La mise en place du travail de groupe
Les situations et les formes de travail pour lesquelles il est justifié
Le travail de groupe étant un outil pédagogique parmi d’autres, c’est donc à l’enseignant de décider quand il souhaite le mettre en place. Pour cela, il doit justifier son utilisation en explicitant de manière claire les objectifs attendus et qui devront être acquis par les élèves. Ainsi, sans justifications au préalable, un travail de groupe ne peut pas être proposé. Michel Barlow insiste sur ce fait en disant qu’il ne faut jamais proposer aux élèves d’effectuer un travail en groupes s’ils peuvent l’accomplir seuls. En effet, le travail de groupe est justifié que si la tâche à accomplir présente un certain degré de difficulté telle qu’elle ne pourrait pas être réalisée individuellement. Un travail de groupe doit en effet permettre à chaque membre d’accroître son expérience, d’étendre sa réflexion et de stimuler sa créativité par le biais du dialogue et des échanges. Il faut donc que l’objectif à atteindre ne puisse pas être réalisé par un seul membre du groupe mais bien par la communication au sein du groupe.
Selon un article de Pascale Boulais et d’Odile Métayer paru dans la revue Cahiers Pédagogiques en 1997, l’utilisation du travail de groupe se limite à trois situations qui sont, la découverte d’une nouvelle notion, l’acquisition d’un savoir-faire et l’utilisation de connaissances dans une situation nouvelle. Ces situations sont en accord avec celles décrites par Philippe Meirieu qui ajoute que le travail de groupe n’est profitable aux élèves que s’ils n’ont pas toutes les connaissances nécessaires pour solutionner un problème. Le travail de groupe est donc inefficace lorsqu’il s’agit de mémoriser des notions ou de consolider des connaissances. Ceci doit être réalisé de manière individuelle car c’est l’élève seul qui peut travailler ses propres compétences de compréhension ou de mémorisation.
On trouve différentes formes de travail possible lors d’un travail de groupe. La première est le travail en commun où les membres du groupe effectuent tous ensemble une tâche sans se répartir de sous tâches ni effectuer de recherche individuelle au préalable. Les élèves peuvent aussi travailler en parallèle c’est-à-dire que les membres du groupe décident d’effectuer exactement le même travail de manière individuelle afin de réfléchir chacun de leur côté pour ensuite confronter leur production lors de la mise en commun. On peut également observer un travail en sous tâches où les membres travaillent individuellement ou à deux sur des parties complémentaires de la tâche. Il y a alors un partage des tâches et une organisation dans le groupe en amont. Les différentes formes de travail peuvent varier selon les tâches demandées. En effet, un même groupe de travail peut choisir d’effectuer un travail en parallèle pour une certaine activité et opter pour un travail en sous tâches pour une autre activité.
L’organisation du travail de groupe
Une fois toutes ces conditions prises en compte par l’enseignant, ce dernier doit réfléchir au mode de vie dans un groupe d’apprentissage. En effet, le groupe est constitué de plusieurs élèves ayant chacun sa personnalité, ses habitudes et ses connaissances. On distingue alors trois pôles dans le travail de groupe qui sont, les pôles du vivre ensemble, de la production et de l’apprentissage. Le pôle du vivre ensemble est le plus important car le plus urgent au moment de la mise en groupe n’est pas la réalisation de la tâche proposée mais l’entente au sein du groupe c’est-à-dire pouvoir s’écouter et coopérer pour ensuite travailler dans un climat favorable. Ensuite vient le pôle de la production où les élèves doivent réaliser ensemble des tâches concrètes et clairement définies. Enfin, le dernier pôle est celui de l’apprentissage. Les élèves sont en effet répartis dans des groupes pour mieux s’approprier des techniques et des savoir-faire par la coopération et le conflit sociocognitif. Ces groupes devront compter quatre membres, une paire assise en face de l’autre, afin de travailler dans de bonnes conditions. De plus, il faut veiller à organiser la classe de façon à ce que tous les élèves puissent voir le tableau.
A travers ces différents pôles, on distingue trois niveaux dans le mode de vie des groupes de travail. Le premier niveau est celui de la production. Il correspond à l’ensemble des opérations matérielles ou intellectuelles effectuées pour aboutir à un résultat. Ce niveau se rapporte exclusivement au pôle de production. Ensuite vient le niveau de l’organisation ou de la gestion. Il se caractérise par l’ensemble des opérations qui favorisent la production comme les méthodes de travail ou la répartition des tâches. Ce niveau se rapporte au pôle de l’apprentissage ainsi que celui du vivre ensemble car les élèves doivent se mettre d’accord et travailler ensemble. Le dernier est le niveau de régulation qui se rapporte exclusivement au pôle du vivre ensemble. Il est lié aux critères affectifs et émotionnels qui traversent le groupe.
Après avoir fait la distinction entre les différents pôles et niveaux présents lors d’un travail de groupe, intéressons-nous à son organisation et plus particulièrement à la constitution des groupes. On peut constater qu’il existe diverses manières de former des groupes. On peut effectuer une constitution libre, par sociométrie, suivant l’intuition de l’enseignant, à partir de la topographie des lieux et du mobilier disponible mais également à partir des résultats des élèves.
La sociométrie est la méthode la plus complexe mais c’est aussi la seule méthode qui prend en compte à la fois les affinités des élèves et les objectifs de l’enseignant. Elle a pour but de rendre visible la structure socio-affective d’une classe, c’est-à-dire la façon dont chaque membre se représente le groupe et la façon dont il pense être perçu par les autres. Pour cela, l’enseignant réalise un test sociométrique et repère les choix réciproques des élèves. Cette pratique est donc assez compliquée à mettre en place. Il faut donc s’assurer qu’elle présente de gros avantages avant de se lancer dans sa réalisation. De plus, Michel Barlow affirme que la sociométrie n’est qu’une photographie du vécu affectif d’un groupe à un moment donné, et qu’il est difficile de constituer des groupes de travail à partir de celle-ci car cela peut évoluer au fil de l’année.
Le meilleur moyen de constituer des groupes est d’amener les élèves à admettre qu’ils doivent travailler avec n’importe quel membre de la classe. C’est un objectif citoyen car dans leur vie, ils ne pourront pas toujours choisir les personnes avec lesquelles ils devront travailler ni celles à côté desquelles ils vivront. L’enseignant peut donc constituer les groupes en se référant au hasard, en prenant l’ordre alphabétique ou la position des élèves dans la classe. Comme le souligne Michel Barlow, cette constitution permet de diversifier les possibilités de rencontre et peut donc développer les richesses du groupe. Pour cela, il faut faire attention à ne pas toujours utiliser le même procédé pour que les groupes ne soient pas permanents.
La gestion du travail de groupe
Le rôle de l’enseignant
Lors d’un travail de groupe, le rôle de l’enseignant change significativement. De manière générale, l’enseignant prend la plupart des décisions en classe et accorde peu de temps à la discussion en petits groupes. Pendant un travail de groupe, c’est l’inverse qui se produit. Néanmoins l’enseignant doit encore appliquer des techniques d’enseignement traditionnelles comme fixer des objectifs, fournir des informations, être disponible et être à l’écoute des élèves tout en gardant une classe ordonnée et bien disciplinée. La réussite de l’apprentissage en groupes repose en effet sur une planification soignée de la part de l’enseignant. Il doit structurer l’expérience d’apprentissage afin que les élèves utilisent ce qu’ils ont déjà vu, qu’ils aient des directions claires et qu’ils disposent d’assez de temps pour bien comprendre et présenter aux autres les résultats de leur travail.
Pour cela, avant chaque début de phase de travail, il faut s’assurer que les consignes sont comprises afin d’éviter de reprendre trop souvent la parole face au groupe classe ce qui casse la dynamique qui se met en place dans les groupes. Lors de la phase de travail de groupe, l’enseignant doit se mettre en retrait. En effet, il n’est plus celui qui transmet des connaissances mais celui qui aide les élèves à construire leurs propres connaissances grâce aux échanges élèves/élèves et élèves/professeur.
Pendant cette phase de travail, il n’apporte pas de réponses toutes faites, ni ne tranche entre les différentes propositions des élèves. Ainsi, même s’il maîtrise l’activité proposée et la notion sur laquelle il veut faire déboucher cette dernière, il ne maîtrise jamais totalement le chemin emprunté par les élèves pour y parvenir. Pour lui comme pour eux, c’est en mettant régulièrement en place ce genre de séance qu’il apprendra à les rendre plus attractives et ordonnées. En effet, plus l’enseignant est expérimenté et confiant et plus le travail de l’élève en groupe sera efficace. Par conséquent, les élèves doivent réaliser que les échanges aident leur compréhension et constitue un moyen d’apprentissage. Pendant la phase de restitution, son rôle devient différent. Il écoute et prend en compte les propositions des élèves. Pour cela, il organise une discussion et attire l’attention sur les points de convergence et de divergence en demandant des justifications. En fin d’activité, c’est lui qui valide, qui sait ce qui est conforme. Ce rôle de garant est nécessaire pour que les élèves progressent. Il apporte l’assurance de la validité des résultats proposés.
Ainsi, travailler en groupes n’est pas naturel pour les élèves. Il n’est pas rare que les premières tentatives ne soient pas satisfaisantes. C’est en multipliant les mises en situation que les élèves apprendront à travailler en groupes, à s’écouter, à prendre en compte les arguments et les idées des autres. Pour cela, ils ont besoin d’un cadre et c’est au professeur de leur faire saisir les règles à respecter comme le volume sonore, la circulation des élèves dans la salle, l’utilisation du matériel et la gestion du temps.
La maîtrise du temps
Le temps est essentiel à la bonne réussite du travail de groupe. Si les élèves n’en ont pas suffisamment, ils ne peuvent pas s’engager dans une exploration complète de leur tâche. De plus, le fonctionnement du groupe en souffrira s’ils pensent qu’ils ne pourront pas terminer leur travail à temps car ils seront sous pression. Cependant, si les élèves disposent d’une trop longue période pour effectuer une tâche, ils perdront leur temps en bavardant. Ainsi, le travail de groupe demande un temps d’adaptation. L’enseignant et les élèves apprendront à utiliser et à répartir plus efficacement le temps au fur et à mesure qu’ils se familiariseront avec le travail de groupe.
Il est évident que la notion du temps devient préoccupante pour l’enseignant qui voit les mois défiler et se demande s’il arrivera au terme de son programme. En ce qui concerne la durée de l’activité, les élèves apprennent à travailler en groupes et deviennent plus efficaces avec l’habitude de ces nouvelles responsabilités. Il faut accepter de perdre du temps au début pour en gagner par la suite. Le temps est un point essentiel à envisager par l’enseignant avant le début de l’activité. Les élèves seuls ne sont pas systématiquement aptes à évaluer le temps nécessaire à une tâche et à l’optimiser. Ce temps doit donc être pré-établi par l’enseignant. Lorsque le travail se déroule en plusieurs étapes, il peut être intéressant d’indiquer aux élèves le temps qu’ils doivent consacrer à chacune d’entre elles. Mais il faut garder à l’esprit que tout travail de groupe nécessite qu’on laisse un temps suffisant aux élèves pour réfléchir.
L’apprentissage et l’acquisition du savoir scientifique par le travail de groupe
Initier l’élève à la démarche scientifique par le biais du travail de groupe, c’est lui permettre d’acquérir des compétences qui le rendent capable de mettre en œuvre un raisonnement pour identifier un problème, formuler des hypothèses, les confronter aux constats expérimentaux et exercer son esprit critique. Pour cela, il mobilise ses connaissances, recherche, extrait et organise l’information utile ce qui contribue au bon déroulement de son apprentissage.
Pourquoi travailler en groupe pour apprendre les matières scientifiques?
Pour répondre à l’hétérogénéité de la classe
La répartition des élèves dans les classes, même si elle se fait par degré, filière et section, conduit incontestablement à des regroupements hétérogènes d’élèves. Les causes sont diverses et variées. Elles peuvent être dues à des différences d’origines socioculturelles, socio-économiques mais également à des différences de développement physique ou psychique et des différences de rythmes. On trouve aussi des différences au niveau des processus d’apprentissage mis en œuvre et des écarts de niveaux de savoirs.
Ainsi, une organisation pédagogique traditionnelle avec un enseignement collectif au quotidien ne permet pas de gérer toute cette diversité. Les élèves interagissent et communiquent que par affinité et par conséquent ils ne se mélangent pas assez. Par contre, l’utilisation du travail de groupe permet de prendre en compte et de gérer partiellement cette hétérogénéité. Les élèves doivent en effet accepter de travailler avec l’ensemble des élèves de la classe qu’importe leurs différences. L’enseignant est alors à même de former les groupes comme il l’entend, en variant les procédés de constitution pour que les groupes ne soient pas permanents et qu’ils soient hétérogènes en termes de différences existantes entre les élèves.
Pour favoriser les apprentissages et la communication
Des études en Sciences Humaines font émerger l’importance du travail de groupe pour les apprentissages. En effet, les recherches sur l’approche socioconstructiviste notamment celles de Roux, de Dumas-Carré et Weil-Barais ainsi que de Dupin et Joshua, montrent la pertinence de cette pratique pour l’acquisition de connaissances scolaires ainsi que pour le développement d’outils cognitifs nouveaux chez les élèves. Le travail de groupe rend ainsi l’élève capable d’échanger, de confronter ses points de vue, de discuter, d’argumenter, de contester, de coopérer tout en développant son esprit critique. De plus, il apporte aux élèves des méthodes de travail, de raisonnement, d’analyse et développe leur créativité.
Pour d’autres auteurs comme Reid, Forrestal et Cook, le travail de groupe développe les aptitudes d’écoute et améliore les relations élèves-enseignant puisque ce dernier peut consacrer plus de temps à chaque élève. Par ailleurs, les programmes et les instructions officielles encouragent à cette pratique qui permet d’aboutir à l’autonomie et à la responsabilité des élèves.
Le travail de groupe favorise le conflit sociocognitif : l’élève en se confrontant à d’autres, améliore son apprentissage au cours des interactions au sein du groupe. Cette théorie, développée par Anne-Nelly Perret-Clermont, Gabriel Mugny et Willem Doise, est basée sur le fait que « l’élève apprend lorsque se crée en lui un conflit d’ordre cognitif entre son point de vue et celui d’autrui ». Cette vision de l’apprentissage est issue des travaux de Piaget qui analyse le développement de l’élève comme « une alternance entre des phases d’assimilation durant lesquelles l’élève dispose des compétences lui permettant de résoudre des problèmes, et de phases d’accommodation au cours desquelles il ne dispose pas des stratégies lui permettant de traiter les problèmes rencontrés ». Il doit alors s’adapter et par conséquent modifier sa manière de penser ainsi que ses représentations. Un conflit sociocognitif apparaît lorsque l’élève entend un autre point de vue et que ce dernier entre en interaction avec ses propres représentations, engendrant un processus d’accommodation. La situation de travail de groupe favorise les conflits sociocognitifs, amenant les élèves à se décentrer d’eux-mêmes et à intégrer le point de vue d’autrui. Pour cela, il est indispensable que les élèves possèdent un langage commun leur permettant d’échanger tout en disposant au sein du groupe d’une hétérogénéité suffisante pour que les différences engendrent la mise en place d’un dialogue construit à partir d’informations différentes. Ainsi, l’apprentissage est favorisé dans un groupe à condition qu’il y règne une homogénéité suffisante pour permettre les échanges, mais également une hétérogénéité suffisante pour que des positions différentes puissent s’affronter.
Selon Jean Paul Roux, le travail de groupe permet la création d’un environnement sociocognitif capable d’engendrer des progrès individuels de la part des élèves. En effet, l’apport d’un contexte interactif peut « déclencher des processus inter et intra-individuels favorisant le développement des connaissances et des compétences cognitives individuelles ». Les progrès individuels, constatés à la suite d’un travail de groupe, peuvent être expliqués par la théorie du conflit sociocognitif interindividuel et intra-individuel. En effet, les échanges au sein d’un groupe amènent à des contradictions et des points de vue différents sur la situation proposée. Ceci permet à chacun de prendre connaissance des réponses des autres : c’est le conflit cognitif intra-individuel. Mais également d’envisager que les réponses de chacun peuvent être totalement différentes de la leur : c’est le conflit cognitif interindividuel. Ce double conflit cognitif s’accompagne d’un conflit social puisque les membres du groupe doivent parvenir à coordonner leurs points de vue et trouver un accord afin de produire une réponse commune. Selon Vygotsky, l’apprentissage, par le biais du conflit sociocognitif, favorise la formation d’une Zone Proximale de Développement, correspondant à l’écart entre le niveau de résolution d’un problème sous la direction et avec l’aide d’adultes ou de pairs plus compétents, et celui atteint seul. En effet, le conflit sociocognitif est lié à l’importance du décalage entre le stade de développement cognitif de l’élève et l’élément nouveau qui vient opérer un réajustement et une réorganisation de ses connaissances.
Si l’écart entre les niveaux de développement est trop grand, ceux-ci annulent les effets de l’interaction entre les membres du groupe. C’est pour cela que la tâche proposée doit être assez complexe pour ne pas être réalisable par un seul élève. Pour être bénéfique, le conflit doit concerner une connaissance « prête » à être modifiée, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être trop éloignée de la structure intellectuelle actuelle de l’élève. Ainsi la difficulté pourra être surmontée avec l’aide des pairs. De plus, grâce au niveau que l’élève est capable d’atteindre avec l’aide des pairs, il saura bientôt faire par lui-même, ce qu’il parvient actuellement à réaliser avec l’aide des autres. Ainsi, en collaboration et avec l’aide de quelqu’un, l’élève peut toujours faire mieux et résoudre des problèmes plus difficiles que lorsqu’il agit tout seul.
Cependant, comme il a été vu précédemment, ce conflit sociocognitif ne concerne que l’élaboration d’une tâche. Ainsi, le conflit sociocognitif, ne permet un véritable apprentissage que si elle se situe dans la Zone Proximale de Développement. On peut conclure sur le fait que le travail de groupe doit répondre à certains critères pour être bénéfique aux élèves à savoir que la tâche proposée ne doit pas être réalisable par un seul élève, qu’elle ne doit concerner que des phases de découverte ou de recherche et qu’elle doit se situer dans la Zone Proximale de Développement des élèves.
Selon Meirieu, « afin de comprendre ce qu’il est possible d’attendre du travail de groupe et de se demander quelles sont les conditions qui permettent d’en espérer la meilleure efficacité », il faut distinguer la tâche de l’objectif, c’est-à-dire la tâche de ce que l’enseignant souhaite faire acquérir aux élèves. On parle ici d’acquisition à condition qu’elle permettre à l’élève d’assimiler un savoir durable et que ce dernier puisse être réutilisé ultérieurement dans un autre cadre que celui de l’école. Ainsi, « l’objectif est une acquisition mentale qui peut être utilisée par la personne qui l’a atteint, à sa propre initiative ». Les objectifs étant invisibles puisqu’ils sont liés à l’univers du mental, ce sont donc les tâches que nous pouvons observer et par conséquent que nous traitons avec nos élèves. C’est donc par le biais des tâches seules qu’il est possible d’évaluer les objectifs fixés et visés en classe. Néanmoins, selon Meirieu « même si, dans le cadre scolaire, ce qui se voit le plus, ce sont les tâches, l’essentiel, en réalité, ce sont les objectifs ». En effet, les objectifs sont certes invisibles mais ils permettent d’évaluer les progrès des élèves contrairement aux tâches qui sont vite oubliées par ceux-ci. Cette distinction est un point majeur qui doit être explicité par le professeur auprès des élèves afin de pouvoir mettre en place un travail de groupe efficace et organisé. « L’enseignant doit donc bien préciser que l’objectif est l’acquisition par chacun, grâce au travail en commun, de connaissances nouvelles ». Autrement, les élèves s’attardent sur la résolution de la tâche et se répartissent les différents points de celle-ci selon les capacités propre de chacun afin d’obtenir un travail de qualité. Ainsi, à la fin de la séance, certains n’ont absolument pas contribué à l’activité et n’ont par conséquent rien appris. En précisant les objectifs individuels à atteindre et la tâche commune à réaliser, le groupe devient un lieu d’échanges et de confrontation amenant les élèves à dégager un concept, à fournir un travail auquel il ne serait pas parvenu seul, … Ainsi, grâce à cette distinction et cette précision de la part de l’enseignant, le travail de groupe devient une source d’apprentissage et d’autonomie.
Ainsi, le conflit sociocognitif, les démarches d’entraide et de coopération permettent aux élèves de progresser dans l’acquisition de savoirs, tout en favorisant leur motivation. Le groupe joue également un rôle très important dans l’appropriation de la langue ainsi que dans l’apprentissage et le perfectionnement de la communication. En effet, par l’écoute, le dialogue et l’interaction, les membres du groupe doivent sans cesse adapter et améliorer le langage utilisé pour qu’il y ait compréhension, échange et communication.
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Table des matières
Introduction
I – Le travail de groupe
1) Définition du travail de groupe
1.1) Définition du groupe
1.2) Le groupe d’apprentissage de Philippe Meirieu
2) La mise en place du travail de groupe
2.1) Les situations et les formes de travail pour lesquelles il est justifié
2.2) L’organisation du travail de groupe
3) La gestion du travail de groupe
3.1) Le rôle de l’enseignant
3.2) La maîtrise du temps
II – L’apprentissage et l’acquisition du savoir scientifique par le travail de groupe
1) Pourquoi travailler en groupe pour apprendre les matières scientifiques?
1.1) Pour répondre à l’hétérogénéité de la classe
1.2) Pour favoriser les apprentissages et la communication
1.3) Pour favoriser la socialisation
2) Les bénéfices individuels et les avantages du travail de groupe
3) Les inconvénients et les limites du travail de groupe
III – Mise en pratique du travail de groupe
1) Présentation du contexte scolaire
2) Le travail de groupe en classe et son analyse
2.1) Le premier travail de groupe
2.2) Le deuxième travail de groupe
2.3) Le troisième travail de groupe
2.4) Le quatrième travail de groupe
Conclusion
Bibliographie
Annexe
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