 07 .
Pièces justificatives des produits transportés : bon de livraison N° 49 délivré par M. Rakoto, menuiserie RAMILAMINA–Antolota–Ambolina. Pour les camions qui transportent les bois de Fianarantsoa et d’Antsinabe, les frais sont payés par pièce de bois, mais non pas par chargement. De Fianarantsoa jusqu’à Tuléar une planche est transportée pour 500Ar lorsqu’elle est rabotée. La planche non rabotée est transportée pour 600Ar. Un madrier sapin peut produire 3 à 4 planches. Par simple calcul, un camion qui transporte 3000 planches rabotées gagne de : 3000x 500Ar = 1 500 000Ar.
Le transport par camion
Les camions de 10 à 12 tonnes s’occupent de transports régionaux. Pour eux, le paiement se fait par voyage, non par pièce. Ce sont les camions qui peuvent parcourir les routes non goudronnées et en mauvais état qui mènent vers les forêts. Ici les prix de voyage ne sont pas identiques. Ils dépendent de la distance forêt -Tuléar et dépendent aussi d’un propriétaire d’un camion à un autre. A l’exemple d’un propriétaire d’un camion de type Mercedes Benz que nous avons enquêté, il nous montre qu’il transporte des bois d’ Ankazoabo vers Tuléar pour 1000 000Ar par voyage. C’est un camion de 10 tonnes.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie L’APPROVISIONNEMENT EN BOIS D’ŒUVRE DE TULEAR
CHAPITRE I : ZONES DE PROVENANCE DES BOIS
I.1.Les zones de ravitaillement
I.1.1.les principales zones de ravitaillement des bois d’œuvre au service de Tuléar
I.1.2. les zones intra – régionales de Tuléar
I.1.3 les zones extra–régionales
I.2. Le transport des bois d’œuvre vers la ville de Tuléar
I.2.1 le transport par les remorques et semi–remorques
I.2.2 Le transport par camion
CHAPITRE II : L’EXPLOITATION DU BOIS
II.1. La gestion des chantiers d’exploitation
II.1.1-La ressource humaine du chantier
II.1.2. L’organisation du chantier
II.2. Les types de bois exploités
II.2.1. Les bois durs
II.2.2. Les bois tendres
CHAPITRE III : L’ARTISANAT DE BOIS DANS LA VILLE
III.1. L’Atelier du travail de bois à Tuléar
III.1.1.L’Aspect général de l’atelier
III.1.2.Création de l’atelier
III.2. Le personnel de l’atelier
III.2.1.Le gérant
III.2.2. Les ouvriers spécialisés
III.2.3. Les ouvriers non spécialisés
III.2.4. Les centres de formations
III.3. Le mode de travail dans l’atelier
III.4. Les matériels de travail
III.4.1.Les machines de travail
III.4.2. Les outils de travail
III.5. La contribution socio-économique de l’atelier
III.5.1. Au niveau social
III.5.2. Le Régime fiscal
Deuxième partie LES PRODUITS ARTISANAUX
CHAPITRE IV : LES PRODUITS SEMI-FINIS
IV.1. Les différents types des produits semi-finis
IV.1.1. Les longrines
IV.1. 2. Les planches
IV.1.3. Les chevrons
IV.1.4. Les madriers
IV.2. Les autres produits artisanaux semi-finis
IV.2. 1. Le Battant
IV.2. 2. Le volige
IV.2. 3. Les gorges
IV.3. Les produits artisanaux finis
IV.3.1. Les meubles domestiques
IV.3.2. Les meubles scolaires
IV.3.3. Les meubles administratifs
IV.3.4. Les objets d’arts
– Les statues mahafaly
– Les statues antandroy
– Les objets d’art Vezo
– Des objets d’art d’autres régions
IV.4. Les autres activités artisanales
IV.4.1. Le bâtiment
IV.4.2. La construction navale
CHAPITRE V : DISTRIBUTION
V.1. Généralité
V.2. Les dépôts de vente des bois d’œuvres dans l’espace urbain de Tuléar
V.3. Les circuits de distribution de bois d’œuvre à Tuléar ville
V.3.1. Les marchés de bois à Tuléar
V.3.2. Les prix des produits artisanaux à Tuléar
V.3.3. La commercialisation des produits finis
V.3.4.Les fabricants vendeurs (Photo 10 et 11)
V.3.5.Les marchands et leurs activités
Troisième partie : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES ARTISANALES
CHAPITRE VI : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
VI.1. La destruction de l’environnement au profit de l’artisanat
VI.1.1. Généralités sur les écosystèmes naturels dans le Faritany de Toliara
VI.1.2. Rôle destructeur de l’artisanat sur l’environnement
VI.1.3. La disparition des espèces naturelles
VI.2. La forêt : fournisseuse des ateliers artisanaux
VI.2.1. La place de la forêt dans l’artisanat
VI.2.2. Les crises engendrées par la destruction de la forêt
VI.2.3. La finalité du bois d’œuvre
VI.3. Les problèmes socio-économiques
VI.3.1. Les problèmes touchant l’outillage
VI.3.2. Les préjudices causés par le travail
CHAPITRE VII : LES SOLUTIONS
VII.1. Au niveau forestier
VII.2. Aux niveaux social et artisanal
CONCLUSION
Bibliographie