L’approche analytique et theorique du secteur informel

L’APPROCHE ANALYTIQUE ET THEORIQUE DU SECTEUR INFORMEL

Si le secteur moderne dominant caractérise l’économie de l’emploi et de main-d’œuvre de la plupart des Pays Développés, la prolifération du secteur dit : «informel » participe activement au dynamisme de l’économie urbaine, de l’emploi et de la main d’œuvre dans des pays du Tiers Monde. Tel est le cas de Madagascar.

Ainsi, TREILLET S. rédige : « Le secteur informel est un ensemble très hétérogène désignant toutes les activités économiques de survie qui ne se rattache pas au champ des entreprises structurées » . La définition de ce secteur se fait soit par le critère de taille , soit celui de la légalité . Il concerne une multitude d’activités telle les petites productions, comme couture, la cuisine, la réparation mécanique, petit artisanat, différentes activités de services comme le cirage de chaussure, etc.….

La généralité du Secteur informel

La notion du secteur informel

Le concept du secteur informel a son propre historique et sa propre origine. Il faut, donc, mettre dans cette première section cet historique et cette origine de l’informel pour que nous puissions avoir l’idée et la connaissance nécessaires de l’émergence de ce secteur informel urbain. C’est pour cela que DESCARTES R.dit « Les notions primitives sont comme des originaux sur le patron desquelles nous formons toutes nos autres connaissances ».

Historique

Durant les années 50, de nombreux migrants des pays du Tiers-Monde quittent la campagne pour s’établir dans le centre urbain. Les premiers signes d’une informatisation apparaissent. Pour le tenant de la théorie de la mondialisation, ces migrants de la campagne seront, tôt ou tard, intégrés au secteur capitaliste moderne. Les adeptes du point de vue marxiste affirment que la masse des ruraux constitue « une armée industrielle de réserve » qui sera absorbée par le « formel » et procurera des ouvriers salariés à l’industrie.

Gaspard B. MUHEME(1995) estime qu’entre 1960 et 1972, les approches du secteur informel rejoignent l’expression d’un « chômage déguisé » . Ce concept englobe l’ensemble des petits commerces, artisans et petites exploitations familiales ou sociétaires. Dès 1972, le rapport du BIT portant sur la situation de l’emploi urbain sur le Kenya, dans le Cadre du Programme mondial de l’emploi lancé en 1969, nomme une réalité qui ne cesse de susciter de l’intérêt de la part des experts en développement. Le concept de l’ économie informelle prend naissance. Il enclave des travailleurs pauvres exerçant des travaux pénibles dont les activités économiques ne sont ni reconnues, ni enregistre, ni réglementé par les pouvoirs publics.

Jusqu’au milieu des années 80, l’économie informelle se définit comme un secteur parallèle au secteur informel. Il existe alors deux manières d’analyser l’informel. La première associe la pauvreté à l’informalité, centre sur le ménage et précise que les ressources des familles proviennent à la fois de l’économie formelle et de l’économie informelle. La seconde est centrée sur l’unité de production. A partir des années 80, les politiques d’ajustement structurel font croître le taux de chômage dans les pays en développement et, par conséquent, le bon nombre d’activités informelles urbain. Après avoir apprêté l’historique de l’économie informelle, comment décrire alors son origine ?

Origine

La notion du secteur informel a été citée pour la première fois par Keith William HART en 1971 à la conférence sur le chômage urbaine en Afrique (Institute of Developement Studies, University of Sussex). Après, le BIT reprend le terme secteur informel en 1972 dans son rapport sur le Kenya . La notion servait de relater les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible mais les activités n’étaient ni reconnues ni enregistrées, ni protégées ni réglementées par le pouvoir public. En effet, K. Hart est, donc, le premier à prononcer le terme « secteur informel » en 1971 avant que celui-ci ne soit vulgarisé par le rapport du BIT en 1972. Après, l’organisation internationale du travail(OIT) a utilisé le terme « secteur informel » pour la première fois au début des années 1972 pour désignés des activités économiques informelles. En langage courant, ce terme est utilisé de deux manières. La première, pour désigner des activités illicites ou illégales d’un individu qui agissent dans un but d’évasion fiscale ou de contournement de la législation. La seconde réfère tout simplement aux petites entreprises qui ont recours à des modes de production et de gestion peu sophistiqués et fonctionne sans statut légal.

Parfois, on utilise le terme secteur non structuré pour désigner le secteur informel. Entre 1991 et 1999, le BIT a utilisé l’expression « secteur non structuré » pour traduire « informel sector » qui a figuré dans des titres de programmes et réunions ainsi que dans les citations de même pour les auteurs tels que SETURHAMAN (1976) et Jacques Charmes (1980,1982 ,1985) .

Dans certains livres ou débats, certains auteurs utilisent les termes également «économie nonofficielle » (Archambault E.et Greffe X., 1984) , « économie souterraine » (Prix Nobels : Lewis W.L. 1979 , Becker G. 1992 et Sen A.1998 ) ou encore « économie parallèle » ou « secteur de subsistance » quoique leur terminologie ne soit nécessairement équivalente. Vus l’origine et l’historique de la notion du secteur informel, comment l’éclaircir alors ?

Les définitions du secteur informel

Il existe une grande confusion à propos du secteur informel. C’est pourquoi on avance ses différentes définitions dans cette deuxième section de la généralité telles que la définition : secteur informel ou économie informelle par HART Keith William, BIT, Larousse, INSTAT, et la définition selon la 15ème CIST.

Secteur informel ou économie informelle

K. Hart en 1973 définit l’économie informelle comme les actes ou ensemble des actes économiques marchands qui échappent à la norme légale en matière fiscale, sociale, juridique ou d’enregistrement statistique (n° Stat). L’économie informelle se définit par rapport à l’économie officielle et moderne qui assure aujourd’hui, dans les pays économiquement développés, l’essentiel de la production des biens et des services. L’expression mentionnée « secteur informel » (ou « secteur non structuré») vient du Bureau International du travail. Pour BIT, le secteur informel désigne l’ensemble des petites entreprises individuelles non capitalistes où se développent les activités créatrices de revenu. Cette définition repose sur les critères suivants :

➤ Facilité d’accès;
➤ Utilisations par les entreprises des ressources locales;
➤ Technologies à forte intensité de main d’œuvre;
➤ Propriété familiale des entreprises;
➤ Petites échelle des opérations;
➤ Marchés de concurrence non réglementés; et
➤ Qualification acquise hors du système scolaire officiel.

Selon Larousse, «secteur informel : c’est ce qui n’obéit pas à des règles déterminées qui n’ont pas un caractère officiel ». La définition du secteur informel adoptée à Madagascar (INSTAT) est « l’ensemble des unités de production non constitués en société, qui ne possède pas de numéro statistique (n° Stat) et/ou ne tiennent pas de comptabilité écrite formelle » , c’est-à-dire comptabilité ayant une valeur administrative au sens de la contribution directe.

En général, on appelle « secteur informel » toute la partie de l’économie qui n’est pas (ou peu) réglementée par des normes légales ou contractuelles. Les travailleurs du secteur informel ne sont souvent pas des salariés dans le sens habituel du terme: ce sont formellement des indépendants, en réalité souvent dans des relations de dépendance vis-à-vis de ceux qui les paient encore bien plus violentes que les travailleurs salariés. Précisément, il s’agit de travailleurs à domicile (habillement, alimentation et tabacs, artisanat, saisie et traitement de données informatiques, etc.…), vendeurs ambulants ou dans des marchés non réglementés et micro prestataires de services (nettoyage, transports, etc.), employés de maison, paysans sans terre ou obligés de travailler ailleurs que sur leur terre pour survivre. On oppose au secteur informel le secteur formel, donc réglementé, couvert par la législation du travail et les conventions collectives . En réalité, la séparation entre les deux secteurs n’est pas nette: il y a beaucoup d’interpénétration et de va-et-vient entre les secteurs formel et informel, au gré de la conjoncture économique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : L’APPROCHE ANALYTIQUE ET THEORIQUE DU SECTEUR INFORMEL
Chapitre 1. La généralité du Secteur informel
1. La notion du secteur informel
1.1. Historique
1.2. Origine
2. Les définitions du secteur informel
2.1. Secteur informel ou économie informelle
2.2. Définition selon la 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail(CIST)
3. Les différentes formes du secteur informel urbain
3.1. Une économie domestique ou une économie familiale
3.2. Une économie souterraine ou une économie clandestine
4 Les acteurs du secteur informel
5. Le positionnement du secteur informel
6. Les sources de financement pour le Secteur informel
Chapitre 2. Théorisation de l’économie informelle
1. Modèle de Lewis (1954)
2. Modèle de Todaro (1969 à 1988)
3. Secteur informel pour Mazumdar (1975/1976)
4. Pour Claude de Miras
5. Pour les économistes libéraux
6. Du côté des marxistes
Chapitre 3 : Les causes de l’explosion du secteur informel urbain
1. Au niveau économique
1.1. Politique macroéconomique de l’Etat
1.2. La mondialisation
1.3. La succession des enfants et le moyen d’essai
1.4. La baisse du revenu et la multiactivité
1.5. L’insuffisance de l’information et la perception négative de loi
2. Au niveau socio-culturel
2.1. Migration et question de survie
2.2. Pauvreté et chômage
2.3. Renforcement du lien familial :(Les attaches avec le cercle familial)
3. Au plan institutionnel
3.1. Un système institutionnel inadapté
3.2. Effet d’imitation
Chapitre 4. Caractéristiques du secteur informel
1. Caractéristiques générales
2. Caractéristiques particulières
2.1. La diversité
2.2. La forte présence des femmes dans le secteur informel
3. Caractéristiques de la gestion éco-sociale dans le secteur informel
3.1. Les politiques de l’entrepreneur
3.2. Les décisions financières
3.3. Les rapports clients-fournisseurs
3.4. Les relations avec le personnel
4. Comparaisons des entreprises des secteurs structurés et informels
PARTIE II. LE SECTEUR INFORMEL DANS LA CAPITALE DE MADAGASCAR
Chapitre 1. L’évolution du secteur informel à Madagascar et dans l’agglomération d’Antananarivo
1. Secteur informel: secteur économique d’une vitalité certaine dans l’économie urbaine en crise au début des années 80
2. Le secteur informel entre 1993 et 2001
3. Situation actuelle de la capitale 🙁 Réalité sur le secteur informel)
3.1. Précarité de condition d’exercice
3.2. Les diverses préférences des activités informelles
3. Source de financement
Chapitre 2. Conséquences du secteur informel
1. Ses apports positifs au niveau économique et social
1.1. L’apport au niveau de l’économie
1.2. L’apport au niveau social
2. Les problèmes engendrés par le secteur informel
2.1. Au plan fiscal
2.2. Au plan social
Chapitre 3. Les contraintes et perspectives à son égard
1. Les contraintes
1.1. Contraintes non-financières
1.2. Contraintes Financières
2. Les perspectives d’avenir
2.1. Utilisation d’un prêt
2.2. Réaction en cas de réduction de la demande
2.3. Une tendance à l’optimisme malgré tout
Chapitre 4. Les politiques d’appuis
1. Les conditions préalables à une politique plus efficace
2. Les objectifs de développement des politiques d’appui au secteur informel
2.1. L’objectif général
2.2. Les objectifs immédiats
3. Trois options d’orientation de politique
3.1. Développement spontané du secteur informel
3.2. Développement du secteur informel
3.3. Développement par l’appui à l’auto-organisation
4. Les aides souhaitées
5. Suggestions
5.1. L’Etat et les micro-entreprises
5.2. Entre secteur informel
5.3. La mise en place de l’impôt synthétique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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