L’approche libérale de l’économie agricole

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L’approche libérale de l’économie agricole :

Les étapes de la croissance agricole :

Le terme “ étapes de la croissance ” fait penser à l’évolution linéaire de la croissance, analysée par Rostow. On distingue trois grandes étapes dans l’évolution agricole selon Mellor et Johnston.
La première est celle des prés conditions du développement agricole. Pendant ce stade, les changements institutionnels et de comportements indispensables à la croissance de l’output se mettent en place. Ces changements sont caractérisés par : l’amélioration de la structure foncière, de l’accès au marché des biens de consommation, de l’information concernant les techniques disponibles, du changement des comportements et de l’extension de la réceptivité des agricultures au progrès.

La deuxième est celle de l’augmentation de l‟efficience des processus de production agricole par la diffusion d‟innovation « labour-intensive » et « capital-saving »5.
Cette innovation consiste à utiliser moins de capital et plus de main-d‟œuvre. Cette étape est adaptée au développement agricole à condition que le secteur agricole soit l‟activité productive dominante avec la population et le revenu par tête, et le capital nécessaire à l‟expansion du secteur industriel est rare.
La troisième et dernière phase de l‟évolution agricole est caractérisée par une technologie, “ capital-intensive ” et “ labour-saving ”. A cette étape, on utilise plus de capital et moins de main-d‟œuvre. Cette dernière phase est celle dans laquelle le poids relatif de la production et de l‟emploi agricole dans l‟économie se réduit à un rythme rapide.
Le rôle déterminant de la fonctionnalité du secteur agricole est comme suit : il consiste d‟utiliser les ressources abondantes et d‟économiser les ressources rares et de lever par là certains facteurs limitant le développement des autres secteurs économiques. Ainsi, la technologie agricole s‟adapterait au stade de développement économique caractérisé par une dotation en ressources déterminée.

Le modèle dualiste : le développement avec une offre illimitée de main-d‟œuvre (Lewis, 1954)

Il s‟agit du modèle le plus justement célèbre de l‟économie du développement, qui restitue le mécanisme de la croissance dans une économie traditionnelle.
Lewis part tout d‟abord du principe classique d‟accumulation selon lequel les profits sont à l‟origine de l‟épargne, de l‟investissement et donc de la croissance. La class des capitalistes industriels ou agricoles (plantations) est en outre la seule à investir de façon productive, contrairement aux classes dominantes des sociétés traditionnelles : propriétaires terriens, commerçants, banquiers, prêtres, militaires, aristocrates, qui ont d‟autres intérêts : palais, monuments, temples, fortifications, etc. Ainsi, le développement ne peut subvenir que si la répartition des revenus se modifie en faveur des capitalistes, aussi bien du secteur privé que du secteur public.
Ensuite, Lewis considère une économie à deux secteurs : le secteur capitaliste et le secteur de subsistance. Dans celui-ci on trouve bien sûr l‟agriculture traditionnelle, mais aussi tout ce que l‟on appelle aujourd‟hui le secteur informel : travailleurs occasionnels, petits marchands, domestiques, gardiens, etc.

La productivité des travailleurs est très faible, comme les revenus. Beaucoup, employés ou non, sont improductifs : par exemple, le travail de la ferme pourrait être fait avec moins de personnes, plusieurs gardiens sont employés là où un seul suffirait, etc. cela signifie que la productivité marginale peut être très faible ou même nulle, inférieure au salaire ou au revenu perçu. Dans la ferme traditionnelle le revenu moyen correspondra à la production divisée par le nombre des membres, même si certains ont un produit marginal inférieur.

Il en résulte du point précédent que l‟économie dispose d‟un excédent de main-d‟œuvre correspondant au chômage déguisé du secteur de subsistance. Cette abondance de main-d‟œuvre non qualifiée explique l‟expression « offre illimitée de main-d‟œuvre » : le secteur capitaliste moderne trouve dans le secteur de subsistance des réserves de travailleurs sans avoir à augmenter le salaire qui reste fixe. Selon les termes de Lewis : « l‟offre de travail est illimitée aussi longtemps que, pour un salaire donné, elle excède la demande de travail ». Ceci peut encore s‟exprimer par l‟idée d‟une offre infiniment élastique de main-d‟œuvre.

La scène étant mise en place, Lewis met la pièce en mouvement : le développement, dans une économie dualiste, consiste dans la réduction progressive du secteur archaïque et le renforcement du secteur moderne. Celui-ci va progressivement absorber la main-d‟œuvre du secteur de subsistance, grâce à un salaire un peu plus élevé, mais qui reste faible. L‟embauche va d‟abord durer tant que la productivité marginale des travailleurs est supérieure au salaire. Le profit réalisé va être investi par les capitalistes, ce qui permettra d‟accroître la productivité marginale, et d‟entamer une nouvelle phase d‟embauche, jusqu‟à l‟égalisation salaire-productivité marginale, et ainsi de suite… A la fin de processus, toute la main-d‟œuvre en excédent sera absorbée par le secteur capitaliste, les revenus et les salaires vont alors s‟élever dans le secteur de subsistance où la main-d‟œuvre n‟est plus abondante, et également dans le secteur moderne.

La place de l’agriculture dans le développement d’un pays

L’apport de l’agriculture dans le développement d’un pays est très important dans les pays à vocation agricole. . Primo on va étudier la relation entre l’agriculture et le développement économique et secundo sa contribution dans la croissance de l’économie malgache.

Relations entre l’agriculture et les autres secteurs :

Kuznets 6 distingue quatre voies par lesquelles l’agriculture concourt au développement économique : les produits, le marché, les devises et les facteurs de production.
Concernant les produits, l’agriculture fournit la nourriture permettant d’alimenter tous les travailleurs des secteurs secondaire et tertiaire, elle produit également les matières premières qui seront transformées par l’industrie. Une agriculture productive fournira des produits agricoles bon marché, et réduira ainsi les couts salariaux, ce qui permettra de faciliter l‟accumulation du capital dans les autres secteurs. Si au contraire la productivité agricole stagne, les prix alimentaires vont s‟élever, ce qui entrainera la hausse des salaires nominaux et la baisse des profits et de l‟investissement industriel. Par ailleurs, la croissance rapide de la production agricole aura un effet déterminant sur la croissance du PIB, comme il a été dit plus haut, dans la mesure où l‟agriculture reste le secteur dominant dans l‟économie.

En ce qui concerne le marché, le secteur agricole doit être à l‟origine d‟une demande de produits industriels et de services. Là encore la prospérité de l‟agriculture est nécessaire, pour fournir des débouchés croissants à l‟industrie.
Pour les devises, les produits agricoles constituent l‟essentiel des exportations dans les premières phases du développement, et fournissent les devises nécessaires à l‟importation des machines et matières premières dont l‟industrie a besoin. L’agriculture peut également économiser des devises en produisant des denrées auparavant importées.

Pour ce qui est des facteurs de production, l’agriculture fournit la main-d‟œuvre aux autres secteurs, dans un premier temps parce qu‟il existe un surplus de main-d‟œuvre à faible productivité et ensuite grâce à l’amélioration continue de la productivité agricole. Le déplacement de travailleurs agricoles vers des activités à productivité plus élevée doit avoir un effet favorable sur la croissance. D‟autre part, l‟agriculture génère également une épargne pour le reste de l‟économie. Comme il s‟agit du secteur dominant, il est clair que l‟épargne totale proviendra en grande partie de l‟agriculture, et que c‟est elle qui permettra les investissements dans les autres activités.

L’agriculture, source de croissance de l’économie nationale :

En tant qu’activité économique :

L‟agriculture peut constituer un facteur d‟opportunités d’investissement pour le secteur privé et un moteur de premier ordre pour l‟industrie apparentée et le secteur rural non agricole. La production agricole est importante pour la sécurité alimentaire car elle représente une source de revenu pour la majorité des ruraux pauvres. A Madagascar particulièrement, elle revêt une importance cruciale du fait que les productions intérieures sont très variables, et comme on n‟a guère de débouchés extérieures et ne peut importer que dans une mesure limitée pour satisfaire à notre besoins alimentaires fondamentaux, en raison de l‟insuffisance de notre ressources en devises. Il est donc essentiel pour nous, dans un souci de sécurité alimentaire, d‟augmenter et de stabiliser leur production intérieure. Ainsi, la proportion importante d‟agriculture dans notre économie suggère qu‟une forte croissance de l‟agriculture est cruciale pour favoriser la croissance économique globale. A mesure que le PIB par habitant augmente, la proportion d‟agriculture diminue, de même que sa contribution à la croissance. Par ailleurs, la valeur, la valeur absolue de la production agricole, à cause de la croissance plus rapide des secteurs non agricoles.

En tant que fournisseurs de services environnementaux :

Par son utilisation (parfois abusive) des ressources naturelles, l‟agriculture peut avoir des résultats bon et mauvais. Elle est, de loin, le plus grand consommateur d‟eau et contribue à ce titre aux pénuries. elle constitue l‟une des causes majeures du tarissement des eaux souterraines, de l‟appauvrissement des sols et des changements climatiques. Cela dit, elle joue aussi un rôle important de fournisseur de services environnementaux, généralement non reconnus à leur juste valeur : la fixation des carbones, la gestion des bassins versants et la conservation de la biodiversité. En raison de la raréfaction croissante des ressources, des changements climatiques et des préoccupations de coût environnemental, il n‟est pas envisageable de continuer dans la même logique. En outre, il est impératif de réduire la vulnérabilité des populations rurales pauvres aux changements climatiques.

La gestion des liens existants entre l‟agriculture, la conservation des ressources naturelles et l‟environnement doit faire partie intégrante d‟une agriculture qui contribue à la croissance de l‟économie nationale. Ainsi, en faisant un meilleur usage des ressources en eau et des terres et en fournissant des services environnementaux tels que la gestion des bassins versants, l‟agriculture peut rendre la croissance plus durable sur le plan environnemental.
S‟il en est ainsi de la réalité théorique concernant la relation entre agriculture et développement, voyons ensuite les politiques agricoles mises en œuvre depuis l‟indépendance.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : la filière agricole à Madagascar
Chapitre1 : approche théorique de l’agriculture et du développement
Section 1 : notions théoriques de développement et de l’agriculture
1.1. La physiocratie
1.2. Approche libérale de l’économie agricole
Section 2 : la productivité agricole pour le développement économique
2.1.Relations entre l‟agriculture et les autres secteurs
2.2. Agriculture, source de croissance de l‟économie nationale
Chapitre 2 : les politiques agricoles depuis l‟indépendance
Section 3 : les stratégies agricoles appliquées pendant la 1ère république
Section 4 : les politiques agricoles mises en oeuvre pendant la 2ème république
4.1. Politique agricole en 1975
4.2. Politique agricole dans le cadre de l‟ajustement structurel (1984-1990)
4.3. Plan de développement rural (PDR) 1994
Section 5 : plan de développement agricole pendant la 3ème république
5.1. Plan d‟action pour le Développement Rural (PADR) 1997
5.2. Programme National pour le Développement Rural (PNDR) 2005
5.3. PNDR dans le cadre du MAP ou Madagascar Action Plan (2007)
Chapitre 3 : Aspects de l‟agriculture malgache
Section 6 : la réalité de Madagascar
6.1. Performance économique de Madagascar
6.2. L e développement humain
Section 7 : la faiblesse des moyens de production
7.1 La terre
7.2. Le capital
7.3. Les mains d‟oeuvre
Section 8 : le marché mondial des produits agricoles
8.1. L‟exportation des produits agricoles
8.2.L‟importation des produits agricoles
Partie 2 : les contributions de la filière rizicole sur l’économie
Chapitre 4: aspects de la filière
Section9 : description de la filière
9.1. Les techniques
9.2. La saison rizicole
9.3. Les types de champs de riz
Section 10 : les stratégies rizicoles appliquées à Madagascar : le SNDR
10.1. Vision et cadre du SNDR
10.2. Stratégies par sous secteur
Chapitre 5 : les apports économiques de la filière riz
Section 11 : les acteurs de la filière
11.1 Les micro-producteurs
11.2 Les producteurs de rente
11.3 Les producteurs semi-spécialisés
Section 12 : la demande de riz
12.1 La consommation annuelle malgache
12.2L‟importation de riz
12.3Le prix
Section13 : l‟offre de riz
1.3.1. La production de riz
13.2. Le rendement rizicole
13.3. La concurrence dans la filière
Section14 : les impacts de la filière rizicole sur l’économie nationale
Chapitre 6 : les synthèses de l’étude de la filière rizicole
Section 15: les analyses (SWOT) de la filière riz
15.1. Les forces et faiblesses de la filière riz
15.2. Les opportunités et menaces de la filière riz
Section 16: les recommandations pour cette filière
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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