L’approche par competences dans le systeme educatif a mi-temps

D’après un adage courant, « chaque médaille a son revers » et aussi, d’après Emile DURKHEIM « Une société, considérée à un moment déterminé de son développement a un système d’éducation qui s’impose aux individus », l’éducation scolaire à Madagascar, qui voulait rétablir les défaillances héritées de la colonisation, a connu depuis l’indépendance, des réformes relatives à chaque changement de régime politico-administrative. En 1978, une loi n° 78-040 du 17 juillet 1978, port ant Cadre Général du Système d’Education et de Formation, est adoptée par l’Assemblée Nationale et promulguée par le Président de la République Démocratique de Madagascar : il y est stipulé que le système d’éducation et de formation des hommes doit être conforme aux dispositions de la Charte de la Révolution Socialiste et exige un enseignement de haut niveau.

Et en 1995, une loi n° 94-033 du 13 mars 1995, por tant Orientation Générale du Système d’Education et de Formation à Madagascar, approuvée par l’Assemblée Nationale après le Forum National, lors duquel, il a été jugé urgent et opportun de réviser la loi précédente sus-mentionnée qui s’avère déjà caduque et qui nécessite une refonte du système éducatif. D’autre part, Madagascar doit répondre à certains engagements internationaux dans le domaine de l’éducation et de la formation, surtout au niveau de l’exécution du plan de l’Education Pour Tous (EPT).

Avec le régime, c’était en 2004 que la loi n° 2004- 004 du 26 juillet 2004, portant Orientation Générale du Système d’Education, d’Enseignement et de Formation à Madagascar fut approuvée par l’Assemblée Nationale et le Sénat en séances respectives, en dates du 19 décembre 2003 et 09 juin 2004. Malgré les réformes apportées au système éducatif malgache, un certain nombre de problèmes marquants persistent encore dans le domaine de l’enseignement, à savoir : le problème d’accès à la scolarisation, les conditions de travail difficiles avec un effectif de 57 élèves par enseignant, l’insuffisance des infrastructures scolaires (nombre d’écoles et nombre de salles), fort taux de redoublement, et somme toute une baisse de la qualité de l’éducation. Face à la situation, le Gouvernement Malgache a fait un nouveau défi par la mise en œuvre du Plan de l’Education Pour Tous (PEPT) qui vise et s’engage d’ici 2015 à : (i) donner à tous les enfants une éducation de base et de qualité ; (ii) développer la protection et l’éducation de la petite enfance ; (iii) donner accès à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité à 100% des enfants scolarisables sans distinction d’origine et (iv) enseigner aux enfants l’apprentissage pour acquisition de compétences utiles à la vie courante et au développement du pays.

Généralités sur l’Approche Par Compétences 

En matière d’éducation, ce n’est pas seulement à Madagascar que le problème de trouver une meilleure approche en éducation se pose. Le besoin de réforme du système éducatif a fait un des soucis majeurs des scientifiques et s’est fait ressenti depuis longtemps ; ce qui incite Edgard MORIN à l’appréhender difficilement face « à une insolvable complexité du monde actuel ». Rappelons qu’à cet effet, c’était déjà vers le 16ème siècle que quelques écrivains ont opté pour des visées fondamentales de l’enseignement, validées par les quatre formules suivantes :
(i) « Mieux vaut une tête bien faite, qu’une tête bien pleine » de MONTAIGNE, avec quoi, l’enseignement ne doit pas viser l’accumulation des connaissances, mais les organiser en fonction d’axes stratégiques essentiels ;
(ii) « Je veux leur enseigner la condition humaine » de Jean Jacques ROUSSEAU exige un lien entre la connaissance scientifique et celle des humanités, formule indispensable pour une humanité vivant tout une communauté de destin soumise à des problèmes identiques de vie et de mort ;
(iii) « Je lui apprends à vivre » du même auteur où par la dite formule, l’apprentissage ne regarde pas seulement les savoirs, les techniques, les modes producteurs mais doit s’intéresser aux relations avec autrui et avec soi-même, en réconciliant la culture scientifique et la culture des humanités ;
(iv) « Former des citoyens » voulait que les citoyens doivent être conscients de leur double appartenance : national et planétaire, sur les bases d’un humanisme renouvelé.

Auparavant, l’approche de la Pédagogie Par Objectif (PPO) est la plus pratiquée, presque par toutes les institutions scolaires dans le monde, c’est à dire que l’essentiel est d’atteindre un objectif du savoir comme acquis par l’élève. Cependant, l’approche a été constatée mitigée suite aux réalisations expérimentales et aux évaluations internes et externes. C’est ainsi que les organismes internationaux dirigés par la Banque Mondiale et l’Unicef(1) ont organisé des séminaires pour donner une reconnaissance internationale à une nouvelle approche, l’Approche Par Compétences (APC), pour être prise en compte comme mesure de réforme complète de la pédagogie et comme un outil de développement. Certains pays d’Europe et d’Afrique sont les plus intéressés et la réforme varie selon l’option du pays utilisateur (pratiquant ou adoptant) :
– Réforme complète de l’enseignement de base ;
– Réforme partielle du programme de base ;
– Réforme de programme technique et professionnel ;
– Réforme du programme de l’enseignement supérieur.

En tant que réforme, l’Approche Par Compétences ne permet pas de devoir changer entièrement les curricula, mais essaie de prolonger l’Approche Par Objectif et ne déstabilise pas les enseignants. Elle s’appuie sur des manuels existants. Avant de voir l’application de l’APC dans le milieu scolaire à Madagascar, faisons un bref rappel des étapes poursuivies par le système éducatif.

Evolution historique de l’approche pédagogique à Madagascar

Suivant une vision diachronique de l’éducation à Madagascar, l’institution scolaire a fonctionné suivant les cadrages pédagogiques imposés par la structure administrative établie (mode de recrutement, programme, méthode d’enseignement, matières à enseigner, cycles d’études, reconnaissances, certificats, diplômes délivrés).

Période pré-coloniale

Dès l’époque pré-coloniale, les premières écoles ont été implantées dans le Sud Est, à Vohipeno et à Toamasina, sous l’influence de l’Islam. Ces écoles coraniques ont été réservées à l’aristocratie Antemoro et aux enfants des castes privilégiées ; on les a enseigné l’arabico-malgache (ou « Sorabe »), le Coran et l’astrologie, dont le premier lettré fut le prince Andriamahazonoro. En 1820, six personnes savaient l’Arabico-Malgache en Imerina. Vers les années 1818, la mission chrétienne s’implantait à Toamasina et la « London Missionnary Society (LMS) devenu « Church World Mission » (CWM) dirigé par David JOHN’S et Thomas BEVAN ont créé la première école chrétienne qui fut également fréquentée par les fils des dirigeants. En 1820, la « Royal School » fut créée à Antananarivo pour les enfants de la famille royale et de la haute bourgeoisie, pour application d’un article affichée dans le Code des 305 articles voulant que l’éducation soit obligatoire pour les filles et les garçons. On y enseignait la lecture, l’Evangile, le calcul et la langue anglaise. La méthode d’enseignement était naturellement la pédagogie européenne jusqu’à la chute de la royauté merina.

Période coloniale

La colonisation française dirigée par le général GALLIENI faisait de l’école un moyen pour servir le système colonial français. Tous les domaines (médical, agronomique, commercial, enseignement, culturel) ont été dominés par des cadres coloniaux. Et l’enseignement de la langue française a été dans la priorité du programme en vue de former des jeunes techniciens et des cadres intermédiaires. De toute façon, l’école a été conçue dans l’optique de la France concernant les méthodes d’enseignement, et les programmes sont copiés sur ceux pratiqués en France. La majorité des indigènes n’avait pas accès à l’école et restait dans l’ensemble, analphabète.

Epoque de la Première République

Ce n’est qu’au lendemain de l’Indépendance, vers les années 60 que l’enseignement à Madagascar a connu ses premières réformes, mais le changement n’était que timide sous la Première République, encore balisée par l’Accord de Coopération avec la France. Néanmoins, on a pu remarquer une extension du champ de l’éducation mais non plus en faveur d’une minorité de la classe dirigeante ; l’accès aux Grandes Ecoles et Facultés de l’Université de Madagascar a été ouvert aux bacheliers malgaches, malgré un recrutement par voie de concours. Aussi, des écoles privées, surtout confessionnelles ont commencé à s’ériger dans toute l’Île, avec un manque de confiance de la part des parents par rapport aux écoles publiques.

Mais toujours est-il qu’on a constaté ces changements ; le contenu de l’enseignement, avec ses méthodes pédagogiques, n’a imité que celui de la métropole (Langue d’enseignement, approche éducative, calendrier scolaire, etc.….).

Epoque de la Deuxième République

Ayant voulu retrouver sa souveraineté nationale, le mouvement populaire de 1972 a renversé le régime et la révision de l’Accord de Coopération en 1973 a donné une nouvelle orientation de l’éducation nationale. La réforme repose sur trois principes majeurs de l’enseignement :
– La démocratisation qui fait bénéficier l’école au peuple ;
– La décentralisation qui voulait installer une Ecole Primaire Publique (EPP) par Fokontany, un Collège d’Enseignement Général (CEG) par Firaisana, un Lycée par Fivondronana et une Université ou Centre Universitaire Régional (CUR) par Faritany ;
– La malgachisation dans le cadre du contenu et la langue d’enseignement, sous cette Deuxième République. La loi 78 – 040 portait cadre général de la formation à Madagascar, loi qui a été abrogée et remplacée par la nouvelle loi intitulée 94 – 033 portant orientation générale du système d’éducation et de formation.

Cette période a été marquée par le Service National (SN) obligatoire des jeunes bacheliers et une malgachisation totale de l’enseignement pour une génération, issue en majorité des couches moyennes et pauvres. Les enfants des classes dirigeantes et privilégiées fréquentaient des écoles privées conventionnelles afin de poursuivre leurs études, après le Baccalauréat, vers l’extérieur.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Généralités sur l’Approche Par Compétences
Chapitre 1. Evolution historique de l’approche pédagogique
Chapitre 2. L’Approche Par Compétences
DEUXIEME PARTIE : Implication de l’APC dans le système primaire : Cas de l’Ecole Primaire Publique d’Andrefan’Ambohijanahary
Chapitre 1. Etat des lieux de l’EPP
Chapitre 2. Perception de l’APC par l’EPP
Chapitre 3. Réflexion sur l’adoption de l’APC
TROISIEME PARTIE : Amélioration du système éducatif à l’Ecole Primaire Publique malgache
Chapitre 1. Validité d’une approche pédagogique
Chapitre 2. Contribution des entités éducatrices
Chapitre 3. Suggestions et perspectives d’avenir de l’APC dans le système primaire
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
ACRONYMES
ANNEXES
RESUME

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