L’approvisionnement de la ville d’antananarivo en fruits et legumes

La principale préoccupation de l’Homme est la satisfaction de ses besoins qui reposent essentiellement sur l’alimentation. L’Homme dépend des produits de la nature, il se déplace suivant les saisons et la floraison. A force d’observer la nature, il a fini par s’installer: la sédentarisation a commencé. Les hommes habitent des espaces géographiques très différents. Ils les ont transformés par la maîtrise du travail de la terre et par la domestication des animaux. Ils tirent leur nourriture de ces transformations. La volonté de vivre et de produire ensemble, de se rassembler pour mieux se défendre, a différencié la concentration des hommes. Certains espaces sont très peuplés, ils sont devenus des lieux de consommation, d’échanges. Les centres d’agglomération se sont transformés en grande cité de consommations, tandis que les autres les approvisionnent en produits alimentaires. C’est ainsi, il y a plus de 5000 ans (IIIème millénaire avant Jésus-Christ), que les premières villes sont apparues.

Les villes sont des agglomérations où les études et les emplois se développent. L’aisance alimentaire permet aux gens de la campagne de présenter des offres aux citadins. Le flux des échanges s’est accentué entre les villes et les campagnes. La ville s’est organisée tout en concentrant le pouvoir politique et économique. Des lieux sont devenus des places d’échanges, de commerce : les gens de la ville y viennent pour s’approvisionner. Cette organisation a permis la création des premiers marchés qui sont des lieux d’échanges économiques, de commerce, d’approvisionnement et culturels.

L’APPROVISIONNEMENT DE LA CAPITALE EN PRODUITS MARAÎCHERS ET FRUITIERS

Une imbrication des activités dans le circuit d’approvisionnement

Ravitailler la ville d’Antananarivo en fruits et légumes est le résultat d’un processus impliquant différentes régions de la grande île et divers acteurs opérant dans des activités aussi variées que complémentaires. Ainsi, verrons-nous dans ce chapitre les zones qui approvisionnent la capitale ensuite la fonction de transport et enfin les acteurs de la production à la commercialisation.

Des zones de production éparses : nationale et périurbaine

Dépendant de conditions naturelles inhérentes à leurs cultures, les fruits et légumes cultivés à Madagascar sont diversifiés. Et de par leur éloignement par rapport à la ville d’Antananarivo, national et périurbaine, les zones de production se spécialisent et se complètent pour satisfaire les besoins des Tananariviens.

A l’échelle périurbaine

La « ceinture maraîchère » occupe les dépressions entre Ambohimanambola, Alasora, Tanjombato et Ampitatafika. Sur le front Ouest, la Sisaony et l’Ikopa prennent une direction Nord Ouest, enserrant Itaosy et Ambohitrimanjaka et se déversent vers les chutes de Farahantsana. La conquête de ces parties basses à des fins de culture et d’urbanisation a été permanente et continue jusqu’à maintenant. La ville a pris son extension d’une manière irréversible. Les activités à caractère rural et urbain s’interpénètrent étroitement : c’est la rurbanisation. Pour Antananarivo, le risque de submersion sinon d’inondation périodique est réel surtout pendant la saison cyclonique. Les premières pentes des « tanety » portent en été, période à laquelle sont réunies toutes les conditions nécessaires à la croissance de ces légumes, des plantes à cycle végétatif court comme le haricot vert, la tomate, le navet et le concombre . Quant aux bas-fonds, pour des raisons de fertilité, elles constituent des terres à vocation maraîchère sauf sur les parties inondables pendant la saison des pluies de novembre à avril. Les périmètres irrigués périurbains deviennent alors les milieux de prédilection avec comme atout majeur, un accès aisé à un marché urbain rémunérateur proche.

A l’échelle régionale

La région Analamanga appartient en totalité à la région géographique des Hautes Terres Centrales. La pluviométrie par rapport au besoin des cultures dans la région d’Analamanga, où se trouve notre zone d’étude, s’avère déficitaire. Cela induit alors la nécessité pour la région de s’approvisionner dans les autres régions de l’île. Dans les régions périphériques d’Analamanga, Itasy est une variante du climat tropical sec avec 5 à 6 mois secs durant l’année et une précipitation supérieure à 1500mm par an. Itasy ravitaille la capitale en melon, avocat, patate douce, ananas, tomate. Vakinankaratra est beaucoup plus tempéré car la température moyenne du mois le plus frais est entre 5°C et 10°C et une précipitation supérieure à 2000mm propice aux cultures tempérées : pomme, poire, chou, carotte et pomme de terre. Les habitants du Vakinankaratra sont renommés être de gros mangeurs de pomme de terre, on les appelle « mpitsokovy ». Vakinankaratra est le grenier à pommes de terre et en fruit tempérés de Madagascar. Enfin, la région Alaotra Mangoro présente entre 3 à 6 mois secs, elle est le grenier à riz de Madagascar et approvisionne la capitale en tomate.

Typique des Hautes terres, une série de plaines marécageuses à fond alluvial s’oppose à des reliefs résiduels à pente douce et aux formes arrondies, les « tanety », destinée à la culture sèche comme le manioc. De vastes étendus de plaines plus ou moins importantes sont d’altitude autour de 1200 m : les plaines de Betsimitatatra, Manjakandriana, Mahitsy, entre Anjozorobe et Manjakandriana, environ d’Ambatomanga à Anjeva, Ambohimiadana, Ambohimanambola. Assainies et aménagées depuis la période de la royauté, ces plaines sont essentiellement vouées à la riziculture et aux cultures de contre saison. Deux grandes étendues d’eau artificielles constituent les réservoirs d’eau de la région : Mantasoa et Tsiazompaniry. Elles se trouvent sur la partie Sud-Est de la Région d’Analamanga faisant de cette zone la plus arrosée d’Analamanga. De ces deux zones partent en général la plupart des cours d’eau de la région Analamanga dont le principal est le fleuve de l’Ikopa; ce dernier traverse et draine entièrement la partie occidentale de la région Analamanga.

A l’échelle nationale

Appartenant en majorité à zone intertropicale, bénéficiant d’une variété de climats et de sa topographie. Madagascar dispose d’un environnement propice à la production d’une large gamme de cultures. La culture des légumes et des fruits tropicaux et tempérés y est propice .

Les légumes dit « européens » qui exigent la fraîcheur telle que la pomme de terre. Elles nécessitent une topographie de plus de 700 m d’altitude. Dans cette condition, on peut récolter la pomme de terre après 80 jours de culture. Au-dessus de 1000 m d’altitude, on peut envisager la production à grande échelle. Ce sont quelques agriculteurs d’Ambohibary à Vakinankaratra, adeptes de la pomme de terre, qui ont ensuite permis la diffusion de la culture de la carotte à partir de la fin des années 1950. Cette appellation « légumes européens » peut se justifier également par le fait que l’introduction de ces denrées à Madagascar est liée à l’arrivée des missionnaires et à la colonisation française. Leur culture est aujourd’hui entièrement maîtrisée par les maraîchers malgaches.

La culture de légumes « européens », bien implantée historiquement sur les Hautes Terres centrales, a suscité l’engouement de la paysannerie. Aussi, les paysans peuvent-ils tout à la fois compléter le riz, base de l’alimentation des Malgaches, par les légumes. En effet, la culture de contre-saison de petit pois, de pomme de terre ou de tomates occupe la superficie rizicole après la moisson. La vente de ces produits de contre-saison constitue un revenu d’appoint au budget familial rural. Ce surplus est d’une grande importance pour les paysans qui doivent faire face aux prochaines dépenses pour le labour et repiquage du riz nécessitant de la main d’oeuvre.

Certains fruits et légumes des régions tropicales poussent surtout dans les régions éloignées comme la mangue qui provient du Nord-Ouest ; le litchi qui vient de l’Est, chaud et humide. De toutes les villes de Madagascar, la capitale constitue le plus gros marché « gourmand » de ces fruits et le marché d’Anosibe en est le premier déversoir .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : L’APPROVISIONNEMENT DE LA CAPITALE EN PRODUITS MARAÎCHERS ET FRUITIERS
Chapitre 1 : UNE IMBRICATION DES ACTIVITÉS DANS LE CIRCUIT D’APPROVISIONNEMENT
A-Des zones de production éparses : nationale et périurbaine
1. A l’échelle périurbaine
2. A l’échelle régionale
3. A l’échelle nationale
B- Un service de transport au service de l’approvisionnement
1. Un réseau routier inefficient, facteur de déséquilibre entre les régions
2. Problèmes de la route inhérents à l’approvisionnement
3. Perspectives
C- Des acteurs multiples, promoteurs du commerce de produits maraîchers et fruitiers
1. Les acteurs au niveau production
a- Les fournisseurs de semences
b- Les paysans producteurs
2- Les acteurs au niveau de l’approvisionnement de la capitale
a- Les collecteurs
b- Les transporteurs
3- Les acteurs au niveau de la commercialisation de produits horticoles
a- Les grossistes
b- Les détaillants
Chapitre 2 : ANTANANARIVO, UN CENTRE DE CONSOMMATION
A- Antananarivo, une ville en extension continue
1- La période précoloniale
2- De la période coloniale
3- Depuis l’indépendance à nos jours
B. Une demande sans cesse croissante
1- L’évolution démographique de la capitale
2- Les changements dans les habitudes alimentaires
3- La baisse du pouvoir d’achat
C. Historique du marché dans l’Imerina
1- Les premiers marchés en Imerina : du« Fihaonana » au « tsena »
2- De la période coloniale
3- Depuis l’indépendance à nos jours
Deuxième partie: ANOSIBE, UN CENTRE DE CONVERGENCE ET DE REDISTRIBUTION DES PRODUITS MARAÎCHERS ET FRUITIERS
Chapitre 1 : LE MARCHÉ D’ANOSIBE, UNE NOTORIÉTÉ SINGULIÈRE
A- Un marché de gros récemment prépondérant
1- Une localisation accessible
2- Un marché rénové pour une plus grande envergure
3- Le plus grand marché communal de la capitale
B- Anosibe : un marché multifonctionnel
1- Vente en gros
2- Vente en détail
3- Le marché des paysans
C- Les impacts socio-économiques
1- Créations d’emplois
a. Le F.S.A.T.A. chargé de la sécurité à l’intérieur du marché
b. La gestion des parkings
c- Les dockers indépendants
2- Impacts économiques à la commune urbaine d’Antananarivo
Chapitre II : LE MARCHÉ D’ANOSIBE, UN PÔLE DE CONVERGENCE ET DE DISTRIBUTION
A- Le marché d’Anosibe : un pôle de convergence
1- Des zones périurbaines
2- Des régions périphériques
3- Des autres régions
B- Les affluences des clients et les rapports de force entre les vendeurs
1- L’affluence des clients
a. Les affluences quotidiennes
b. Les affluences mensuelles et/ou annuelles
2- La répartition des revenus et rapport de force entre les acteurs
a. Les grossistes
b. Les détaillants
c. Les paysans producteurs
3- Relations entre acteurs
a. La coordination verticale
b. La coordination horizontale
C – Le marché d’Anosibe : un centre de distribution
1- La distribution intra urbaine
a- La répartition des produits dans la capitale
b- La place du transport dans la distribution intra urbaine des fruits et légumes
2- La distribution à l’échelle nationale
3- A l’échelle internationale
Troisième partie : ENJEUX ET PERSPECTIVES
Chapitre 1 : LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE FRUITS ET LÉGUMES DE LA PRODUCTION À LA COMMERCIALISATION
A- Filière fruits et légumes : des problèmes nécessairement à prendre en compte
1. Les producteurs : des difficultés de tout genre à surmonter
2. Faiblesse des débouchés et méconnaissance des opportunités
3. Les pratiques de limitation de la concurrence
B- Contraintes subies par les acteurs
1. Les difficultés d’écoulement des produits des grossistes
2. Les détaillants
3. Les paysans
C. Contraintes spatiales et organisationnelles pour le bon fonctionnement du ravitaillement
1. Les contraintes spatiales
2. Les contraintes organisationnelles
3. Le transport
Chapitre 2 : PERSPECTIVES
A- Vers une réorganisation de la filière
1- Un développement de la production et du stockage
2- Le choix des spéculations
3- Bazar.mada » au service du développement de la filière fruits et légumes
B – Pour la sécurisation des consommateurs nationaux et internationaux
1- Pour la sécurité alimentaire de la capitale
2- Pour une transformation des fruits et légumes
C- Perspectives de développement de la filière fruits et légumes à différentes échelles
1. Vers une priorisation du maraîchage
2. Un appui aux initiatives en cours
3. . Les perspectives du marché d’Anosibe à différentes échelles
a- A l’échelle de la ville
b- Les importations et exportations françaises de Madagascar en fruits et légumes
c- L’échelle régionale et mondiale
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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