L’appartenance religieuse et la valorisation de la culture malgache

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Balises méthodologiques

Type de recherche

De prime abord, nous tenons à souligner que cette recherche sur la mutation socioculturelle et prédominance de la modernité est à la fois évaluative et prospective.
Evaluative dans la mesure où elle contribue à l’analyse des faits et phénomènes relevant de cette mutation de mode de vie en rapport avec la culture. Beaucoup de phénomènes se sont déjà produits et il est attendu au sociologue comme nous sommes de faire des évaluations sur les impacts de ces changements.
Elle est pourtant prospective car nous allons aussi évoquer des solutions en rapport avec ce thème pour éviter ou plutôt atténuer les dégâts néfastes et les risques de bouleversement causés par le changement culturel.

Type de situation

Nous supposons que cette situation de mutation culturelle est un phénomène à la fois naturel et simulé.
C’est naturel car nous avons observé le mode de vie ainsi que les comportements avec le milieu dans lequel on vit.
Les cultures d’un groupe connaissent naturellement des modifications. Mais en d’autres termes, ces modifications dépendent de la volonté des membres d’une société, alors, elle est aussi une situation simulée.

Types d’échantillonnage

L’échantillonnage est une procédure par laquelle on constitue un ensemble d’échantillon. Grâce aux techniques utilisées, on peut prélever un échantillon qui sera représentatif de la population totale. Donc, il faut bien choisir l’échantillon pour pouvoir refléter la population et avoir la fiabilité des données recueillies ; ainsi éviter la distorsion. Lors de l’enquête, nous avons pris un échantillon que nous espérons capable de représenter la population d’Antanamalaza et Antananarivo ville. Vu que la population mère de notre zone d’intervention est très complexe (à cause du flux migratoire et dynamique sociale), nous avons décidé d’utiliser la technique d’échantillonnage aléatoire simple. Cette technique s’avère la plus adaptée à notre situation car les individus auront tous la même chance d’être intégrés dans la liste des enquêtés. Elle consiste à choisir l’échantillon de façon aléatoire selon le hasard. D’après Goussard et Louveau28 la méthode probabiliste ou aléatoire est utilisée lorsque les caractéristiques de la population donnée semblent assez floues.

Pourtant, nous n’hésitons pas à avouer qu’une technique, bien loin d’être scientifique mais efficace pour notre travail de terrain, a été utilisée durant notre enquête. C’est ce que nous appelons « La technique du billard ». Pour pouvoir obtenir toutes les informations nécessaires, il est très difficile de choisir et d’interroger toutes les personnes ressources avec les limites temporelles. Comme dans le jeu du billard, on ne peut pas frapper toutes les balles en même temps pour marquer un but. Mais il est possible de choisir une balle « stratégique » qui peut à son tour toucher les autres et marquer des buts en une seule frappe. C’est ce que nous avons fait en choisissant des personnes stratégiques qui pourront nous octroyer des informations diverses ou nous proposer d’autres personnes ressources.

Repères conceptuels et théoriques

La notion de fonction

Vocabulaire d’usage quotidien, la fonction souligne généralement « l’utilité de quelque chose ». Par exemple le cœur humain sert à purifier le sang qui irrigue les différents membres du corps ; ainsi, sa fonction est d’aider les membres à recevoir des aliments enfouis dans le sang.
En outre, ce terme est presque omniprésent dans toutes les disciplines.
Bref, en utilisant le mot fonction, on a toujours tendance à penser à un rôle spécifique, quel que soit le domaine considéré. Par ailleurs, cela consiste même un être humain à l’exemple du fonctionnaire qui est défini comme un individu remplissant une fonction claire, précise et rigoureuse.

Pour FERREOL G (1991 : 103)29, le mot fonction met en exergue un rapport étroit entre « deux ou plusieurs éléments », caractérisant par contrecoup un « rôle » ou une « finalité ». Il faut souligner que MERTON distingue la fonction manifeste (ou explicite) et la fonction latente (parfois masquée ou difficilement reconnues par le corps social).
Qu’est-ce qu’on entend par fonctionnalisme ?
Le fonctionnalisme
Nous partageons avec PANOFF, M. et PERRIN, M.(1973 : 109 – 11030 le point de vue selon lequel le fonctionnalisme est une hypothèse méthodologique et ultérieurement doctrine para-philosophique consistant à examiner tout fait social, toute institution dans ses relations avec la totalité du corps social dont il/elle fait partie. Le fait ou l’institution en question ne dévoile sons sens, affirment les fonctionnalistes, que si sont appréhendés ses rapports fonctionnels avec les autres faits ou institutions. Par exemple, tel rite ne pourra être compris que si l’on met en évidence la façon dont il est lié à l’économique ou au politique, définissant ainsi sa fonction à différents niveaux et du même coup expliquant sa raison d’être. Il y a donc une hypothèse holistique31 et un postulat utilitariste. C’est d’ailleurs ce dernier qui a été le plus violemment contesté : supposer que tout a une fonction précise dans un système social, c’est laisser peu de place à la dynamique du changement culturel.

En un mot, hormis les différentes variantes, non seulement en sociologie (avec MERTON R. K. et PARSONS T.) et en ethnologie (avec les deux auteurs sus cités), nous disons avec FERREOL que la théorie fonctionnaliste soutient en principe une « perspective systématique » en pointant du doigt sur le fait que « chaque élément doit être rapporté à la totalité à laquelle il appartient », de surcroît, avec la prise en compte de « la problématique de l’intégration,…des statuts et des rôles (…) ».32
Malgré la contribution déterminante apportée par ce modèle d’analyse, surtout dans le cadre de notre recherche, les problèmes demeurent et risquent de mettre en question cette part d’objectivité qui est toujours en perpétuelle construction.
L’approche fonctionnelle de la culture
Cette approche définit la culture par son utilité : la culture est ce qui crée du lien social ou qui fournit une explication globale des manières d’agir d’une population. Ce point de vue insiste sur les réponses aux raisons des comportements et des modifications culturelles d’une société.
Mais l’on peut reprocher à cette définition d’être bien trop large : les cultures n’étant pas les seules à contribuer au lien social ou à fournir un sens à la vie. Chez Durkheim, le facteur de renforcement du lien social est la division du travail33. Mais en plus, celle-ci « engendre une intégration du corps social ; elle permet de répondre aux besoins d’ordre et d’harmonie »34. Par ailleurs, la construction d’un sens de la vie ne passe pas forcément par la culture, comme le prouvent les philosophies laïques ou  agnostiques35.

L’interactionnisme

L’interactionnisme est une approche qui consiste à examiner comment des significations partagées et les modèles sociaux sont développés au cours des interactions sociales. Elle se fonde sur l’idée qu’entre les individus d’un groupe, il y a des interactions. Une action implique une réaction ou une modification d’autrui. L’analyse sur la culture nécessite une étude des interactions entre les individus. A travers une vision interactionniste, David Le Breton affirme que : « L’individu est un acteur interagissant avec les éléments sociaux et non un agent passif subissant de plein fouet les structures sociales à cause de son habitus ou de la force du système ou de sa culture d’appartenance »36. Ce qui explique que les membres d’une société adoptent des nouveaux comportements à travers son contact avec les autres.
 L’interactionnisme symbolique :
Pour BLUMER, les points de vue et les représentations des acteurs constituent l’objet essentiel de la sociologie ; au plan méthodologique, les enquêtes par questionnaires ou les traitements statistiques éloignent en effet le chercheur du monde social qu’il veut étudier. A l’inverse, l’observation in situ permet de restituer l’expérience immédiate et la façon dont, dans et par l’interaction, les acteurs assignent du sens aux objets, aux situations et aux symboles (LALLEMENT, M. 2000 : 206)37

L’interaction langagière
Le langage est la principale forme d’interaction visible dans une société. Il est à la base de tout changement dans un groupe. Lorsque l’on est dans une conversation avec un individu, toute la communauté va être informée de la conversation ce qui va modifier le groupe. Par le biais du langage, il n’y a pas de privée et d’intimes. Il n’y a pas de soi personnel. L’individu est à l’intérieur d’un contexte social.
Goffman38 étudie les interactions quotidiennes comme suit:
– le cadre et le code de l’expérience, l’individu placé dans une situation quelconque va s’adapter à un comportement adopté par un code, le plus souvent les codes sont implicite (qui fonctionne sans qu’on en soit conscient). Dans l’expérience sociale il y a toujours un Cadre de référence. Concernant la situation actuelle à Madagascar, les modes de vies étrangers sont comme des références.
– Le langage non verbal, c’est un langage corporel. Dans chaque société il y a des modes de communication non verbale qui sont codée (Ex : habillement). Ce sont des signes corporels qui sont lisible par les autres. C’est l’entrée en communication.
– Ratage et cadres : dans un cadre donné, il est attendu certain comportement. Le ratage est volontaire ou involontaire, nous allons critiquer la norme, interroger sa légitimité.

Théorie sur la communication sociale

Pour mieux analyser les rapports sociaux, il est indispensable de considérer les théories sur la communication. Sur ce, nous avons pris comme théorie le modèle d’Harold Lasswell. Cet auteur classique sur la communication présente l’interrelation entre la communication et l’information ainsi que la modification des manières d’agir comme un fait psychosocial. Donc, il fait référence au concept sociologique de la communication à travers les médias.
Il fut l’un des théoriciens à s’intéresser à la communication de masse. Selon lui, on peut décrire « convenablement une action de communication en répondant aux questions suivantes  » : Qui, quoi, par quel canal, a qui et avec quel effet ? « 39 QUI : correspond à l’étude sociologique des milieux et éléments émetteurs. Pour notre étude, les émetteurs sont les occidentaux QUOI : se rapporte au message, à ce que l’on transmet. On transmet ici les modes de vie et les manières d’agir des occidentaux. Mais aussi PAR QUEL CANAL : désigne l’ensemble des techniques qui à un moment donné et pour une société déterminée, diffusent à la fois l’information et la culture. L’analyse des supports correspond au média et aux divers moyens de communication (internet, réseaux sociaux, etc. A QUI : correspond au récepteur. Les publics avec des analyses selon des variables (âges, sexe, localité, origine,…). Le récepteur est-il actif ? Passif ? Comment reçoit-il le message ? Et finalement AVEC QUEL EFFET : suppose une analyse des problèmes d’influence du message sur les récepteurs. L’analyse des effets correspond aux interactions, ce sont les effets qui sont multiples et différenciés selon le contexte dans lequel se trouve l’individu.

Pour mieux illustrer, nous dégageons que la communication est inséparable de l’évolution culturelle à Madagascar. Le processus de diffusion culturelle se passe comme la diffusion et transmission des messages. Les étrangers (émetteurs) diffusent leurs cultures (messages) à travers les mass médias et internet (canal) aux habitants des pays sous-développés (récepteurs). Ce qui entraine une modification de manières d’agir et de façon de s’organiser (influence du message).Le schéma ci-dessous montre le processus de communication d’Harold Lasswell.

SITUATION DILEMMATIQUE : ENTRE PESANTEUR DU PASSÉ ET FASCINATION DU PRÉSENT

Pour que ce travail soit digne d’être appelle scientifique, une étape importante doit être effectuée qu’est la descente sur le terrain. Pour notre mémoire de Master, nous avons alors utilisé les méthodes et techniques appropriées à l’étude d’un fait à savoir la technique documentaire et l’entretien libre et semi-directif et l’enquête par questionnaire.. Ces techniques consistent plutôt à collecter des données qualitatives et des idées. Ensuite, pour suivre les itinéraires des quantitativistes, l’appui par des chiffres est inévitable. L’analyse statistique est indispensable en sociologie, même si la plupart des étudiants, comme nous, sont victimes d’une « chiffrophobie ». Bien que la statistique se soit appliquée progressivement à beaucoup de sciences de la nature (mathématique, physique), c’est dans le domaine des sciences sociales qu’elle a été d’abord découverte ; population, ressources caractéristiques diverses des États, durée de la vie dans les différents groupes humains, dynamique de la population : telles sont les objets qui ont sollicité d’abord la curiosité des statisticiens. Il y a tout lieu de croire que nous aurons le plus de chance de découvrir les caractères distinctifs de la recherche statistique en observant l’emploi qui en est fait en sociologie.69

Sur ce, dans cette partie, nous n’allons guère nous contenter d’exposer des idées mais ce sera appuyé le mieux possible par des chiffres.
Nous allons ainsi présenter en premier lieu, à travers un tableau comparatif les considérations des citadins et des ruraux sur les systèmes culturels. Nous tenons à mentionner que les réponses seront regroupées et montrées de manière globale selon le milieu d’appartenance car durant notre entretien ; on a vu que les réponses sont presque identiques.

Indexation identitaire et réflexivité de trajectoire

Pour mieux cerner notre analyse, nous avons décidé de faire une enquête par questionnaire. « Cette approche vise à recueillir des données observables et quantifiables. Ce type de recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur l’observation de faits et événements positifs».
Cette méthode nécessite des instruments ou techniques de collecte de données et exige des données fiables pour que la recherche soit fidèle à l’objet d’étude et valide. « Elle donne à des données chiffrées des analyses descriptives, des tableaux et graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les variables ou facteurs, des analyses de corrélation ou d’association, etc.».
La technique d’enquête par questionnaire répond avant tout à un objectif statistique mais nous l’avons choisi car elle constitue un moyen plus pratique pour récolter facilement et rapidement plus d’informations, malgré le caractère quantitatif de notre sujet d’étude.. Ainsi, nous l’avons formulé en privilégiant un questionnaire regroupant à la fois des questions fermées, des questions ouvertes et des questions couplées.

Les questions fermées sont des questions qui ferment le type ou le contenu des réponses possibles. Elles « impliquent des réponses –types » formulées à l’avance (comme Oui-non – peut-être) et sont parmi les plus faciles à formuler, à dépouiller et à interpréter.
Les questions ouvertes laissent ouvert le champ de réponse à celui qui est interrogé ; il a toute latitude pour répondre ce qu’il veut comme il le veut à la question posée. Nous avons utilisé ce type de question car les réponses peuvent être très riches en information.
Les questions couplées sont les questions qui sont caractérisées par une double forme d’interrogation, une forme fermée et une forme ouverte.
Mais ces deux dernières disposent une large avantage par rapport à la première car elles laissent à l’enquêté une large liberté de formulation de ses réponses ; ce qui enrichissent les recherches entreprises.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
1/ Contexte international et régional
2/Contexte national
3/Motifs du choix du sujet
4/D’une réalité sociale à une réalité sociologique (question de départ)
5/Objectifs
6/Résultats attendus
7/Aperçu méthodologique
7.1 /Approche théorique et conceptuelle
7.2/Les méthodes et techniques utilisées
8/Limites épistémologiques de la recherche
9/Annonce du plan du mémoire
Chapitre I : Sociographie et monographie du terrain
I.1.1/Le Village d’Antanamalaza
I.1.2/Antananarivo Renivohitra
Chapitre II : Balises méthodologiques
I.2.1/Type de recherche
I.2.2/Type de situation
I.2.3/. Types d’échantillonnage
I.2.5/ Type de démarche
I.2.6/ Type d’analyse
Chapitre III : Repères conceptuels et théoriques
I.3.1/La notion de fonction
I.3.2/L’interactionnisme
I.3.3/Théorie sur la communication sociale
Chapitre IV /Revue de littérature et approche pragmatique de la réalité
I.4.1/ La religion : principal vecteur de culture nouvelle et facteur de bouleversement axiologique
I.4.1./ L’influence du territoire dans la modélisation de la pensée et du comportement
I.4.1.3 / Les poids du passé dans la construction du présent
I.4.1.4/ Modernité, mondialisation et jeunesse
1.4.1.5/ La jeunesse : un mot, une période ou un comportement ?
I.4.2/Problématique
I.4.3/Hypothèses
Conclusion partielle
Chapitre V : Analyse comparative des considérations sur les systèmes culturels
II.1.1/La culture malgache :un héritage ancestral modifié par les héritages coloniaux
II.1.2/Tradition et modernité : différence et complémentarité
II.1.3/ Tradition et modernité : couple contradictoire
II.1.4/Le syncrétisme culturel
Chapitre VI: Indexation identitaire et réflexivité de trajectoire
II.2.1 /L’importance de la culture traditionnelle
II.2.2/L’appartenance religieuse
II.2.3/L’appartenance religieuse et la valorisation de la culture malgache
II.2.4/Le niveau de vie et fréquence de la pratique de différentes manifestations culturelles malgaches
II.2.5/Niveau d’instruction et possession des NTIC
Chapitre VII/ La culture en mouvement (Analyse de la mutation socio-culturelle)
II.3.1/ Chronologie de la culture malgache
CONCLUSION PARTIELLE
Chapitre VIII : Mise en œuvre de la FFOM (Force, Faiblesse Opportunité et menace) du système culturel
III.1.1/Force et opportunité
III.1.2 /Limites et menaces
Chapitre IX/Analyse prospective et suggestions
II.2.1/Les actions entreprises par les institutions sociales et/ou étatiques
II.2.2/Suggestions et réflexions personnelles
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE

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