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Les idées communes et les idées spécifiques de la zone d’étude
Les mangroves sont des systèmes multifonctionnels et à multi-usage dont il faut préserver à la fois l’équilibre naturel et socio-économique. Le terme mangrove désigne non seulement un arbre ou une formation végétale mais aussi un marais marine tropical, un écosystème littoral forestier ou aquatique, un système à usage multiple, un paysage amphibie. (FAO, 1994/ISME, 1997)
A l’échelle mondiale, les formations arborées de mangrove occupe une superficie estimée à 181 681 km2. Les mangroves africaines représentent 18% de l’ensemble, contre 37%, 36% et 9% pour ces formations qui colonisent respectivement les côtes américaines, asiatiques et océaniennes.
En Afrique, elles sont principalement localisées sur la façade atlantique du continent (83%). Les mangroves duSénégal, de la Gambie, de la Sierre Leone, du Guinée-Bissau et de la Guinéetotalisent une superficie de 11 080 km2 et représentent un tiers des formations africaines. (World Ressource, 1986).
Dans un écosystème de mangrove, on peut distinguer trois types de mangroves : mangroves littorales, mangroves estuariennes ou les mangroves lagunaires. Quatre espèces de palétuviers sont presque toujours présentes : le palétuvier rouge, gris, noir et blanc. La diversité floristique des mangroves des pays intertropicaux de l’Afrique comprend 15 espèces réparties en 6 familles. D’ailleurs, la végétation constitue de l’habitat pour les animaux tels que les mollusques, reptiles, oiseaux, mammifères, lémuriens et poissons.
La productivité de diverses formations varie en fonction du climat. Dans l’écosystème mangrove, les palétuviers constituent les espèces dominantes tant en terme de biomasse que de la définition du paysage. Toutefois, l’estimation de la productivité des mangroves en biomasse correspond relativement à des valeurs très faibles ; 10t à 20t par année. (CCE, 1987).
A propos des sols des mangroves, leur situation à l’interface du milieu terrestre et marin leur procurent des sols dominés par les processus de pyritisation et par du sol sulfaté acide évolué et dominé par les processus d’oxydation, d’acidification et salinisation. Généralement, les sols de mangrove se caractérisent sur l’ensemble du profil par une faible consistance physique. La décomposition des matières organiques contribue également à la formation pédologique.
Cet écosystème constitue pour la population locale une ressource naturelle très importante. Mais aujourd’hui, l’écosystème mangrove tend à se dégrader. Premièrement, il y a les facteurs démographiques, socio-économiques et institutionnels. Les populations locales ou riveraines des mangroves ont un fort taux de dépendance aux ressources surtout en besoin de bois de chauffe et de construction. Ces actions anthropiques modifient le paysage des mangrovesà travers les différents aménagements agricoles, les activités de récolte de sel et les pollutions dues à l’urbanisation des littoraux et aménagements industriels. Deuxièmement, il ya les facteurs naturels et climatiques liés aux sécheresses et à l’érosion littorale. (CHAUME, 1993)
De ce fait, l’écosystème mangrove est vulnérable, fragile et nécessite une bonne gestion afin de pérenniser les activités et conserver la diversité de ces milieux.
Pour le cas du Sénégal, des périmètres irrigués prennent la place des mangroves. C’est ainsi qu’en Casamance la riziculture de mangrove est prédominante. La consommation du riz a doublé en 20 ans pourtant la production nationale couvre moins de 20% des besoins. Au Casamance, le riz est une culture plus ancienne, symbole de l’ethnie, de la tradition, du terroir et de signe de richesse. Aussi, un plan concerté de gestion des mangroves a été érigé pour que les lieux de reproduction des espèces de pêche ne soient pas touchés. On doit faire le reboisement en cas d’abandon de rizière dû à la mauvaise gestion de l’eau. Des réglementations et contrôles des rejets des déchets industriels et domestiques sont appliqués. (ERIC PENOT, 1999)
Concernant particulièrement la NAP, elle possède des potentialités remarquables et sa présence dans une zone humide représente incontestablement un atout majeur. De plus la SFA est classée comme premier site bio culturel Malgache. En effet, outre ses richesses culturelles, elle possède également des richesses faunistique et floristique considérables.
Les ouvrages de base et leurs apports dans la recherche
(Commission de la Communauté Européenne, 1987, « Les mangroves d’Afrique et Madagascar »)
Pour préserver la diversité, une politique concertée de gestion de mangrove a été constatée comme la mieux adaptée, c’est-à-dire que l’aménagement doit répondre à des fins productives et de restauration des forêts de mangrove et de conservation. Ces aménagements se portent surtout sur l’agriculture et l’élevage des poissons. En fait, la majorité de la population dépend de l’agriculture surtout la culture du riz. Afin de favoriser la culture du riz, des barrages et des bassins piscicoles ont été aménagé pour dessaler le sol. Par contre pour réduire l’acidité, le sol a besoin de l’eau de mer pour réduire l’acidité. L’acidité générée par le fer et l’aluminium ne peut être neutralisée que par échange ionique grâce à l’eau de mer qui contient les éléments nécessaire pour déplacer le fer et l’aluminium. Selon Dent (1986) l’utilisation de l’eau de mer pour contrôler l’acidité est une technique très intéressante à condition de disposer suffisamment d’eau pour lessiver le sel au moment du repiquage du riz.
(Association Reniala, 2013, « Plan d’aménagement et de gestion de la nouvelle aire protégée d’Antrema)
Pour gérer les mangroves, on a opté pour la création d’une nouvelle aire protégée. Il s’agit ici d’une aire protégée gérée en combinant utilisation durable des écosystèmes naturels et conservation de la biodiversité.
La dépendance de la population locale aux ressources naturelles a rendu l’écosystème mangrove de plus en plus dégradé. Au début, la principale activité des localités était la pêche, la cueillette des ressources halieutiques et l’exploitation des bois. Mais ces ressources aquatiques et halieutiques se sont dégradées car les activités n’ont pas été contrôlées. Ce qui a poussé la population locale à aménager les terres en s’approchant de plus en plus des zones à mangrove pour des fins agricoles et à couper les palétuviers.
En fait la majorité de la population dépend fortement des palétuviers pour les bois de chauffe et de construction entraînant la diminution de la superficie floristique et la destruction des niches écologiques.
De ces faits, la forêt a été divisée en 2 : zone tampon et zone de conservation. Ceci concerne surtout l’élevage, l’agriculture et l’artisanat. Pour la zone d’exploitation, les prélèvements sont déterminés par des quota. Des améliorations sont apportées du point de vue technique adapté au milieu social et environnemental afin d’augmenter la productivité. Du point de vue économique, l’augmentation de la valeur ajoutée des produits artisanaux et agricoles contribuent à la réduction de la dépendance vis-à-vis des ressources. Par ailleurs, l’accès de la population au système de microcrédit doit être encouragé afin d’aider la population à développer d’autres activités.
Par la suite, ces activités seront valorisées dans le but de trouver des débouchés pour l’évacuation des produits.
Afin de garantir la pertinence des actions menées au niveau de l’aire protégée, le suivi des actions est nécessaire. Ainsi du point de vue protection et conservation, le suivi consiste en l’appréciation des actions tels que l’écotourisme.
Du point de vue conservation des ressources, la sensibilisation des communautés et l’application des lois telles que les sanctions « dina » seront appliquées pour les exploitations illicites.
La vulnérabilité est le degré selon lequel un système est susceptible ou incapable de faire face aux effets néfastes de la variation climatique ainsi que les phénomènes extrêmes (IPCC, 2007). Une analyse de la vulnérabilité d’un écosystème face à la variation climatique est composée de 3 éléments appelés les composantes de la vulnérabilité à savoir : l’exposition, la sensibilité et la capacité d’adaptation. Ces composants ont été obtenus en faisant des analyses bibliographiques notamment sur les méthodes d’évaluation de la vulnérabilité des mangroves de Morondava.
Les facteurs climatiques et les pressions d’origine anthropique ont été considérés pour évaluer le degré de l’exposition des mangroves face aux changements globaux.
Cette échelle a été obtenue en faisant des analyses bibliographiques notamment sur les mangroves de Morondava.
Une exposition face à la variation climatique d’un écosystème a été évaluée en fonction des 4 indicateurs : température de l’aire atmosphérique, précipitation, cyclone et élévation de stations des catégories de mangroves. Ainsi des données climatiques de plusieurs années de la zone d’étude ont été collectées pour pouvoir mettre en évidence le changement climatique à savoir l’augmentation de la température, la diminution de la précipitation et le nombre des cyclones. Pour l’élévation des stations des mangroves, à chaque type et catégorie de mangroves, elle a été mesurée. Cet indicateur correspond à l’exposition des différentes catégories à l’augmentation du niveau de la mer.
L’exposition des mangroves à chaque indicateur cité précédemment est obtenue en utilisant 5échelles d’évaluation : 1 à 1,4 : très faible ; 1,5 à 2,4 : faible ; 2,5 à 3,4 : moyenne ; 3,5 à 4,4 : forte ; 4,5 à 5 : très forte.
Dans le but de déterminer les pressions et menaces d’origine non climatique, il fallait voir : l’accès, la coupe des bois, l’ensablement et l’érosion.
Ces derniers sont des indicateurs de l’exposition aux risques non climatiques (risques anthropiques). Des enquêtes ethnobotaniques ont été faites pour avoir le maximum d’information sur l’utilisation des palétuviers par les populations locales. Les enquêtes ont été effectuées de façon individuelle ou collective, sous forme de questions fermées, semi – ouvertes ou ouvertes (Martin, 1995). L’intervention du guide local a facilité l’intégration auprès des populations. Les enquêtes portent sur les points suivants :
l’utilisation des espèces de mangroves,
les espèces de palétuviers les plus utilisées,
leurs utilisations et la partie utilisée,
la dimension utilisée (diamètre et/ou hauteur du fût)
Les réponses obtenues sont ensuite notées sur une fiche d’enquêtes Les enquêtes ont été menées dans les villages proches des mangroves tels que : Ampampamena et Antsikiry. Les pourcentages des bois utiles (espèces et dimensions : diamètre et/ou hauteur du fût) par les populations locales dans chaque catégorie des différents sites ont été calculés. Ce pourcentage correspond à l’exposition des mangroves aux coupes des bois sélectives. La surface de végétation touchée par l’ensablement et par l’érosion a été aussi estimée en pourcentage. L’exposition des différentes catégories de mangroves aux divers indicateurs des facteurs non-climatiques est ensuite déterminée par l’échelle d’évaluation de l’exposition non climatique. Le degré de l’exposition des mangroves à l’ensemble des risques non climatiques est ensuite déterminé par la moyenne ces 4 indicateurs avec comme échelle 1 à 1,4 : très faible ; 1,5 à 2,4 : faible ; 2,5 à 3,4 : moyenne ; 3,5 à 4,4 : forte ; 4,5 à 5 : très forte.
Evaluation de la sensibilité des mangroves aux variations climatiques
Dans chaque site d’étude, le nombre d’individus de chaque espèce dans les différentes catégories ont été comptées dans le placeau selon de Braun Blanquet. Six descripteurs climatiques potentiels ont été considérés : l’augmentation de la température, l’augmentation de la salinité, l’augmentation de niveau de la mer, l’exondation prolongée, l‘augmentation de l’intensité des vents et des cyclones et l’ensablement.
La sensibilité de chaque espèce par rapport aux descripteurs cités précédemment est obtenue en faisant des analyses bibliographiques qui ont donné le niveau de tolérance des espèces par rapport à ces risques sans considérer les seuils de viabilité. Des échelles sont données pour chaque espèce par rapport à son niveau de tolérance : 1 : Très forte ; 2 : Forte ; 3 : Moyenne ; 4 : Faible ; 5 : Très faible. Ces échelles sont inversement proportionnelles à la sensibilité, c’est-à-dire qu’une espèce faiblement tolérante est fortement sensible et vice versa.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Chapitre 1 : COMPREHENSION DU SUJET
I. Identification du thème
I.1 Rappel du thème, de la problématique et de l’orientation de la recherche
I.1.1. Ses spécificités, ses contextes
I.1.2. La problématique
I.1.3. Orientation de la recherche
I.2 Choix de la zone d’étude
I.3 Objectifs de la recherche
II. Phase préliminaire de la recherche
II.1 Analyse bibliographique
II.1.1 Les idées communes et les idées spécifiques de la zone d’étude
II.1.2 Les ouvrages de base et leurs apports dans la recherche
II.2 La photo-interprétation
II.3 La cartographie
III. Sortie sur le terrain
III.1. Enquête
III.2. Inventaire/site d’observation
III.2.1. Méthode d’inventaire
III.2.2. Chois du site d’étude
III.2.3. Dispositifs
III.3. Dépouillement, traitement et analyse des données
Chapitre 2 : DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
I. Le cadre naturel de l’étude
I.1. Etude de relief
I.2. Les données climatiques
I.3. Végétation et faune
I.4. Sol
II. Données humaines
II.1. Aspects socioculturel
II.1.1. Organisation administrative et sociale
II.1.2. US et coutume
II.1.3. Education et scolarisation
II.2. Activités économiques locales
PARTIE 2 : L’APPROCHE SYSTEMIQUE POUR LA GESTION DES MANGROVES
Chapitre 3 : CARACTERISTIQUES GENERAUX DES MANGROVES
I. Caractéristiques des mangroves d’Ampapamena et d’Antsikiry
I.1. Etat de santé
I.2. Type de mangrove rencontré dans les 2 sites d’étude
II. Caractères de la végétation de la mangrove d’Ampapamena et d’Antsikiry
II.1. Caractéristique floristique
II.2. Caractéristiques des groupements végétaux
II.2.1. Identification des groupements végétaux
II.2.2. Description des groupements végétaux
a. Groupement à Rhizophora mucronata
b. Groupement à Ceriops tagal
II.2.3. Caractéristique du substrat
II.2.4. Régénération naturelle
a. Phénologie
b. Mode de dispersion des espèces
c. Régénération globale des 2 groupements
II.3. Zonation des groupements végétaux
III. Mode d’utilisation et dépendance de la population aux mangroves
III.1. La pêche dans les estuaires
III.2. Les ressources en bois
Chapitre 4 : LE SYSTEME MANGROVE
I. Les entités du système
I.1. Analyse des interactions
I.2. Interaction entre les menaces climatiques et non-climatiques
II. Dynamique du système mangrove
II.1. Evaluation de la vulnérabilité des mangroves
II.1.1. Exposition des mangroves
II.1.2. Sensibilité des mangroves
II.1.3. Capacité d’adaptation des mangroves
II.1.4. La vulnérabilité proprement dit
II.2. Les impacts de la mise en place de la NAP
II.2.1. Impacts positifs
II.2.2. Impacts négatifs
II.3. Mode d’adaptation de la population locale aux différents changements
II.3.1. Augmentation des efforts de pêche
II.3.2. Changement de zone de la pêche
II.3.3. Secteur agricole
II.3.4. Secteur forestier
II.3.5. Diversification des activités
II.3.6. Mode de prélèvement des bois
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
ANNEXE 5
ANNEXE 6
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