L’application de la micro-dose de NPK et d’Urée sur les rendements du maïs

Qualités alimentaires et mode de consommation

   Selon la FAO (1993), le maïs contient (8 à 11%) de protéines, de fibre alimentaire, de vitamines (A et E) et de sels minéraux (P, K, Ca, Mg, Na, Fe, Cu, Mn). Le contenu calorique moyen de tout repas à base de maïs est estimé à 3578 cal.kg-1. Le maïs est une céréale importante dans l’alimentation humaine (Mdjimivou, 2011) et se consomme sous diverses formes (bouilli, grillé, semoule, couscous, patte alimentaire, et même sous forme de bière). Il offre de nombreux bienfaits et vertus pour la santé humaine et animale. Dans les pays développés, il est principalement utilisé comme fourrage. En 2000, environ 65% de la production mondiale était destinée à la nutrition du bétail (FAO, 2003). En industrie, l’amidon est extrait pour la fabrication des aliments tels que les biscuits, les bouillies et la bière. De l’huile peut être extraite pour l’alimentation humaine, les biocarburants et la fabrication de savon.

Classification et description botanique

   La classification phylogénétique Angiosperm phylogeny Group III (APG III) du Soja cultivé, Glycine max, indique qu’il appartient à la classe des Magnoliopsida, à l’ordre des Fabales, à la famille des Fabaceaes, la sous famille des Faboideae, la tribu des Phaseoleae, et la sous tribu des Glyciminae. Il comprend une quarantaine d’espèces avec près de 4000 variétés (Rasolohery, 2007). Le soja est une plante annuelle dont la tige dressée peut atteindre une longueur de 30 à 100 cm (CIRAD-GRET, 2002). La plante est entièrement revêtue de poils gris ou bruns. Les feuilles sont trifoliolées. Chaque foliole mesure 6 à 15 cm de long et de 2 à 7 cm de large. Les fleurs, en forme de papillon de couleur mauve, sont discrètes car petites et insérées très près de la tige. Ces fleurs se transforment en gousses velues qui, à maturité, prennent une couleur foncée et contiennent en moyenne trois grains (CIRAD-GRET, 2002).

Qualités alimentaires et mode d’utilisation

   Le soja est un constituant majeur dans l’alimentation humaine et animale (Joke, 2005). En effet, en plus de sa capacité intrinsèque à fixer l’azote atmosphérique, le soja est cultivé pour ses grains oléagineux, riches en protéines, en matières grasses, en sels minéraux et en vitamines (Figure 2). L’huile extraite dans le grain de soja présente une composition nutritionnelle particulière, faisant d’elle la principale huile oléagineuse de consommation humaine du monde (Rienke et Joke, 2005). Selon le même auteur, la teneur en huile du grain de soja représente 14 à 25% de la matière sèche. Aussi, si les grains de soja sont aptes à la consommation humaine telles quelles, sont-elles généralement triturées afin de produire du tourteau de soja contenant 30 à 50% de protéines utilisées principalement dans l’alimentation animale et bien d’autres sous-produits comme la lécithine, un émulsifiant naturel selon la pour le monde de la vie sauvage en 2014. Les usages gastronomiques du soja sont multiples et il possède une excellente qualité nutritionnelle. On y distingue : le lait de soja, la farine de soja, le tofu de soja et la sauce de soja qui sont consommés il y’a très longtemps en Chine et au Japon (Joke, 2005). Aussi, la farine déshuilée de soja entre pour une bonne part dans l’industrie alimentaire notamment, la pâtisserie, les pâtes alimentaires, le fromage, les aliments pour enfants, et les aliments de régime (diabétiques). Au Burkina Faso, en plus de sa transformation traditionnelle en soumbala, on peut noter le couscous, l’huile, le lait et les brochettes du soja.

Impact pédologique de la technologie

   La micro-dose est une technique de fertilisation, développée par ICRISAT, qui contribue à intensifier la production agricole et à réduire la quantité d’engrais utilisée (CILSS, 2012). Par conséquent, cette technique pourrait à long termes contribuer à réduire au minimum les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’éviter le développement des mauvaises herbes, ainsi que la décomposition accélérée de la matière organique du sol (Wocat, 2009). Selon Tabo et al. (2006), la technique d’apport de petites doses d’engrais dans les poquets favorise une assimilation plus efficace des nutriments tout en réduisant les risques associés au lessivage et au ruissellement. Aussi, les travaux de Buerkert (1995) et Bandoum (2001) confirmés par celle de Rabi (2013) et Ibrahim (2015), ont indiqués que la technique, savamment appliquée, stimule le prélèvement des éléments nutritifs initialement présents dans le sol par les cultures à travers la prolifération des racines latérales à l’intérieur de la couche superficielle. Ce qui justifie de toute évidence les accroissements de rendement des cultures. Par contre, Tabo et al. (2006) ont démontré que le risque qu’un déséquilibre nutritif se développe est inévitable, si la matière organique n’est pas replacée dans le sol. La pratique de la technique de micro-dose seule pourrait entrainer une dégradation des sols à long terme. De ce fait, une application adéquate de cette technique nécessite un amendement du sol en matière organique. Cette capacité à augmenter de façon substantielle les rendements ainsi que le revenu des producteurs de petite exploitation est parfois remise en cause. Les raisons de cet état de fait sont multiples. Entre autres, une pluie très importante en début de campagne pourrait entrainer un lessivage des engrais (Rabi, 2013), diminuant ainsi l’efficience de ces derniers. Aussi, selon Pieri (1989), les effets pervers des engrais minéraux en cas d’alimentation hydrique insuffisante pourraient également entrainer une baisse d’efficacité de la micro-fertilisation et par conséquent une faible productivité au niveau des cultures

Effets agronomiques des traitements sur les rendements des cultures

   La technique de micro-dose influence considérablement la productivité et donc la production de la biomasse. L’examen des résultats obtenus au cours de cette étude montre que la fertilisation par la micro-dose à un effet positif sur le rendement en grain, paille et fane des cultures du maïs et du soja. En effet, l’application de faibles doses de NPK et d’Urée sur les variétés Komsaya et Wari du maïs et le NPK sur celle G196 du soja ses traduites par une augmentation du rendement en grain et spécifiquement de celui paille du maïs et fane du soja. Concernant le rendement en grain, les faibles doses d’engrais minéraux apportées se sont traduites par des augmentations significatives et ont largement dépassé les deux autres traitements (la pratique des agriculteurs et la dose vulgarisée). Des résultats similaires ont été obtenus par Tabo et al. (2006); Palé et al. (2009); Ibrahim et al. (2015). Ces auteurs estiment que cet effet positif de la micro-dose des engrais a été attribué à une meilleure exploitation des nutriments du sol en raison de la prolifération des racines latérales à l’intérieur de la couche superficielle. Cette étude a indiqué une variation au niveau des gains supplémentaires de rendement enregistrés d’un traitement à un autre. Cela se justifie d’une part, par la fertilité initiale des sols liée aux antécédents culturaux des champs et le type de sol. D’autre part, elle pourrait se justifier par l’inégale répartition des eaux de pluies d’un site à un autre ou d’une commune à une autre. Par ailleurs, selon Pieri (1989), cette variation serait liée aux effets pervers des engrais en cas d’alimentation hydrique insuffisante des cultures; d’autant plus que la campagne agricole a été influencée par une mauvaise pluviosité. La campagne s’est installée tardivement avec des poches de sécheresses et les pluies se sont arrêtées tôt. En ce qui concerne le rendement en paille et fane, lorsqu’on considère le traitement de la micro-dose, des surplus de résidus de récolte ont été enregistré comparativement à la pratique paysanne et à la dose vulgarisée. Ces augmentations confirment effectivement la capacité de la technique a amélioré relativement la production de la biomasse. Ces résidus pourront servir soient dans l’alimentation des animaux, soient restitués au sol sous forme de composte dans une dynamique de gestion intégrée des sols.

Evaluation agro-économique des traitements

   A l’exception de la commune de Pô pour le maïs, les résultats d’analyse économique sur la performance des modes de fertilisation présentent un Ratio Valeur/Coût supérieur à 2 (RV/C ˃ 2) pour les deux cultures (maïs et soja), en utilisant le traitement M2. Selon Delville (1996), cela correspond à un gain d’argent. De plus quelle que soit la culture considérée, la micro-dose a enregistré les RV/C les plus importants par rapport à ceux à la dose vulgarisée et la pratique paysanne. Ainsi, la micro-dose a la meilleure valorisation du revenu (RV/C) du producteur comparativement à la pratique paysanne et la dose vulgarisée. Les coûts additionnels engendrés par le traitement M2 sont donc inférieurs aux revenus additionnels dus à ce traitement. Cet état de fait s’expliquerait par la réduction des coûts d’achat des engrais minéraux nécessaire à la production et l’utilisation efficiente de ces derniers. Par conséquent, on peut réduire les doses d’engrais recommandées sans affecter, voir améliorer la productivité des cultures. Aune et al. (2007) ont montré à travers leurs tests sur la faisabilité agronomique, économique et sociale de la micro fertilisation au Mali que de petites quantités peuvent avoir un meilleur RV/C. Par ordre de valorisation croissante de la productivité de la main d’œuvre, on a : M0 < M1 < M2. Ainsi, quelles que soient la culture et la commune, le traitement M2 est économiquement rentable. Par conséquent, l’obtention d’une rentabilité maximale est conditionnée non seulement par la réduction de la quantité d’engrais, mais aussi celle des coûts par unité de production végétale. Ici, cela a été possible grâce à une efficacité d’assimilation des éléments nutritifs. Tous ces résultats confirment la bonne performance de la technique de microdosage des engrais chimiques. Elle apparait comme la technique la moins couteuse dans la production et confirme l’idée de produire plus avec peu de ressource financière. Selon Bado (2002), l’utilisation des légumineuses dans les systèmes de cultures comporte beaucoup d’avantages. En effet, les valeurs du RV/C obtenues au cours de cette étude ont démontré cela. Les fanes des légumineuses, en particulier celles du soja constituent du fourrage pour les animaux, et un fertilisant biologique pour les champs (Pouya, 2008). Cette analyse réalisée au niveau des communes absorbe les pertes occasionnées par les traitements au niveau des sites. En effet, la faible valeur du RV/C obtenue dans la commune de Pô (1,17) s’explique non seulement par des pertes liées à des attaques d’animaux dans deux sites dont les effets se sont plus ressentis sur les parcelles sous le traitement M2, mais aussi, par des arrêts précoces des pluies qui ont conduit à des faibles rendements. Mais de façon générale, les fortes valeurs de RV/C observées dans la province de la Sissili se justifient au plan technique par le fait que la micro-dose a connu ses débuts un peu plutôt dans cette province. Ainsi, les producteurs de cette zone ont eu le temps de bien maitriser la technique par rapport à ceux du Nahouri.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. CULTURE DU MAÏS
1.1.1. Origine et diffusion
1.1.2. Classification et description botanique
1.1.3. Ecologie
1.1.4. Intérêts liés à la culture du maïs
1.1.5. Production
1.2. CULTURE DU SOJA
1.2.1. Origine et diffusion
1.2.2. Classification et description botanique
1.2.3. Ecologie de la culture
1.2.4. Intérêts liés à la culture du soja
1.2.5. Production
1.3. TECHNIQUE DE MICRO-DOSE
1.3.1. Définition
1.3.2. Pratique de la technologie de micro-dose
1.3.3. Impact pédologique de la technologie
1.3.4. Impact socio-économique de la technologie
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Climat, Végétation et Sols
2.2. MATERIEL
2.2.1. Matériel végétal
2.2.2. Fertilisants minéraux
2.3. Méthode
2.3.1. Enquête
2.3.2. Tests agronomiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Résultats
3.1.1. Les caractéristiques des pratiques paysannes
3.1.2. Effets agronomiques des traitements sur la production des cultures
3.1.3. Effets des traitements sur la fertilité chimique des sols
3.1.4. Evaluation agro-économique des traitements
3.2. Discussion
3.2.1. Pratique paysanne
3.2.2. Effets agronomiques des traitements sur les rendements des cultures
3.2.3. Effets des traitements sur la fertilité chimique des sols
3.2.4. Evaluation agro-économique des traitements
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe

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