L’apprentissage de l’informatique par le projet en mode coopératif (agilité)

Le thème de ce mémoire porte sur l’apprentissage de l’informatique (spécialité Numérique et Sciences Informatique) par le projet en mode coopératif. J’ai proposé une mise en œuvre pratique puis tenté une expérimentation de l’apprentissage par projet en mode coopératif sur la spécialité NSI en suivant les études et préconisations des chercheurs concernant la mise en place de cet apprentissage. J’ai essayé de répondre à la question suivante : Comment mettre en place cet apprentissage au niveau enseignant en NSI ? Pour la phase d’expérimentation, j’ai suivi les préconisations des chercheurs et je me suis avant tout adaptée aux groupes de NSI dont j’ai la responsabilité cette année et au contexte interne et externe à l’établissement.

Pourquoi ce thème ?

Il me semblait important de rappeler en quoi ce thème me semble intéressant. Je m’intéresse ici à l’apprentissage des élèves en spécialité Numérique et Sciences Informatiques selon deux axes : le projet et le coopératif. Ce thème est en lien avec le programme de la spécialité Numérique et Sciences Informatique, avec mes observations durant les différents stages de l’année dernière mais également avec mon expérience professionnelle, certes en entreprise mais je pense que cela peut être transposé à l’enseignement. Nous verrons d’ailleurs par la suite que des expérimentations en ce sens ont été réalisées. La mise en place d’un projet n’est pas une mission simple. Cela doit l’être encore moins dans le cadre d’un apprentissage.

Concernant l’axe projet, l’objectif institutionnel est de consacrer un quart du temps d’enseignement au projet dans la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques). Lors de mes stages, j’ai pu me rendre compte de la difficulté pour les enseignants d’intégrer le projet dans leurs séances d’autant plus pour la nouvelle spécialité NSI. Il me semble donc intéressant d’étudier ce sujet. Nous avons peu de recul sur cette spécialité. En tant qu’enseignante contractuelle, je pense que c’est aussi une opportunité pour expérimenter et essayer de mettre en pratique une théorie d’apprentissage. J’entrevoyais l’année dernière la difficulté de la mise en place d’un projet dans un but d’apprentissage : réflexion autour des compétences et des notions à mettre en jeu, temps de préparation du projet avec son découpage en tâches, choix de la taille du projet, outil de suivi et d’évaluation, … Je vis cette difficulté aujourd’hui. D’autre part, les thèmes abordés dans la spécialité NSI sont variés et il me semble indispensable de donner du lien entre ces thèmes aux élèves pour une meilleure compréhension. Il ne s’agit en effet pas d’enseigner chaque thème indépendamment des autres. Les élèves doivent pouvoir réutiliser les différentes notions vues dans chaque thème pour mener à bien le projet en classe de Terminale pour leur présentation au baccalauréat. Le projet pourrait permettre de donner du sens aux différentes notions à enseigner en NSI et de créer du lien entre les différents thèmes de la spécialité NSI et ainsi avoir un effet positif sur la motivation des élèves et par conséquent leur apprentissage. Je souhaitais aller au-delà du simple projet permettant aux élèves de réutiliser ou appliquer leurs connaissances en proposant un apprentissage par le projet où les élèves pourront apprendre de nouvelles notions et construire leurs connaissances. L’ingrédient principal est le travail coopératif. Je pense que la mise en place d’un travail coopératif peut permettre de susciter un esprit d’entraide aux élèves et développer leur confiance en soi et leur compétence de communication. J’ai remarqué chez mes élèves un blocage dans l’apprentissage de la programmation dû à un manque de confiance en leurs capacités. J’aimerais savoir si l’apprentissage par le projet en mode coopératif peut amener les élèves à être confiant en leurs capacités et ainsi améliorer leur apprentissage. Je suis convaincue des bienfaits du travail coopératif en entreprise. J’ai pu expérimenter la réalisation de projet en mode agile. L’agilité prône le travail en mode coopératif où chacun est acteur et responsable dans le projet sans notion de hiérarchie. J’ai constaté de nombreux avantages et bienfaits pour l’ensemble des membres de l’équipe dont le développement de la confiance en soi et en l’équipe. Les interactions entre pairs étaient très bénéfiques pour la montée en compétences de chaque membre de l’équipe. Cela a fonctionné grâce à la mise en place de principes de l’agilité : cérémonies visant à partager l’information et à donner la parole à chacun équitablement chaque jour, « serious game » visant pour certains à renforcer la communication dans l’équipe, « dojo » pour la recherche collective de solution à un problème. Le Serious Game est une activité d’apprentissage par le jeu très utilisé en agilité. Elle a pour but de sensibiliser les membres d’une équipe à un sujet ou concept. Certains jeux permettent notamment d’amener les membres à mieux se connaitre et se comprendre. J’aimerais savoir comment cela peut être transposé à l’enseignement. Est ce que l’apprentissage par projet en mode coopératif (agilité) peut être aussi bénéfique pour les élèves ? Comment mettre en place cet apprentissage au niveau enseignant en NSI ? J’entrevoyais la difficulté d’adopter la bonne posture en tant qu’enseignante débutante. En effet, cela se confirme cette année. Je reviendrai sur ce point.

Cadres de référence de la recherche

Une phase de recherche a été menée en amont de la mise en œuvre de l’apprentissage par le projet en mode coopératif dans le cadre de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques. Plusieurs cadres de référence seront utilisés.

Cadre théorique et institutionnel

Ce mémoire se base sur le cadre théorique du socio-constructivisme. Ce cadre théorique est utilisé dans le paradigme de l’apprentissage par coopération et de l’apprentissage par projet comme nous pouvons le constater au travers d’une étude et d’un article de Catherine Reverdy [2] [3]. Il est à noter que le socio-constructivisme n’est pas une théorie de l’enseignement comme expliqué dans le document [1]. Le socioconstructivisme serait né des travaux des chercheurs Vygotsky et Bruner. Ils ont intégré la dimension sociale à l’approche constructiviste de Piaget. Une partie de définition du socioconstructivisme est donnée par P. Jonnaert (2002) [1] : « valorise la coconstruction en contexte des connaissances et compétences plutôt que la transmission de savoirs, décontextualisés et désincarnés ». On peut ajouter que le socio-constructivisme se base sur l’interaction entre pairs influant sur le développement cognitif.

Dans ce mémoire, j’utilise le paradigme d’apprentissage coopératif et d’apprentissage par le projet. L’apprentissage coopératif est la mise en place de la coopération dans un objectif d’apprentissage. Si l’on reprend la définition de la coopération du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) : La coopération désigne l’« action de participer (avec une ou plusieurs personnes) à une œuvre ou à une action commune », ou l’« aide, [l’]entente entre les membres d’un groupe en vue d’un but commun ». Il est légitime de se demander quelle est la différence entre la coopération et la collaboration car il est fait référence au travail collaboratif dans le mémoire.

Contexte de l’expérimentation

L’apprentissage de l’informatique par le projet en mode coopératif a été mis en place et expérimenté pour un groupe de Terminale en spécialité Numérique et Sciences Informatiques (année 2020-2021). Ce groupe est composé de 19 élèves. L’enseignement de la spécialité est partagé entre un enseignant stagiaire et une enseignante contractuelle débutante au lycée public Honoré Estienne d’Orves de Carquefou.

La situation sanitaire a amené une alternance de l’enseignement en distanciel et présentiel à partir d’octobre 2020 jusqu’à janvier 2021. Nous avons ensuite eu une période de quatre semaines sans cours en présentiel au mois d’avril 2021. Enfin, nous avons repris une alternance entre un enseignement en distanciel et en présentiel. D’autre part, à partir de mai 2021, le protocole sanitaire a été durci. Tous les élèves cas contact sont systématiquement éloignés du lycée pendant 10 jours. Les élèves du groupe de Terminale ont deux séances par semaine de 3heures chacune. Les séances se déroulent le lundi et le mercredi dans des salles différentes. Le lycée, surnommé « lycée numérique de la région », dispose d’un parc informatique important. Les salles disposant d’ordinateurs sont très demandées.

L’élaboration et la mise en place

J’ai essayé cette année de mettre en place l’apprentissage de l’informatique par le projet en mode coopératif. Dans cette partie, les différentes étapes de cette mise en place sont expliquées en donnant le cheminement de la réflexion enseignant à partir des apports de la recherche, des observations en classe et d’une expérience professionnelle en entreprise (les cadres de références). À la lecture du dossier de Catherine Reverdy sur la coopération et des préconisations des chercheurs [2], j’ai pu dégager les différentes étapes d’une mise en œuvre de l’apprentissage par projet en mode coopératif. Tout d’abord, il est nécessaire d’instaurer un climat de classe propice à la coopération et de développer chez les élèves des compétences de coopération. Nous avons ensuite la mise en place du projet en lui-même. Le projet et sa mise en œuvre doivent être pensés de manière à créer des situations de coopération entre élèves. Le projet doit également permettre de faire du lien entre différents thèmes du programme de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques de manière à donner aux élèves du sens aux notions transmises. D’autre part, une étape tout aussi fondamentale que les deux précédentes est la constitution des groupes d’élèves. Cette composition me semble importante pour éviter quelques effets négatifs tel que le statut social d’aidé d’un élève au sein du groupe. Nous avons également la nécessité en tant qu’enseignant de proposer des outils aux élèves pour leur permettre de travailler en mode projet mais également en coopération. J’ai également mené une réflexion sur mon rôle en tant qu’enseignante pendant ce type d’apprentissage. Cette étape est nécessaire avant de se lancer dans l’expérimentation. Enfin, afin d’essayer de répondre à mes questions concernant ce type d’apprentissage, il a été nécessaire de mettre en place un processus d’évaluation.

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Table des matières

Introduction
1. Pourquoi ce thème
2. Cadres de références de la recherche
2.1. Cadre théorique et institutionnel
2.2. Cadre professionnel
3. Hypothèses
4. Contexte de l’expérimentation
5. L’élaboration et la mise en place
5.1. Climat de classe et compétences de coopération
5.2. Élaboration du projet
5.3. Outillage pour le travail en mode projet et en coopération
5.4. Mise en place d’un processus d’évaluation
5.5. Composition des groupes
6. L’expérimentation
6.1. Déroulement
6.2. Recueil des données
6.3. Analyse des données
7. Perspectives
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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