L’approche comportementale

Récompense

En lien avec la définition de la sanction/punition, il est important de définir aussi ce terme pour la compréhension de la méthode à laquelle nous allons nous intéresser tout au long de ce travail. Nous pouvons faire référence à l’approche comportementale qui consiste à dire qu’il est possible de faire reproduire un comportement positif en utilisant un système de récompenses. Pour commencer, Thorndike (1911) a réalisé une expérience consistant à mesurer si la conséquence d’un acte a un effet sur le comportement de l’individu. Pour ce faire, il a enfermé un chat dans une boîte appelée « boîte à problème » et a disposé de la nourriture devant cette dernière de sorte qu’elle soit visible mais inatteignable pour le chat. Cette boîte est également munie d’un levier qui permet d’en sortir. Lors de la première tentative, le chat procède par tâtonnement et finit par trouver le levier par hasard. Thorndike (1911) réitère cette expérience à plusieurs reprises et constate que le chat parvient à trouver le levier en un temps moins conséquent. De cette expérience découle sa théorie nommée « loi de l’effet ».

Cette loi déclare que tout comportement ayant comme conséquence une satisfaction pour l’individu sera reproduit plus facilement lorsqu’une situation similaire réapparaît. En outre, plus la satisfaction sera importante, plus l’individu sera disposé à reproduire ce comportement. Comme cité précédemment, les travaux de Thorndike (1911) tout comme ceux de Skinner (1938), ont été réalisés avec des animaux. C’est pourquoi nous ne pouvons pas transposer la théorie telle quelle pour l’être humain. Cependant, nous pouvons tout de même tisser des liens. Nous pourrions, par exemple, comparer l’ouverture de la porte à notre travail et la nourriture à notre salaire, à notre motivation intrinsèque ou encore aux félicitations de l’entourage. Au niveau scolaire, les comportements des élèves en adéquation avec les règles de classe pourraient correspondre à l’ouverture de la porte et les différentes récompenses à la nourriture.

A la suite des travaux de Thorndike (1911), Skinner, pionnier du behaviorisme, appelle cela des renforcements positifs. En effet, « si les réponses données par l’environnement au comportement d’un individu sont agréables pour celui-ci, il aura tendance à reproduire ce comportement. » (Allenbach & al., 2014, p.97) Pour faire un lien avec l’enseignement, nous pouvons citer le cours 1 du module de gestion de classe de deuxième année de Bachelor HEP qui nous a appris que la récompense a pour but de renforcer les comportements positifs des élèves. En d’autres termes, les élèves qui seront félicités et récompensés auront tendance à répéter ces bons comportements. Nous entendons par là des comportements qui respectent les règles de classe. Les récompenses peuvent être d’ordre matériel (gommettes, cadeaux, remarques positives, etc.) ou moral (félicitations, encouragements). Pour définir ce concept d’un point de vue neurologique, nous nous appuyons à présent sur des recherches effectuées par Olds et Milner (1950). C’est en 1950 que ces chercheurs américains ont mis en évidence l’existence des centres du plaisir du cerveau. Ces derniers ont implanté des électrodes dans le noyau accubens (un ensemble de neurones dans une petite zone du cerveau) du cerveau de rats. Lorsque ces électrodes sont activées, elles procurent les mêmes effets naturels qu’une récompense alimentaire. Pour les activer, les rats appuient sur un levier.

Règles Nous définissons ce concept car il est la base de la méthode sanction/récompense. En effet, les comportements des élèves sont sanctionnés ou récompensés en fonction des règles de classe. Selon Richoz (2009), Guérin (2013) et Boncourt (2013), les règles sont essentielles non seulement pour le fonctionnement de la classe mais aussi pour le développement et la construction de l’individu. Pour commencer, selon Richoz (2009), les règles ont quatre fonctions. La première consiste à permettre le bon déroulement des activités en classe. C’est-à-dire que les règles permettent à l’enseignant de se concentrer sur son enseignement et non sur le rappel constant des règles. Elles permettent donc aux élèves de fonctionner de manière plus ou moins autonome, sous l’oeil attentif de l’enseignant qui veille au respect de ces règles. La deuxième fonction des règles, consiste à sécuriser l’élève. Car tous les enfants ont besoin d’un cadre sécurisant tant sur le plan physique que mental, pour pouvoir se développer et apprendre dans les meilleures conditions. La troisième fonction vise à structurer les élèves, notamment ceux qui ne bénéficient pas de règles dans le cadre familial. C’est par la confrontation avec l’adulte qui a posé des règles, des repères, des interdits et des sanctions que l’enfant va s’organiser afin de se comporter de manière respectueuse. La quatrième fonction se focalise sur le climat de classe et a pour but de favoriser la cohabitation des élèves au sein de la classe. Il s’agit de règles liées au savoir-vivre, par exemple, avoir un langage approprié, utiliser le dialogue au lieu de la violence, le respect de chacun etc.

En ce qui concerne la façon de concevoir les règles en classe, Richoz (2009) et Boncourt (2013) concordent pour dire que les règles doivent être élaborées avec les élèves. Pour qu’ils se sentent réellement concernés et motivés à les respecter, l’élaboration des règles doit se baser sur des expériences vécues en classe. Cela permet une meilleure intégration et compréhension de celles-ci. Il est important que les règles soient visibles par tous pour leur permettre de s’y référer à n’importe quel moment. Boncourt (2013) propose l’utilisation d’un panneau de règles de vie affiché en classe. Ce médiateur permet également à l’enseignante de s’y référer lorsqu’un élève transgresse une des règles, il s’agit d’un moyen pour justifier les sanctions possibles. Ce qui nous amène à préciser que lorsqu’une règle est transgressée, l’enseignant doit le signaler et sanctionner si nécessaire. La sanction est indispensable pour le respect des règles, elle devient alors inéluctable. Si toutefois les élèves venaient à la contester, l’enseignant pourrait se baser sur les règles établies afin de la légitimer. Comme mentionné auparavant, il est important de rappeler que pour qu’une sanction soit efficace et comprise, il faut qu’elle soit éducative. Tous les auteurs sont donc d’accord et certifient que les règles sont indispensables en classe. Cependant, leurs points de vue diffèrent sur la manière dont il faut les formuler. En effet, Guérin (2013) pense que les règles doivent avoir une formulation positive tandis que Boncourt (2013) est plutôt d’avis que les règles doivent se présenter sous la forme d’interdits et sont de ce fait plus structurantes.

Autorité Tout d’abord, nous tenons à préciser que ce concept ne figure pas dans notre question de recherche ni dans nos hypothèses. Cependant, il nous semble important de l’expliciter car il s’agit d’une condition sine qua non pour l’application de la méthode sanction/récompense. En d’autres termes, si l’adulte ne fait pas preuve d’autorité en faisant respecter les règles de classe, la méthode ne peut pas être appliquée. De plus, le style d’autorité de l’enseignant peut avoir une influence sur l’application des sanctions et par conséquent sur les comportements des élèves. Selon Guérin (2013), il existe trois types d’autorités dont l’autoritarisme, la permissivité et l’autorité éducative. Pour commencer, nous allons définir l’autoritarisme. Une personne autoritaire utilise sa position hiérarchique afin d’abuser de son pouvoir. Dans une classe, un enseignant autoritaire profite de son statut supérieur à celui de l’élève afin d’exercer un moyen de pression pour se faire obéir. De plus, ce dernier ne prend pas en compte l’avis de l’autre, de par l’asymétrie relationnelle qui les sépare. Une personne autoritaire pourrait sanctionner sans explication et sans argument fondé, le seul argument étant sa supériorité. Guérin (2013) présente un aspect positif de l’autoritarisme, cela permet d’instaurer de l’ordre. Cependant, la position autoritaire peut générer une multitude de dangers, comme « le conformisme, un respect des règles superficiel, du ressentiment et de la violence sournoise » (p.22-23) et donc une obéissance par soumission due à la peur.

Pour ce qui est du conformisme, les personnes subissant de l’autoritarisme se soumettent à leur supérieur hiérarchique de peur d’être réprimandées si leurs comportements ne conviennent pas. Ensuite, cette posture génère un respect des règles très superficiel car cela dépend de la présence de la personne détenant le pouvoir. Pour illustrer ce propos, nous pouvons donner l’exemple d’une classe qui fonctionne bien en présence de l’enseignant autoritaire mais qui dysfonctionne lorsque celui-ci s’absente (bruit, bavardages, chamailleries, non respect des règles etc.). Cette posture peut également engendrer un ressentiment envers le détenteur de l’autorité et donc un sentiment de vengeance, ce qui dégrade fortement la relation enseignant-élèves. Pour finir, elle peut provoquer une violence dite « sournoise ». En d’autres termes, les personnes subissant cette forme de violence, pourraient être amenés à la reproduire sur autrui. Pour faire un lien avec la distinction de sanction/punition et la sanction éducative que perçoit Prairat (2001), une personne autoritaire pourrait abuser du pouvoir que lui confère son statut en punissant et non en donnant une sanction éducative. Cela étant dit, il faut être prudent de ne pas tomber dans cette posture car « la dérive de l’autoritarisme est la violence. » (Guérin, 2013, p.23) En effet, cela pourrait engendrer un sentiment d’insécurité et de peur chez les élèves et de ce fait un climat qui n’est pas propice aux apprentissages.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Définition du sujet dans un contexte plus large
Justification du choix du sujet
Présentation de l’objet de recherche
Etat des lieux du sujet
Question de recherche et hypothèses
Cadre théorique
Enseignement
Apprentissage
Méthode sanction/récompense
Sanction/punition
Récompense
Règles
Autorité
Méthodologie
Présentation de l’échantillonnage
Présentation de la méthodologie
Discussion
Présentation et analyse des résultats obtenus suite aux entretiens réalisés avec les formatrices
Présentation et analyse des résultats obtenus suite aux entretiens réalisés avec les élèves
Présentation et analyse des résultats obtenus grâce aux grilles d’observation
Synthèse
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Canevas des entretiens des praticiennes formatrices
Entretien réalisé avec la formatrice n°1
Entretien réalisé avec la formatrice n°2
Emoticônes des émotions pour les élèves
Canevas des entretiens des élèves
Entretiens réalisés avec les élèves sanctionnés
Entretiens réalisés avec les élèves récompensés
Canevas de la grille d’observation
Grilles d’observation
Photos des outils

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